Adrian avait passé la semaine et la nuit dernière avec deux experts de son usine sur la création d’une nouvelle crème restructurante à la rose. Qui aurait cru que le jeune homme allait devenir en cosmétique et autre connerie du genre. Certes, il prenait soin de lui mais ça restait très masculin. Il n’aurait jamais cru devoir tout d’un coup devenir expert en herbe et fleur. Quand il travaillait pour la compagnie à Miami, ça restait vraiment dans son domaine : des chiffres, des études de marché, des lois. A tout les coups c’était son père qui avait convaincu ses employeurs de le mettre dans cette situation pour le tester. En acceptant de redresser l’usine, il ne s’était pas vraiment imaginé qu’il allait devoir mettre la main à la pâte. Pour tenter de sauver tout ce petit monde, il avait eu l’idée de créer un truc (il dit truc car il n’a vraiment aucune idée de ce qu’ils allaient créer) dont seul l’usine connaisserait la recette. Après maintes réflexions et engueulades, il avait imposé son idée car mince, c’était lui le patron. Les experts étaient donc parti dans la création d’une crème à la rose avec une texture légèrement poudreuse, donc pas collante. A prendre en compte quand même, que l’usine était censé n’avoir que des trucs naturelles et fais dans le coin. Même si concrètement ils faisaient importer les flacons de l’étranger.

Bref, le voilà comme un con avec son petit pot de crème sans savoir si c’était bien ou vraiment lamentable. Il avait un doctorat mais non, pour comprendre vraiment son metier il allait devoir s’abonner à Vogue. Vie de merde. Sincèrement. Il aurait bien voulu d’un conseil mais il ne connaissait pas grand monde à Pearl Trees. Hors de question de demander à Alery. Elle ne connaissait pas son métier et il n’avait pas spécialement envie qu’elle sache son mode de vie. Il y avait toujours Louenn, ils s’entendaient bien mais elle ne risquait pas d’être en cours? Il regarde sa montre, 16h. Elle serait peut-etre disponible. Adrian composa son numéro et tomba sur elle, signe qu’elle n’était pas en cours. Il lui expliqua rapidement qu’il avait besoin d’un conseil féminin pour son travail et qu’il ne savait pas trop vers qui se tourner à part elle. Gentille comme elle était, la jeune femme accepta. Rendez-vous dans 1h au Joey’s bar, il lui offrait un café ou ce qu’elle voulait.

Il était le premier arrivé sur les lieux et s’installa en terrasse. Il était en train d’examiner la carte quand Louenn arriva. Il se leva pour la saluer. “Merci beaucoup d’être venu! Tu vas bien? Je ne te dérange pas pendant tes cours au moins?” Il lui sourit et les deux s’installèrent. “Comme on a dit, je t’invite! Car j’ai un service à te demander”. Il posa la petite boite de crème sur la table “C’est un prototype pour une crème de luxe mais j’ai aucune idée de si la texture, l’odeur ou même l’effet est bien. Tu peux me donner ton avis? Et tu ne crains rien, tout est naturelle.”

Adrian était ravie que Louenn ait pu venir. Il était aussi ravi d’avoir trouvé quelqu’un à qui parler dans cette ville. Etant nouveau et peu sociable, il avait un peu peur de rester seul à tout jamais dans cette ville un peu… heum.. perdu. Certes, il commençait à la trouver sympathique cette petite ville mais sa vie à Miami lui manquait quand même. En tout cas, il avait trouvé une femme sympathique qui pourrait devenir une bonne amie. Il n’allait pas la lâcher de si tôt! Certes ça faisait un peu psychopathe dit comme ça, mais rien de plus normal dans l’esprit d’Adrian.

Louenn était donc venue, elle semblait un peu fatigué mais rien de plus normal quand on est professeur! Il se souvenait de ses années lycées et des professeurs n’en pouvant plus. La jeune femme s’installa à la table tout sourire lui demandant comment il allait. Il lui répondit qu’il allait très bien malgré que lui aussi était fatigué. Ça devait sûrement être dû à la période de l’année aussi, l’hiver avait tendance à déprimer les gens. En effet quoi de pire que partir travailler dans le noir et de rentrer dans le noir? Un serveur arriva pour savoir ce qu’il désirait consommer. Le jeune homme prit un grand café crème et laissa Louenn passer sa commande. Une fois le serveur parti, Adrian déposa sur sa table une petite boîte de crème. Dans la mesure où la crème n’était qu’un prototype, la boîte n’était pas très élégante, c’était juste le premier truc qu’il avait trouvé. D’ailleurs il n’aurait même pas dû sortir cette crème de l’usine, mais il était le patron. En cas de risque trop grand, les problèmes retomberont sur lui alors bon. Il était conscient qu’il ne devait pas la perdre et il avait confiance en Louenn pour ne pas crier tout ça sur les toit.

Elle lui fit part de ses remarques, plutôt positives dans l’ensemble. Notamment sur l’odeur. Même si tout les mélanges rendaient le laboratoire absolument horrible à supporter et que tout les employés fonctionnaient à l’aide d’aspirine, individuellement les crèmes avaient une odeur sympathique. “Déjà , j'aime beaucoup l'odeur ... Sa change de toutes ses crèmes qui sente un peu les odeurs chimiques, la sa sent plus les fleurs, j'aime beaucoup.“ Adrian afficha donc une large sourire. “C’est géniale si l’odeur te plait! C’est principalement à base de rose et de coton. Je ne savais même pas que le coton était utilisé dans la fabrication de crème. Il y a aussi un peu de thé vert dedans.” Louenn en appliqua un peu sur ses mains pour tester la texture. “Quand à la texture, ça m'a l'aire bien aussi, elle n'est pas trop rêche, ni trop lisse, c'est parfaitement le genre de crème que j'aime. Qu'elle est sont utilisation principal ?“ Décidement que de compliment! C’était la toute première crème qu’il élaborait avec les créateurs de son usine. Bon il n’avait fait que sentir des trucs et toucher de la crème tout en disant ce qu’elle aimerait bien que la crème fasse. Au fond il avait dit deux/trois trucs dans le vide et ses employés avec un tour de magie et du savoir faire, en avait créé quelque chose de merveilleux. “Pour la texture j’avais peur qu’elle soit un peu trop liquide mais ça me rassure! Pour les effets, c’est une crème anti-oxydante, apaiser les rougeurs naturels de la peau et redonner un peu d’elasticité. Par contre… pour 150ml, tu serais prête à payer combien?” Le soucis avec une petite usine, du bio et tout ça c’était une question de coût. Même pour un produit haut de gamme, Adrian trouvait le prix trop cher.