Malika ♦ With a little help from my friend

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Ah la joie d'un cours annulé la veille pour le lendemain! Erly devait avoir cours toute la journée, et finalement son après-midi s'est libérée par ce petit mail salvateur de la responsable du cursus. "Mr Bloomswick ne pourra pas assurer son cours d'art indien demain après-midi. Celui-ci sera reporté à une date ultérieure...". Joie bonheur et amour. C'est en voyant cette nouvelle que tout un monde de possibilités s'est ouvert à Erly. D'habitude, quand elle n'avait pas cours, elle travaillait à l'épicerie, en gros. Là, elle n'avait pas à le faire puisque c'était la tranche horaire de quelqu'un d'autres. Du coup, elle avait l'après-midi de libre. Elle avait envie d'en profiter pour voir des gens. Le nom de Malika se posa vite comme une évidence.
Depuis que Erly avait dépanné la jeune femme qui avait appelé à l'épicerie, ne pouvant se déplacer, elles avaient lié une amitié assez forte en peu de temps. La jeune femme était aveugle depuis 3 mois, alors Erly avait d'abord senti le besoin et l'envie de l'aider. Mais elle ne voulait pas non plus qu'elle se sente infantilisée, alors Erly adopte une attitude normale avec elle. Elle avait après tout un auxiliaire de vie, Medhi que Erly connaissait plutôt bien aussi. Elle essayait de la distraire de sa cécité, en somme. Et elle espérait y arriver à peu près, parce que Erly appréciait Malika.

Bref, Erly revient en vélo -oui, écologique et économique à la fois- de son cours du matin. Elle fait rapidement chauffer un plat préparé surgelé car elle a la flemme de se préparer à manger, ce qui lui arrive... assez souvent. Pendant ce temps, elle se regarde dans le miroir, pour se refaire une petite beauté. Il faut dire que s'étaler à moitié sur sa table en cours n'aide pas à la tenue du fond de teint. Elle en remet une petite touche, mais c'est plus pour sa conscience et l'impression qu'elle a d'elle-même. DING. Le plat est prêt. Quoiqu'on en dise, ce n'est pas toujours si mauvais, les plats préparés. Elle le mange tranquillement, devant une énième rediffusion de Friends, ce qui la fait toujours autant rire.

Les deux jeunes femmes ayant convenu de se voir vers 14h, il était temps pour Erly de se bouger. Elles n'habitaient pas loin, mais tout de même, elle avait trop tendance à arriver en retard pour que cela se reproduise encore, elle devait se reprendre en main! Pour cela, elle se hâte, enfilant son manteau, des bottines à talons hauts et prenant rapidement un sac avec son porte-feuille, son portable et une petite trousse de maquillage. Elle aimait beaucoup porter des talons, elle qui se sentait un peu petite à plat. Elle savait bien marcher avec, donc cela ne l'embête pas de les porter pour aller à pied jusque chez Malika, qui habite tout de même à quelques encablures de chez Erlina.

Alors qu'elle avance dans la rue, Erly se perd un peu dans ses pensées, entre un devoir à rendre pour la semaine prochaine, une robe vue dans une vitrine et une promotion de Noël qui n'est pas venue à l'épicerie. Si bien qu'elle loupe la rue dans laquelle elle doit tourner. C'est quelques mètres plus loin, alors qu'elle ne reconnaît plus les commerces - elle ne connaît pas encore bien toute la ville - qu'elle se retourne, et rebrousse chemin pour se rendre compte de son erreur. Ouf, elle ne l'a pas vu trop tard! Heureusement, elle se concentre plus pour la fin du chemin et parvient à bon port sans plus d'encombres. Elle vérifie le numéro de l'immeuble et de la rue: elle ne s'est vraiment pas trompée. Elle sonne alors au nom de Malika O. Clarsons. "Coucou Malika, c'est Erlinaaaaa!" dit-elle de sa voix cristalline, contente d'aller voir son amie.

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La routine. Voilà dans quoi je me sentais bien ces derniers temps. Malheureusement, c’était compliqué de rester seul avec la seule compagnie de Medhi quoi que cette dernière puisse se montrer assez apaisante, malgré les fois où il tentait de me faire sortir. Qui aurait pu penser que moi je serais capable de rester cloitré chez moi ? Sans doute personne. J’adorais sortir, m’amuser et profiter de la vie, mais cela m’était devenue très compliqué avec cette cécité. Je n’avais plus confiance à ce monde qui s’offrait à moi en dehors de mon appartement. Je tentais de réapprendre un tas de chose, faire ses propres lacets seul est une chose accessible à un enfant de trois ans, mais savoir le faire dans le noir en devenait compliqué. Puis marchait dans la rue au risque que ces derniers se défont. Tout change quand quelque chose de précieux nous ait retiré.

Alors c’était comme ça que vie était devenue un automatisme, pourtant mes anciens rituel me manquait. Ouvrir la porte à Mikado pour le laissait gambader dehors tout en le surveillant en buvant mon chocolat chaud ou encore allait courir à la plage histoire de ne pas perdre la forme. Tout ça était des choses que je ne pouvais plus faire et je devais m’y faire, me l’ancrer dans la tête jusqu’à accepter réellement ce nouvel handicap. Au final, j’allais finir par penser que tout ça n’était que pour mon bien. Je me méfiais plus des personnes que je croisais, histoire d’être sûr d’eux, de leurs intentions. Les anciens étaient pour certain présent, mais pas ceux que j’aurais pensés au final, j’aurais aimé pouvoir entendre les voix des personnes avec qui je sortais le plus souvent, mais ce n’était pas le cas. Je n’allais pas me rabaisser à donner des nouvelles, beaucoup trop de fierté.

J’avais croisé du monde depuis ces trois mois en compagnie de ma cécité et fort souvent de Medhi. Il avait le don de me laisser seul histoire de me donner confiance, du moins c’était ainsi que je le ressentais. Peut-être s’éloignait-il simplement de moi à cause de mes refus perpétuels ? Enfin, ce n’était pas important. J’étais assez heureuse aujourd’hui j’allais recevoir une visite qui me procurait avant même l’arrivée de la jeune femme un grand plaisir : Erlina. Une jeune femme à la voix tendre et délicate. J’aimais cette douceur qui émanait de sa personne, je ne connaissais pas le visage ou encore le moindre détail physique de cette fille, pourtant j’avais souvent été à l’épicerie, sans regarder autour de moi, sans doute trop occupée à m’occuper de moi. J’étais comme ça et la cécité me donnait comme l’impression d’avoir une seconde chance même si je regrettais de ne plus rien voir. J’avais eu besoin de la jeune femme quand j’eus mes problèmes de filles, je me sentais bien trop gêné de demander cela à Medhi, même si il devait sans douter, tout de même, mais j’avais préféré demander de l’aide à une personne extérieur, ne me doutant pas de cette rencontre formidable que j’avais fait.

Je me retrouvais assise sur la moquette de mon salon à écouter les chansons de Disney. J’avais toujours raffolé de la musique et encore plus des Disney. Enfant, je me berçais d’illusion en regardant toute ses princesses à la vie désastreuse qui finissaient par vivre des fins heureuse. J’avais malheureusement conscience que tout ça n’était que des histoires, mais qui n’aimait pas ou n’aime pas encore ce bercer de ces dernières histoire de ce redonner du baume au cœur ? J’adorais, la musique de Pocahontas passait à ce moment-là quand la sonnette retentit. Je me levais assez rapidement ayant pris beaucoup de confiance en moi dans mon appartement avec la cécité. Je mis fin à la musique pour répondre à l’interphone espérant entendre la voix de la jeune femme que j’attendais comme une enfant. Je fus ravi en entendant Erlina. « Entre, je t’attends. » Je vivais au derniers étage depuis maintenant trois ans appréciant cette possibilité qui s’offrait à moi d’avoir le toit comme gigantesque terrasse ou se tenait un jacuzzi. Je n’y avais plus mis les pieds depuis trois mois. J’entendais frapper à présent à ma porte et ouvrait cette dernière laissant naitre un sourire sur mon visage. « Salut entre. »

lkd

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Cela faisait longtemps que la jeune femme n'avait pas simplement pris le temps d'aller voir un ou une de ses ami(e)s en dehors d'une soirée, où il faut dire, les discussions sont souvent limitées. Du coup elle était ravie d'aller chez Malika, de profiter un peu d'une discussion tranquille. Il ne fallait pas trop rêver, elle n'allait pas non plus bosser ses cours... Quelques matières lui plaisaient bien, ce n'est pas le problème. C'est surtout qu'elle n'en voit pas l'aspect concret, et si elle aime les arts, elle aimerait trouver une dimension professionnalisante dans ses études. Enfin bon, pour cela elle comptait aller parler à son prof de littérature anglaise, un cours qu'elle avait pris en option et qu'elle aimait beaucoup. Mais justement, elle comptait profiter de son après-midi pour se déconnecter à la fois des cours et du boulot à l'épicerie, deux éléments prenants dans sa vie actuelle. En soi il n'y avait pas grand chose d'autres, donc certains vous diraient que cela l'occupe, mais Erly trouvait que cela rendait sa vie un peu morne. Mais bon, financièrement, elle en avait plutôt besoin aussi...

Ce travail aurait pu lui permettre de rencontrer Malika plus tôt, d'ailleurs maintenant qu'elle y réfléchissait, elle l'avait surement déjà vue, comme à peu près toute la ville. Mais c'est en proposant son aide par téléphone à cette jeune femme ayant besoin de produits féminins qu'elle la rencontra. Alors oui, ce sont les problèmes de Malika qui les a rapprochées, mais Erly demeure persuadée que ce handicap n'était pas la raison de leur amitié, c'était juste l'élément déclencheur en quelque sorte. Bien sur, elle essayait de l'aider au maximum, mais elle la trouvait aussi sympa en tant que personne. Alors c'est de son pas guilleret qu'elle se dirige vers chez elle. Elle manque de se tromper de chemin mais y arrive finalement sans trop d'encombres. Elle sonne à l'interphone et laisse entendre toute sa joie d'être ici dans sa petite présentation. La réponse ne se fait pas attendre « Entre, je t’attends. » .

Erly avait déjà oublié, mais Malika vivait au dernier étage. Elle attend donc l'ascenseur le temps qu'il faut - elle avait mis ses talons et avait fait son jogging la veille, il ne fallait pas trop pousser non plus. Il arrive enfin, elle monte dedans et entame ce rapide voyage vers le dernier étage. Elle sort de l'ascenseur et toque à la porte, qui s'ouvre sans tarder, sur une Malika au joli sourire, disant « Salut entre. » . Le sourire d'Erly se fait tout aussi chaleureux, elle lui fait même un bref calin en guise de bonjour. Les calins et Erly c'est une grande histoire d'amour, elle en fait assez souvent, sauf quand les gens lui disent que cela les gênent, évidemment. « Salut Malika! J'adore comment tu as coiffé tes cheveux, ils ont l'air tout doux!» C'était là encore le genre de gentillesses et de compliments qui pouvaient sortir tout seul avec Erly. Mais comme toujours quand elle en fait, c'est sincère.

Comme elle y a été invité, Erly entre dans l'appartement de Malika. Ce loft est très joli, bien décoré et spacieux et la terrasse faisait bien envie à Erly. Une jolie lumière brillait d'ailleurs sur la ville et illuminait le loft, lui donnant encore plus une impression d'espace. Après avoir un peu avancé dans l'appartement, la jeune femme demande à son amie: « Bon alors comment tu vas ma belle? » La question se voulait générale et non pas seulement en lien avec sa cécité, à laquelle Malika devait bien commencer à s'habituer à force... Alors bien sur elle voulait savoir aussi comment cela se passait pour elle avec ce handicap, mais pas que. Enfin, cela, Malika devait bien l'avoir perçu, puisque leur relation d'amitié se fondait en partie là dessus.

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Un petit changement peut avoir des grandes conséquences sur une vie. Je pouvais en prendre conscience à présent, la perte de ma vue me faisait faire malgré tout plus attention aux autres alors qu’avant seule ma personne comptait, certes c’était encore le cas, même si je contrôlais ça, laissant juste mon côté garce réapparaître quand je me sentais en danger. Je redécouvrais énormément de chose avec cette cécité qu’on m’avait forcé à vivre à la suite de mon accident. Soirée, alcool et rire. Toutes ces soirées n’étaient que des choses fausses pour moi, ces soit disant amies qui étaient avec moi, n’avait pas daigné me reparler depuis trois mois. Je ne comprenais pas, du moins je faisais style de ne pas concevoir leurs comportements, mais à vrai dire, j’en avais l’habitude. L’argent, la popularité et la peur de moi aidaient les personnes à être proche de ma personne sans même en avoir une réelle envie. Je me méfiais encore de certaine personne : Medhi. Que me voulait-il réellement à être aussi gentil tout en étant dur quelque fois avec moi ? En me parlant et essayant de me rendre la vie plus agréable ? Je cherchais à savoir, mais en gros je me disais que c’était pour l’argent qu’il gagnait grâce à mes parents qui l’avaient engagé à prendre soin de moi. Son métier n’était pas auxiliaire de vie pour rien après tout.

Erlina ne devrait plus tarder à apparaître chez moi, j’avais hâte comme une enfant attendant impatiemment l’arrivait des fêtes de fin d’année pour vivre des moments inoubliables. Pour me calme et ne pas faire les cents pas au risque de me prendre les pieds dans un meuble, j’avais décidé de me détendre en écoutant de la musique. Les Disney. En réalité, j’étais une grande enfant raffolant simplement des musiques et des contes de fée de Disney. Je chantonnais doucement pour ne pas couvrir le son qui émanait du poste pour toujours entendre la voix de la chanteuse. Mes fesses sur la moquette et la tête déposait sur l’assise du fauteuil je souriais doucement. Je finissais par tout éteindre quand l’arrivée d’Erlina était plus que sûr pour moi. J’avais été répondre à l’interphone étant sure de moi pour la personne se tenant derrière la porte de l’immeuble. Jackpot. C’était bel et bien mon amie que je connaissais depuis peu, mais que j’appréciais bien plus que la moyenne, malgré cette rencontre fortuite qui n’était pas réellement là pour nous prédire un joli début d’amitié.

Je me tenais derrière la porte attendant que Lina arrive jusqu’à cette dernière pour pouvoir ouvrir, une fois sûre qu’elle était là, je l’ouvris en souriant doucement pour l’accueillir. J’étais ravie de l’avoir comme compagnie cet après-midi. Je sentais les bras d’Erlina s’écroulait sur moi pour me serrer contre elle. Mon cœur se mit à battre un peu plus fort, il n’y avait pas de doute, j’avais rarement vu une fille aussi sincère et douce. J’appréciais la jeune femme malgré notre petite différence d’âge. Je finissais par entourait à mon tour la taille de la jeune femme. J’avais apprécié ce petit moment avant de sentir une nouvelle distance se créer entre nos deux corps. Je souriais rien ne pourrait m’empêcher de le faire. Je pinçais ma lèvre en dégageant le passage vers l’appartement. « Merci Erlina, je ne sais pas réellement ce que ça donne, mais c’est gentille de ta part. » Me coiffer c’était rapide et je n’allais pas non plus confier cette tâche à Medhi, j’allais ressembler à quoi ? Enfin, je ne risquais pas de le voir après tout.

Je souriais une fois après avoir sentie le petit vent crée par la jeune femme me fit prendre conscience qu’elle était enfin rentré. Je fermais la porte essayant de marcher sans rencontrer les pieds de Erlina qui se tenait dans l’appartement, mais où. Je me le demandais, alors je marchais tranquillement allant vers la cuisine. Puis la voix clair et douce de la jeune femme venue me taquiner l’ouïe. « On fait aller, mais je suis tellement heureuse que tu sois venue. » Je souriais doucement et toussotait doucement. « Et toi comment ça va ? » J’étais dans la cuisine appuyé contre le plan de travail. « Tu veux quoi à boire Lina ? » Ce petit surnom était venu tout seul avec le temps.

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Erlina n'avait pas mis trop de temps à arriver chez Malika, cela tombait bien parce qu'elle avait vraiment hâte de la voir. Un peu de compagnie allait leur faire réciproquement du bien, c'était ce qu'Erly supposait. Comme une illustration de ce sentiment, Erly fit un câlin spontané à son amie quand elle ouvrit la porte. Elle eut l'impression que le cœur de Malika s'emballait un peu, ce qui pouvait être à la fois signe de panique ou signe d'approbation. Elle avait déjà fait face à des situations un peu bizarres en faisant des câlins à des gens dont ce n'était pas trop l'habitude. Mais en général, les réponses étaient plutôt positives. Cela venait peut-être du gentil petit minois de la demoiselle, à qui il était difficile de refuser quelque chose, même si ce minois était une façade surement un peu réductrice. Elle n'était pas vraiment cette petite fille sage qu'on supposait parfois en la voyant. Là, Malika répondit elle aussi positivement - alors qu'elle n'avait pas la possibilité de voir son minois justement - et Erly sentit rapidement ses bras autour de sa taille. C'était une sensation agréable, celle d'une réponse douce et délicate, d'une confiance aussi, d'un petit abandon de soi à l'autre... Enfin bon, Erlina était une grande adepte des câlins avec les personnes qu'elle apprécie et leur trouvait toutes sortes de qualités et de significations.

Comme une autre douce attention, elle complimenta Malika sur ses cheveux, qui avaient l'air en pleine forme. Certes, elle ne pouvait pas le voir, mais sans le lui rappeler, Erly avait pensé qu'elle aurait aimé le savoir.. Et un compliment ne faisait jamais de mal, et cela ne coutait rien à dire, encore plus lorsque celui-ci est sincère. Son amie l'en remercia, même si elle ne savait pas ce que cela rendait, comme elle le lui dit. « Je t'assure que ça fait très joli!» Elle ne développa pas non plus, mais elle voulait que son amie sache que c'était visuellement joli.

Elle entra dans l'appartement à l'invitation de Malika, qui répondit qu'elle faisait aller. Erlina comprenait bien que ce n'était pas le top du top. Mais elle ajouta être ravie de la voir, ce qui fit sourire la demoiselle. « Bon c'est déjà ça... Je suis très heureuse d'être venue, ce cours annulé hier nous arrange bien! » Elle laissa échapper un petit rire sympa, alors que son amie sourit à la mention de sa venue. Au moins, les deux jeunes femmes étaient ravies de se voir, et elles allaient très probablement passer un bon moment, ce qui ne devait pas être si fréquent pour Malika en ce moment. Elle lui retourna la question. « Eh bien écoute je vais bien, dans ma petite routine! » Rien de bien foufou chez la jeune femme, mais elle n'avait pas du tout à se plaindre et elle le savait.

Elle vit que Malika s'était dirigée vers la cuisine, lui demandant ce qu'elle voulait boire, l'affublant du gentil surnom de Lina, qui s'était installé depuis quelques temps. Erlina avait plutôt l'habitude de se faire appeler Erly, mais celui-là lui allait aussi, tant que c'était un diminutif affectueux, cela ne la dérangeait pas tant que ça. C'était même mignon elle trouvait. « Hum... Donne moi ce qui t'arrange, je ne suis pas bien compliquée! » Elle rit encore gentiment, avant d'ajouter « Et merci Lika!» Elle rit plus franchement, à l'énoncé de ce surnom qu'elle venait d'inventer. Elle renchérit du coup assez facilement là dessus, en se rapprochant de la cuisine, au cas où son amie aurait besoin d'aide. « Lina et Lika, on dirait un duo de dessin animé, tu trouves pas?» C'était mignon comme ensemble de surnoms, cela voulait peut-être dire qu'elles étaient faites pour se rencontrer éventuellement? Enfin Erly n'en savait rien mais elle trouvait que cela allait bien ensemble. Une belle amitié en somme.

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J’étais heureuse de cette visite, je le montrais sans doute pas assez, mais c’était plaisant d’avoir une personne présente pour moi, même si j’avais Medhi c’était différent, il était payé pour ça. Je ne pouvais pas m’imaginer qu’il était aussi là, car j’en valais le coup, non c’était même impossible que quelqu’un daigne penser ça de moi. Je finissais par resserrer mon étreinte sur la jeune femme heureuse de sa présence. J’appréciais ce petit moment de tendresse qui ressemblait fortement à cette voix qui était chaleureuse, douce et jovial. J’adorais sa voix, allait savoir, avant les voix je m’en fichais, les silhouettes et tout ce qui se rapportait à ce que pouvait observer mes yeux étaient les seules choses importante, ce temps-là était révolu. Je n’aurais jamais pensé que ce maudit handicap puisse m’amener à croiser des personnes aussi exceptionnel, je ne connaissais peut être pas Erlina depuis des années, mais je pouvais jurer que cette fille était une personne bien. Elle était présente pour moi alors que rien ne l’obliger, que ce soit l’argent ou encore ma popularité qui avait disparue en même temps que ma vue.

Mes cheveux ? C’était loin d’être du grand art et j’en étais sure. Je les avais coiffé avec une brosse à poil doux sans doute pour ça qu’ils paraissaient aussi soyeux et doux. Je devais me débrouiller seule, même si je risquais de ressembler à une folle en me coiffant moi-même en même temps confier cette tâche à l’homme qui s’occupait de moi n’était guère une bonne idée, loin de là même. Je n’imaginais pas un homme capable de coiffer correctement une femme, peut être qu’un jour je finirais par lui demander histoire de voir ce que Erlina me dirait, j’étais étrangement sûre qu’elle était incapable de mentir. « Merci, même si assez de mal à te croire, pourtant je te crois sincère, en fait je me contredis moi-même. » Je pouvais l’avouer j’étais en train de contredire ma dernière pensée sur la jeune femme.

Je venais de sentir le petit courant d’air qu’avait provoqué la jeune femme en marchant dans l’appartement en passant à mes côtés. J’étais sûre de pouvoir fermer la porte sans la lui claquer à la figure. « j’avoue que c’est même génial qu’il ne soit plus prévu » On aurait pas dû ce voir ou alors tard dans la soirée après tout ce que la jeune femme avait à faire, moi je n’avais plus rien à faire mise à part m’habituer à la situation ce que je commençais à faire petit à petit, même si certaine fois je reculais d’un pas à chaque fois que je me retrouvais face à une difficulté encore plus compliqué que la précédente. « Tu n’as pas envie de changer cette petite routine justement ? » Demandais-je. A force de voir la jeune femme assez régulièrement je connaissais son petit train- train de vie parfaitement : les cours, le travail et quelques sorties, mais à force comme beaucoup elle n’allait plus en pouvoir de cette vie.

J’étais finalement arrivé sans grabuge à l’endroit prévu demandant à la jeune femme ce qu’elle désirait boire. Je cherchais deux verres le temps que mon invité trouve ce qu’elle désirait boire. Je restais par la suite immobile laissant ma tête légèrement penché comme si mon regard qui n’était plus là fixait la jeune femme qui se trouvait peut être même pas dans cette ligne de mire. A vrai dire je ne saurais dire où se tenait Lina à cet instant précis. « Un verre de jus pomme alors. » Je retrouvais la brique de jus de pomme rapidement ayant retenue la taille de chaque brique de jus se tenant dans mon réfrigérateur. Je poussais les verres une fois servit de l’eau côté du bar pour pouvoir marcher les mains libre pendant un petit moment. Je prenais les verres n’avançant plus laissant simplement quelques mots signaler à Lina que nos boissons étaient prêtes, j’étais sûr qu’elle allait me rejoindre. « Comme Tic et Tac on aura la classe je pense » Je me mis à rire de bon cœur à nos deux répliques.

lkd

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Peut-être qu'avant de la connaître, Malika était une personne imbuvable et que Erly et son caractère assez bien trempé (malgré les apparences) n'aurait absolument pas apprécié, mais là, elle semblait douce, un peu perdue aussi, mais cela ne faisait que les rapprocher en fait, et parvenait tout de même à faire preuve d'humour. Ainsi, après son compliment sur les cheveux blonds de Malika, qui avaient l'air doux et soyeux, celle-ci répondit en la remerciant, mais en s'embrouillant un peu dans ses propos. Elle le remarqua et en rit d'elle-même. C'était le genre de petites choses qui démontraient que les gens ont un humour, ou du moins un peu de recul sur soi. C'est assez rare, et quand on le trouve, en général il ne faut pas trop le lâcher. Erlina en rit à son tour, et était intérieurement ravie que la jeune femme la croit sincère. Elle ne pouvait pas voir ses expressions faciales, et pourtant elle la comprenait comme authentique et sincère dans ses propos. C'était une des qualités d'Erlina, elle ne savait pas mentir. Et puis finalement, elle n'en avait que rarement envie. Sa franchise pouvait déranger, mais elle l'utilisait toujours quand il le fallait, quand cela n'allait pas. Et là en effet, surtout pour un compliment adressé à une amie, elle était sincère.

Ensuite, alors que Lina venait d'entrer dans l'appartement, elles évoquèrent rapidement ce qui avait permis à la jeune femme de venir: l'annulation de ce cours. Sans cela, leur rendez-vous aurait été plus tard, donc peut-être moins détendu et plus fatigant pour Erlina. Puis, alors qu'Erly répondit sur sa petite routine, Malika lui demanda si justement, cette routine n'était pas trop présente pour elle. La question était pile dans ce qui embêtait la jeune femme en ce moment et pouvait ouvrir des abîmes de perplexité. Elle soupira un peu, et répondit « J'aimerais bien... Mais bon, je suis déjà chanceuse d'avoir un boulot... Et puis la fac c'est la fac hein! » Elle laissa échapper un petit rire. Les cours l'intéressaient parfois, mais elle ne savait pas du tout ce qu'elle allait faire avec ça.. Elle ajouta « Je pensais prendre un petit animal de compagnie chez moi pour avoir de la vie en permanence à la maison! » Elle sourit un peu, en vrai elle n'en savait rien, il fallait qu'elle étudie la question... « Mais ouais, cette routine ça me fait bien chier, pour être polie!»

Alors que Malika avait gentiment servi deux verres de jus de pomme, Erly la rejoint pour proposer sans mot dire son aide. C'était d'ailleurs assez incroyable comment Malika s'était tournée dans son sens, lui parlait en face alors qu'elle n'avait pas du tout signalé sa position. Elle devait avoir beaucoup appris sur ses autres sens en trois mois... Alors que les verres étaient prêts, elle la remercia « Merci Lika! » Elle prit un des deux verres dans ses mains et rit quand la jeune femme compara leurs deux surnoms et par extension leurs deux personnalités à Tic et Tac. Elle rit beaucoup, ayant été une grande fan du duo comique quand elle était enfant. Et puis, elle était encore une grande enfant, on pouvait le dire. « Ouais, c'est à peu près ça! » dit-elle encore en riant. Toujours en gardant ce ton guilleret, elle proposa « On s'installe sur le canapé? » , pour continuer la discussion au calme, dans une position qui arrangerait surement son amie, et qui ne faisait jamais de mal à personne.

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L’impression de perdre le contrôle de mes mots à cet instant précis. Pour moi Lina était une personne sincère et douce, pourtant son compliment sur ma coiffure me laissait perplexe, j’étais sûre que moi coiffure était une chose horrible. J’avais façonné ma coiffure en quelque minutes ainsi quand quelques coups de brosse ne sachant pas réellement l’effet que cela donnerait au vu de ma cécité. J’avais tenté du mieux que je le pouvais de combattre mes cheveux étant très récalcitrant. J’avais l’habitude de me battre avec ces derniers avant mon accident, mais maintenant je ne me prenais sans doute moins la tête vu que justement je ne voyais pas le résultat final. Alors, j’avais beau au plus profond de moi penser la jeune femme honnête à souhait je restais tout de même méfiante sur certain point me laissant perplexe. J’en devenais contradictoire au point même de me choquer et de l’annoncer à haute voix. J’avais fini par le dire à Lina, comme ci avec elle les mensonges que j’aurais pu lancer n’avait pas lieu d’être.

Je trouvais la vie de mon amie assez monotone pour tout dire. Elle était jeune et avait toute sa vie pour se planquer dans une sorte de boucle incontournable dans laquelle beaucoup de monde vivait : l’habitude. Même en travaillant j’avais toujours voulu rester une personne évitant les habitudes trop contraignante, comme celle m’empêchant de sortir avec mes amies, de m’amuser avec tel ou tel homme, je profitais de la vie pourtant j’avais une vie bien rangé avec mon travail. « Ouai, mais le soir sortir ne te donne pas envie ? » J’étais en train de nous servir une boisson tout en écoutant la jeune femme me répondre, je tentais de rester concentré pour ne pas renverser de liquide au sol comme toujours. J’avais trouvé une petit tactique pour cela, mettre le bout de mon doigt dans le verre jusqu’à sentir le liquide effleurer ce dernier qui me prévenait que je pouvais m’arrêter. Je m’habituais à de nouvelle technique petit à petit. « Un chat c’est fidèle et moins contraignant. Regarde Mikado , je sais que là il doit être sur le canapé à me regarder, il faisait toujours ça avant. » Le regarder dormir pouvait me manquer, j’aimais tellement mon chat, après tout c’était sans doute le seul qui m’avait jamais été fidèle et réellement attaché à moi. « Je te comprends, même si là je t’avoue que tout ce qui m’arrive j’aurais préféré vivre une vienne bonne routine que cette satanait cécité. Mais, bon je n’ai pas le choix de vivre avec pas vrai. » Je soupirais doucement pinçant mes lèvres entres elles, avant de prendre une bouffée d’air pour me reprendre. Ne pas craquer, même devant Lina.

J’étais loin de savoir où se tenait Lina exactement dans la pièce quand je fis le tour du comptoir pour reprendre les deux verres que je venais de servir avec doigté. Je souriais doucement lorsque je sentis la main de la jeune femme effleurer la mienne pour prendre le verre que je détenais dans cette dernière. Je savais comment me dirigeait dans mon appartement en me tenant dos au comptoir, alors je fis un petit pas pour être dans cette position attendant que Lina me dise où elle voulait qu’on s’installe. Tic et Tac ça pouvait être sympa comme petit duo espérant que mon amitié avec la jeune femme soit aussi soudée avec le temps que celle de ces deux petits écureuils. Je cherchais dans mon esprit l’image de ce petit duo que l’on venait d’évoquer, j’eus beaucoup de mal à retrouver une image en tête alors que je la tenais dans mon esprit actuellement, je me disais que j’avais modifié quelques détails de la réalité, je n’avais aucune possibilité d’être sûr de moi pour le coup. Puis ce fût la voix de Lina qui me sorti de mes pensées, j’esquissais un petit sourire avant de sentir le courant d’air venant sans doute de la porte de la terrasse. Je n’y avais jamais mis les pieds depuis que j’étais atteinte de cécité et cela me tentait, je ne serais pas seule si jamais je m’approchais dangereusement du bord. Je mordais ma lèvre. « Et si on tentait la terrasse ? Par contre faut que tu me guide .. Je suis désolée. »

lkd

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Si le compliment sur les cheveux de la jeune femme qui ne pouvait le constater par elle-même pouvait être mal perçu - et pourtant était sincère -, la discussion ne resta heureusement pas sur ce sujet. Elle rebondit, pas forcément au gout d'Erlina, sur sa vie assez monotone. Elle le savait très bien, mais n'avait pas le choix. Abandonner ses études, c'était se retrouver sans véritable futur. Abandonner son travail, c'était ne plus pouvoir manger, et devoir quémander de l'argent auprès de ses parents, chose que Erly se refusait catégoriquement à faire. Alors il fallait continuer les deux. Mais ce que son amie ne semblait pas avoir compris, au vu de sa question, c'était qu'elle continuait à sortir et voir ses ami(e)s tout de même. C'est donc ce qu'elle lui répondit, en poursuivant le sujet. « Ah non mais je sors! Au moins une ou deux fois par semaine! » Elle en rit et rajouta « Mais ce que je veux dire c'est que même dans ces soirées c'est un peu la routine, je danse, je bois, je m'amuse avec mes potes quand même, je termine dans le lit d'un mec... Rien de bien nouveau à chaque fois, même si c'est sympa! C'est sûr que ces soirées sont ce qui me sort le plus de ma routine! » Elle sourit, elle n'était pas malheureuse, donc ne s'en plaignait pas, loin de là. Elle avait juste du mal à se l'avouer, mais ce qu'elle voulait, c'était un peu d'action en amour. Vous savez, le fait d'avoir un crush, de jouer un peu avec, surtout si c'est réciproque, progresser... Elle ne comptait pas du tout trouver le prince charmant, l'homme de sa vie, mais un peu d'amour ne lui déplairait pas. Un peu de changement et de vie, c'était ce qu'elle voulait. C'est pourquoi elle pensait adopter un petit chiot. Malika répondit en parlant de son chat, affectueux et moins contraignant. Pourquoi pas... Mais Erly se sentait plus d'affinités avec un chien en fait. «En fait je sais pas, mais un chat ça fait sa vie tout seul... Je crois que j'ai besoin de la relation entre un chien et celui qui s'occupe de lui. Et puis je pourrais l'emmener avec moi faire mon jogging! » Elle rit à cette mention, elle voulait détendre un peu l'atmosphère. Elle rajouta « J'irai demander conseil, et si on me propose plutôt un chat parce qu'un chien serait malheureux avec moi, je prendrai une adorable boule de poil version matou! » Elle rit encore, elle aimait les animaux donc chien ou chat, elle serait ravie des deux.

Malika reparla de la routine, disant qu'elle aurait bien aimé en avoir une là. C'était certain que l'accident avait du bouleverser son quotidien. Mais Erly demeurait persuadée qu'elle pouvait trouver un équilibre, maintenant qu'elle n'avait plus le choix. « Tu en trouveras une de routine, c'est une question de temps... » Elle se voulait rassurante, même si elle comprenait que la situation devait trop tarder à se stabiliser pour la jeune femme. Elle la vit se pincer les lèvres et eut du coup un petit pincement au coeur. Qu'elle était conne de se plaindre aussi... Elle était chanceuse par rapport à Malika..

Alors que Erly avait proposé d'aller s'installer sur le canapé, Malika proposa d'aller sur la terrasse, à condition que la jeune femme l'aide, ce qui tombait sous le sens. Cela tombait bien en fait, puisque Mikado était bien étalé sur le canapé, à regarder sa maitresse. « C'est une bonne idée, il fait beau! Et t'excuse surtout pas ma belle, ce n'est pas ta faute, et ça ne me pose aucun souci! » Elle lui fit un petit bisou gentil sur la joue, lui prenant son verre. « Je dépose les verres sur la table de la terrasse et je te guide. » C'est en effet ce qu'elle fit, revenant rapidement aux côtés de son amie, l'aidant à monter sur la terrasse, la guidant vers la balustrade. « Ca y est, tu es au bord, au niveau de la rambarde! » Comme cela, elle pouvait se tenir et profiter vraiment de l'air frais. D'ailleurs Erly en profitait aussi, car il faisait beau, et la vue était bien sympathique. Le soleil baignait la terrasse. Erly guettait la réaction de son amie, vérifiant qu'elle ne partait pas en avant - elle se retenait à la barrière mais on ne sait jamais - la tenant toujours par la taille.

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Peu importe ma coiffure du jour, après tout je n’avais aucune idée de l’état dans lequel je m’étais mise et je ne pouvais pas constater les dégâts de tout façon. Je préférais m’inquiéter pour la jeune femme que pour moi et mes cheveux. Je trouvais qu’elle ne profitait pas assez de la vie, je pouvais comprendre que ma remarque pouvait la vexer, elle était un peu désobligeante alors que ce n’était pas ce que je désirais. J’avais saisi beaucoup de chose avec ma cécité et la vie ne pouvait tenir qu’à un seul doigt. Je ne l’avais pas perdu, mais elle m’avait été ôté en quelque sorte étant obligée de la vivre autrement qu’avant. M’habituer à de nouvelle chose, me comporter autrement, je ne pouvais plus être pour le moment en tout cas libre de mes gestes, j’étais recroquevillée sur moi ayant peur que le monde s’écroule sur moi. J’avais beau repousser l’aide de Medhi, lui envoyer des piques de mauvais goût, je ne pouvais pas me passer de lui. Etrange sentiment. Sans lui j’étais faible et je ne me voyais pas avoir une autre personne à sa place à présent. Avec tout ça je pouvais constater à force de parler avec Lina qu’elle vivait sa vie entre deux occupations bien trop présente dans sa vie : les études et son travail. Des choses importante, mais il ne fallait cependant pas en oublier d’avoir une vie plus palpitante. J’eu un petit rictus de sourire venu effleurer mes lèvres avant de répondre à la jeune femme. « Tu fais tellement plus de chose que moi … ma vie d’avant me manque. Même finir dans des lits d’abrutis, j’arrive largement à ressentir le manque. » Cela faisait trois mois voir un peu plus que je n’avais pas vu d’homme et cela n’allait pas changer au vu de ma cécité, mais même en toucher, mise à part tenir la main à Medhi, mais tout ça était bien différent. Sentir la peau chaude d’un homme effleurer la mienne, le fait d’imaginer cela étira mes lèvres en un large sourire. « Sortir de la routine ça peut être assez sympa en voyageant.. Sinon ces mecs j’espère que ce n’est pas toujours les mêmes. » Un animal pour changer la routine ? Ce n’était pas une mauvaise idée dans le fond, mon Mikado avait eu rapidement raison de mes routines, c’était comme un enfant à vrai dire. Surtout que ce dernier n’était guère vieux pour le moment et que les bêtises risquaient de continuer encore de long moment avec ce petit monstre. J’avais quelque fois envie de l’étrangler de mes propres mains quand il mangeait mes écouteurs histoire de faire ses dents, sans doute. « Oui, c’est vrai que je n’avais pas la même vie que toi, que je voyageais beaucoup du coup, le chien aurait été malheureux avec moi. Qui sait tu aurais plus de chance que moi avec un chien .. » Je souriais doucement à l’idée de me retrouver de nouveau à la spa pour recueillir une boule de poil. J’adorais les animaux depuis tant d’année à présent, ils ne m’avaient jamais trahis, ils n’avaient pas la cruauté des humains. Sans doute que ce qui me manquait à moi maintenant c’était une routine et rien d’autre à vrai dire, mais je n’y parvenais pas à trouver des habitudes, j’aurais pu l’avoir si je restais constamment chez moi, mais ce n’était pas ce que souhaitait la personne qui s’occupait de moi. « J’espère, mais je ne suis pas sûre que cela arrive si rapidement à vrai dire. » Mon pincement de mes lèvres cachait sans doute ma détresse, j’en laissais souvent trop voir et j’aimais encore me cacher de mes émotions, éprouvant de moins en moins le besoin d’être cette petite garce, même si là balancer quelque chose d’horrible pour mettre en détresse Lina était tentant. J’aimais qu’on soit dans mon état morale, mais rendre malheureux les personnes n’étaient cependant pas la bonne idée pour maîtriser les choses douloureuse.

J’avais eu l’envie subite de revisité dans le noir ma terrasse, endroit qui m’avait toujours inspiré les soirs de solitude. Mais, cela ne risquait plus d’arriver, les nuages, les astres et ce magnifique ciel qui s’offrait à nous chaque nuit, m’étaient plus visible. J’étais perdue sans eux, moi qui aimais admirer, laissant mon imagination se balader tranquillement pour m’apaiser. Je ne répondais pas à la petite réplique aimable de Lina, me contentant de sourire sous le bisou qui accompagnait ses paroles. Je la laissais faire avec nos verres restant bien patiemment à apprécier la brise que m’offrait l’ouverture de la terrasse. Je me retrouvais peu de temps après collé à la rambarde en fer présente pour éviter à quiconque de tomber au sol. Je me tenais à cette dernière qui était chaude sans doute à cause du soleil qui malgré sa tapait doucement sur nous. C’était agréable. Je ne disais rien restant blottit dans mon silence profitant de cet instant. J’étais comme dans une grande bulle pouvant maîtriser les dangers avec l’aide de Lina qui ne m’avait pas encore lâché. " Comment c'est ? " Demandais-je à Lina à propos du paysage, avait-il changé ?

lkd

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La vie d'Erlina n'était pas ce qui la passionnait le plus, elle n'en était pas forcément ravie, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Oui, elle aurait voulu une relation durable avec un homme, mais visiblement pour l'instant ce n'était pas à l'ordre du jour. Tant pis, elle s'en remettrait. Elle ne se voyait pas se plaindre en permanence face à une personne qui venait de sortir d'un accident si terrible qu'elle en avait perdu la vie. Malika souligna qu'en effet elle aimerait faire rien qu'un tout petit bout de ce qu'elle faisait. Elle regretta même de finir dans le lit d'inconnus. Erly était un peu mal à l'aise du coup, de s'être plaint de quelque chose qui manque terriblement à son amie. « Ca dépend de quels abrutis! » Elle laissa échapper un petit rire, tentant de dissiper la gêne qu'elle ressentait, avant d'ajouter: « Mais un jour, avec Medhi on t'emmènera en soirée, quelque chose de posé mais de sympa quand même! Enfin, ... si tu le veux bien sûr! » Elle sourit, elle avait dit cela de son ton le plus gentil, elle voulait vraiment l'aider. A deux avec Medhi, ils pouvaient très bien l'aider en soirée, la soutenir si elle ne se sentait pas à l'aise, et passer un bon moment tous les trois. En tous cas pour l'aider à sortir de sa routine, Mali parlait de voyage... Ah si seulement... La jeune femme avait énormément voyagé, mais ne pouvait plus le faire. Elle n'en avait plus les moyens maintenant qu'elle était indépendante. Elle n'était pas malheureuse, mais un voyage était peu envisageable. Surtout seule. « J'ai pas tellement les moyens de voyager.. Et puis bon je ne vais pas y aller seule! Donc je sais pas, ouais peut-être un chien, faut que je voie! » Mali reconnut qu'elle même ayant beaucoup voyagé n'aurait probablement pas pu avoir de chien heureux. Pour l'instant cela n'arrivait pas à Erly, mais il fallait voir, là encore. Elle n'était pas certaine de le vouloir ce chien en vérité. Comme d'habitude, elle était indécise et changeait encore et toujours d'avis. Il allait lui falloir du temps avant de se stabiliser sur une réponse finale et définitive. D'ailleurs, Mali aborda le sujet du temps quand Erlina dit qu'elle trouverait bientôt une routine. Elle l'espérait mais avait peur que cela mette plus de temps que prévu. Voulant la rassurer - et y croyant aussi - Erlina se permit de répondre: « En tous cas, on est là pour t'aider... d'accord? » Elle voulait vraiment qu'elle comprenne qu'elle était dévouée à elle pour l'aider. Elle était toujours là pour ses amies, mais là c'était plus fort que cela encore. Et ce n'était pas de la pitié, mais bien de l'amitié. Elle avait peur d'ailleurs que son amie ne voit pas la distinction, car il fallait connaître Erly pour être capable de savoir cela sur elle.

Elles passèrent ensuite sur la terrasse. La vue était bluffante, mais Malika ne pouvait plus en profiter. Elle l'avait amenée contre la rambarde pour qu'elle puisse se stabiliser. Elle la vit sourire quand elle lui fit un gentil bisou sur la joue. La jeune femme étant très tactile, cette attitude n'est pas étonnante de sa part. Cependant elle ne disait rien. Elle semblait profiter des rayons du soleil. Erlina en profitait aussi, mais en gardant un oeil sur son amie. Ce silence n'était pas trop gênant, mais elle espérait que Malika ne remuait pas en elle la tristesse de ne plus voir ce paysage. Elle même interrompit le silence en lui demandant comme c'était. Erlina ne réfléchit pas trop à sa réponse. Certes elle avait peur de mal répondre mais brimer sa spontanéité n'était pas un de ses premiers réflexes. « C'est très joli.. Il y a des petits immeubles au premier plan, ensuite on passe à des maisons, puis elles s'espacent de plus en plus. On voit des gens qui se baladent entre les champs et même dans les rues. Le soleil brille sur la ville, mais il y a quelques petits nuages... » Elle s'était laissée allée pour donner une description fidèle à ce qu'elle voyait. Elle espérait juste que Malika n'allait pas regretter d'avoir posé cette question... « Ah et dans l'immeuble d'en face, il y a un de tes voisins qui nous regarde derrière la fenêtre... Il est gros et il a un t-shirt tout taché, beurk! » Elle rit doucement, ce voisin ne donnait pas vraiment envie de le regarder... Elle regarda ensuite son amie, dans l'attente d'une réaction..

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Loin de moi était l’idée de mettre à mal mon amie, non, mais je regrettais de temps à autre ma vie, surement les moments où je broyais du noir. Je finissais par sourire en l’entendant me répondre à nouveau. Elle n’avait pas tort ça dépendait quel genre d’abrutis, mais à vrai dire tous me manquait, après j’avais du caractère et j’étais loin de me laisser faire quand on voulait m’embêter. A présent me défendre serait sans doute plus compliqué. Enfin, je soufflais avant de toussoter doucement et de rire en entendant Erlina en faire autant. « Ouai, enfin là c’est plutôt m’amuser dans un lit qui me manque.. » Je me mis à rire, bon c’était quatre mois qu’elle était seule et ça n’allait pas changer, et en parler avec Lina et le détourner en une histoire drôle était assez plaisant à vrai dire. « Enfin, ça risque pas d’arriver avant longtemps qu’un homme finisse dans mon lit » Je pinçais mes lèvres entres elles avant de me mettre à rire avant de reprendre mon sérieux au prénom que venait de lâcher Lina. Je n’avais aucune idée qu’elle connaissait Medhi, je lui avais rapidement parlé à vrai de lui. Enfin, j’étais bien trop curieuse pour me tenir et ne pas demander le reste de l’histoire par conséquent. « Tu connais Medhi ? Puis venir avec vous ? Hm, mauvaise idée, je suis bien ici, je te dis juste de profiter un max. » Je n’avais pas envie de me montrer au reste du monde j’avais bien trop peur pour ça d’entendre des rires ou autre et de les prendre pour moi aussitôt. En fait, je n’avais pas plus envie que ça de continuer sur le fait de me faire sortir d’ici. En tout cas Medhi et Erlina avait sans doute les mêmes idées qui étaient celles de me faire sortir de mon cocon, mais j’y étais bien et l’envie de m’y extirper n’était réellement pas là. Je souris doucement et fait une légère grimace en entendant la jeune femme. « Un chien, si tu prends un chien je veux le rencontrer » J’aimais les animaux et ne pouvant plus les voir, si Lina prenait un chien elle serait là pour me le décrire et son compagnon ferait le reste en venant me léchouiller ou se coller à moi comme beaucoup d’autre chien. Sans doute que sans mon travail, un chien en plus de Mikado aurait été le bienvenue, mais actuellement cela m’était impossible, je me voyais mal courir après un chien en étant aveugle si ce dernier avait la subtile idée de fuguer. « Je sais. Mais Medhi et toi c’est différent pour moi. » Beaucoup moins de doute sur les raisons de Lina et de cette amitié qu’elle me donnait ainsi que l’aide sans que je ne lui demande. Medhi, il était payé pour ça et faire confiance à cet homme était compliqué, même si je pouvais me démontrer attaché à lui au point de ne pas vouloir changer d’auxiliaire même quand il me poussait hors de mes limites.

Je sentais une brise effleurer mon visage, je me trouvais paisible en cet instant profitant de l’instant alors que je redessinais à l’aide de mes souvenirs le paysage que m’offrait cette terrasse. En sentant le baiser de la jeune femme sur ma joue, j’aurais pu lâcher une larme, car notre amitié était sincère, et malgré que je haïssais le fait d’être atteinte de cécité je me retrouvais à être heureuse grâce à cette dernière. Je ne prenais sans doute pas le temps de m’intéresser à tout le monde, m’occupant de moi. J’en avais conscience, mais je n’osais pas le faire mise à part loin de Pearl Trees, car le monde m’inspirait bien plus que ma propre ville. Pourtant, cette ville était un bijou à mes yeux. De mauvais comme de merveilleux souvenir, alors oui, c’était compliqué dans ma tête, mais jamais je n’aurais pu être réellement heureuse loin de ce monde. J’écoutais la description de mon amie souriant de plus belle laissant le tout se remettre dans mon esprit grâce à ses mots, mais aussi mes souvenirs. « C’est toujours aussi beau que dans mes souvenirs à croire tes dires. J’aime tellement cet endroit, mais je ne peux pas en profiter quand je suis seule. Avant, je pouvais monter sur le muret. » Je soufflais avant déposer mes mains sur le mur de brique m’évitant de tomber les jours où je tanguais autant que le vent. « Maintenant, je me vois mal faire l’équilibre sur ce dernier, sauf si je veux en finir avec la vie et ce n’est pas le cas. » Je précisais histoire de ne pas être prise pour une fille suicidaire. Enfin, je finissais par éclater de rire à la révélation non surprenante de ma Lina. « Ouai lui aussi n’a pas changé… il adorait me mater quand j’étais en bikini dans le jacuzzi … » Je rigolais et buvais mon verre de jus. « Il devrait déménager ça serait mieux » J’eus un petit sourire à cette idée, il n’était pas sympathique et il était devenu mon souffre-douleur quand je le croisais.

lkd

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Il était évident que tout ce que pouvait dire Erlina par rapport à sa vie semblait largement dérisoire par rapport à ce que Malika devait endurer. Rien que des petites actions les plus simples ne devaient plus être si simples... Ainsi, ce qui lui manquait était d'être dans un lit avec quelqu'un... Elle pouvait le comprendre, et Malika ajouta que cela n'allait pas arriver avant longtemps. Erly n'était pas forcément d'accord. Cela venait peut-être de sa force de caractère, et probablement aussi du fait qu'elle ne vivait pas la même situation, mais elle ne put s'empêcher d'ajouter: « Franchement on sait jamais, ça peut arriver plus vite que prévu! Et si ça arrive je veux savoir » Elle avait évidemment dit cela sur un ton plus léger, plus plaisantin. Quand elle ajouta de l'aider avec Medhi, son amie sembla étonnée. « Ouais on se connait depuis plusieurs mois, on est amis! » Ils s'étaient rencontrés dans un bar et se taquinaient très souvent, c'était le fond de leur amitié. Enfin, elle ne voulait pas brusquer son amie bien sur, mais à deux ils pouvaient l'aider, et surtout passer de bons moments. Elle en était persuadée, la cécité de Malika ne pouvait la tenir éloignée de tout pendant longtemps encore. Elle était jeune et pleine de vie, elle se devait d'en profiter. « C'est comme tu veux, mais si un jour tu en as envie, on pourra faire que cela arrive, je suis persuadée qu'on passerait de très bons moments en plus! » Elle semblait surtout vouloir lui dire de profiter un max, mais Erly ne se voyait pas la laisser dans son coin. Elle comprenait les limites de son état mais ne voulait pas qu'elle s'arrête définitivement à cela. En parlant de profiter, le sujet du chien était encore sur le tapis, si elle en prenait un, Malika tenait absolument à le rencontrer, Erlina sourit. « Bien sûr, je lui dirai de te faire plein de gentilles léchouilles! » Elle rit doucement, elle n'aurait surement pas tant besoin de le dire à un jeune chiot, qui le ferait probablement plus que spontanément. Alors qu'Erly l'assura encore de son aide, Malika émit une distinction claire apparemment entre elle et Medhi. Certes, lui était son auxiliaire de vie, mais elle le connaissait, il était adorable, il devait au moins être gentil avec la jeune femme non? « C'est différent mais on est quand même là pour toi de plusieurs manières » Son ton était là encore celui de sa gentillesse habituelle, elle voulait que la jeune femme sache qu'elle avait son soutien et son support.

Elles prirent place sur le balcon, Erlina profitant de la vue tandis que son amie profitait plus manifestement de l'air qui venait lui toucher doucement le visage. Alors que Erlina commença à décrire ce qu'elle voyait dans les moins détails, dévoilant son regard neuf sur ce point de vue assez sympathique. C'est là que Erlina pouvait comprendre pourquoi elle s'était installée ici. Elle en avait parfois des doutes, pourquoi pas New York, pourquoi pas Buenos Aires? Finalement ce point de vue apportait un début de réponse: parce qu'elle ne s'était jamais intégrée dans les grandes villes, et parce que cet endroit avait une certaine beauté, et était à taille humaine. Avec de vrais gens humains, qu'elle ne se voyait pas quitter, même si elle ne les avait vus que depuis peu. Alors quand Mali lui dit que c'était comme dans ses souvenirs, elle voulait bien le croire... Elle rappela qu'elle ne pouvait plus profiter de cette terrasse comme avant... Il faudrait l'adapter, pensa la jeune femme « Il faudrait te mettre des repères au sol, pour te dire à partir de quel endroit il faut t'arrêter! Mais c'est sur que pour monter sur le muret c'est fini.. » En même temps, déjà avec les deux yeux ouverts, Erlina ne le ferait pas, elle et son sens de l'équilibre désastreux! « Tu sais, même moi je ne le ferais pas, j'ai de gros problèmes d'équilibre » Elle rit en énonçant cela, car la jeune femme ne tenait vraiment que rarement sur ses deux pieds. Un problème de centre de gravité à ce qu'il parait. Enfin bref. Elle enchaina sur le voisin qui la matait parfois, notamment lorsqu'elle était en bikini dans son jacuzzi. Le gros dégueulasse de service quoi. Elle en rit un peu, il y avait toujours un gars comme ça en face de chez une belle jeune fille, ils devaient se renseigner sur leur présence quand ils achetaient leurs appartements! « Ouais ce serait largement mieux, c'est trop chiant ce genre de vieux mecs! » A Paris elle avait eu un voisin comme ça, elle avait l'impression qu'il vivait près de sa fenêtre! Elle fit part de son expérience à son amie: « A Paris j'en avais un comme ça aussi, je crois franchement qu'il vivait juste près de sa fenêtre, à chaque fois que je passais près de la fenêtre il y était! Du coup un jour je l'ai vu dans la rue, je lui ai mis un coup de genou dans les couilles! » Elle en rit, en soi ça avait été assez marrant. Il avait au moins arrêté après ça, heureusement!

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J’étais sans doute une personne normale à penser à faire l’amour. J’appréciais sans doute cela comme la plupart des personnes , puis entre fille on parlait de tout, même si devant les mecs quelque fois on faisait semblant de trouver cela puéril. Enfin on était des filles avec Lina. Alors quand j’avais entendu la jeune femme parlait de certains abrutis qui finissaient dans son lit j’avais pensé au plus régulier de mes coups d’un soir : Jay. J’avais viré le jeune homme ne répondant plus à ses appels, je n’avais pas envie qu’il me voit dans cet état, je m’aimais pas forcément moi-même alors une personne du sexe opposé, en vrai dans ma vie pour le moment au niveau des hommes seul Medhi était présent, sans doute qu’il prenait plus d’un coup avec mon sale caractère, mais il devait apprécier, alors être un peu maso en restant ou simplement pour l’argent comme beaucoup. « Tu me diras avec qui sérieusement … Mise à part Medhi y a aucun mec dans ma vie et je n’ai pas envie de sortir ou autre, j’ai plus confiance en moi. » Je faisais une légère moue avant de rire doucement à cette réplique que venait de laisser sortir Lina. « Promis, le jour où cela arrivera je te le dirais, mais tu auras déjà des enfants et la bague aux doigts quand ça arrivera. » Je n’avais pas précisé qu’elle sera sans doute toute ridée quand cela se produira. Non, la confiance qui autre fois avec ornée mon être et mon esprit n’était plus là. Avant draguer un homme était chose simple : un regard assez coquin, un sourire et le tour était généralement joué, mais je me voyais mal à présent le faire alors que je ne voyais pas la personne en face. « Oh et bien c’est cool. » Je lui lançais un sourire même si le sujet de Medhi était assez particulier pour moi après tout je devais lui faire vivre un enfer et j’étais totalement différente avec Lina. Elle était là sans aucune raison et n’attendant rien pendant que je continuais de me méfier au sujet de Medhi. C’était son travail de me supporter alors je n’allais pas être un ange ou faire des efforts, même si malgré tout je m’attachais à lui. « Lina je suis différente quand Medhi il est là .. » Je pinçais ma lèvre à l’aide de mes dents avant de prendre une grande respiration. « Je ne sais pas je ne suis pas capable de lui faire confiance .. pourtant j’arrive à tenir à lui. » Je faisais la grimace, j’avais réellement l’air d’une folle avec mon petit discourt, puis l’envie d’être honnête avec Lina était tellement présente que son jugement m’importait énormément. On était parti sur une discussion portant sur les animaux de compagnie, un léger sourire aux lèvres à la petite blague de Lina se peignit sur ces dernières. « J’aurais au moins quelqu’un pour m’embrasser sur la bouche » Je me mis à rire avec une légère grimace pour accompagner le tout , il faut dire que vu où les chiens mettais leurs museaux ça pouvaient vite donner la nausée. Medhi encore. Je souriais doucement en l’écoutant. « Ouai, enfin je ne sais pas avec lui je peux me montrer méchante et pourtant sur le moment je regrette , mais j’ai tellement peur qu’il se joue de moi. Je sais pas une relation soignant-patient il ne devrait pas être comme ça. Ou alors il est toujours comme ça avec tout le monde : gentil et presque protecteur. » Je l’avais jamais dit à haute voix que je pouvais regretter mon comportement avec Medhi, sans doute que Lina était réellement magique au fond.

Le petit texte descriptif de la vue s’imposant à Lina me paraissait identique à mes souvenirs, seuls les couleurs manquaient exactement à mes souvenirs, je l’ai trouvé pâle et peu joyeuse dans mes souvenirs, la vue que je voyais dans mes pensées ne m’arrachait pas de sourire ou ne laissait pas cette source de bonheur envahir mon être. Non, c’était différent, c’était sans émotion, les couleurs étaient différente. J’avais tout perdu , j’en oubliais les teintes que m’avaient toujours offert m’a vu et j’en souffrais énormément. Malgré cela je n’avais pas menti à mon amie, l’endroit , la vue , les immeubles et tout le reste était pareil, mais sans les couleurs cela ne donnait pas pareille, malheureusement. « oui ou une espèce de rampe-corde qui m’empêcherait de m’approcher de la vraie rambarde. Mais, je te jure ça me manque de ne pas faire la roue avec la chance de tomber ou non du bon côté. J’aimais ça , en réalité l’adrénaline me manque, la sensation d’être en vie. » J’avais un certain sens de l’équilibre mais avec la vue c’était sans doute mieux. Avec la danse et la gymnastique , j’avais réussis à acquérir beaucoup de souplesse et d’équilibre au point de pouvoir faire des folies un peu n’importe où. Forcément, il fallait bien un homme pour venir gâcher le plaisir que je prenais avec mon amie. Il gâchait la vue de Lina vu que moi-même je ne pouvais plus le voir et ça ce n’était pas une chose que je risquerais de regretter. J’écoutais la petite histoire de Lina en me mettant à rire. « Rappelle-moi de ne jamais t’embêter … hein je tiens à la vie malgré tout. » Je rigole mais au fond je comprenais totalement la jeune femme. « J’aurais peut-être agis de la même façon mais lui il ne sort jamais de chez lui … enfin je n’aimais pas sa tête, son regard et dieux seul ce qu’il fait derrière ses rideaux après nous avoir maté » Je faisais une grimace comme si je voyais la scène dans mon esprit. « On devrait aller s’asseoir sur la balancelle si tu veux non ? »

lkd

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Erlina comprenait que la jeune femme pense à retourner dans les bras d'un homme. La discussion entre les deux femmes était des plus normale, il fallait bien y penser. Elle comprenait que c'était difficile pour son amie, mais voulait l'aider du mieux qu'elle pouvait. Elle estimait être là pour cela, en tant qu'amie, bien que récente. Elle aimait s'occuper des gens qu'elle appréciait, faire attention à eux. Cela lui semblait parfaitement normal, mais au vu des réponses, elle sentait bien que peu de gens le faisaient finalement. Son amie lui disait bien qu'elle ne savait pas avec qui elle partagerait des moments intimes, si ce n'est avec Medhi. Erly ne revint pas dessus, mais elle trouvait qu'elle insistait un peu sur le jeune homme, il y avait peut-être quelque chose là dessous. Elle déclara n'avoir aucune confiance en elle... « J'espère que cette confiance va vite te revenir Lika... tu es très belle comme fille, faut que tu en sois consciente. » Elle tentait de la rassurer mais son amie répliqua qu'avant que cela arrive, elle aurait la bague au doigt et des enfants. Erlina ne put s'empêcher de rire, cela lui semblait tellement improbable. « Oh attends, ça c'est pas prêt d'arriver pour moi je crois! » La jeune femme avait aussi ses problèmes de confiance en elle, certes atténués, mais elle avait du mal à croire qu'un homme voudrait s'installer avec elle...

La discussion revint sur Medhi, on aurait bien dit qu'il y avait anguille sous roche dans l'esprit de cette cher Lika. Elle avait beau dire qu'elle était différente avec lui, la raison était probablement à chercher. « Si tu tiens à lui, je pense qu'il faut lui montrer un peu, ça devrait lui faire plaisir... Ensuite il pourrait peut-être en retour se montrer digne de ta confiance! » La confiance était essentielle dans toute relation, mais encore plus quand une des personnes était aveugle, c'était certain. Elle comprenait bien les réticences de son amie, qui évoqua son attitude de gentillesse, ayant peur que ce soit juste intéressé... « Je comprends bien Lika, mais c'est un mec vraiment adorable, je pense pas qu'il fasse ça que pour le fric... Ouais c'est son boulot, mais ça ne doit pas l'empêcher de s'attacher à toi..» A ce sujet, elle avait une petite histoire à lui raconter.. « D'ailleurs, tu sais... à l'épicerie, y a souvent quelqu'un qui livre des produits, eh bah je l'apprécie vraiment, je pense l'inviter à diner un jour. On se voit pour le boulot et pourtant on a des discussions sympas, tu vois? » ce n'était évidemment pas autant poussé que le cas de Lika mais si cela pouvait lui donner une petite indication..

Alors que sur le balcon, les deux jeunes femmes réfléchissaient à une manière de sécuriser l'endroit pour qu'elle puisse y venir, elle regretta quand même de ne plus pouvoir y faire la roue, il n'y avait pas la même adrénaline. « Bien sûr... Mais bon, si ça t'évite de tomber, je préfère ça moi! » Elle laissa échapper un petit rire mignon et lui fit un bisous sur la joue, encore. Elle voulait lui montrer qu'elle tenait à elle... Après l'histoire d'Erlina sur comment elle s'était vengée d'un voisin pervers, Malika plaisanta en disant qu'il ne fallait pas l'embêter. Erly rit aussi et ajouta « Quand un mec n'est pas très sportif, c'est assez facile de viser ses parties sensibles! » Elle rit encore, ce genre d'histoire la faisait bien marrer, même si là le voisin de Lika l'embêtait pas mal. Comme elle disait, on ne savait pas ce qu'il faisait derrière ses rideaux quand il se cachait. Trop de pervers dans ce monde... « Y en a qui ont vraiment que ça à foutre c'est dégueulasse... » Mais bref, il était temps de l'oublier lui, c'était lui donner trop d'importance que de continuer la discussion à son triste sujet. Lika proposa d'aller s'asseoir sur la balancelle, ce que à quoi son amie acquiesça, la dirigeant vers ce siège sympathique. Elle laissa son amie s'y asseoir, et attrapa les boissons. « Tiens, ton verre Lika ! » Elle sourit, prit le sien et vint s'asseoir à côté de son amie. « On est bien là... » Être ainsi avec une amie était un vrai bonheur, elle était plus que ravie d'avoir trouvé Malika... Elle qui se sentait un peu seule parfois dans son appartement était heureuse d'avoir enfin quelqu'un qu'elle appréciait, et probablement qui l'appréciait aussi en retour.

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Certes, je n’avais aucunes blessures, cicatrices ou autre prouvant que j’avais eu mon accident et par conséquent mon physique était toujours le même. Ce que je ressentais était sans doute le manque de confiance qui était provoquée par ma cécité, à vrai dire, je n’avais même pas à me faire confiance pour mettre le pied dehors alors retrouver une certaine aisance pour aller vers les hommes ou encore les attirer vers moi serait peu facile, même impossible à mon avis. Lina tentait de me rassurer et je le comprenais à ce ton qu’elle adoptait pour me répondre. Douce et optimiste alors que moi j’étais ancré dans mon rôle de pessimiste. « Je ne doute pas que je sois moche sans pour autant être un top modèle , mais je ne parviendrais pas à retrouver de l’aisance pour draguer un homme ou me faire draguer. » Je baissais la tête essayant de trouver les bons mots pour faire comprendre exactement mon ressentit à mon amie . La confiance n’était sans doute pas le seul problème pour le moment, mais c’était celui qui était pour moi le plus important. « Mon regard, leurs regards je faisais tout avec mon regard et ce dernier je l’ai plus. Je crois que je puisais ma force non pas de mon physique, mais de mon regard. » Je devais tout raconter à Lina si jamais cela m’arriverait malgré mes doutes. Je voulais bien, mais elle allait devoir s’accrocher avant que cela se produise. Je rigolais doucement avant de reprendre mon sérieux à sa réplique. « Arrête ! Je suis sûre que tu es magnifique et qui n’aimerait pas une fille comme toi ? Tu es parfaite et je ne parle pas de ton physique vu que là, je suis loin de pouvoir juger. » Je ne pouvais pas la juger comme j’aurais pu le faire auparavant en la détaillant de la tête aux pieds.

Décidément Medhi était réellement apprécié de tous, j’étais la seule à le faire enrager et pousser à bout où quoi ? Lina devait confondre la situation. Oui, je l’avouais je tenais à lui ,car je ne serais pas là où j’étais actuellement sans lui et sa force de caractère pour me pousser quand il le fallait. Mais, je me méfiais et cela le bloquait sans doute dans son travail. Puis lui parler de mes doutes étaient hors de question, j’y parvenais avec Lina étrangement, j’avais placé une totale confiance en elle. « Crois moi je me retiens de lui faire vivre un enfer… je suis si loin de la personne que tu connais Lina. Je suis imbuvable ou du moins je l’étais. Mais perdre la vue m’a donné une chance de réellement donné une confiance absolu à certaine personne, même si j’ai peur d’être trahis et blessée. J’y suis parvenue avec toi, mais c’est compliqué pour moi de le faire avec lui » En temps normal j’aurais horreur de parvenir à aligner plus de deux phrases à une personne, mais elle avait un pouvoir incroyable sur moi, je pouvais lui confier n’importe quoi , la preuve en était avec mon désir de me retrouver une plaisir charnel, enfin. Les louanges de Medhi était encore chanté , à vrai dire j’étais d’accord avec la plupart des personnes, mais l’avouer à demi-mot m’embêterais totalement. Je ne voulais pas lui prouver qu’au fond il était parvenu à casser ma satanait carapace que je continuais de consolider contre lui. « S’attacher à moi ? Je ne sais pas, puis ce n’est pas ça. Si je finis par lui faire confiance et qui se décide à partir ? Je crois que je serais perdue sans lui … » J’avalais ma salive sous mes mots, qu’est-ce que je venais de dire ? Me reprendre dire que ma langue avait fourché ? Non. J’allais laisser ce que j’avais dit, car justement je croyais en la sincérité de la jeune femme à mon égard. « Ok. Ce que tu viens de me dire ne me suffit ,carrément pas ! Si tu vis une histoire d’amour même naissante, je veux tout savoir moi. » Je faisais une petite moue d’enfant en souriant avant de pincer mes lèvres entres elles. « J’ai que ça pour en vivre une , j’ai besoin de rêver alors fait moi jalouser. . » J’en demandais certainement trop , mais au moins on avait changé de discussion ce qui me convenait totalement.

« Promis, je n'ai pas l’intention de disparaître de ta vie ! » Lançais-je pour simple réponse à la jeune femme. Mes petits amusements sur ma terrasse n’étaient plus pour moi et je devais malheureusement me faire à cette idée. Tant pis, j’allais peut être vivre de nouvelle aventure, même si contempler les astres et le ciel le soir allait cruellement me manquer. « Si tu continues de m’embrasser comme ça l’homme d’en face va finir par se faire des films et on va devenir l’un de ses fantasmes. » Je me mettais à rire rien qu’à l’idée écœurante que je venais de donner à mon amie. Ma main était sur son épaule montant doucement pour trouver sa joue où mes lèvres se posèrent. « Je suis chanceuse que tu ais répondu au téléphone ce jour-là. » J’étais heureuse de l’avoir dans ma vie et l’envie qu’elle aussi en disparaisse n’était pas du tout dans mon programme. Je n’avais que secoué la tête au parole de mon amie sur l’homme, on gâchait notre plaisir à parler de cette plus qu’infecte. On avait tellement plus à faire. Alors, je venais de proposer à Lina de nous éloigner, je pensais surtout à mon amie qui elle pouvait voir cette abomination à l’autre bout de la rue. L’idée de la balancelle m’était venue rapidement à vrai dire. J’aimais bien me balancer pour me détendre dessus. Je m’étais installé attrapant le verre que me présentait Lina contre ma main. Mes jambes commençaient à faire balancer la balançoire une fois sûre que Lina fût bien installée. « Oui, le vent n’est pas trop froid et le soleil nous garde au chaud, c’est appréciable »

lkd

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Erlina comprenait bien que toute cette nouvelle situation bouleverse son amie et la façon d’être par rapport aux gens, et notamment la gente masculine. La situation était complexe, mais Erly voulait lui faire comprendre qu’elle pourrait s’en sortir. Elle avoua penser que c’était son regard qui lui donnait confiance avant, et maintenant qu’elle ne l’avait plus, elle était perdue… " Lika, tu es très jolie, et tu es marrante et cool, tu peux baser ta confiance dessus… après je comprends évidemment que ce soit difficile et que cela prenne beaucoup de temps, mais je suis sure que tu vas y arriver !" En parlant de confiance, Erlina n’était pas tellement plus à l’aise à ce sujet, si bien que quand son amie lui retourna la question, elle était en mauvaise posture en quelques sortes. Son amie était sure qu’elle était magnifique même sans la voir, et elle la trouvait parfaite. "Permets moi d’en douter, les hommes ne sont pas tellement de ton avis.. Mais ce n’est pas le sujet ! " Elle laissa échapper un petit rire presque nerveux, ses problèmes lui semblaient dérisoires par rapport à ceux de Malika, et du coup elle ne voulait pas s’étendre sur son manque de confiance en elle.

Par rapport à Medhi, Malika déclara lui faire vivre un enfer, parce qu’elle avait peur qu’il la laisse et qu’elle soit trahie. Elle comprenait parfaitement ce sentiment aussi, parce que au cours des nombreux voyages faits avec ses parents diplomates, à la fin elle ne s’attachait plus à grand monde parce qu’elle savait qu’elle devrait bientôt les quitter. "Ouais je vois… Mais tu sais, c’est triste mais tout le monde peut nous quitter un jour… Parfois il faut se laisser aller, et prendre le risque. Il arrive que cela vaille vraiment le coup, même si cela peut prendre son temps. " Son ton se voulait là encore rassurant, parce qu’elle sentait que ces problématiques préoccupaient vraiment son amie. Mais elle sentait qu’elle lui faisait vraiment confiance et cela lui faisait plaisir. Peut-être que c’était parce qu’elle était une femme et qu’elle l’avait aidée en premier lieu sans rien demander en retour. Par la phrase suivant, Erlina comprit bien que son amie s’attachait quand même à Medhi, regrettait l’idée qu’il parte un jour, car elle serait perdue.. "Du coup, essaye peut-être d’être moins odieuse avec lui, non ? T’es une fille adorable, comme ça il aurait vraiment aucune envie de partir !" Elle sentait son amie perdue et voulait lui donner son sentiment à elle, qui valait ce qu’il valait, certes mais qu’elle sentait peut-être utile pour elle. D’ailleurs elle y ajouta une petite histoire, parlant de Casey, qui livrait souvent à l’épicerie et pour qui elle éprouvait une affection particulière. Elle parla directement d’histoire d’amour, voulant tout savoir. Erlina rit doucement. "Oh doucement, histoire d’amour c’est un bien grand mot ! Je voudrais juste l’inviter au restaurant parce qu’il m’a dit qu’il sortait pas souvent, mais ça va surement s’arrêter là… Qu’est-ce qu’il irait faire avec une gamine comme moi ? Tu le connais peut-être, il s’appelle Casey, et il est super sympa. " La discussion allait se lancer là-dessus, et Erly ne savait pas trop si cela lui convenait, car elle ne savait pas trop à quoi s’attendre avec Casey, ils ne se connaissaient pas vraiment, et elle n’avait qu’à espérer qu’il dise oui pour le diner…
Erlina rit quand Malika renonça à ses pulsions d’adrénaline sur le muret du balcon, et heureusement. Rassurée, elle lui fit un bisou sur la joue, ce qui fit dire à son amie que son voisin pouvait s’imaginer pas mal de choses… Hum certes, mais Erlina était très tactile et très câline avec ceux qu’elle appréciait, et il n’y avait rien d’équivoque là-dessous. Elle en rit – elle riait à beaucoup de choses – mais sourit plus gentiment quand son amie vint aussi lui faire un bisou sur la joue, se déclarant chanceuse qu’elle ait répondu au téléphone ce jour là. Elle ne put qu’aller dans le même sens, assurant sincèrement "Et moi je suis vraiment ravie d’avoir travaillé ce jour-là!" Elle avait bien placé la joie dans sa voix guillerette, pour que son amie sente à quel point elle ressentait la même chose et la même affection pour elle. Elles s’installèrent ensemble sur la balancelle, et après qu’Erly ait ramené les verres, Malika commença à faire balancer le tout, parlant du climat très agréable. Elle but un peu de son verre et confirma "Oui, on est vraiment bien ici… Le climat est sympa ! Bon faut juste pas que je prenne de coup de soleil, j’ai une peau qui marque beaucoup !" Elle rit un peu, elle avait presque une peau de rousse, très blanche. Son amie ne pouvait pas le faire, mais elle avait pensé que mentionner ce détail pouvait la faire rire. Même si ce n’était pas le soleil d’hiver qui allait la martyriser tant que cela. Même pas besoin de crème !

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Je ne pensais pas réellement avoir confiance en moi auparavant, je faisais juste semblant comme pour beaucoup de chose. Je manquais de confiance en moi et ne confiais pas cette dernière aux bonnes personnes. De nombreuse fois bafouées alors que j’aurais pu simplement éviter cela. Je ne réfléchissais sans doute pas assez avant finissant par évincer les personnes qui auraient mérité bien plus qu’un faux sourire. Maintenant, tout était plus compliqué avec les hommes et bien plus facile avec les personnes qui étaient là pour être de réels amis. Lina, Casey, Daniel et bien d’autre. « Ouai, enfin tu vois la fille que je suis devenue, sinon je ne doutes même pas que tu aurais pu me haïr. Je t’aurais critiqué et rabaissé à tous les niveaux pour ne pas avoir à te donner ma confiance, mais là je n’ai pas le choix et je ne regrette point ce fait. Car tu es une personne formidable. » Je m’éloignais du sujet des garçons, car j’avais plus envie d’y penser, tant pis si je restais célibataire encore de longues années. Je finirais par trouver l’amour, un amour que je n’étais pas si pressée de trouver à vrai dire. « Oh allez, tu dis ça alors que je suis sûre qu’un tas d’homme te regarde, mais tu ne le vois pas. Enfin, c’est peut être mieux ainsi, comme ça tu as du temps à perdre pour moi. » Je rigolais un peu, j’étais bien trop heureuse d’avoir Erlina dans ma vie. Sans exagérer mes pensées, cette fille était une perle et je l’appréciais énormément, je savais aussi qu’elle était l’une de ses filles qui méritaient beaucoup de bonheur.

Lina était- elle mon petit grillon? Mon Jiminy Cricket à moi. Elle tentait de me conseiller et de me guider pour le moment elle le faisait assez bien. Je ne savais pas vraiment pourquoi Medhi était dans mon esprit ou encore pourquoi j’en parlais, peut être aussi était-ce de la faute de certaine personne de mon entourage qui m’en parlait comme Casey et Lina. Elle m’avait proposé une sortie avec lui, il était là pour le travail et l’argent à mon simple avis. Enfin à l’entendre il n’était pas ce genre de personne. Puis, je le jugeais sans doute trop activement. « Ouai, mais en vrai ce n’est pas ça. Je ne sais pas ce qu’il cherche. Après tout il n’est qu’un employé que mes parents ont payé mes parents quand je les ai virés de ma vie. Alors, j’ai des doutes dés fois j’ai l’impression qu’il et là pour beaucoup plus. Puis des fois je vais être exécrable avec lui et la seconde d’après j’aurais simplement peur qu’il s’en aille. Il était là depuis le début et sa voix me rassure comme si je la connaissais depuis des années. » J’étais paumée et me prononcer à propos de Medhi était une chose impossible à faire. Amis ou encore simplement là pour m’aider et au final avoir l’argent ou les deux ? Je ne lui avais pas laissé de chance réelle comme pour d’autre de faire ses preuves, pourtant son caractère qui était toute fois plus doux que le mien, même s’il n’était pas non plus prêt à se faire marche sur les pieds m’intéressait énormément, mais il fallait que je baisse ma garde et que je lui laisse une chance. Choque je n’étais pas prête à faire, mais j’allais m’efforcer de le faire. « Pourquoi aucune envie de partir ? C’est ça, il est un employé, mais je m’attache au fond … puis ça m’énerve. » Je n’arrivais pas à placer des mots congrès sur cette situation ce qui avait le don de m’exaspérer. J’écoutais mon ami se révolter légèrement à mon idée de futur histoire d’amour, je souriais doucement en l’écoutant alors mes lèvres se pincèrent entre elles délicatement. Je restais sur le cul pour le coup décidément cette fille était réellement petite ! « Moi à ce que j’entends de toi, tu ne dirais pas non à cet homme ! Puis Casey je le connais, je l’ai croisé plus d’une fois à l’hôpital, on est devenus amis enfin c’est encore en construction ! En tout cas de ce que j’ai pu cerner du personnage, il m’a l’air fort sympathique ! Même si je ne le voie pas, il est sûr que si il te fait du mal, j’’irais le taper ! » Je me mettais à rire comme une enfant. La vue m’avait sans doute était enlevée, je n’en restais pas moins une fille qui aimait prendre soin de ses amies quand ces dernières valait réellement le coup.

Finalement, je pouvais croire au destin. Si je n’avais pas eu cet accident, je n’aurais pas rencontré la plupart des personnes présente à l’heure d’aujourd’hui dans ma vie. Passant de Lina à Hanaé ou encore Medhi. Ils m’avaient tous apporté quelques choses même si je ne faisais pas encore forcément confiance à tous. C’était une façon de m’ouvrir les yeux, même si j’aurais surement préféré les ouvrir en ayant la vue, enfin, même si cette situation m’effrayait encore assez, je ne doutais pas de moi et de mes capacités d’y parvenir, mais pour le moment, j’en avais pas forcément l’envie. Je n’avais rien rajouté à la réponse de Lina, on aurait tourné en rond sur le sujet qu’on soit toutes deux chanceuses d’avoir rencontrée la seconde. On s’était retrouvés installés sur la balancelle qui jonchait le mur de la terrasse. Je souriais doucement en laissant cette balançoire bouger lentement. « Tu es claire de peau alors ? » Demandais-je. Après tout, je n’en savais strictement rien. J’entendis l’église sonner pour nous prévenir qu’il était six heures de l’après-midi, j’eus une petite idée en tête que j’allais très rapidement partager avec mon amie. « Dis-moi manger ici ça te dirais avec une bonne soirée crêpes ? » La réponse aurait pu être non, ne sachant pas si elle avait quelque chose de prévue.

lkd

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La discussion entre les deux amies prenait vraiment de l'ampleur. Elles avaient délaissé les sujets légers pour se plonger dans des problèmes qui les préoccupaient plus, des problèmes de coeur et de confiance. Et Lika commençait à expliquer qu'avant son accident, elle n'était pas la même. Qu'elle l'aurait surement maltraitée si elles s'étaient connues avant, parce qu'elle aurait voulu cacher son manque de confiance. Il y avait bien d'autres façons de cacher cela, car Erlina en souffrait aussi. Enfin, pour éviter de laisser Lika s'auto-flageller trop longtemps sur le sujet, elle répondit: " Tu sais, si tu avais fait ce que tu me dis, tu aurais trouvé du répondant dans ma personne! Je me laisse pas faire quand on se moque de moi..." Elle rit doucement, avant de sourire quand son amie la décrit comme une personne formidable. C'en était trop pour la jeune femme, elle devait la prendre dans ses bras. Elle lui fit donc un calin, et lui dit " C'est adorable Lika. Malgré ce que tu dis sur qui tu étais avant, tu es une fille vraiment formidable aussi, je t'assure!" . Elles étaient bien ensemble, cette amitié semblait vraiment forte. Quand le sujet revint sur Lina qui devait soit-disant faire tourner les têtes. Elle ne put s'empêcher de grimacer, tant elle n'était pas d'accord. Elle ne se sentait pas spécialement désirable. Oui, parfois elle se trouvait belle, mais pas non plus comme une bombe sexuelle. " Je sais pas... Enfin tu sais, les hommes me regardent peut-être, mais c'est un regard normal! Et t'en fais pas, j'aurais toujours du temps pour toi." Elle sourit, elle ne risquait pas de la laisser tomber comme cela, elles avaient trop besoin l'une de l'autre.

Cette relation ne marchait pas que dans un sens, Erlina était ravie de leur amitié, parce que Lika était une personne adorable, qu'il lui faisait du bien de fréquenter souvent, comme lors de cette charmante après-midi. Le cas de Medhi embêtait son amie, qui ne savait s'il était là pour le travail ou s'il y avait plus. La discussion tournait en rond, elle s'embrouillait un peu. Lina sentait qu'au moins, il la perturbait, même s'il n'y avait peut-être rien entre eux pour l'instant. Et puis elle l'admettait elle-même à la fin, elle n'avait pas envie qu'il parte. " C'est un mec adorable, je pense que y a pas que le boulot pour lui. t'es une fille géniale, il l'a très probablement compris. Je pense qu'il faut laisser faire le temps, et arrêter de trop le tourmenter " Elle rit doucement, voulant être gentille. Elle ne voulait pas que son amie en vienne à se mordre les doigts si jamais il ne voulait pas rester. " Ne t'énerve pas Lika... " Elle lui pressa tout doucement la main en disant cela. Elle n'avait pas besoin de se détranquiliser, au pire, il s'occuperait simplement d'elle, au mieux ils pouvaient peut-être développer quelque chose entre eux. La discussion glissa eu grand désespoir de Lina vers Casey. Elle l'appréciait, mais elle ne voyait pas comment il pourrait se passer quelque chose entre eux. Lika pensait avoir compris qu'elle lui dirait oui. Et oui, elle le connaissait et le trouvait sympa, promettant tout de même de le taper s'il lui faisait du mal un jour. Elle rit. "C'est gentil Lika! Mais de toutes façons il se passera surement rien... J'aimerais bien moi mais bon. Il va pas vouloir d'une gamine comme moi, je suis juste celle qui réceptionne ses livraisons de fruits et légumes à l'épicerie, on a vu plus sexy!" Là encore elle en rit pour détourner un peu l'attention, une de ses activités favorites. Elle ne voulait pas penser qu'il pouvait y avoir une relation autre qu'amicale entre eux, car elle serait très déçue si lui n'en voulait pas, ce qui risquait vraiment d'être le cas.

Leur amitié était vraiment forte en tout cas, parce qu'en quelques mois de connaissance, elles abordaient ensemble les sujets de fond de leurs vies respectives, elles se confiaient l'une à l'autre. L'accident avait permis cela, mais Erlina n'allait pas jusqu'à dire que c'était tant mieux, car cela devait être très dur à vivre pour son amie, et elle ne pouvait pas souhaiter cela. Alors qu'elles venaient d'énoncer leur affection respective, Lika demanda à son amie de quelle couleur était sa peau. Un peu déconcertée, prenant quelques secondes pour répondre, Lina en vint à se décrire: " Ouais, je suis très blanche même, j'ai un peau sensible d'Irlandaise! Et puis je suis chatain avec des reflets un peu roux parfois. Je suis de taille moyenne... Enfin pas très grande surtout. Et je suis assez fine " Elle sourit, elle rit même quand elle parla de son teint, qui pouvait marquer très facilement. Après cela, elle lui proposa de rester pour une soirée crêpe. Une adorable proposition, qui tombait bien car Erly n'avait rien de prévu, et puis elle était très bien ici. " Oh oui ce serait super! On va les préparer ensemble, ça va être cool! " Elle sourit, continuant de se balancer sur leur siège. " Je les cuisine plutôt bien en plus, ça tombe bien! " Elle était plutôt douée pour la cuisine, et elle aimait bien en faire, mais seulement pour ses amis, pour elle elle prenait rarement ce temps. " Et tu sais quoi? Je suis encore plus douée pour les manger! " Elle rit vraiment, elle était assez contente de sa blague, qui avait surtout une réalité très appuyée.

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Je ne savais pas pourquoi, mais avec Lina j’avais envie d’être honnête au risque de la faire fuir. J’avais simplement avoué qu’avant mon accident, ma cécité et notre rencontre, je pouvais être une véritable garce avec les autres. On m’avait façonné ainsi à vrai dire. Le fait que mes parents ne soient jamais présent pour moi mise à part par des intentions tel que les cadeaux ou autre chose que je disais vouloir, je n’avais pas eu un réel câlin depuis bien des années. Il ne s’agissait pas de remonter à mes seize ans pour trouver l’un de ses câlins, mais vers l’âge de six ans. J’étais une enfant, je désirais mes parents plus que les cadeaux que le père noël pouvait m’emmener durant les fêtes. J’avais déjà passé noël chez l’une de mes nurses. Cette absence m’avait appris à ne pas faire confiance à quiconque, car combien de promesse avait été balayé d’un cadeau en brisant à chaque fois un peu plus mon cœur. Je m’étais enfermée, laissant un immense vide s’ancrer dans mon cœur et un épais mur de brique me protéger ainsi qu’un comportement exécrable m’aidant à me protéger, mais aussi à me placer comme unique sujet pour beaucoup de monde. Tout ça n’avait pas marché avec mes parents, se disant simplement qu’ils m’avaient trop gâté, alors que tout ça était beaucoup plus profond pour moi. Je finissais par entendre la réaction de mon amie souriant doucement. « J’ai presque envie d’être méchante pour voir comme tu es quand tu te montres méchante. » J’étais loin de douter de ses paroles, mais m’imaginer la douce et protectrice Lina ainsi me laissait perplexe et l’envie de le découvrir était là. Du moins, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec elle et personne d’autre à vrai dire. Je voulais vivre ma petite vie tranquille. Lina m’offrait un câlin, que j’appréciais bien volontiers. « Ce n’est pas mon vrai moi.. » En vrai je ne savais moi-même pas qui était la vraie Lika, si j’étais cette fille que je pouvais être avec Lina, Naé ou certaines autres personnes ou encore celle que je pouvais être avec Medhi ? « Je suis sûre que c’est des regards bien plus que normal, mais tu te convainc du contraire. » Je soufflais doucement en souriant.

« Une fille géniale ? Ne parle pas avec lui, je suis sûre qui te dirais le contraire et je le comprends. Je suis loin d’être un petit ange avec lui. Enfin, tu me diras je l’avoue c’est déjà ça » Je rigolais doucement. Au fond ce sujet sur Medhi me donnait envie de comprendre un peu plus ce dernier, mais la peur d’être déçue était pertinente et cette dernière n’avait pas l’air de vouloir prendre congés de mon esprit, malgré le discourt assez rassurant de ma Lina. Les questions qui me tourmentaient à son sujet continuaient d’affluer dans mon esprit, rajoutant à chaque seconde de cette conversation une nouvelle interrogation. Je voulais des réponses, j’en avais assez et pour avoir des réponses, j’allais devoir trouver un moyen, soit baisser ma garde soit espérer qu’il m’éclair sans que je ne demande rien. Je sentais la main de Lina presser la mien tentant de me calmer alors qu’elle ajouta au geste la parole. Un sourire s’esquissa sur mon visage ce dernier se tenait plus là pour faire plaisir à Lina, j’étais blasée de cette situation. Il était temps d’éloigner de mon esprit mais aussi de celui de Lina, Medhi, je voulais profiter de ma journée avec elle et penser à ce dernier n’aiderait sans doute pas. Je ne savais que croire, alors qu’importais pour le moment, je me concentrais sur la vie amoureuse de mon amie. Amoureuse avait l’air d’être un grand mot pour Lina, elle n’avait donc pas si confiance en elle et pourtant elle avait un tas de raison moralement d’en avoir, physiquement j’étais loin d’être la bonne pour juger au vu de ma cécité, mais je ne doutais pas de son potentiel beauté. « Si tu pars en mode pessimiste, cela ne va pas t’aider ma belle ! Je suis sûre que si. Puis Casey est un homme gentil et loin d’être l’un de ses gros balourds qu’on peut croiser en boite après avoir bu quelque verre, j’en suis même très sûre, alors tente, mais ne doute pas de toi. » Mon ton était doux alors que mes bras encadraient mon amie je venais poser mes lèvres sur sa joue. « Tu verras, j’aurais raison » Elle le méritait et je ne voyais pas pourquoi, elle n’y parviendrait pas.

J’étais à l’aise avec Lina et je sentais qu’elle aussi. La jeune femme venait de m’annoncer qu’elle risquait de prendre rapidement des coups de soleil, enfin pas aujourd’hui au vu du soleil peu fort que nous avions, mais qu’elle était du style à devenir écrevisse. Je jouais la petite curieuse, voulant découvrir comment était la jeune femme, ne pouvant le juger par moi-même. « Je suis sûre que tu es belle comme un cœur de toute façon » Répondais-je à la fin de son petit récit sur son physique, j’avais pu percevoir son manque de confiance en elle, ce qui m’avait attristé du coup. Je n’aimais pas ça surtout que j’étais prête à mettre ma main à couper qu’elle était plus que jolie. Mon ventre avait un peu faim en réalité et je voulais continuer ma soirée avec mon amie. Je rigolais doucement en écoutant l’enthousiasme de Lina pour cette soirée crêpe. « Je pense que je ferais la pâte et que toi tu les feras cuire ? » Je faisais une petite moue, m’imaginant mal sans ma vue faire une crêpe sans la foutre au sol ou ne pas me cramer en tentant de les faire cuire. Je venais d’éclater de rire en entendant mon amie. « On est deux à savoir les manger, puis je préfère les manger que les faire. Tu mets quoi dans les tiennes ? »

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Il semblait à Erlina que Malika tentait de révéler une âme soit-disant bien noire. Elle ne parvenait pas à y croire. Oui, elle pouvait comprendre que son accident et sa nouvelle condition l'avait changée, mais elle ne parvenait pas à imaginer qu'elle était si méchante qu'elle le disait. Elle était actuellement très gentille. Erly pouvait se montrer assez douée pour comprendre les gens, les deviner dans d'autres situations, mais là, elle ne voyait pas du tout ce que voulait dire son amie. Ou alors elle cachait son jeu avec elle. Mais pourtant, elle la sentait sincère dans son approche. Elle ne parvenait réellement pas à croire ce que Lika avançait. Elle annonça même vouloir être méchante pour la tester. Erlina n'était pas du tout pour ça. Elle semblait du coup avoir envie de voir comment Lina pouvait être quand elle était méchante. " Comme on est amies, même si tu devenais méchante, j'arriverais pas à l'être je pense. C'est plus facile de l'être avec des gens que l'on n'apprécie pas." Elle ne voulait pas trop s’appesantir sur le sujet. Mais en tous cas elle serait immensément déçue si Lika devenait méchante. Elle qui avait des problèmes de confiance suite à tous ses voyages et installations temporaires avait enfin trouvé quelqu'un à qui s'attacher, si elle venait à être déçue, elle ne s'en remettrait pas niveau amitié. Elle lui fit quand même un calin, son amie semblait vraiment perdue... Alors elle sembla soulagée que le sujet revienne sur Lina, mais elle ne répondit rien à sa remarque sur les regards masculins posés sur elle.

Le sujet revint bien vite sur Medhi, qui préoccupait son amie à cause de l'attitude qu'elle avait envers lui. Pourquoi ne pas changer alors? Parce qu'elle avait peur qu'il parte. Malheureusement, elle l'avait elle-même compris, si on ne prend pas de risque à ce sujet, il ne se passe pas grand chose, tant la peur d'être laissé tombé paralyse. " Tu l'avoues oui, alors tu peux peut-être essayer de changer, non? N'attends pas qu'il soit parti pour avoir des regrets... " C'était sous la forme d'un conseil qu'elle lui disait cela, elle voulait vraiment l'aider... Mais à présent c'était Lika qui voulait l'aider aussi, avec son petit doute sur Casey. Elle l'assura qu'elle devait tenter de l'inviter au restaurant, et qu'il était adorable et que ce n'était pas un homme comme les autres, pas comme les gens lourds de fin de soirée. Oui mais... rien n'indiquait qu'il l'appréciait. Mais ne voulant pas trop s'étendre et faire tourner la discussion en rond autour d'un manque de confiance en elle, et puis, cette histoire n'était pas intéressante. Elle se contenta de sourire à son baiser, puis de murmurer " Moui. " à la fois en riant et en faisant la moue. Elle n'était pas d'accord, mais ne voulait pas plomber la journée qu'elles passaient ensemble.
Pour l'aider à s'imaginer son amie mentalement, Erly commença à se décrire un peu. Son amie affirma qu'elle devait être belle comme un coeur. Bon là encore, elle n'était pas vraiment du même avis... " Tu dois commencer à comprendre que je ne dirais pas vraiment cela. " Elle rit doucement, elle n'allait pas l'ennuyer indéfiniment avec son manque de confiance en elle. Et puis, le projet de la soirée crêpes était bien plus enthousiasmant. Lika proposa de répartir entre elle qui faisait la pate et Erly qui les faisait cuire. Une bonne division du travail qui collait aux possibilités de Lika, et heureusement. Elle lui demanda d'ailleurs ce qu'elle mettait dedans " Hum... Du salé, avec genre du jambon et du fromage, mais surtout du Nutella et de la confiture. Oh et avec du sucre! Avec tout en fait! " Elle rit, même si elle ne mangeait pas beaucoup, elle était gourmande -en petites quantités donc. " Et toi? " Elles allaient s'amuser à faire ceci, et passer encore un bon moment!

D'ailleurs, Erly se leva, s'étira et pris la main de son amie. " On y va ?" Comme cela elles prendraient vraiment le temps de préparer et de s'amuser. Elle l'aida à se diriger hors de la terrasse, tenant leurs deux verres dans la main. Elles arrivèrent donc dans la cuisine, à un rythme tranquille. Erly n'avait pas eu à faire démesurément attention aux gestes de son amie. Elle essayait de ne pas l'infantiliser, mais de l'aider quand même, ce qui était compliquer à trouver comme équilibre. Mais elle pensait y être plus ou moins arrivée. Du moins son amie n'y trouvait apparemment pas grand chose à redire. Elles allaient pouvoir s'y mettre, car elles étaient toutes deux près du plan de travail, motivées ! " C'est parti! " Erlina rit, cela allait être une mini aventure pour elles, quelque chose de vraiment sympathique qu'elle était ravie de partager avec son amie.

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Je me confiais à mon amie, je voulais qu’elle sache tout de moi dans le moindre détail à vrai dire. Mais, Lina n’avait pas l’air de croire un mot de ce que je lui racontais, je ne pouvais lire sur son visage comment elle prenait cela, mais à sa respiration et à ses mots je pensais comprendre, qu’elle n’y croyait pas. J’annonçais pourtant la vérité, je racontais mon comportement que j’avais avant cet accident, mais là étant presque dépendante des autres, je n’avais pas d’autre choix au début que de me taire et en vrai c’était sans doute la meilleure des choses à faire. « Je ne sais pas si je parviendrais à le devenir avec toi ! En te connaissant, je n’imagine même pas te rendre mal en étant méchante ou encore imbuvable avec toi. » En même temps, je pouvais être de mauvaise humeur jusqu’à croiser la route de Lina, avec elle ma mauvaise humeur trépassait rapidement. Je me demandais simplement comment j’aurais été avec elle si j’étais comme avant et avec ma vue. Je ne voyais plus et pourtant je m’étais ouverte au monde en ouvrant les yeux, ce qui était ridicule d’un côté de le faire une fois handicapée.

Je m’énervais seule avec ce que je pouvais être quand Medhi était avec moi. Au fond, je m’étais déjà attachée à cet homme, il aurait été difficile de ne pas le faire. Je le fréquentais tous les jours et il avait tout fait pour me mettre à l’aise tout en sachant garder un certain répondant et il avait bien eu raison s’il ne voulait pas se faire bouffer tout cru par moi. Je restais peu sûre de moi en réalité face à Medhi et je ne me l’expliquais pas, pourtant j’avais cherché des réponses, mais comme bien souvent mon esprit ne me les donnèrent pas. C’était même horrible se sentiment d’insécurité que j’avais quand il n’était pas là. Je ne parvenais pas à me rassurer dans la pénombre où je me trouvais sans sa voix ou le touchait de sa peau contre la mienne et forcément j’avais peur, la trouille de ne plus l’avoir avec moi. « Oui, mais si il s’en va je fais quoi ? Je suis qu’une patiente, on le paye pour être avec moi et être gentil, même si il n’hésite pas à répondre quand je lui tape sur les nerfs. J’aime bien ça en plus, limite je le provoque pour le plaisir d’entendre cette frustration dans sa voix. » Je rigolais, c’était bête et surtout loin d’être gentil, mais bon. Je voulais qu’on cesse de parler et en un bisou tout était fini. Je souriais heureuse que cette discussion soit derrière nous.

Je restais concentrée sur les mots de mon amie essayant tant bien que mal de me l’imaginer, je dessinais donc une petite rousse à la peau clair dans mon esprit, laissant mes lèvres être envahit par un petit sourire. Je la voyais aussi belle que la douceur dont pouvait faire preuve la jeune femme envers moi ou même envers le reste du monde. Mon image se brisa sous les mots de mon amie qui venait de se dénigrer, je secouai la tête pour montrer mon mécontentement. « Tu ne te vois pas belle ? Mais j’en suis sûre que la plupart des hommes te voient attirante et très belle, tu n’en as simplement pas conscience. Moi sans même te voir je suis sûre que tu es magnifique, tu n’oserais pas contre dire une aveugle ? » Je finissais par rire à mes derniers mots pinçant mes lèvres entres elles pour faire cesser ce rire. Après avoir parlé de sexe, de mec forcément, il nous fallait parler nourriture, on pensera au kilo qu’on allait prendre plus tard. J’adorais les soirées crêpes alors partagé avec une véritable amie ça devait être encore meilleur. « On a les même goût !! Mais celle au Nutella c’est le meilleur.. Ou avec un peu de beurre et de sucre dessus.. » Rien que d’en parler j’avais l’eau à la bouche et j’étais pressée d’aller en faire rapidement.

« Oui. » Lâchais-je en me levant avec l’aide de Lina, ça devenait difficile de se lever de cette balancelle, tellement elle en était confortable. J’étais même plutôt pressée de faire des crêpes pour enfin pouvoir les déguster et partager avec mon amie. Elle m’aida à descendre les escaliers, me laissant me rater sur certaines marchent, je n’avais plus l’habitude, mais je savais qu’elle était là. On arriva très rapidement à la cuisine, je me tenais devant le plan de travail, mes mains glissèrent sur ce dernier pour attraper une télécommande et alluma la chaine pour mettre un fond sonore avec Birdy. « Oui ! » Je me retourner sachant à peu près me guider correctement dans ma cuisine, vu que tout était rangé à l’identique dans la cuisine depuis mon emménagement. Je sortais un saladier, les ingrédients, mais quand je pris les œufs, je finissais par les sentir me glisser entre les mains. Je n’avais pas entendu un gros bruit me prévenant que je venais de faire une omelette. « Rassure-moi ! » Je ne voulais pas dire adieu à notre soirée crêpe à cause de ma maladresse.

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Même si Lika essayait de convaincre son amie Erlina qu'elle pouvait être méchante et l'avait été très fréquemment avant son accident, mais Erlina n'y croyait pas vraiment. Mais heureusement, elle ne poussa pas le vice jusqu'à la persuader par l'action, heureusement. Elle dit qu'elle n'était pas sure d'y arriver. Cela rassura Erlina, qui l'aurait très mal pris si cela était vraiment arrivé. Elle sourit à sa réponse, et ne répondit pas, ne voulant pas plus prolonger ce débat, car elle n'était pas convaincue des paroles de son amie. Mais au moins elle était rassurée sur sa volonté envers elle, elle ne comptait pas lui faire du mal gratuitement.

L'autre sujet épineux était celui de Medhi. Elle comprenait bien l'inquiétude de la jeune femme, mais avec une telle attitude, il n'allait peut-être pas rester bien longtemps. Quand on rejette quelqu'un en permanence, il a beau y mettre toute la volonté du monde, il abandonne très certainement au bout d'un moment. Alors il allait falloir qu'elle lui fasse confiance au bout d'un moment. Et qu'elle baisse un peu la garde. " Lika... Ce mec est adorable. Alors même s'il est d'abord payé pour ce qu'il fait, je suis sûre qu'il t'apprécie. Alors ne joue pas trop avec le feu, arrête de le repousser... Il n'a aucune raison de te laisser tomber, sauf si tu continues de l'envoyer chier.." Elle avait employé des mots crus, surtout pour la pousser à réagir. " Et si tu aimes bien le taquiner... Peut-être essaye de le faire sur un ton plus léger. Enfin je ne sais pas comment tu lui parles, mais faut qu'il comprenne que c'est de la taquinerie, mais rien de méchant. Enfin je pense! " Elle avait fait comprendre dans sa voix qu'elle ne la jugeait nullement, mais qu'elle essayait de l'aider, elle qui semblait un peu perdue dans l'attitude qu'elle devait adopter. Elle essayait de lui donner des conseils, du mieux qu'elle pouvait.

Après qu'elle se soit elle-même décrite à son amie, celle-ci tenta de comprendre son problème de confiance en elle. Elle assurait que beaucoup d'hommes devaient la trouver belle. Erly allait répondre, mais quand Lika dit qu'elle n'allait pas contredire une aveugle, elle comprit qu'il était temps d'arrêter de se plaindre. Elle rit doucement à sa remarque, et répondit: " Bon d'accord, mais je n'en pense pas forcément moins! " Sa franchise lui avait ajouté ceci, elle était un peu têtue, il était difficile de changer les idées qu'elle avait ancrées dans son esprit. Mais après, la discussion passa sur les crêpes, qu'elles aimaient toutes deux au Nutella. De vraies filles, qui laisseraient de côté pour quelques instants les constatations diététiques. Elle se levèrent d'ailleurs pour aller les préparer. Elle l'aidait, mais un peu à distance, elle connaissait son appartement après tout. Cela était très manifeste dans sa cuisine, puisqu'elle y retrouva immédiatement ses repères. Elle mit de la musique, Birdy, choix simple mais agréable à écouter. Elle vit même Lika attraper un saladier, puis un boite d'oeufs. Mais, malheur, celle-ci glissa d'entre ses doigts. D'un réflexe assez inattendu, Erly attrapa la boite et parvint à la faire glisser sur le plan de travail. La boîte se bloqua contre le grille pain. Lika demanda à être rassurée sur l'état des oeufs, ce qui fit rire doucement Erly. " Tout va bien, d'un réflexe éclair j'ai rabattu la boîte sur le plan de travail. Et..." Un peu en suspense, elle ouvrit la boîte. Aucun n'était cassé. Seul un dans un coin avait un petit renfoncement, mais aucun n'avait de trou. Ouf. " Ils sont tous en pleine forme! " Elle rit, et ajouta, pour rassurer Lika, et lui préciser que tout cela n'était rien, qu'elle n'avait pas du tout à s'en vouloir. " Tout va bien, the show must go on! " Elle sourit, et commença à prendre les ingrédients, et à en sortir les proportions qu'il fallait. Elle mettait tout progressivement de côté, pour que son amie puisse ensuite faire les mélanges comme il fallait. Cette soirée s'annonçait sympathique, la catastrophe avait été évitée. Connaissant les paroles du titre Wings de Birdy, Erlina se mit à fredonner les paroles, d'abord à voix basse, puis ensuite de façon exagérée. Elle se coupa dans son élan pendant un passage instrumental, pour préciser: " Ce soir c'est crêpes et chanson! " Elle rit et reprit de plus belle dans la chanson. Elle aimait bien chanter, elle avait une voix assez basique. Elle n'avait pas une superbe voix, mais elle savait chanter en somme. Enfin, pour une soirée comme celle-ci, pas besoin d'être une chanteuse à la voix d'or. Plus c'est faux, plus c'est drôle même, non?

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Tous ce que pouvaient me dire Lina, je le comprenais, mais faire confiance à Medhi était une chose qui me paraissait pour le moment impossible voir inimaginable dans l’instant. Je ne le connaissais pas et avec cette cécité, je ne parvenais pas à juger correctement la personne qu’il était. Un regard blottit dans le sien aurait pu aider, mais cette possibilité était à présent impossible pour moi. Je passais ma main sur mon visage repoussant une mèche de cheveux qui était venue taquiner mon nez. Je mordais ma lèvre en écoutant ma Lina, au final je souriais un peu plus à sa remarque. « Adorable ? T’es sûre tu es attirée par Casey ? » Je faisais une petite moue d’enfant ayant lâché une énormité plus grosse qu’elle. Je rigolais bien évidemment, j’avais compris qu’elle parlait mentalement, je ne lui avais pas demandé une description physique ! « Au final on verra bien ! Pour le moment, je ne le connais pas assez.. Et ce qui m’énervait le plus c’est le fait que quand il n’est pas là, je ne sais pas me débrouiller. » Je ne disais pas tout, car avec ça il y avait un certain manque qui s’était créé et je n’aimais pas forcément ressentir ce genre de chose pour une personne que je ne connaissais pas et qui était là simplement pour bosser. « Le truc c’est que ce n’est pas forcément méchant, mais il répond du coup il me donne matière à répondre, je n’aime pas ne pas avoir le dernier mot. » Je mordais ma lèvre en faisant l’innocente, avec tout ça elle pouvait comprendre que je n’étais la plus gentille avec lui.

Je restais à l’écouter pendant un petit moment, finissant par lui dire qu’elle avait tort et qu’elle avait plus d’admirateur qu’elle ne le pensait, je supposais qu’elle refusait de les voir se trouvant pas assez belle. J’avais fini par tenter de clôturer cette discussion qui allait forcément tourner en rond à cause de notre petit désaccord. « Non, tu devrais être d’accord avec moi, tu es elle et je n’en doutes même pas ! » Je souriais doucement posant ma main sur la sienne pour caresser avec mon pouce cette dernière. J’avais fini par créer une faim chez mon estomac à force d’expliquer la façon dont j’aimais manger des crêpes, tout ça donnait simplement faim. J’avais fini par me lever et j’avais suivi Lina pour rejoindre ma cuisine. Je n’avais plus qu’une envie faire la pâte et être tranquille pour manger de délicieuse douceur qu’on aurait fait. Je n’aimais pas faire la cuisine sans musique, mais je n’avais pas mis bien fort la stéréo pour pouvoir entendre mon amie me parler, ne pouvant lire sur ses lèvres. Je sortais tous ce qui nous fallait. Mais, malheureusement, j’étais une maladroite ou plutôt ma cécité m’avait rendu maladroite. Je venais de lâcher au sol les œufs, je pensais les poser sur le plan de travail, mais j’avais quelques centimètres de moins que de prévue. Je mordais l’intérieur de ma joue osant à peine demander ce qu’était devenus nos œufs. J’étais mal, car à une heure pareille avoir des œufs auraient été bien trop compliqué pour continuer dans cette voie là pour le repas. Je soufflais comme soulagé de quelque chose d’énorme, ma cécité par exemple, alors que c’était simplement le fait que les œufs soient en pleine forme qui me rendait euphorique. « Heureusement, on aurait pas eu d’autre choix que de changer nos plans. » J’étais un peu rabat joie pour le coup, vu que tout allait bien, mais j’éprouvais le besoin de citer la galère dans laquelle on aurait été si ces derniers étaient en omelette sur mon carrelage. « C’est forcément l’une des meilleures soirées que j’aurais en souvenir ! » Je rigolais un peu, en même temps qu’elle soirée entre fille ne serait pas divine ? Impossible. Le mélange était rapidement fait, j’avais simplement eu besoin de Lina pour me passer les ingrédients pour éviter de faire une nouvelle catastrophe. Au final, cette balance parlante, me disant le nombre de gramme était bien pratique. Je finissais par mélanger avec vigueur la pâte. « Je pense qu’on est bonne pour le coup. » Lâchais-je en montrant mon saladier.
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Erlina adressait beaucoup de compliments sur la personne de Medhi, mais elle les pensait tous. Cependant, quand son amie le lui fit remarquer en lui demandant en plaisantant si c'était bien Casey qui lui plaisait, elle ne put que gentiment rigoler. La remarque était à propos et assez drôle. " Ahha oui, t'en fais pas, je reste sur Casey!" La formulation était curieuse, alors elle se reprit rapidement. " Enfin tu as compris!" Elle rit encore plus suite à ce sous-entendu qui en soi ne l'aurait pas dérangé si cela était vrai... Elle comprenait bien que son amie - et là était le vrai sujet - était perdue sans Medhi, et c'était ce qui l'énervait. " Au lieu de t'énerver pour cela, tu peux peut-être profiter de son aide. Il t'apprendra à mieux te débrouiller et tu pourras ensuite reproduire cela quand tu seras toute seule. Même s'il ne te laissera pas, j'en suis persuadée!" Depuis tout à l'heure, elle tentait de la persuader de se calmer, d'être plus posée avec Medhi, son ami. Alors quand elle parlait du fait de ne pas aimer ne pas avoir le dernier mot, elle la comprenait bien, mais cela pouvait rester ainsi.. " Lika, ça c'est pas un problème, tu peux avoir le dernier mot en le taquinant, mais sans être méchante. " Elle sourit, lui caressant doucement et gentiment la main, pour la rassurer. Il n'y avait pas de raison que le tableau soit aussi noir que ce qu'elle racontait, tout de même.

Lika eut la même réaction et me caressa doucement la main quand j'émis l'idée que je n'étais pas si belle. Je manquais un peu de confiance en main, depuis que je n'arrivais plus vraiment à séduire un homme pour plus qu'un soir. Il y avait peut-être aussi un problème d'ouverture de ma part au cours de mes voyages, qui par peur du départ et de la séparation, m'avaient fait me refermer comme une huitre à toute éventualité de relation longue. Enfin bref, je ne répondis pas, car l'éventualité d'aller faire des crêpes se faisait de plus en plus présente.

Les crêpes étaient en préparation, après le vrai-faux incident de la chute de la boite d’œuf, qui leur aurait posé de gros soucis si cela avait été le cas. Lika semblait avoir eu un peu peur d'avoir contrarié leurs plans pour la soirée, du coup Lina entreprit de la rassurer. " On aurait trouvé autre chose de sympathique quand même. Mais tout va bien, on a tout, c'est parti pour les crêpes!" Elle sourit, passant les ingrédients à son amie tout en chantonnant sur les titres qui passaient en fond musical. Rapidement après, Lika avoua que c'était surement une des meilleures soirées dont elle se souviendrait. Elle était assez d'accord, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas passé une soirée entre filles, posée comme cela, très agréable. " J'en suis sûre aussi! Mais attention, la soirée n'est pas encore finie, ça ne peut que être mieux encore. " Elle sourit encore, elle était sure que les crêpes allaient être délicieuses en plus. Lika avait préparé scrupuleusement la pâte à crêpes, et semblait faire attention à tout. Il était temps de passer à la cuisson des crêpes. Prenant le saladier, elle dit: "Je vais essayer d'éviter de redécorer ton plafond! " Elle rit, et c'est parti, voilà qu'elle étale la pâte à crêpe dans la poêle, et retourne la première crêpe sans encombre. Elle en fait deux comme cela, avant que la troisième parte un peu haut. Elle accroche sur un des placards avant de retomber, et qu'Erly ne l'attrape acrobatiquement dans la poêle. Ouf, elle l'avait récupérée! " Ouh celle-là a failli rester en haut de ton placard, mais c'est bon, elle n'est même pas trouée!" Elle rit encore, cette soirée s'annonçait définitivement très cool, sans prise de tête, entre filles sympas et énergiques. Et surtout un peu affamées aussi.

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