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Broken ► I can't make you love me if you don't.

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Camden Collins


Camden Collins

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▌AVATAR : George Shelley
▌CRÉDITS : Anaëlle
▌PSEUDO : Mat'
▌HISTOIRES POSTÉES : 566
▌ARRIVÉ(E) À PT LE : 10/12/2013
▌IMPORTANCE DANS LE ROMAN : 2325
▌DATE DE NAISSANCE : 15/08/1994
▌MON ÂGE : 29
▌QUARTIER : Chestnut Park > La Pensée Fermière
▌EMPLOI/ÉTUDES : Etudiant en biologie.
▌CÔTÉ COEUR : Le dindon de la farce.

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▌EN CE MOMENT :
L’heure avait sonné, cette discussion de la veille trottant encore dans ma tête. Brooklyn Wilson… J’étais béni des Dieux, et si elle voyait en moi quelqu’un de confiance pour discuter, il fallait que je lui accorde une oreille attentive. Je soufflais un bon coup, me répétant quelques consignes anti-boulets que je devais suivre à la lettre pour ne pas passer pour un attardé et me ridiculiser « Allez Cam’, tu peux le faire… Ne rigole pas comme un cochon, ne parle pas de science, ne parle pas de tes parents, ne rougis pas si jamais elle te regarde dans les yeux, joue au mec cool. »

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MessageSujet: Broken ► I can't make you love me if you don't. Broken ► I can't make you love me if you don't. EmptyMer 12 Fév - 17:05


Broken ₰ I can't make you love me if you don't...

La précocité du monde dans lequel je vivais pouvait faire tendre à croire que pour tous les étudiants, le schéma était le même… Se réveiller avec une gueule de bois pas possible, tout de même prendra sa voiture pour aller en cours, s’asseoir à côté de ses amis et oublier nos soucis… Seulement, j’étais Camden Collins, et je ne faisais rien comme les autres, que je le veuille… ou non. « Caaaaaaam’, tu vas rater le bus mon lapin ! ». Dévalant quatre à quatre les escaliers, alerté par la mise en garde que je venais de recevoir, j’attrapai ma poche déjeuner, embrassai ma mère sur la joue et sortis à tout vitesse. « A ce soir, j’t’aime m’man. » Au bout du long chemin de terre qui menait jusqu’à la ferme, la route principale sur lequel passait le bus qui menait à Woodburgh semblait vraiment trop loin. Il n’y avait qu’un bus toutes les heures, autrement dit, je ne pouvais pas le manquer sous peine de manquer les cours. Courant comme un dératé, mon sac à dos se promenant de droite à gauche le long de mes omoplates, ce fut tout essoufflé que j’arrivai à l’arrêt de bus. Pas une seconde de répit, le véhicule passa au même moment, et devant les sourires moqueurs des gens à l’intérieur, il allait de soi qu’ils avaient tous été témoins de ma course contre la montre. Cette journée commençait finalement comme toutes les autres, on me regardait de travers et on chuchotait sur mon passage. Je n’étais pas très sûr de ce que je préférais, cette option-ci, ou alors l’ignorance dans laquelle j’avais toujours vécu jusqu’à présent. Au moins, elle me laissait libre de faire ce que je voulais, même si elle signifiait également être seul. Je m’installai à l’avant du bus, et sortit mon livre de microbiologie sur lequel j’avais bûché une bonne partie de la nuit. Les partiels approchaient à grand pas, et je ne connaissais pas encore par cœur le chapitre vingt-et-un sur le bout des doigts. Finalement, l’heure de trajet ne me parut pas aussi longue de d’habitude alors que mes neurones se battaient pour retenir les caractéristiques de la famille des Micrococcaceae. Une fois au terminus, nous n’étions plus que deux à avoir survécu à tous ces arrêts, ces routes de campagne et à ce chauffeur qui sifflotaient du début à la fin. La fac était déjà bondée, je pouvais apercevoir les mecs de l’équipe de football au milieu de parc, tous réunis en bande comme s’ils avaient besoin de former une équipe même en dehors du terrain. Je ne connaissais pas grand-chose à leur touchdown et tous leurs machins mais une chose est sûre, les voir tous habillés avec la même veste à se prendre pour des mecs uniques me faisait bien rire. Quelle belle ironie. Tête baissée, j’avançai vers le bâtiment des sciences, impatient de voir les résultats de mon expérience de la veille. Une fois ma blouse sur le dos, j’entrai dans le laboratoire des étoiles plein les yeux, prêt à m’amuser pendant les quelques heures à venir. J’avais toujours été un grand passionné de sciences, et je me prenais souvent à rêver d’une vie dans laquelle je vivrais de ma passion, en tant que chercheur, ou pourquoi pas même en tant que maître de conférence.  

Pendant ces quatre heures de travaux pratiques, j’avais presque oublié ce qui m’attendait à la sortie, ou plutôt, qui m’y attendrait. Sans que je ne le comprenne vraiment, Brooklynn Wilson était venue à ma rencontre la veille, et contrairement à d’habitude, elle s’était montrée pour le moins avenante et s’était vraiment intéressée à moi. Soit j’avais gagné au loto sans le savoir, soit j’étais somnambule et avait passé mes nuits à la salle de musculation sans m’en rendre compte, mais la plus belle fille de la fac venait délibérément de m’adresser la parole. Elle avait tellement de charme, avec son petit sourire malicieux, ses grands yeux, elle dégageait tellement d’énergie que c’en était troublant. Elle avait l’air d’un roc mais fragile en même temps, autrement dit, nous ne faisions pas partie du même monde, et jamais, ô grand jamais je n’aurais pu imaginer dans mes rêves les plus fous qu’une telle fille me propose de passer le déjeuner avec moi. Elle était populaire, sexy, capitaine des pom-pom girls, et moi j’étais Camden Collins, le petit génie de biologie qui avait pour meilleur ami son microscope. « Tu… tu veux prendre ton lunch avec… moi ? » Mes yeux sortirent de leur orbite, je bégayais comme un âne. Alors ça pour une surprise, je cherchais la caméra cachée mais rien ni personne à l’horizon. « Ecoute, si tu veux mes notes pour une matière, demande simplement, je n’ai pas besoin qu’on m’achète tu sais. » Lui répondis-je avec un sourire timide. Il était tout bonnement impossible qu’elle ait simplement l’envie soudaine de mieux me connaître, pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi maintenant alors qu’on fréquentait la même université depuis plus d’un an, et que nos seuls échanges avaient été pour quelques moqueries et pour des cours à récupérer. Et aussi bizarre que cela puisse paraitre, elle m’avait semblé sincère lorsqu’elle m’avait affirmé qu’elle voulait juste discuter. Peut-être qu’elle avait besoin de parler à quelqu’un, peut-être qu’elle avait un souci personnel et qu’elle réalisait que ses pseudo-amies lui tourneraient le dos au moindre obstacle, ou qu’ils porteraient un jugement sur elle si elle s’écartait du chemin de strass et de paillettes qu’ils avaient eux-mêmes tracé. Après tout, il n’était jamais trop tard pour se rendre compte que le vrai monde ne résidait pas dans la poudre aux yeux qu’ils vendaient à tous ces jeunes en quête d’identité. Elle s’était peut-être dit que quelqu’un de terre à terre comme moi pouvait l’aider à sortir la tête de l’eau. Cependant, la question principale restait la suivante : pourquoi moi ?

L’heure avait sonné, cette discussion de la veille trottant encore dans ma tête. Brooklynn Wilson… J’étais béni des Dieux, et si elle voyait en moi quelqu’un de confiance pour discuter, il fallait que je lui accorde une oreille attentive. Je soufflais un bon coup, me répétant quelques consignes anti-boulets que je devais suivre à la lettre pour ne pas passer pour un attardé et me ridiculiser « Allez Cam’, tu peux le faire… Ne rigole pas comme un cochon, ne parle pas de science, ne parle pas de tes parents, ne rougis pas si jamais elle te regarde dans les yeux, joue au mec cool. » Je ne savais pas vraiment comment faire pour cacher le stress intense que je ressentais et évacuer cette immense boule au ventre que j’avais en m’asseyant sur ce banc dans le parc. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui dire ? C’était sûr, j’allais bafouiller, mon visage allait prendre une couleur écrevisse et j’allais trembler de tous mes membres, claquer des dents, passer pour un crétin et la faire fuir en moins de deux minutes. Jamais une fille n’avait souhaité déjeuner avec moi, déjà, en soi, ce rendez-vous était un événement digne du discours d’investiture de Barack Obama à l’échelle de ma vie, mais en plus ce n’était pas n’importe quelle fille, c’était LA fille. Il faisait frais et la température du banc me gela les fesses au moment où je m’assis, des frissons parcourant tout mon corps. Je regardai timidement autour, incertain de voir arriver la cheerleader. Elle aurait sûrement changé d’avis, elle avait dû être fiévreuse hier et ne pas réaliser ce qu’elle disait, j’avais été idiot d’espérer qu’elle se pointerait, pourquoi voudrait-elle… Oh mon Dieu, elle était là, en face de moi, dans son manteau, la tête emmitouflée dans un joli bonnet en laine. Un immense sourire se dessina immédiatement sur mon visage. « Waw, euh… salut ! » Dis-je en me décalant sur la gauche du banc pour lui faire une petite place. « Je n’étais pas sûr que tu viendrais pour être honnête. » Avouai-je à demi-mot. Le moment tant attendu, feu d’artifice dans mon cœur, fanfare dans mes oreilles, nous partagions le même banc, j’étais au milieu du parc avec elle, à la vue de tous. Je ne savais plus si j’avais envie de courir comme un fou, les bras en l’air en faisant mine de soulever la coupe du vainqueur tellement j’avais l’impression d’avoir gagné les Jeux Olympiques, ou de pleurer d’émotions. Je sentais une bouffée de chaleur gagner mes pommettes, ça y est, j’étais foutu, elle allait voir que j’étais impressionné et que je n’étais absolument pas un « mec cool » comme ceux qu’elle avait l’habitude de fréquenter, elle allait comprendre son erreur et m’abandonner à mon lunch bag, seul sur ce banc. Je fermai les yeux un instant, évitant ainsi d’être le témoin malheureux de ma propre humiliation, mais lorsque je les rouvris, elle était toujours assise à mes côtés. « Tu… Enfin, je veux dire… Tu… » Voilà, deuxième échec dans ma liste des choses à éviter absolument, je bafouillais. En plus d’être une mauviette, j’étais maintenant également le type timide incapable de s’exprimer. Je baissai les yeux immédiatement. « J’suis désolé, je… Je ne suis pas habitué à ce qu’une fille me… » Oh non, je m’enfonçais. Voilà que j’étais en train de lui parler du néant qu’était et qu’avait été ma vie sentimentale de mes dix-neuf dernières années. « Je ne suis vraiment pas doué pour ça, je pense que t’as dû te tromper de personne. » Maintenant, voilà que c'était moi qui faisais marche arrière et qui, indirectement, lui offrais une porte de sortie. J’étais vraiment un boulet, et un gros.
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MessageSujet: Re: Broken ► I can't make you love me if you don't. Broken ► I can't make you love me if you don't. EmptyMer 12 Fév - 22:52



brokeni will lay down my heart.

J'entamais la deuxième journée de ma conquête infernale vers les abysses de l'impopularité. Hier je demandais à Camden Collins de manger avec moi, aujourd'hui je pouvais le voir assis sur ce banc en train de m'attendre comme un gamin qui guette sa mère à la sortie de l'école comme si elle l'avait oublié et qu'il se préparait mentalement à devenir orphelin. C'était l'angoisse, c'était vraiment l'angoisse et évidemment Raphaël était plié de rire juste à côté de moi. Je lui envoyais une bourrade sur l'épaule. « La ferme Davis, ça me fait même pas rire. Regarde le cet idiot, il me fait tellement de la peine. C'est le pari le plus stupide que tu m'ais jamais lancé, le chantage le plus immonde Davis. » Raphaël s'esclaffe. « Tais toi t'es exactement la même que moi, ça te plaît ce petit jeu, tu crois que je vois pas la lueur maléfique qui brille dans ton regard espèce de peste. » Je lève les yeux aux ciels, puis me lève du banc. D'ici quelques minutes je mangerais avec Camden Collins devant toute la fac, ça aurait sûrement des airs de quatrième dimension et je leur donnais dix minutes avant que tous les réseaux sociaux en parlent, c'était tellement improbable la pompom girl qui lunchait avec le nerd mais j'avais accepté. J'avais accepté parce que je n'avais pas le choix, je ne savais pas encore jusqu'où irait ce petit jeu malsain mais pour le moment je n'avais pas d'autres solutions que de subir tout ça. Je ne pouvais pas prendre le risque qu'il mette en ligne ma sextape, je m'étais sacrément envoyé ce soir là et si jamais quiconque voyait ça bye bye la réputation de garce capricieuse et bonjour celle de catin dépravée. Toute ma vie j'avais fais en sorte d'avoir un peu de classe, d'avoir ce côté chic et innaccessible. J'avais tout ruiné en l'espace d'un instant en couchant avec Raphaël Davis. Franchement quel genre d'idiote je suis... Bon ok c'était génial mais ça valait vraiment pas de devoir se taper Collins au final. « Sois sympa avec lui, un petit plaisir avant de reprendre les cours... » Non mais ce mec était complètement malade. « Franchement si c'est pour dire ça ça vaut mieux que tu la fermes Davis, dégage. » Je commençais à partir, dévalant la pente qui me ménerait jusqu'à Camden, puis remarquant que l'autre débile était toujours posté derrière moi, je me retournais. « Tu comptes filmer ça aussi ? T'es vraiment un looser Raphaël. »

Il était vraiment surpris de me voir. Ça se voyait non seulement à la couleur de ses joues mais surtout à sa gestuelle. Ce mec était tellement timide, auparavant, à chaque fois que je lui avais adressé la parole j'avais eu l'impression qu'il voulait s'enfoncer sous terre et cette fois-ci ne dérogeait pas à la règle. Il précisa qu'il n'avait pas l'habitude que les filles viennent lui parler, elle pouvait aisément l'imaginer. On avait dû se parler quelques fois quand on y était obligé mais la plupart du temps on s'ignorait. Ça lui allait et ça m'allait. Il devait se demander ce que je foutais de là, pourquoi soudainement je lui accordais autant d'attention. Le pauvre s'il savait... Est-ce qu'à ce moment précis j'avais un cas de conscience ? Non pas du tout. Je pensais juste à ce que Raphaël avait contre moi. « Tu vois pourtant je suis venue. » je lui balance avec un sourire forcé. Je sors de mon sac une salade composée que ma gouvernante m'a préparée ce matin ainsi qu'une pomme et une bouteille de Vitaminwater. Je n'ai qu'une envie : manger le plus vite possible et me barrer. Sauf que je savais que Raphaël m'observait à ce moment-même je pouvais le voir au loin sous le saule et je n'avais pas le droit à l'erreur. Je levais le regard vers Camden qui semblait en train de suffoquer sur place. Il m'agaçait et je me forçais à lui sourire. « C'est bon Camden il n'y a pas de soucis, c'est juste un déjeuner pour apprendre à mieux se connaître. On se connait depuis quoi... Un an et demi ? Et on a jamais vraiment parler alors je me suis dis pourquoi pas déjeuner ensemble ? » Mon dieu il est aussi coincé qu'une nonne, ça va être pire que difficile que de coucher avec lui. Raphaël a vraiment des idées merdiques. Bon, maintenant trouver un sujet de conversation. C'était complètement stupide, on n'avait rien à se dire, strictement rien à se dire, on n'aimait pas les mêmes choses, on n'avait pas le même de vie. « Tu n'as pas trop la nostalgie de Boston ? » Bingo. C'était bien ça, l'amener sur un sujet familier le mettrait à l'aise. J'ouvrais mon tupperware et plonger ma fourchette dans la salade, amenant un morceau de tomate à ma bouche. « Tu ne manges pas ? »  

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MessageSujet: Re: Broken ► I can't make you love me if you don't. Broken ► I can't make you love me if you don't. EmptyJeu 6 Mar - 0:50


Broken ₰ I can't make you love me if you don't...

Voilà que j'étais sur le campus, dans le parc, assis aux côtés de la plus jolie, la plus sexy, la plus populaire des cheerleaders de l'université. Est-ce que j'étais en train de me créer une réalité parallèle dans laquelle mes moindres désirs prenaient vie ? Sûrement, parce qu'un telle fille avec un garçon comme moi n'avait pas de sens dans la vie normale, pas comme ça, du jour au lendemain. J'avais beau chercher ce qui l'amenait à s'intéresser à moi aujourd'hui, je ne trouvais pas la solution, moi, Camden Collins le petit génie, je séchais complètement. Elle avait peut-être eu une prise de conscience dans la nuit, réaliser que sa vie ne lui convenait pas, qu'elle voulait plus de "profondeur"... Enfin, même si tel était le cas, pourquoi moi ? Sur tous les mecs de la fac, il avait fallu qu'elle me choisisse moi, j'étais l'élu. C'était bizarre, et même si une immense joie parcourait mon corps tout entier de la voir assise sur ce banc, j'étais perturbé de ne pas pouvoir mieux analyser ce qui était en train de se produire. Je me sentais impuissant, et surtout complètement idiot. Souriant comme un gamin à tout ce qu'elle me disait, acquiesçant d'un signe de tête à ses moindres dires, je n'arrivais pas à me décontracter. Je l'observais du coin de l'œil, elle, Brooklynn, sa peau parfaite, ses cheveux tirés à la perfection, ses petites fossettes qui lui donnaient un charme fou, ses grands yeux bruns, son petit air enfantin qui la faisait passer pour une fille douce, le tout relevé par une chevelure rouge qui lui donnait du piquant, elle avait tout... Tout pour combler n'importe quel garçon, tout pour que le premier beau gosse qui passe lui mange dans la main, et pourtant, elle était assise avec moi.


Visiblement, elle prenait la chose moins à cœur que moi et se posait clairement moins de questions, pour elle, ça devait être la routine, elle avait le dialogue facile, elle avait tant d'amis ! Moi, hormis Riley et quelques connaissances par ci par là, j'étais dans mon coin, à vrai dire, les gens étaient englués dans leur routine, c'était un peu comme si j'étais transparent et parfois je me disais que cette situation me convenait, jusqu'à ce que la bande de footballeurs me rappellent qu'on pouvait me voir et que le spectacle n'était pas plaisant. Ma tête ne leur revenait pas à priori, parce qu'il était évident que je ne leur faisais absolument pas concurrence en quoique ce soit qui les intéresse... Que ce soit les filles, ou même le sport, mon niveau avoisinait le zéro. Quand Riley me parlait de cette fille qu'il avait rencontré dans le magasin de fringues, je l'écoutais, et je l'enviais, moi j'étais bien trop timide pour ça, puis je ne savais pas quoi leur dire aux filles moi, elles n'aiment pas vraiment les sciences en général, et moi, à part mes bouquins, et mes sorties avec Riri, je n'ai rien de spécial à dire. Et justement, je paniquais complètement, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir dire à Brooklynn qui ne soit pas ridicule ? "J'ai disséqué une grenouille ce matin, t'aurais vu ses nerfs, c'était fantastique !" n'était clairement pas la bonne approche. Je fixais mon sandwich à la recherche d'un truc à dire, juste une petite phrase sympa, un truc cool qui lui montrerait que je m'intéresse à elle... Allez Cam', tu peux le faire, trouve un petit mot gentil, fais comme si c'était naturel... Finalement, elle combla le silence et lui parla de Boston. "Boston ? Ah oui Boston ! Euh..." Complètement paniqué, je me lançais dans un monologue ennuyeux au possible sur la météo et l'histoire de la ville, le regard fixé sur mon lunchbag, n'osant pas affronter l'air complètement désintéressé de la jeune fille. Finalement, sans trop savoir pourquoi, je levai la tête et plantai mon regard humide dans celui de la rousse. Boston me manquait, mes amis, ma vie, mes rêves. En débarquant à Pearl Trees, j'avais tout perdu, et de ressasser tous mes espoirs déchus me donnait presque envie de pleurer. "Et puis, tu sais, le pire, ça a été pour Scarlett..." La demoiselle arqua un sourcil et je me sentis obligé de poursuivre. "Scarlett... Ma sœur..." Sentant bien que ça ne faisait absolument pas tilt dans l'esprit de Brooklynn, je lui expliquai que la vie était désormais très compliqué pour mon aînée, à cause de son handicap. Lorsque je parlais de ma soeur, j'oubliais soudain ce sentimet horrible de ne pas être à ma place auprès de la jeune fille, non, je retrouvais ces étoiles dans les yeux, cet optimisme, j'étais heureux en pensant à eux, parce que ma famille était vraiment ce qui me tenait debout.

Finalement, les premières minutes avait été les plus difficiles, maintenant j'étais à fond, complètement enthousiaste, presque habité par cette conversation et je m'étais transformé en moulin à paroles. Je n'en finissais plus de raconter des anecdotes ridicules sur ma vie à Boston, de ma visite d'Harvard aux récents attentats, je lui parlais comme si je la connaissais depuis toujours, je me livrais sans craintes. A cet instant précis, je lui donnais ma confiance, sûrement à tort. "Faudrait que tu la rencontres tu sais ! Scarlett ! Je suis sûre que vous vous entendriez à merveille !" Réalisant soudain que je venais d'inviter Brooklynn Wilson à rencontrer ma famille, donc à venir chez moi, je mis un main devant ma bouche, comme un gosse qui vient de dire une grosse bêtise. Je m'étais emballé et maintenant, elle allait me rire au nez t m'envoyr au diable, qu'est-ce qui m'avait pris ?
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