Pourquoi tu es là ?

Je me réveillais ouvrant doucement mes yeux, alors que le soleil m’éblouissait, je laissais Mikado grimper sur moi caressant ce dernier avec douceur alors que je l’entendais ronronner avec plaisir.  Je me levais  pour me faire un chocolat chaud, j’allumais la télé  zappant sur la télécommande pour trouver une chaine musicale qui passerait des clips à cette heure-là.  Je me baladais dans mon appartement en petite tenue tout en chantonnant la chanson passant à la télé, je m’éclatais comme une enfant à danser sur une chanson qui était réellement nulle, mais le son était entraînant alors forcément cela m’aidait un peu plus à lâcher prise à me mettre à danser.  

Maudit rêve.  Je soufflais doucement, chacun de mes rêves me ramenait soit dans un monde où ma vue était toujours présente ou alors quelque part où le noir régnait. Je mordais ma lèvre en lâchant une larme glissé sur ma joue, j’étais mal. J’aurais aimé que ce rêve soit véritable, qu’on ne me laisse pas dans ce cauchemar que je vivais depuis trois mois à présent. J’avais mis des barrières m’enfermant sur moi-même,  avant je voulais à tout prix  être entouré, aimé, mais  me montrer aux yeux des autres dans cet état, m’était simplement impossible.  J’étais faible, impossible de me défendre autrement que par les mots, des mots qui me revenait en plein fouet à chaque fois, je laissais souvent un néant se créer entre moi et les autres. Le plus étrange dans tout ça ? C’était sans doute que j’avais toujours voulu avoir mes parents à mes côtés, tout faire pour qu’ils soient fiers de moi et qu’il s’occuper de moi comme des parents devaient le faire. Je pouvais sourire maintenant ils étaient là, mais je ne voulais plus d’eux dans ma vie. Pardonner ? J’avais beaucoup d’autre chose à faire avant de penser à ça, ils allaient devoir attendre. Ils avaient mis Medhi, un homme qu’ils avaient recruté pour s’occuper de moi et aujourd’hui malheureusement, j’allais devoir me débrouiller seule, j’allais sans doute devoir lutter pour m’en sortir aujourd’hui.  Medhi m’avait dit que je pouvais l’appeler n’importe quand, mais  malgré l’envie, je n’allais pas le faire, il n’était pas mon ami et il fallait que je l’ancre dans ma tête, il était là pour l’argent. Je jugeais sans doute savoir, mais  pourquoi faire confiance ? Être trahi  et souffrir pour avoir voulu donner ma confiance je l’avais déjà vécu et une fois c’était largement suffisant pour ma part.  J’étais encore allongée sur mon sofa l’endroit où je dormais depuis maintenant deux mois après avoir compris que ma chambre me voulait du mal au vu du nombre de fois que je m’étais cognée contre le mur. Je  me redressais m’installant en tailleur sur mon canapé, je passais ma main dans mes cheveux alors que j’entendais Mikado se lever pour venir se coller à moi,  c’était le seul qui était réellement là pour moi et encore je pouvais en douter.  Un chat normalement ce n’est pas très fidèle.  Je souriais à cette ânerie à laquelle je venais de penser avant de palper la table basse pour  tenter de retrouver mon nœud, une fois ce dernier dans ma main, je nouais mes cheveux en un chignon sans réellement mettre les cheveux en ordre avant ça.

Je me trouvais à présent dans la salle de bain avec un petit coup dans le genou ayant sans doute pensé que  je n’avais pas assez mal, je n’aimais pas me servir de ma canne, car je ne savais encore comment jugeais les distances  à l’aide de cette dernière. Je me retrouvais souvent en train d’ouvrir et fermer mes paupières espérant encore que ma vue me soit rendu, mais  cela ne servait à rien de tenter encore et encore. Je passais de l’eau  sur mon visage après avoir trouvé la serviette que je plaçais sur mon épaule le temps d’humidifié mon visage. Une fois essuyé j’allais dans la cuisine avec beaucoup de mal et surtout très lentement pour ne pas risquer de m’écrouler au sol.  Il fallait que je demande à Medhi de déplacer certains meuble voir les virer, enfin je ne savais pas comment faire pour m’habituer à mon univers qu’auparavant je connaissais par cœur.  Je prenais la bouteille de lait passant plusieurs fois ma main dans le creux de ma tasse pour ne pas verser à côté. Pour une fois je visais juste, mais  malheureusement  je le remplissais encore un peu trop. Du lait coula sur mes pieds, me laissant souffler. «  Merde. »   À mon mot, j’entendis la sonnette de la porte retentir dans le loft. Je laissais mon bordel essayant de rejoindre la porte.  J’ouvrais cette dernière, ne sachant pas qui était devant.