Un café à la main qu’elle avait pris en passant devant le Starbucks Coffee, Hanaé venait d’arriver à son lit de travail. Aujourd’hui, elle commençait à dix heures et elle savait qu’elle n’avait pas beaucoup de travail qui l’attendait, il faut dire que la veille, elle s’était bien avancée sur tous les dossiers qu’elle avait. S’installant devant son bureau, s’occupant des dossiers des patients qui avaient rendez-vous cet après-midi ou en fin de matinée. C’est alors qu’un nom attira son attention. Nathaniel Scott Reynolds. Super, il ne manquait plus que ça. Non mais sérieusement, il fallait qu’il vienne lui pourrir la vie même jusqu’à son lieu de travail. Bon, ok c’est plutôt elle qui a tendance à lui pourrir la vie mais bon, on ne peut pas lui en vouloir, elle a de bonnes raisons pour cela. Du moins elle le pense. Reynolds… Ce nom lui donnait la nausée… pour la bonne et simple raison que c’est le nom de l’homme qui a tué son père et celui de son ex petit ami et aussi beau-frère, oui, tout cela est bien compliqué. En tout cas, elle ne put faire autrement que de lire son dossier. En réalité, Hanaé était censée mettre de côté les résultats des examens qu’il avait faits quelques jours auparavant  et qu’il était censé venir chercher avant midi. Elle était seule dans son bureau, se retrouvait avec le dossier, c’était vraiment lui tendre une perche là. Non seulement elle était une garce sans cœur mais en plus, elle avait encore et toujours des envies de vengeances alors que Nathaniel n’était en aucun cas responsable du meurtre de son père. C’est pourquoi elle prenait le risque de perdre son travail si jamais elle se faisait choper mais bon, faire de sa vie un enfer passe avant son travail, ça peut paraitre complètement ridicule mais c’était comme ça depuis des années.

C’est donc ainsi qu’elle prit les résultats de son beau-frère et les réimprima avec des résultats complètement faussés. Si en réalité ses tests passés montrés qu’il n’avait rien de grave ceux-ci montraient le contraire. Elle y allait un peu fort mais bon, elle s’en fichait, sincèrement si cela faisait stresser Nathaniel, elle en était contente et puis d’après elle, il ne mériterait que cela. Il fallait seulement qu’elle l’arrête avant qu’elle demande un avis de son médecin puisque là, elle allait perdre son travail alors il valait mieux faire attention même si là elle n’y pensait pas réellement. Il devait bientôt arriver pour chercher ses résultats et voir s’il devait prendre rendez-vous avec son médecin pour parler, ici il en aurait surement besoin. Repartant à son travail, aux dossiers bien plus importants surtout qu’un patient venait d’arriver pour son rendez-vous, elle ne vit pas vraiment le temps passer jusqu’à qu’elle le vit arriver. Un sourire fier au coin des lèvres, elle lui fit un sourire hypocrite en lui disant « Bonjour Monsieur, que puis-je faire pour vous ? » C’est ce qu’elle aurait dit aux autres patients et lui n’était pas n’importe lequel. Nathaniel avait décidément pris une mauvaise décision en venant ici car même au travail, elle lui mènerait la vie dure.

Lorsqu’Hanaé le voyait, elle ne pouvait pas faire autre chose que de s’énerver. L’amour qu’elle lui portait avant s’était transformé en haine. Comme quoi, ce que tout le monde dit ‘entre l’amour et la haine il n’y a qu’un pas’ est vrai. La preuve, en une journée ce qu’elle ressentait pour Nathaniel était passé de l’un à l’autre. Voir son nom écrit quelque part, le croiser dans le plus grand des hasards ou autre chose qui faisait qu’elle venait à penser à son ex petit ami mais aussi beau-frère la mettait dans tous ses états et autant dire que cela ne la rendait pas heureuse. Cela lui donnait sérieusement envie de vomir, l’énervait, lui donnait envie de venger encore et toujours. Alors là, le voir sur son lieu de travail lui avait donné une nouvelle idée pour se venger. Comme quoi pour lui pourrir la vie, elle fait toujours preuve d’imagination. Cela allait peut-être le blesser plus profondément qu’elle pourrait comprendre mais pour dire vrai, plus il souffrait et plus elle jubilait. C’est pourquoi, avoir la main sur ses résultats de santé ne pouvait lui être que bénéfique.

Lorsqu’elle le vit arriver, lui qui semblait être véritablement surpris de la trouver ici et puis il avait l’air stressé, bah oui il fut un temps où elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, elle se rendait compte à quel point elle avait bien fait de lui préparer cette petite « surprise », il ne méritait que cela après tout, même après quasiment dix ans à lui pourrir son existence. Faire comme si de rien n’était plus facile qu’elle ne le pensait même si lui seul pouvait deviner à quel point elle était énervée, et encore c’était peu dire, de le voir. « Je viens chercher mes résultats. » Lui avait-il dit d’un ton sec ce qui avait valu à la jolie rousse un sourire en coin. Lui aussi semblait autant énervé qu’elle de sa présence, au moins sur ce point ils étaient quittes. Faisant style de chercher dans les derniers résultats qu’on lui avait emmené pour que les patients viennent les chercher, comme si elle ne savait pas où ses résultats se trouvaient, autant dire qu’elle n’était pas pressée. Hanaé prenait tout son temps, comme si elle ne savait pas vraiment ce qu’elle avait à faire en cherchant l’enveloppe où se trouvaient les résultats erronés. En réalité, on aurait plutôt dit qu’elle était une débutante qui ne connaissait pas encore son métier. Laissant passer encore quelques secondes, en prenant cette dite enveloppe, elle prononça d’une voix qui semblait professionnel : « Résultats de Mr Nathaniel Reynolds, j’espère que ce n’est pas trop grave et que ce n’est rien ! » Ces derniers mots avaient été dits d’une voix tellement hypocrite que le fait qu’elle se fichait éperdument de son sort en sortait. En même temps, il était bien difficile même pour une experte dans le domaine du mensonge de faire croire qu’elle se faisait du souci pour lui. Ça serait mal la connaitre et Nathaniel la connaissait que trop bien malheureusement.

Alors ça, elle ne l’avait vraiment pas vu venir. En effet, Hanaé venait de lui donner ses résultats modifiés et le voilà que la rousse vit Nathaniel faire un malaise. Elle pensait le faire stresser, le voir complètement paniqué mais de là à le voir tomber en lisant les résultats, ça, ce n’était même pas dans ses espoirs les plus intimes. Bon, on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle était fière d’elle, ce n’était pas l’effet voulu, Hanaé s’inquiéta même et c’est elle qui avait crié pour que le médecin vienne. Bon, si on lui demande, il ne faut pas compter sur elle pour l’avouer mais oui elle s’était inquiétée. Il faut croire qu’elle n’avait pas vraiment réfléchir aux conséquences que cela pouvait faire, il aurait même pu faire un arrêt. Encore une fois, la belle rousse qui porte le doux nom d’Hanaé avait agi sans vraiment réfléchir. En tout cas, le fait qu’elle avait intérieurement espéré que ça aille c’était vite dissipé lorsqu’elle avait vu son ex vomir sur ses chaussures, des neuves en plus. Non mais c’était un comble. « T’as réellement décidé de me pourrir la vie Nath’ ! » Dit-elle sur un mélange de dégout et d’un ton sec alors qu’il essayait de s’excuser et qu’elle reste calme. Le médecin qui était encore là la regarda bizarrement avant qu’il reparte réimprimer ses résultats qui étaient gâchés, tout comme ses chaussures. Décidément, elle avait un très mauvais karma. Elle lui faisait croire qu’il avait une grave maladie alors que ses réels résultats n’avaient rien d’alarmants et voilà qu’il s’évanouit pour au final qu’il lui vomisse dessus. Et oui ma grande, la méchanceté a un prix. Le regardant d’un œil mauvais alors qu’il lui dit d’un ton fier qui avait le don de l’énerver encore plus : « Bien sûr que je vais le faire, c’est mon métier d’essuyer la merdre des enfoirés ! » dit-elle ironiquement avec un sourire qui se voulait être tout sauf d’être sincère. Elle avait bien sur dit cela puisqu’ils étaient seuls. Evidemment, elle ne l’aurait pas dit si les oreilles d’un des médecins pour qui elle travaille seraient dans le coin ainsi que d’autres patients. Mais non, ils étaient là, seuls alors elle n’allait pas se priver pour répondre la colère qu’elle a sur lui. Déjà qu’elle ne supporte pas de le voir alors là, c’était pire. Allant alors essuyer sans le moindre mot en plus à son égard et changer de chaussures, elle revint s’installer derrière son ordinateur sans le moindre mot. Elle était vraiment sur les nerfs, cet idiot lui avait gâché sa journée qui avait pourtant commencé depuis peu. C’est à cet instant que le médecin arriva avec un duplicata des résultats qui étaient tout autre de ceux qu’elle avait modifié et qui maintenant était à la poubelle. « Docteur, je ne comprends pas vraiment pourquoi il a réagi comme ça tout à l’heure alors qu’il n’a rien ! » Dit-elle sans même regarder Nathaniel mais assez fort pour qu’il l’entende et sache avant même de lire qu’il n’avait rien et qu’il s’était évanouit pour rien, le laisser passer pour un idiot. Finalement, elle se tourna vers lui et lui fit un sourire hypocrite à son égard.

Hanaé était clairement furieuse. Déjà que le simple fait de le voir n’énervait au plus haut point et voilà qu’il était venu une nouvelle fois lui pourrir la vie en lui vomissant dessus. C’était vraiment un comble là ! En plus c’était à elle de tout nettoyer sous son regard. Autant dire que la rousse n’était pas ravie de la situation, pas du tout même et elle ne risquait pas de laisser passer aussi facilement. Ça serait mal la connaitre que de croire qu’elle allait laisser passer ça sans rien dire. Non mais où va le monde sérieusement ? Hanaé qui se fait rabaisser par Nathaniel, cela n’allait pas du tout là. Alors que ce dernier vint vers elle, elle lui lança un regard noir, si elle avait pu le tuer avec son regard, il serait très certainement mort sur place. Hanaé failli éclater de rire en l’entendant essayer de lui faire du chantage mais elle était tellement énervé que rien ne sorti mis à part un léger « Tssss ». Euh… Qu’est-ce qu’il était en train de faire là au juste ? Nathaniel était en train de retirer son tee-shirt de la belle rousse qui ne put s’empêcher de lancer un regard sur le torse de celui-ci qui ne devait pas passer inaperçu. L’écoutant alors sans en placer une, clairement sous le choc que Nathaniel puisse essayer de la rabaisser et lui tenir tête. Finalement, elle n’avait absolument rien dit et lui, il venait de prendre la porte. Hanaé en avait loin d’en avoir terminée avec lui et elle n’allait sans doute pas le laisser partir aussi facilement. Non la rousse n’allait pas le retenir avec les mots doux qu’elle aurait employé quelques années plus tôt alors qu’elle le considérait clairement comme l’homme de sa vie. Non, c’était loin d’être cela. La jeune femme s’était donc dépêché d’aller ouvrir la porte par lequel il venait de passer afin qu’il ne soit pas trop loin et visiblement elle avait réussi car il n’avait fait quelques pas. « Eh Nath’ ! » Dit-elle avec sa voix dédaigneuse afin qu’il se retourne et la regarde, ce qu’il fit. « Ce que j’ai fait ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. Aaaah, tu parles des résultats que j’ai faussés ? J’ai bien peur que tu ne puisses en parler à personne, faute de preuve puis tu as malheureusement détruit le seul exemplaire. Quel dommage » Dit-elle en venant plaquer l’une de ses mains contre sa joue d’un air théâtral, comme si elle était choquée alors que clairement, elle n’était pas. Ca l’arrangeait bien que ses fichus résultats truqués avaient fini à la poubelle et étaient dans un tel état que clairement personne oserait y toucher. Ce qu’elle avait craint qu’il lui arrive si ça ce savait, et donc le renvoie, n’était même pas envisageable. Elle savait se montrer avec un visage angélique parfois et elle n’aurait pas bien de mal à convaincre son supérieur qu’elle n’avait pas fait cela. « Tiens, ça serait bête que tu attrapes froids ou que tu te fasses séquestrés par un pervers du coin qui tomberait sous le charme de tes semblants d’abdos. » Dit-elle en lui lançant son tee-shirt. S’il croyait la mettre dans sa poche, c’était loupé. Genre, Hanaé Hamilton allait se rabaisser et laver son tee-shirt à la con. « T’as vraiment cru que j’allais ramper à tes pieds ? Je croyais que tu me connaissais mieux Reynolds ! » En prononçant ce nom, elle avait une soudaine envie de lui rentre la pareille et lui vomir dessus. Oui, ce nom, lui revenait en horreur et elle ne savait même pas comment elle avait fait pour le prononcer un entier. C’était la seule et unique fois qu’elle le dirait, Nathaniel ou crétin c’était beaucoup mieux !

L’embrasser, est-ce qu’il venait vraiment de l’embrasser là ? Non mais qu’est-ce qui lui avait pris là au juste ? Lorsqu’il lui avait chopé le bras, Hanaé s’était attendue à ce qui lui cris qu’elle était une garce, ce à quoi elle aurait continué son petit jeu et aurait fait en sorte d’enfoncer le couteau dans la plaie. Mais non, il venait tout simplement de la prendre de court. Il aurait pu tout faire pour se défendre que ça ne l’aurait pas surprise mais là, là il avait fait la seule chose qui l’avait surprise, à tel point qu’elle était resté figée le long du baiser mais après aussi. Revenant à la réalité, sa première réaction fut de s’avancer vers lui et de lui foutre une claque mémorable c’était sans doute la première qu’elle lui offrait comme cela, et surement pas la dernière. D’habitude, ce n’est pas l’envie de lui en foutre une qui lui manque mais elle a plutôt recours à d’autres remèdes et la plupart du temps, c’est plus mentale que physique. Lui pourrir la vie, faire en sorte que ça n’aille pas dans la sienne, pourrir ses relations, ça elle excelle dans le domaine, mais les baffes, non, et pourtant l’envie lui avait traversée plus d’une centaine de fois. Après cette claque amplement méritée selon elle, elle ne savait pas vraiment comme réagir, elle était… perdue… Elle était énervée contre lui, au ça oui mais ça, pas la peine de le préciser, elle est tout le temps énervée contre lui, même quand elle ne le voit pas. Mais aussi, elle ne savait pas penser. Le dernier baiser échangé remontait au jour de la mort de son père, avant qu’ils n’apprennent pour le drame, alors qu’ils étaient heureux tous les deux et ne pensaient pas une seule seconde que quelques heures plus tard, tout serait différent. Ce n’était donc pas le meilleur de leurs souvenirs, pourtant elle l’avait à l’esprit. Pourtant, cela faisait un moment qu’elle n’avait pas ressenti cela en embrassant quelqu’un, mais elle se l’interdisait de l’admettre. Finalement, le poussant et le frappant au passage sans pour autant y mettre de la force, de toute façon elle n’en avait pas assez pour lui faire mal comme il le méritait, elle lui cria dessus. « Je te déteste Nath’ oui tu m’as entendu, je te déteste, t’as vraiment intérêt à ce que je te vois plus parce que tout ce que j’ai fait durant des années, c’est de la gnognote à coté de ce qui t’attend si jamais je te recroise ! » Elle n’arrivait pas à réfléchir correctement, elle n’y arrivait pas parce qu’elle était complètement perdue. Ce qu’il venait de faire, c’était le pire qu’il pouvait faire, parce que c’était l’une de ses seules faiblesses, faiblesse qu’elle ne montrait à personne et il l’avait trouvé. Pourtant, elle s’interdisait de le lui montrer, elle ne voulait pas qu’il sache qu’elle pensait encore à cela. Pourtant, elle allait craquer, non pas pour cet idiot mais en général alors qu’elle s’est interdit de le faire pendant des années. Alors qu’elle avait commençait à faire demi-tour, elle s’était retournée et le pointait du doigt en disant : « Pourquoi ? Pourquoi t’as fait ça ? Ça t’amuse c’est ça ? Tu crois que tu ne m’as pas fait assez de mal comme ça ? » Elle se donnait en spectacle en pleine rue mais ça, c’était le cadet de ses soucis.

Elle était perdue, désemparée, elle avait envie de le frapper, de l’attraper et de re-gouter à ses lèvres, elle avait envie de lui dire ce qu’elle ressentait et de l’autre lui dire à quel point il était un parfait crétin. Oui, elle était perdue. Alors, tout rejeter sur lui, essayer de fuir, c’est ce qu’elle avait décidé de faire, c’était mieux comme cela, pour tous les deux. Mais il faut croire que Nathaniel avait pensé à autre chose puisqu’il était venu la rattraper, lui prenant la main. Se retournant, elle se retrouva face à elle et elle était mal, oui vraiment très mal. Hanaé était faible devant son ex petit ami et ça, c’est trop, elle ne voulait pas qu’il s’en serve même si là, il semblait lui aussi bizarre, surtout qu’il était en train de lui essuyer la joue avec sa main, main que la rousse ne repoussa même pas. « Imaginez quoi ? T’as vraiment cru que t’embrasser aller me faire plaisir ? Mais merde Nath’, tu sais que… » Elle n’arrivait pas à en dire plus. Elle avait déjà suffisamment montré ce qu’elle ressentait, trop même, si bien que s’il voulait la détruire, il avait aujourd’hui les cartes en main. Si avant c’était elle qui pouvait lui faire vivre un enfer, aujourd’hui il sait quoi faire s’il veut en faire autant. Parce que même si la rousse ne montre pas qu’elle a des faiblesses, en réalité c’est le cas… c’est lui… Et ça la tue de l’admettre. Réalisant dans quelle genre de conversation ils étaient partit, sa carapace dont elle avait montré une cassure se referma aussi tôt et lui dit sèchement : « Ah parce que tu crois que tu me connais ? T’sais j’suis plus la petite fille aveuglé par l’amour qui était folle amoureuse de toi, non je ne suis plus cette fille stupide. Tu crois me connaitre, mais tu te mens à toi-même. » Elle essayait de se persuader qu’elle n’était plus la même, c’est pourquoi elle essayait de le faire croire à lui dans un premier temps. Pourtant, là, elle n’arrivait pas à faire autre chose que de penser à leurs moments, quand à cette époque ils étaient heureux, ils étaient bien ensemble. Lorsqu’ils s’enfuyaient en cachette de chez eux afin de passer des moments rien qu’à deux. Lorsqu’ils se prenaient la tête pour de simples broutilles et finissaient par se pardonner très vite, ne pouvant pas rester loin d’un de l’autre. C’était de l’histoire ensemble, du moins elle le pensait. « Non mais vous avez un problème ? Vous vous mêlez de quoi là ? Vous voulez qu’on vous aide ? » Cria-t-elle aux passants qui s’étaient arrêté pour les garder. Parce que Nathaniel n’était pas le seul sur lequel elle s’était défoulée durant toutes ses années, sa peine que tout le monde croyait comprendre avait fait qu’elle se vengeait, sur tout et personne en même temps. Ici à Pearl Trees, la plupart des habitants savait qui elle était et ce, à cause du drame familiale qu’elle avait vécu. En même temps quand votre père est le maire qui s’est fait assassiné, forcément, tout le monde vous connait, ou du moins tout le monde croit vous connaitre. Elle avait besoin de partir, de ne plus être là devait lui, ou alors de partir dans un endroit plus au calme avec Nathaniel pour qu’enfin, ils aient la conversation qu’ils n’avaient jamais eu durant toutes ses années. Mais est-ce qu’ils devaient vraiment en parler ? Hanaé n’arriverait sans doute jamais à oublier le fait que le père de son ex petit ami pour qui elle s’avérait toujours avoir des sentiments avait assassiné son propre père. Pourtant, elle savait qu’ils devaient avoir cette conversation car quoi qu’on dise, ils sont tous les deux liés. Non seulement parce qu’ils ont une petite sœur en commun, mais aussi parce qu’à chaque fois, ils tombaient l’un sur l’autre et la rage qu’ils faisaient preuve en se voyant montrait surement qu’il y avait bien plus en dessous. Hanaé était censé bosser là, si on remarquait son absence elle allait avoir des ennuis mais elle n’arrivait pas à partir, à le laisser alors que d’un autre, ce qu’elle voulait c’était le fuir et ne plus jamais le revoir. Oui, la rousse était complètement perdue, on peut le dire. « Il… Il faut que j’y aille, je travaille. » Prononça-t-elle. Décidément, devant lui, elle avait perdue toute sa force de caractère qui faisait qu’elle se trouvait hautaine. Il fallait qu’elle parte et vite, non seulement pour son travail mais aussi, parce que là, elle voyait Nath’ autrement, ce n’était pas bien. Elle voulait continuer à le détester et à avoir envie de le frapper quand elle le voyait et non pas avoir envie d’autre chose.

Pendant des années, la belle rousse avait essayé d’oublier ce crétin, celui dont elle avait envie d’en foutre une dès qu’elle le voyait alors qu’autrefois, la seule chose dont elle avait envie en le voyant, c’était lui. C’est fou comme on peut passer d’un sentiment à un autre, en une seule chose, un seul déclique. Il y avait eu cette petite chose entre eux, enfin petit c’était un euphémisme. Eux qui s’aimaient comme des dingues, qui auraient pu faire n’importe quoi pour l’autre s’étaient séparer pour l’une des pires des raisons, un meurtre. Nathaniel aurait pu être là pour Hanaé, elle aurait pu lire dans ses yeux qu’il disait vrai, que malgré la situation ça ne changeait rien pour ces deux-là. Mais non, c’était impossible pour Hanaé de le voir autrement que le fils de l’assassin de son père ou du moins c’est ce qu’elle faisait croire. Pendant toutes ses années elle faisait de sa vie un enfer et à cause de cela, à cause du simple fait qu’elle ne faisait pas comme s’il n’existait pas, elle continuait de le voir et les sentiments qu’Hanaé avait pour lui n’avait pas pu disparaitre. Elle s’était juste voilée la face. Et voilà qu’un autre petit quelque chose avait apparu et cette fois, c’était bien autre chose qu’un meurtre. Non, c’était tout autre puisqu’il s’agissait d’un baiser, un baisait qui changeait tout dans ses esprits. Et cela avait eu pour effet de lui donner envie de lui en foutre une, comme quoi ! Partant finalement, non seulement pour le fuir mais aussi parce qu’elle devait retourner bosser avant qu’on ne s’aperçoive de son absence. « C’est ça ! » S’était-elle contentée de dire sans même s’assurer qu’il avait entendu. Non mais genre elle allait le suivre sans broncher et avoir une conversation. Non mais il a cru à quoi lui au juste ? Il a cru qu’il pouvait débarquer avec sa petite gueule et que ça allait suffire, qu’elle allait lui dire qu’elle n’arrivait pas à l’oublier et que c’était un signe que les sentiments étaient toujours présent, même après toutes ses années. Comme si toutes ses années à lui pourrir la vie étaient terminés et qu’elle n’allait pas continuer à le faire, parce qu’il est Nathaniel et qu’elle le déteste autant qu’elle l’aime. Il était hors de question qu’elle lui dise quoi que ce soit et qu’elle l’écoute, ça c’était clair et net !

Hanaé était donc retournée au travail, les pensées qui étaient ailleurs que du cabinet médical où elle travaille depuis un moment. Elle n’arrivait pas à penser à autre chose que de Nathaniel et rien que pour ça, elle s’en voulait. Elle voulait l’oublier, elle voulait qu’en le voyant, elle ne ressente rien, aucun dégout, aucun sentiment rien. Mais ce n’était pas possible elle le savait. C’est donc pour cela qu’Hanaé avait peur de sortir du boulot, car elle savait qu’il serait là, encore une fois. C’est sans doute la première fois que sa journée de travail passait aussi vite, parce qu’elle ne voulait pas que cela se termine, parce qu’elle avait limite envie de faire des heures supplémentaires mêmes pas payés ou encore faire semblant d’être malade rien que pour avoir une excuse pour ne pas sortir du bâtiment, c’est pour dire ! Quand l’heure arriva, elle n’avait pas le courage de passer la porte et se retrouver nez à nez avec lui. Oui vous ne rêvez pas, c’est bien Hanaé la reine du je m’en foutiste qui a peur de se retrouver devant Nathaniel. Mais elle n’avait pas le choix alors elle sortit tout en faisait comme si de rien n’était. D’ailleurs elle le remarqua bien dans sa voiture, il attendait sans doute qu’elle vienne d’elle-même… Comme si elle allait venir, ouvrir la portière et discuter avec lui de tout et de rien. Mais bien sûr ! La jolie rousse fit donc comme si elle ne l’avait pas vu et entreprit de rentrer chez elle à pied, avant de faire demi-tour et de finalement entrer dans sa voiture en claquant la portière, comme pour lui montrer qu’elle ne venait pas de bon cœur. « Si je suis là ce n’est pas pour toi, c’est juste parce que j’ai la flemme de rentrer chez moi à pied, ok ? » C’était tout elle ça, faire comme si elle ne ressentait rien, comme s’il n’y avait rien. D’ailleurs, en la regardant, on pouvait croire que ça la dégoutait d’être ici, elle était tout contre la portière, comme si elle venait d’être prise en stop par un vieux pervers, pourtant, ses pensées étaient ou autre et elle avait plus envie de lui sauter dessus que de le fuir mais justement, elle se retenait, il était hors de question qu’il le sache. « Bon, tu veux parler, vas-y je t’écoute ! Par contre je te préviens, si tu commences à me saouler, je saute de la voiture, qu’on soit sur la route ou non, j’m’en fous ! » Elle avait dit cela sèchement en croisant les bras. C’était vrai, s’il commençait à lui saouler avec certaines choses dont elle ne voulait pas en parler, elle n’allait pas être prisonnière de l’habitacle, elle sortirait, qu’il le veuille ou non, enfin histoire de dire en fait, elle n’était pas suicidaire non plus. Du moins elle faisait semblant de ne pas vouloir être là, pourtant, elle avait ce besoin indescriptible de vouloir avoir cette conversation, de lui parler, c'était différent de la veille, ou même du matin avant qu'un certain baiser n'ait été échangé...

Lui parler, l’éviter, faire comme si de rien n’était en rentrant chez elle à pied, comme elle le fait tout le temps. C’était peut-être la bonne chose à faire, mais la rousse n’a pas vraiment l’habitude de prendre les bons choix. Là, elle était venue dans sa voiture, en mettant les choses au clair dès le départ. Mais pour être honnête, quelque chose retient son attention… cette chanson. En entendant la chanson qu’il était en train d’écouter dans sa voiture, elle la reconnu immédiatement. Elle n’était pas seulement l’une de ses chansons préférée de sa jeunesse, elle était LA chanson, celle qui la faisait revenir en arrière dès qu’elle l’écoutait par le plus grand des hasards. Il faut dire que cela fait des années qu’elle ne la pas écouter d’elle-même, elle est même du genre à changer de station de radio quand celle-ci passe. D’ailleurs, après leur rupture, la jeune femme n’avait pas jeté le cd de Maria Carey à la poubelle, elle l’avait carrément cassé en des dizaines de morceaux, comme si en faisant cela, cela allait lui faire oublier tous les moments passés avec celui avec qui elle se voyait lorsqu’elle imaginait l’avenir. Inutile de préciser qu’à part détruire un cd qu’elle adorait et écoutait à répétition jusque-là, cela n’avait rien changé d’autre. Elle ne disait rien. C’était vraiment un hasard dont elle se serait bien placée, surtout en sa présence. Restant donc silencieuse durant tout le trajet, Hanaé le regarda bizarrement en comprenant où il voulait l’emmener. Leur endroit, leur musique, c’était trop là… Si avant elle aurait été heureuse du hasard qui faisait qu’ils entendaient la musique sur laquelle ils avaient eu leur toute première fois en allant à leur endroit préféré, maintenant, elle s’en serait bien passée. Arrivant au lieu dont elle avait su un peu plus temps qu’ils viendraient, elle ouvrit la portière : « Pour… Pourquoi ? » c’était la seule chose qu’elle avait à dire à cet instant ou du moins à demander tandis qu’elle sortait dehors et qu’elle le rejoint. « Pourquoi est-ce que tu m’emmènes ici ? » Peut-être qu’il lui avait déjà dit que c’était pour qu’ils puissent discuter, elle voulait savoir la véritable raison, pourquoi ici et pas ailleurs, il voulait la faire souffrir ou quoi ? L’endroit avait changé, mais pas trop, après toutes ses années, l’endroit restait tout de même pareil. Le même rocher, les mêmes arbres, cela avait légèrement changé oui, mais il restait le même dans le fond. « Ça fait mal, mal d’être ici. Ca a changé mais pas tant que ça. En tout cas, ça fait vraiment mal… ici, avec toi… » Oui ça faisait vraiment mal. Elle avait des tas de souvenirs qui lui revenaient en tête, quand ils venaient ici pour passer du temps rien que tous les deux, quand ils étaient libres de se comporter comme ils le voulaient, étaient libres de s’embrasser quand bon ils le souhaitaient. Quand ils pouvaient véritablement se comporter comme bon ils voulaient, être libre d’être un couple et non pas des supposés frères et sœurs à cause du mariage de leur parent respectif. Alors qu’elle s’était assise, sans rien dire d’autre, elle se sentait, bien, comme mal en même temps. « Je… J’ai envie de rentrer Nate, je ne peux pas rester ! » Elle ne le regardait pas, elle regardait ce lieu qu’elle connaissait tant autrefois. Ce n’était pas pour regarder le paysage, c’était plus pour ne pas qu’il la regarde ou plutôt voit dans l’état où elle se trouvait. En effet, la jeune femme était vraiment mal, tous ses souvenirs qui lui revenaient, le fait qu’il était compliqué d’enfoncer ses sentiments profond comme d’habitude et faire en sorte qu’il ne ressorte pas ce soir. Oui elle était mal et les larmes qui montaient le montrer parfaitement. Pourquoi est-ce que c’était aussi dur ? Elle y arrivait très bien autrefois, pourquoi maintenant ce n’était plus le cas ? C’était sans aucun le baiser, cela l’avait vraiment chamboulé, si bien qu’elle y avait pensé toute la journée. Voyant qu’il avait vu dans l’état où elle était même si elle voulait lui cacher, elle continua en le regardant droit dans les yeux, les larmes toujours prêtes à couler : « Je n’arrive plus à faire semblant… Ramènes moi s’il te plait. » Elle voulait se retrouver seule, l’oublier, oublier ce moment d’égarement et pouvoir enfin lui pourrir la vie comme avant… Si c’était aussi simple… Là, elle avait envie de l’embrasser, mais il ne fallait pas, il valait mieux le détester, afin de se protéger elle-même. Elle ne voulait pas être avec lui, elle allait craquer et s’en voudrait peut-être par la suite. Hanaé n’était plus aussi forte qu’avant, du moins pour se protéger avec sa carapace, elle se sentait faible, trop faible devant celui qu’elle aimait éperdument. Ses sentiments se mélangeaient tellement dans sa tête là, elle l’aimait encore, cela ne faisait aucun doute, mais cela faisait mal de l’admettre et aujourd’hui, elle s’en rendait de plus en plus compte. C’est à ce moment même qu’une larme coula sur sa joue, larme qu’elle essaya aussitôt. Elle était fichue, il allait deviner qu’elle était tellement faible à cause de cela, qu’elle l’aimait plus qu’elle ne voulait l’admettre enfin, s’il ne l’avait pas déjà remarqué.

Etre faible, c’était une sensation que ne supportait pas Hanaé. Vous allez me dire, comme tout le monde mais pour la belle rousse, c’était tellement insupportable de montrer qu’elle avait des faiblesses, qu’on pouvait l’enfoncer grâce à celles-ci. C’était pire encore quand elle se trouvait devant son ex petit ami, celui pour qui elle aurait tout donné autrefois et avec qui elle ne se voyait pas continuer sa vie seule sans lui à ses côtés. Il est le seul à pouvoir l’enfoncer encore plus, à ce qu’elle craque complètement ou perde les pédales. Ses dernières années reposaient sur une et unique chose : faire de la vie de cet homme si important à ses yeux, un véritable enfer. Aujourd’hui, elle était faible, plus faible encore qu’elle n’aurait pu le tolérer. Il avait fallu qu’on trouve cette faille, cette toute petite faille dans sa carapace pour qu’il la brise complétement et qu’elle se retrouve en larme. Lui, ses paroles, ce lieu, leur chanson qui résonnait encore dans sa tête alors que l’autoradio était éteint. Elle avait l’impression de se retrouver nu devant son ex petit ami sur qui elle s’est défoulait durant des années. Elle avait ses vêtements oui, mais c’était pire que si elle les avait retiré, il pouvait lire en elle et Naé avait l’impression que c’était la pire des choses. Oui, parce qu’en y creusant un peu plus, il pouvait très clairement voir que ses sentiments pour lui, n’avaient pas totalement disparu, pas du tout même. Et mince, ça y est, ses mots, sa manière de la prendre par la taille, tout en fait, cela avait eu pour effet de casser cette mini carapace en plus.

Hanaé avait le besoin de partir, loin de lui, loin des blessures, loin de Nathaniel qu’elle surnommait autrefois son grand amour et ses sentiments toujours présent. Mais au lieu de cela, elle allait s’ouvrir, sans même trop réfléchir, cela s’était fait tout naturellement alors qu’elle ne le regardait pas et tant mieux car son maquillage avait totalement coulé par les quelques larmes égarées. « Tu veux que je te dise quoi au juste ? Que oui j’y pense, que ça fait mal d’être ici tellement on a eu des souvenirs heureux toi et moi. Que j’ai envie de continuer de te pourrir la vie, là encore mais que j’y arrive pas tout ça parce que tu m’as embrassé et que j’y pense depuis ? Tu veux vraiment que je te dise ? » Elle s’ouvrait, trop à son gout même et si elle souhaitait. Seulement voilà, après ses mots, après ce cadre idyllique, c’était trop pour elle alors imaginez quand on y rajoute la présence de Nathaniel et le fait qu’il la prenait comme ça. Alors qu’elle regardait l’océan jusqu’à maintenant, elle se tourna vers lui pour le regarder dans les yeux, chose qu’elle n’avait pas faite depuis un long moment maintenant. « Je… » Il fallait qu’elle se taise et maintenant, ça ne pouvait pas attendre. Elle avait failli s’ouvrir encore plus à lui, lui dire ce qu’elle avait sur le cœur, ce qu’elle ressentait, qu’elle ne faisait que penser à lui depuis qu’il l’avait embrassé sans prévenir le matin même. Il fallait qu’elle se taise oui. Seulement, la rousse est loin d’être le genre à se taire facilement. Elle ne dit pas ses sentiments facilement mais quand elle le fait, elle ne s’arrête plus. Il le fallait pourtant… Et sans trop réfléchir, elle le fit mais d’une manière dont elle-même n’avait pas prévu. C’était sans doute la seule façon qu’elle avait pour éviter d’en trop dire, l’éviter de parler… elle ne le pouvait pas actuellement puisque ses lèvres avaient retrouvés le chemin des siennes. Bonne ou mauvaise idée ? Elle ne savait pas, tout ce qu’elle savait c’est que cela avait été plus fort qu’elle. Profitant donc un maximum de chaque seconde, de ses douces lèvres qui lui avaient tant manquées, le temps qu’elle le pouvait, elle s’attendait à ce qui la repousse ou autre mais qu’en tout cas, il ne réponde pas à son baiser. Baiser qu’elle avait tout à l’heure terminée par une gifle, là ce n’était pas le cas. Alors que finalement leurs lèvres se séparèrent, elle le regarda dans les yeux, restant muette, elle aussi surprise d’avoir craqué par elle-même. « Nan mais qu’est-ce qui cloche chez moi ? » Demanda-t-elle, attendant une réponse alors qu’il n’y en avait pas à donner. De toute façon elle le savait même si pendant ses dernières années, elle aurait voulu se tromper : ses sentiments trop forts pour être oubliés, étaient encore là et n’attendaient qu’à sortir. Mais elle n’était pas prête elle-même… Pourtant, au lieu de fuir comme elle l’aurait sans doute fait le matin-même, au lieu de cela, elle s’invita dans ses bras sans qu’il ne bouge et cala sa tête dans son cou, respirant son parfum, surprise qu’il porte toujours le même. Ses bras autour de sa nuque, elle ne bougea pas. Hanaé était obsédée par une chose : lui, son corps de Dieu, ses lèvres, ses sourires à vous couper le souffle alors qu’avant, la seule chose qu’elle aurait eu en tête c’était la vengeance. « Tu m’énerves ! » Ce fut la seule chose qu’elle osa dire dans ce silence le plus total. Cette fois, cela ne signifiait pas qu’il l’énervait par sa simple présence mais plus par le fait que son envie de meurtre c’était transformé en envie de lui tout simplement. Nathaniel devait l’avoir compris, non seulement il avait réussi à casser sa carapace mais en prime, il était le seul sur cette planète à la connaitre autant, il la connait même mieux que sa propre meilleure amie Faith qu’elle connait pourtant depuis qu’elle est gosse.

Hanaé avait craqué, elle avait regouté à ses lèvres qui lui appartenaient autrefois. Ces douces lèvres qui étaient devenus tel des aimants, une réelle drogue pour la rousse qui n’avait pas pu faire autrement. Et quel baiser, elle avait l’impression que le temps s’était arrêté. Et tandis qu’elle avait fait un énorme pas en avant, voilà qu’ils ne se quittaient plus, entre baiser langoureux et câlin où elle pouvait sentir le parfum de son Nate et si autrefois elle voulait partir et vite, elle ne pouvait finalement pas repartir, pas là, pas maintenant. Et dire que le matin même tout était différent. Hanaé avait modifié ses résultats médicaux, lui faisant croire qu’il avait une grave maladie. Lui, lui avait vomis dessus, attirant donc ses foudres. Et là, ils étaient là, à s’embrasser, à montrer que ce qu’ils ressentaient lorsqu’ils n’étaient que deux ados n’avaient pas disparu. Si quelqu’un lui avait dit le matin même que la journée changerait dans ce sens, la rousse aurait sans doute rit jaune et aurait insulté tout le monde. On aurait dit qu’il s’agissait de deux journées différents, très éloignées l’une de l’autre, c'était réellement irréaliste. Hanaé n’allait pas s’en plaindre… quoi que… En réalité, elle ne savait pas. Là, elle avait juste envie de lui, de l’embrasser, de toucher son corps comme autrefois, d’être dans ses bras et de ne penser à rien d’autre qu’à lui sachant qu’en sa compagnie rien ne pouvait lui arriver, ou du moins rien de pire de ce qu’ils ont déjà vécu. Mais dans un autre sens, elle avait peur de ce qu’elle pouvait ressentir à l’égard de son petit ami, à savoir qu’elle était toujours aussi folle de lui et qu’il avait brisé cette carapace grâce à laquelle elle se cache depuis tant d’année. Elle était perdue oui, c’était le cas de le dire… Pourtant là, en l’embrassant, en re-goutant à ses lèvres, elle oubliait tout, les points positifs, négatifs, absolument tout. Elle était comme déconnectée. Elle ne pensait à rien mis à part Nathaniel, ses lèvres, eux… Hanaé flottait sur un petit nuage alors qu’elle ne le voulait pas, elle ne voulait pas réagir de la sorte, elle ne voulait pas être rattachée à lui de cette façon. C’était tellement plus simple lorsque sa seule envie était de le pourrir. Mais tout ça, elle n’y pensait plus, elle pensait à rien en fait, elle vivait le moment présent. Frissonnant en sentant ses mains sur sa peau nue, elle se sentait comme lors de leur première fois, revenant quelques années en arrière alors qu’elle se retrouvait nue devant son petit ami pour la première fois. Oui, elle revenait en arrière, quand tout allait bien entre eux deux, quand tout était magique et que rien n’avait d’importance mis à part passer du temps ensemble, rien que tous les deux.
Alors qu’il demandait en quelque sorte son approbation, la jeune femme affirma de la tête et vint passer une main sous son tee-shirt où elle retrouvait le torse qu’elle connaissait tellement il y a des années de cela. Nathaniel a beau être différent de la dernière fois qu’elle a eu la chance de pouvoir toucher son torse qui lui appartenait autrefois, c’était quasiment la même sensation, c’était son torse, celui de Nate, pouvoir le toucher lui faisait bizarre mais autant dire que cela lui faisait un bien fou. Frissonnant une nouvelle fois en sentant le froid lorsqu’il lui retira son chemisier, elle le regarda dans les yeux puis vient lui chuchotant au creux de son oreille dans un souffle. « Oui… Oui je le veux aussi, je nous veux, je te veux ! » Continuant de caresser son torse sous son tee-shirt, elle vint en un rien de temps le lui retirer. Il n’y avait pas de raisons qu’elle soit la seule à se faire déshabiller, non mais oh. Et puis, la dernière fois qu’elle avait pu admirer son torse remontait à trop loin… Quoi que, le matin même il l’avait retiré devant elle avant qu’elle lui balance son tee shirt à la tronche. Là, c’est par terre qu’elle allait le balancer et n’avait pas hâte qu’il le remette. En tout cas, elle qui voulait rentrer chez elle, là elle voulait ne faire qu’un avec l’homme qu’elle appelait autre fois l’homme de sa vie, celui qui pouvait la rendre folle par une simple caresse qui la faisait sourire rien qu’en lui chuchotant autrefois… Ce n’était pas le moment le plus adéquat, peut-être qu’ils étaient seuls mais ils étaient tout de même dehors, bien que dans leur endroit d’autrefois, de plus il faisait froid mais autant dire que là, c’était le cadet de ses soucis. Peu importe s’ils se chopaient une pneumonie et qu’ils soient bloqués au lit durant des semaines, cela valait le coup non ? Enfin là, Hanaé ne réfléchissait pas, elle écoutait seulement ses pulsions et ses envies. Là, elle avait envie de lui et elle ne pouvait pas faire comme si de rien n’était, ça serait mal la connaitre. Si pendant neuf ans elle avait pu calmer ses envies qui étaient bien cachées, là alors qu’elle sentait ses mains sur sa peau, être collé à lui, sentir ses lèvres dans son cou, elle ne pouvait pas résister. Se collant alors plus contre lui après le lui avait retiré son tee shirt qui était tombé pas loin, l’une de ses mains redécouvrait son torse. D’ailleurs, baissant le regard, la belle rousse ne put s’empêcher de se mordre la lèvre. Nathaniel était juste parfait, physiquement elle ne l’a jamais caché, par contre durant ses dernières années, elle n’arrêtait pas de dire qu’il n’était qu’un crétin. Bon là elle ne dit pas le contraire mais Nate était juste parfait et dans des moments comme ceux-là, Naé se dit que c’est son crétin. Son crétin dont elle était actuellement folle, dont elle avait envie de lui sauter immédiatement dessus. Ca ne devrait pas exister des hommes comme lui, comment résister après ? Avec sa main sur son torse, elle le poussa légèrement. Non pas pour le repousser, bien au contraire mais c’était plus pour le pousser contre le rocher pas loin, tout en restant douce tout de même, même si là, elle avait plus envie de se la jouer tigresse contre chose. Mais c’était son Nathoudoudou, comme elle l’appelait lorsqu’elle n’avait que seize ans alors elle ne voulait pas que d’un coup vite fait bien fait hop on remballe tout et on en reparle plus. Quoi qu’Hanaé ne sache pas vraiment, elle n’était pas apte à y penser. Dans tous les cas, elle était collée contre son torse, à le regarder dans les yeux, descendant peu à peu sa main avec un sourire coquin sur les lèvres. C’était elle où il faisait de plus en plus chaud malgré la température de ces derniers jours ?

Le moment avait été parfait, leurs baisers, leurs caresses, quand ils n’avaient fait qu’un, quand ils avaient tout simplement déposé les armes pour se montrer à nus devant l’autre, dans tous les sens du terme. Ils étaient seuls au monde, là allongé sur le sable, nus comme des vers, loin des habitations et heureusement. Ils étaient tous les deux, ensemble, c’est tout ce qu’il y avait à retenir. Dans les bras l’un de l’autre, finalement Hanaé se retrouva ‘seule’. Assise sur la plage, la jolie rousse reprenait encore son souffle alors que Nathaniel, dont elle ne savait plus vraiment comment le qualifier après ce qu’il venait de se passer entre eux deux lui avait lancé comme défis d’aller à l’eau en premier. Elle ne comptait pas le révéler, il faut dire en même temps qu’elle n’était pas folle, avec la chaleur qu’il fait, elle doit être glacée là. Le regardant alors qu’il revenait vers elle, la belle rousse eu un rire alors qu’il était venu l’attraper et qu’ils étaient tombés sur le sol. Alala, ils ne sont vraiment pas doués tous les deux, c’est fou ça. Se retrouvant donc allongée sur le sable, Nathaniel sur elle alors qu’il était mouillé. L’embrassant de nouveau de manière tendre, il vint lui dire qu’il était heureux avant de se mettre à ses côtés. Est-ce qu’elle était heureuse elle ? Oui, sans aucun doute mais le simple fait d’y penser, cela fit remonter certains souvenirs, surtout un, par le fait du lieu mais pas que. C’est ainsi qu’elle revint en pensée plus de neuf ans en arrière sur cette plage, dans ces bras…

« Non mais j’te jure, t’aurais vu sa tête ! » Une conversation des plus banales certes mais le cadre était mignon. Ici sur plage se trouvait deux jeunes adolescents en maillot de bain, profitant au maximum de la chaleur qui s’offrait à eux pour passer la journée à la plage, dans un endroit loin des malheureux touristes et des autres habitants de Pearl Trees. Lorsqu’ils voulaient passer du temps rien que tous les deux où ils n’avaient pas à se cacher pour s’embrasser ou tout simplement pour être bien l’un avec l’autre, ils venaient ici, là où ils étaient eux-mêmes. Allongé sur une serviette, Hanaé était occupée à lui parler le dernier scoop du lycée, info très importante selon la rousse mais son petit ami ne semblait pas du même avis, à force il n’écoutait plus que d’une oreille. Alors qu’elle continuait son monologue, le jeune homme vint la couper de la seule façon possible, en venant l’embrasser. Lorsqu’il posait ses lèvres sur les siennes, Naé’ se répondait pas d’elle-même. Que dire alors lorsqu’il était venu lui chuchoter à l’oreille : « Je t’aime ! » C’est la première fois que Nathaniel lui disait ces mots et pour la belle rousse de seize ans, c’était comme si le temps s’était figé. Elle avait voulu lui dire une bonne centaine de fois mais la peur de le dire en première et qu’il ne lui réponde pas avait été présente. Là, il lui avait dit sans qu’elle ne s’y attende et la jeune fille de seize ans sentait son cœur battre à 100 000 kilomètres à l’heure. Sentant l’émotion monter, Hanaé alla se mettre dans ses bras, le serrant contre elle alors que sa tête était sur son torse. « Je t’aime aussi ! » C’est à ce moment précis qu’elle avait la confirmation, c’était lui c’était lui l’homme de sa vie, comme elle l’appeler à ce moment-là. Si avant elle le savait déjà, là elle en était certaine, c’était lui dont elle avait besoin, lui qui la rendait heureuse et avec qui elle se voyait vieillir. Elle n’avait que seize ans, elle avait encore le temps pour trouver l’homme de sa vie, pourtant elle était amoureuse et était persuadée de l’avoir trouvé.

Quelques années plus tard, voilà qu’elle se retrouvait ici, dans le même lieu, dans les bras du même homme avec ce même battement de cœur. Venant poser sa tête sur son torse comme dans son souvenir, elle dit simplement : « Moi aussi… Moi aussi je suis contente ! » C’était vrai, pourtant elle était toujours aussi perdue, entre deux sentiments, deux sentiments contradictoires. Cela avait été magique, elle ne pouvait pas dire le contraire, bien au contraire même puisque cela avait été parfait, c’était leur seconde première fois. Leur première fois l’un avec l’autre en tant qu’adulte, après des semaines de conflits. Quoi penser ? Elle ne sait pas, qu’est-ce qu’ils sont aujourd’hui, ça aussi elle l’ignore. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’ils ont passé un excellent moment, qu’elle ne peut plus cacher que ce qu’elle ressentait aujourd’hui est loin d’être terminé. Ça lui faisait peur, vraiment très peur même.