Et voilà la vie de mon personnage...

Ezra Kieran Sorensen, voilà le prénom donné à l’ainé des Sorensen. Ezra a toujours été fier de porter ce prénom, car il représentait l’héritage familial. L’Irlande, il aurait tout donner pour pouvoir visiter ce pays. Pourtant, ce n’était pas prévu au programme. Issu d’une famille de classe moyenne, et de parents économes, les voyages n’étaient pas au programme. Sauf lorsqu’il s’agit d’adopter une petite sœur. En effet, Mme Sorensen a du se faire ligaturer les trompes suite à l’accouchement de son fils. Résultat, un enfant c’est bien, mais deux c’est mieux. Alors, aux quatre ans d’Ezra, la procédure s’est mise en place. Et après deux ans, une petite poupée au visage de porcelaine est arrivé dans les bras des parents Sorensen. Depuis lors, Ezra se montre très protecteur envers sa petite sœur, personne n’a le droit de lui faire du mal, voir l’approcher. Cela a posé quelques difficultés avec les parents Sorensen. Car oui, « Ezra, tu n’es pas son père, tu es son frère. », était une phrase qu’on entendait souvent. Pourtant, cela n’a pas nuit à l’équilibre de la famille, car Ezra a fini par retrouver la raison et laisser le rôle de parent à ses parents, pour ainsi prendre son rôle de grand frère très à cœur.

L’école n’a jamais été le fort d’Ezra, en effet, il a toujours eu du mal à rester en place sur sa chaise, préférant le grand air. Cela ne l’a pas empêché de poursuivre une scolarité normale, d’avoir de bons résultats et d’obtenir un diplôme, au bout du compte. Pourtant, malgré les recommandations de ses parents, la fac n’était pas une branche qu’il souhaitait explorer. La seule chose qu’il voyait, c’était une carrière dans l’armée. Défendre son pays, tout ça. Après tout, c’était ce que son père lui avait inculqué. Toutes les histoires sur l’honneur, la loyauté et la défense, c’était ça qu’il avait envie d’accomplir. Alors, il s’était engagé dans l’armée. Mais bon, l’armée pour avoir une relation avec quelqu’un, ce n’est pas la meilleure des options. Alors, il y en a eu des filles. Mais des filles sans vraiment d’importance, des filles de passage. Jusqu’à ce qu’il la rencontre, elle, Nayana Maden, dans le club qu’il aime fréquenter avec ses camarades. Jamais il n’aurait pensé qu’il aimerait quelqu’un de la sorte, jamais il n’aurait pensé qu’elle lui ferait autant de bien, mais aussi tant de mal. Parce que oui, tout s’est fait rapidement entre eux. Et même si il a du repartir en mission, elle l’a acceptée. Elle a acceptée de continuer l’aventure avec lui. Sans jamais lui présenter sa famille, mais tant pis, elle l’aimait et lui aussi, c’était le plus important. Alors, Ezra lui a demandé sa main, pour qu’elle soit à lui pour l’éternité. Même s’ils n’étaient ensemble que depuis deux ans, à peine. La seule ombre au tableau, c’est qu’il n’a pas été le seul entre les draps de Nayana, et que pendant qu’il était entrain de risquer sa vie pour sa patrie, elle s’est perdue dans les bras d’autres hommes… Il le sait, et lui en veut, à mort. Il n’est pas prés à l’affronter, il ne veut pas se faire avoir. Même s’il l’aime à en crever.

Laissez-moi vous raconter un événement marquant de ma vie...

J’étais à peine rentré de mission que mes frères d’armes m’avaient trainé dans un bar. Pour fêter notre retour. Cela partait d’une bonne intention, mais la soirée allait finir en cauchemar. Je n’avais qu’une envie : aller retrouver Nayana, et la serrer tout contre mon cœur. Elle m’avait tellement manqué. Cela ne semblait pas être au menu pour ce soir. La musique tambourinait dans mes oreilles, me vrillant les tympans, mais j’étais heureux d’être rentré au pays. Après avoir fini ma première bière, je me dirigeais vers le comptoir pour en commander une seconde ainsi que d’autres boissons pour mes camarades. Des voix attirèrent mon attention. « C’est pas vrai, tu t’es tapé Nayana ? Quand ?  Vendredi dernier ? Putain, cette fille se farcit tout ce qui passe dans cette boite. », ricanèrent les trois gars, juste à coté de moi. Je fronçais les sourcils, cela ne pouvait être elle, ma fiancé. Mais en même temps, Nayana, ce n’est pas tellement répandu comme prénom. Si ? Ni une, ni deux, je me tournais vers eux, un sourire forcé sur le visage. « Excusez-moi, je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre votre conversation, vous parlez de Nayana Maden ?  », les interrogeais-je, haussant la voix pour me faire entendre. Ils tournèrent la tête vers moi, évaluant ma carrure d’un coup d’œil. « Oui, c’est ça. Pourquoi ? Ne me dis pas que tu te la tapes toi aussi ! », beugla un des types en ricanant méchamment. Mon corps réagit plus vite que mon cerveau à l’entente de ces paroles cinglantes. Mon poing avait atterri en plein dans le nez du mec. « Exact, je suis son fiancé, connard !  », hurlais-je, en me jetant sur lui. Sur le terrain, je ne suis que stratégie et réflexion avant de taper dans la fourmilière, mais là, mon sang n’avait fait qu’un tour. Cela me permettait sans doute de ne pas sentir la douleur qui était entrain d’irradier ma poitrine. Ma fiancé m’avait purement et simplement trompé, alors que je n’étais pas dans les parages, avec des mecs qui étaient mon opposé. Je continuais de cogner le visage du type, autant que je le pouvais. Mais mes frères d’armes me saisir par les épaules avant que je ne lui fracture le nez, pendant que ces copains me regardaient d’un œil médusé. Aucun d’eux n’esquissa un geste sachant que j’allais forcément riposter. Ni une, ni deux, je quittais le bar d’un pas furieux, bousculant de nombreuses personnes sur mon passage, ignorant les protestations. C’était maintenant, je l’avais ignoré, cette douleur pendant la bagarre, mais là, elle était bien présente. Cuisante, auprès de mon cœur. « Putain, Ezra, il s’est passé quoi là ? », hurla Taylor en me suivant de prés. Je poussais un cri avant de frapper une benne à ordure avec mon poing. Un craquement sinistre ainsi que la douleur dans mon index m’indiqua que je venais de me briser un doigt. « Mec, qu’est-ce qui se passe ?  », repris t-il, plus doucement. Je me tournais vers lui, une expression douloureuse sur mon visage. « Naya, elle m’a trompé … », fus tout ce que je parvins à articuler. Il déglutit difficilement avant de me saisir par l’épaule, en marmonnant que je devais aller à l’hôpital pour soigner ma main, et mon arcade. Encore sous le choc, et une fois l’adrénaline retombée, je ne protestais pas pour le suivre.