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Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis.

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Icare A. de Vaucourt


Icare A. de Vaucourt


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▌AVATAR : Ash Stymest
▌CRÉDITS : Ava : Americano ~ Signa : UC
▌PSEUDO : Emi Burton
▌HISTOIRES POSTÉES : 111
▌ARRIVÉ(E) À PT LE : 13/01/2014
▌IMPORTANCE DANS LE ROMAN : 125
▌DATE DE NAISSANCE : 01/07/1989
▌MON ÂGE : 34
▌EMPLOI/ÉTUDES : Etudiant en arts graphiques
▌CÔTÉ COEUR : Célibataire et tant mieux.

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▌DC : Jude la Parkinsonienne !

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MessageSujet: Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. EmptyMar 28 Jan - 22:35



Fuis-moi, je te suis.
Samaëlle & Ernest

Ernest était profondément plongé dans un rêve, songeant à ce qu'aurait été la vie s'il n'avait pas fui ce fameux matin à New York. Plus le temps passait, plus il se demandait s'il aurait été capable d'assumer une vraie relation, dans laquelle il aurait dû parler avec Samaëlle, se disputer sans doute, dans laquelle ils se seraient montrés au grand jour, devant tout le monde, et il aurait dû alors dire 'c'est ma copine' à tous ses potes, il aurait sûrement dû arrêter de traîner dans les bars, il serait devenu plus sérieux, et elle aurait appris sa grossesse, il aurait dû faire le choix de l'accepter et de l'accompagner jusqu'au bout, il aurait vu sa fille naître, son premier sourire, tout ça. Au final, il n'aurait pas été capable d'assumer, il serait sans doute parti avant même qu'elle n'accouche, par peur, tout comme ce matin-là. Par peur. En y repensant, ça paraissait tellement lâche maintenant. Dans son rêve, elle souriait. Il était fou de son sourire. Ils auraient peut-être pu être heureux si les choses avaient été différentes. En plein milieu de sa réflexion, des cris retentirent, puissants, désespérés, le réveillant douloureusement. Un si beau rêve pourtant... Ernest grogna nerveusement, comme un adolescent qu'on réveille pour aller en cours, puis ouvrit lentement les yeux. Il faisait noir, c'était encore la nuit, comme d'habitude. Il passa une main sur son visage puis regarda l'heure. Quatre heures quinze. Comment un bébé pouvait bien se réveiller aussi tôt ? Ce n'était pas censé dormir tout le temps ? Bien entendu que non ! Il se redressa lentement sur son lit, conscient de devoir se lever pour aller voir April. Être père à vingt-quatre ans, il n'avait pas prévu ça. Mais maintenant qu'elle était là, il devait s'en occuper. Il n'avait pas vraiment le choix en fait, Samaëlle ne lui en avait pas laissé. Il s'approcha du berceau de la petite fille et la prit dans ses bras, caressant gentiment sa tête en la bordant du mieux qu'il le pouvait. « Là, là, je suis là. Je sais que je suis sans doute pas aussi doux que ta maman, mais tu verras, elle sera bientôt avec nous. » Il tenait sa petite merveille dans ses bras, tendrement, d'une façon qu'il n'aurait jamais cru possible. Finalement, il n'était pas un si mauvais père... Il était bien maladroit et ne faisait pas souvent les choses qu'il fallait quand il le fallait, mais il fallait bien croire qu'il s'en sortait plutôt pas mal. April était un ange, même si elle le réveillait en pleine nuit en hurlant, elle s'arrangeait toujours pour l'attendrir rien qu'en le regardant. Elle avait les yeux de sa mère, des yeux magnifiques... Elle finit par se rendormir sans qu'il n'ait besoin de faire quoi que ce soit à part la border, ô miracle, il pouvait se recoucher. La journée allait être sans doute assez difficile, il comptait rendre visite à Samaëlle, la revoir et enfin s'expliquer convenablement avec elle. Il le fallait, et il fallait qu'il lui dise qu'il se voyait bien difficilement continuer sa vie sans elle. Il referma lentement les yeux et finit par s'endormir malgré le stress qui commençait déjà à le submerger.

Plus tard ce matin-là, le réveil sonna, le tirant de son sommeil assez chaotique cette fois-ci. Après un petit temps à se demander s'il ne valait mieux pas rester couché, il se leva et alla vérifier qu'April allait bien. Elle dormait paisiblement, lui imposant une image divine d'elle. Il se levait avec le sourire, bien déterminé à retrouver sa mère. Il prit son petit déjeuner rapidement puis se prépara. Il opta pour une chemine, lui donnant une allure plus sérieuse, c'était le mieux à faire. Il avait l'air d'un véritable gentleman, ce qu'il n'était pas vraiment... Il nourrit ensuite April puis l'habilla du mieux qu'il le pouvait -n'étant pas vraiment le meilleur à ce jeu-là- puis la prit dans ses bras et quitta son domicile. C'était le grand jour, il allait enfin la retrouver. Le sourire aux lèvres malgré le stress, il s'arrêta en chemin chez le fleuriste pour prendre un bouquet, chose qui pourrait peut-être l'aider à ne pas se faire jeter. Idiot certes, mais ça le rassurait un peu. Il marcha jusqu'à arriver devant chez elle, l'adresse qu'elle lui avait un jour indiqué semblait correcte. Il s'avança pour atteindre la porte, prêt à frapper. Il eût soudain peur. C'était un vrai lâche à vrai dire. Il eût un long moment d'hésitation. Et si elle avait fait sa vie avec quelqu'un d'autre ? Au moment où il était presque prêt à partir, April lui toucha le visage de sa petite main. Un seul contact pour le désorienter totalement. Il n'y avait que deux personnes capables d'avoir cet effet sur lui : April, et Samaëlle. Il déglutit, respira un bon coup puis se jeta à l'eau. Il frappa à la porte et attendit patiemment qu'on lui ouvre. Ce ne fut pas très long avant qu'il ne se retrouve face à celle qu'il était venu chercher. Elle avait un air bien étrange, mais pourtant si belle. Son cœur rata un battement, il eût le souffle coupé puis finit par sourire bêtement avant de lui tendre les fleurs qu'il venait d'acheter. « Salut Sam ! Est-ce que tu vas bien ? Je peux entrer ? » C'était bien la pire entrée en matière qu'il ait pu faire. Il arrivait comme une fleur, comme si de rien n'était, prêt à la récupérer, cette fois pour de bon, alors qu'elle devait lui en vouloir à mort.
Emi Burton
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MessageSujet: Re: Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. EmptyMer 29 Jan - 15:57

SAMAËLLE&ERNEST ► Fuis-moi, je te suis.

Je ne regardais plus jamais dans les miroirs, peu importe où je me déplaçais dans la maison, les miroirs étaient recouvert de grands draps noirs. Je n'ai comprit le sens de cette tradition que très récemment. Et sans doute que je lui donnais une explication qui n’était pas la bonne. Mais j'avais adopté cette explication, l’embrassant corps et âme. La vérité, c’est que je refusais simplement de voir mon reflet dans un miroir. Mes traits tirés et mes yeux vides de « l’étincelle de vie » si bien connu de tout un chacun avait fini par me faire peur à moi aussi. Tant et si bien que je n'osais même plus affronter mon image. Je sortais peu afin d’éviter de me voir dans une vitrine ou une fenêtre. Et je refusais aussi la compagnie de qui que ce soit. Je n'étais pas prête à faire le moindre effort pour paraitre plus sympa ou plus agréable aux yeux des autres. Je sortais faire mes courses aux heures où j'étais susceptible de croiser le moins de monde possible et étais même capable de cacher mon visage sous de grande capuche de sweat informe. Je n'aimais pas la nouvelle moi et je n'étais pourtant pas en mesure de m’imposer d’être une autre. J'ai essayé de me reprendre en main, vraiment. Mais il a fallu que je me rende à l’évidence, rien n’avait plus le même goût depuis que ma mère était morte. Elle n’avait même pas eu le temps de connaitre April avant de mourir de son cancer. Rien n’était plus pareil, les aliments avaient tous un goût de carton, la musique n’était plus que du bruit, les livres n'étaient plus que des mots. Tout ce que j'avais un jour aimé faire : cuisiner, lire, écouter de la musique, rire et sortir avec ses amis, travailler ; était à présent devenu sans intérêt, aucun. C’est ainsi que je me suis rendue à l’évidence – ainsi qu’aux charmants petits ragots que les voisins lancés – j'étais dépressive. Et pas vraiment décider à me sortir de cette situation. Alors, comme tout les matins, je suis restée à regarder le plafond sans prononcer le moindre mot pendant une heure. Et lorsque ma vessie a été toute proche d’exploser, j'ai finalement réussi à sortir du lit. Quoi que rouler en dehors de mon lit serait plus juste. Un bleu avait fini par se former sur mon coude à force de sortir du lit telle la loque humaine que je m'évertuais à être – sans trop de difficulté de toute évidence. Puis j'ai déjeuné, pris une douche et fais l’effort surhumain de mettre un jeans plutôt que mon éternel jogging gris clair. Mais j'avais quand même réussit à mettre la main sur un sweat noir dont les formes n'étaient plus défini depuis longtemps. Cachant ainsi mon corps de moineau à qui aurait le courage de s’aventurer jusqu’à ma porte aujourd’hui – personne avec un peu de chance. Bien sûr, c’était sans compter sur la dernière personne que j'aurais pensé voir ici. Je n'étais pas préparée à ça et je m’étais retrouvé bloqué sur le pas de la porte sans réussir à prononcer le moindre mot. Mais il était là. Ernest. Tenant dans ses bras une adorable petite fille répondant au doux nom d’April. Comme un cheveu sur la soupe, des fleurs en main et son éternel sourire en coin un brun mystérieux il se tenait devant moi comme s’il ne s’était jamais rien passé. Comme s’il n’était pas parti un matin alors que j'avais enfin osé lui avouer que j'étais amoureuse de lui.

« Salut Sam ! Est-ce que tu vas bien ? Je peux entrer ? » Je restai interdite quelque instant sur le pas de la porte et l'observai avec minutie. Il ne semblait pas bien différent de ce que j'avais en souvenir et que je gardais précieusement dans un creux de mon cœur. « Non. Dégage. » Et très théâtralement, je lui claquai la porte au nez. Je me senti toute prête à courir pour m’enfermer dans ma chambre jusqu’à ce qu’il parte. Mais je savais qu’il ne le ferait pas. Il avait trouvé le courage nécessaire pour venir jusqu’ici, il en aurait surement assez pour m'attendre et avoir une discussion avec moi. Mais ce ne fut pas ça qui me poussa à rouvrir la porte. A travers la mince cloison j'entendis les pleurnichements d’April et cela réveilla quelque chose au creux de mon estomac. Quelque chose que j'avais jusqu’ici ignorée et dont je pensais être totalement dépourvu : l’instinct maternel, celui qui aurait dû me donner la force de me battre et de revenir en arrière pour reprendre mon enfant. Je fonçai alors dans l’autre sens, ouvris la porte les larmes aux yeux et tendis les bras vers ma fille. Celle-ci trouva rapidement sa place aux creux de mes bras et Ernest pu assister à un moment de communion entre mère et fille, le premier depuis la naissance d’April. Ainsi sur le pas de la porte, nous ressemblions à une vraie famille. « Pardon… Pardon… Plus jamais je t’abandonnerai. » roucoulai-je à l’attention de ma petite princesse. Sans un seul regard pour Ernest, j'avançai dans la maison. Je ne pris pas la peine de l'inviter à entrer, mais je savais qu’il nous suivrait. Je n'avais pas envie de le voir. Et je n'avais surtout pas envie qu’il voit l’état de la maison, rien n’était rangé, tout comme moi, l’abandon était la définition même de mon mode de vie. Enfin, après avoir fini de roucouler de bonheur de retrouver mon enfant, mon visage s’assombrit à nouveau. Mes yeux fixèrent intensément Ernest et je chuchotai : « Qu’est-ce que tu fiche ici ? » Aimable ? Ah non, je connais pas désolée.
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Icare A. de Vaucourt


Icare A. de Vaucourt


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MessageSujet: Re: Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. EmptyVen 31 Jan - 19:00



Fuis-moi, je te suis.
Samaëlle & Ernest

Depuis qu'Ernest avait April avec lui, il avait changé. Il était toujours un peu trop irresponsable, toujours maladroit, toujours un peu lâche, mais au moins, il s'occupait de sa fille du mieux possible et ne pensait plus à fuir ses sentiments. C'était pour ça qu'il avait finalement emménagé à Pearl Trees, embarquant avec lui sa petite fille et son meilleur ami. C'était sans doute un peu grâce à lui d'ailleurs qu'il avait réalisé à quel point il avait été idiot de laisser Samaëlle de cette façon. Un ami bien trop précieux pour le perdre. Ernest se retrouvait dans cette ville un peu paumée, dans le but de retrouver la mère d'April, qu'il considérait comme l'amour de sa vie. Peut-être qu'il s'avançait un peu en la désignant de cette manière, mais elle était tellement particulière, elle tenait une telle place dans son cœur, brûlant tout sur son passage, qu'il était à présent impossible de ne pas s'imaginer passer sa vie auprès d'elle. Encore fallait-il qu'il la retrouve, et qu'elle accepte de lui parler, pour peut-être lui pardonner, chose qui n'allait certainement pas être facile. Il comptait un peu sur la présence d'April pour la convaincre de le laisser entrer. Malgré tout ce que l'on pouvait dire, il était un assez bon père, et sa fille se portait très bien, si ce n'est le manque flagrant de sa mère dans sa vie. Ils avaient tous les deux besoin de Samaëlle dans leur vie. La petite ne pouvait pas grandir sans sa mère, et lui, il ne pouvait pas vivre sans elle, il ne le voulait plus. La revoir, trois mois plus tôt, alors qu'elle abandonnait sa fille dans ses bras, ça avait été comme une piqûre de rappel, pour qu'il se souvienne de ce qu'il avait osé laisser derrière lui, comme lui montrer à quel point il devait avoir honte d'être parti si vite. Ca lui avait suffit pour avoir envie de passer sa vie avec elle. Il fallait qu'il s'explique, qu'il se fasse pardonner de toutes les façons possibles, et si pour ça il devait parcourir le pays à sa recherche, il le ferait.

En arrivant chez elle, Ernest n'était même pas sûr qu'elle soit toujours là. La dernière fois, elle avait dit repartir chez ses parents, mais peut-être était-elle partie entre temps ? Il frappa à la porte sans savoir, l'anxiété lui serrant la gorge, tenant April dans un bras, des fleurs à l'autre main, priant pour qu'elle lui ouvre. Ce ne fut pas long avant qu'elle ne le fasse, dévoilant un visage pâle, bien trop pâle, d'une mine fatiguée et meurtrie qu'il aurait préféré ne jamais voir sur elle. Elle semblait malade et triste, mais il était incapable de savoir pourquoi. Il lui lança malgré tout un sourire, tendant ses fleurs à la jeune femme et demandant bêtement à entrer, comme si ces simples gestes pouvaient tout changer. « Non. Dégage. » Une réponse à laquelle il s'attendait, évidemment. Elle lui claqua la porte au nez, déclenchant les pleurs de la petite. Ernest resta un instant sans bouger, trop choqué, mouvementé par celle qu'il avait enfin eu sous les yeux, puis posa les fleurs à terre et tenta désespérément de calmer sa fille. Elle criait son chagrin comme rarement, peut-être effrayée par le son sourd de la porte qui claque, ou peut-être par le fait que sa mère venait de la rejeter en refusant de les recevoir. Il la berça du mieux qu'il pouvait en restant toujours sur le perron, n'ayant pas l'intention de partir maintenant qu'il l'avait vu.

Quelques minutes plus tard, April hurlait toujours, inconsolable, et quelque chose qu'il n'aurait pas cru vraiment possible sans insistance se produisit : la porte se rouvrit et Sam se précipita vers lui pour prendre leur fille dans ses bras. Evidemment, elle évita soigneusement le regard du jeune homme, elle n'en avait que pour April, mais c'était tellement suffisant... Ernest laissa bien évidemment faire, l'aidant même à récupérer la petite. Aussitôt, les pleurs cessèrent. L'union était parfaite, tout revenait à sa place et on aurait même pu croire à une véritable petite famille. « Pardon… Pardon… Plus jamais je t’abandonnerai. » Ernest vit presque un espoir dans ces mots, comme si en disant ça, elle jurait de ne pas le laisser lui non plus. Cependant, lorsqu'elle fit demi-tour pour rentrer chez elle, ne l'invitant pas clairement, il sut que le chemin serait encore long avant que cet idéal de famille ne se concrétise. Il déglutit en les voyant s'éloigner, paraissant soudain si loin de lui. Cette vision lui arrachait les tripes, il n'avait pas envie de ça, il ne voulait surtout pas se retrouver tout seul, loin de ce qui était à présent sa seule famille. Il hésita un instant puis s'avança finalement à l'intérieur de la demeure, refermant la porte derrière lui. Il se retourna ensuite pour observer les lieux. En voyant un tel bazar, il se demanda aussitôt ce qui avait bien pu arriver pour qu'elle ne prenne même plus la peine de ranger. Elle semblait tellement mal, tellement désespérée, offrant une vision d'elle qu'il ne connaissait pas encore, une version bien sombre. « Qu’est-ce que tu fiche ici ? » Son observation fut coupée nette par cette question froide et distante qui le fit sursauter. Enfin, elle lui parlait. Enfin, elle le regardait. Il la fixait tout autant qu'elle le faisait et tenta d'afficher un sourire doux, malgré toute la peur qui le tiraillait. Soudain, il se rendit compte qu'il avait oublié les fleurs sur le perron. Il était trop tard pour les prendre maintenant, et elle ne les voudrait sans doute pas...

Il s'éclaircit finalement la gorge, son cœur tambourinant comme jamais dans sa poitrine, le stress mêlé à tout l'amour qu'il pouvait lui porter et l'inquiétude qu'il ressentait le troublaient profondément. Il finit néanmoins par sortir de sa torpeur pour parler. « Je crois qu'il faudrait qu'on parle, non ? Une vraie discussion. Il faut qu'on parle de ce qui est arrivé, d'April, de toi, de moi, et surtout... Surtout, de nous. » Il tentait de regarder la jeune femme droit dans les yeux, mais alternait malgré lui la vision de Samaëlle, d'April, et du sol. Il fallait qu'ils parlent, oui, et qu'il s'explique surtout, mais comment lui dire ? Comment lui faire comprendre sa peur ? D'autant plus qu'il n'était pas vraiment du genre à trop se dévoiler... Il fallait également qu'il sache ce qui lui était arrivé à elle, et pourquoi elle semblait si mal. Ils avaient tant de choses à se dire qu'il ne savait pas par où commencer. Sans compter qu'eux deux, ils n'avaient jamais été très habitués aux discussions franches. « Tu n'as pas l'air d'aller très bien, qu'est-ce qui t'est arrivée ? » Poser cette question directement était sans doute une erreur. Il était trop tôt et elle ne se confierait certainement pas si facilement, mais c'était plus fort que lui, il parlait sans réfléchir alors qu'il aurait dû s'excuser avant tout, avant d'essayer de s’immiscer dans sa vie. April paraissait apaisée dans les bras de sa mère. Ernest avait en face de lui les deux êtres les plus chers à son cœur, et rien que cette visions suffisait à le convaincre qu'il ne devait jamais plus les laisser partir, ni l'une, ni l'autre. S'il était ici, c'était pour former une véritable famille, comme ils auraient dû pouvoir le faire bien plus tôt. Mais ce n'était pas si simple, et la décision ne lui revenait pas.
Emi Burton
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MessageSujet: Re: Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. EmptyDim 9 Fév - 10:14

SAMAËLLE&ERNEST ► Fuis-moi, je te suis.

Ma fille dans les bras, une drôle de sensation naissait dans le creux de mon ventre : comme une impression de plénitude. J’avais seulement peur de me l’avouer pour la simple et bonne raison qu’Ernest était présent lui aussi ; et j’avais peur qu’il soit un facteur de mon bonheur à l’instant présent. Pourtant la haine viscérale que je ressentais à son égard n’en était pas moins forte. Je devais cependant lui reconnaitre une chose : il avait fait tout ce chemin pour me montrer que je ne pouvais vivre sans April ; j’y étais finalement bien plus attaché que je n’avais bien voulu le croire pendant les semaines qui venaient de s’écouler. J’examinais avec minutie ma fille : elle était un peu plus grande et elle avait un peu plus de cheveux ; son poids me paru normal et curieusement, je m’étais attendu à pire concernant sa tenue : Ernest ne se débrouillait pas si mal. Alors pourquoi était-il là avec elle ? Tout prêt à me rendre notre petite princesse blonde. Je n’osais espérer le meilleur car avec Ernest je n’avais été habitué qu’au pire. Il fuyait en général. De base, c’était son attitude désinvolte et détaché qui m’avait rendu dingue de lui. Mais c’était ce qui c’était retourné contre lui quand j’avais eu besoin de plus : quelque chose de stable et beau, une vraie relation de couple, à se lever le matin, déjeuner ensemble, avoir de beaux moments de complicité – et pas seulement au lit. Mais je n’avais rien obtenu qui s’en rapprochait. Il était parti. Après m’avoir fait croire durant une matinée plus que parfaite qu’il était prêt à m’offrir une belle vie avec lui. Mais c’était peut-être de ma faute ; après tout, je n’avais qu’à pas être si naïve. J’aurais dû voir dès le début quand il m’avait aussi ouvertement dragué dans ce bar, que ce n’était pas un garçon pour moi. Mais que voulez-vous ; les filles, c’est un peu con parfois. Ça voit pas plus loin que le bout de son nez et que le bout de ses rêves. Ça s’aveugle toute seule et ça remet ensuite la faute sur les autres parce que c’est plus facile pour oublier. Enfin c’est ce qu’elles croient. Les filles, ce n’est pas bien difficile à comprendre ; elles adorent nager à contre-courant. Faut juste s’habituer, et après on sait comment leur faire plaisir ou justement… leur faire encore plus de mal.

Je n’aimais pas le voir observer la maison comme ça. Par conséquent, je focalisais à nouveau mon attention sur April, je la fis assoir sur une chaise pour la débarrasser de son manteau avant de la reprendre dans mes bras et de la serrer tendrement contre moi. C’était la première fois que je ressentais le manque de ma fille ; avant, j’avais été trop occupé à délaisser tout ce qui aurait pu me rendre heureuse avec minutie. Mais la vérité était bien plus sordide : rien ne me rendait heureuse. C’était la première fois en des semaines que quelque chose arrivait à m’arracher ne serait-ce qu’un sourire. Même les émissions les plus stupides n’en arrivaient pas là. Cependant j’aurais pu comprendre bien plus tôt qu’April manquait à ma vie. Mon subconscient me l’avait sans doute fait comprendre à plusieurs reprises quand le seul bruit de fond que je supportais été les dessins animés que je mettais à April afin qu’elle se calme avant. Mais je crois que mon subconscient avait été bien trop subtil pour moi sur le coup et je n’avais su interpréter correctement ce qu’il avait voulu me dire avec cet acte que je faisais de façon totalement délibéré. Cependant voilà, quelle mère aurais-je été dans cet état ? Quelle mère étais-je d’ailleurs ? Je n’étais pas apte à m’occuper de ma fille pour l’instant. Mais étais-je pour autant capable de la laisser repartir avec son père ? A cette pensée je serrais un peu plus ma fille contre mon cœur. Non je ne voulais pas. Je n’avais pas envie qu’elle reparte. Je ne voulais pas qu’il l’emmène. J’étais d’un égoïsme sans borne ; parce qu’il était bien plus qualifié et apte que moi à s’occuper d’elle en ce moment. Mais moi, je ne voulais plus être seule maintenant que j’avais retrouvé une petite parcelle de bonheur. April était la première personne à m’en procurer depuis trop de temps maintenant. Je ne pouvais pas accepter l’idée qu’elle allait devoir s’en aller quand j’aurais réussi à virer Ernest d’ici.

Celui-ci se racla d’ailleurs la gorge afin de signifier sa présence. Je l’avais presque oublié tant j’étais obsédé par le possible départ de ma fille. « Je crois qu'il faudrait qu'on parle, non ? Une vraie discussion. Il faut qu'on parle de ce qui est arrivé, d'April, de toi, de moi, et surtout... Surtout, de nous. » Je fronçai les sourcils, quelque peu surprise par la maturité de ses mots. Ou étais le jeune homme ne rêvant que de liberté que j’avais connu et dont j’étais tombée amoureuse ? Finalement, avais-je bien fait de lui laisser April ? Je ne pouvais plus lui asséner à la figure qu’il n’était qu’un sale petit connard égoïste et immature. Il avait grandit, d’un coup d’un seul, avait prit ses responsabilités, c’était occupé de sa fille merveilleusement bien puisque je ne pouvais nier qu’elle était belle comme un cœur et d’apparence, en parfaite santé. J’étais coincée. Mais ça aurait été aller à l’encontre de tout ce que j’étais que de me poser calmement sur chaise et l’inviter à faire pareil pour discuter posément. Il m’avait trop blessé dans le passé pour ça. « Nous ? Nous ? NOUS ? Mais y’a pas de nous. Y’a jamais eu de nous et y’en aura jamais. Y’avait toi. Y’avait moi. Et maintenant y’a April. Tu crois que tu peux débarquer comme ça dans ma vie ? Revendiquer quelque chose, me DEMANDER quelque chose ? Non. Tu peux pas. T’as pas le droit. » J’étais bien trop théâtrale, comme d’habitude. Il ne méritait pas tant de chose. Pas tant de cris. Mais qu’est-ce que je pouvais bien faire d’autre que de crier ? « Tu n'as pas l'air d'aller très bien, qu'est-ce qui t'est arrivée ? » Petit con. « Tu sais ce qui m’est arrivé ? Un connard m’a sauté et s’est tiré quand je suis tombée amoureuse de lui. Voilà ce qui m’est arrivé. » Et puis une fille est née de ces folles nuits de sexe à la sauvage. « Mais sinon écoute, ma mère est morte d’un cancer alors PARDON si t’es déçu de me trouver dans cet état hein. Tu peux repartir d’où tu viens si la déception est trop grande. Ça ne sera jamais que la deuxième fois que tu te tires quand ça devient trop compliqué. » D’habitude, je ne me serais jamais confié ainsi. Avec autant de facilité. Mais c’était sorti d’un coup d’un seul. Parce que j’avais besoin de le dire à quelqu’un. Et il était là, à poser des questions comme si c’était aussi facile. Pauvre idiot. « J’ai rien à te dire. Tire-toi. » Simple et efficace. J’aurais dû commencer par ça. Il ne serait sans doute plus là déjà, à m’observer comme si je n’étais qu’une poupée en porcelaine qu’on avait violemment jetée contre un mur et dont les fêlures apparente n’étaient pourtant pas si faciles à réparer. Seulement voilà, il me regardait comme je l’étais vraiment : brisé en mille morceaux par les déceptions.
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Icare A. de Vaucourt


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MessageSujet: Re: Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. EmptyJeu 13 Fév - 15:25



Fuis-moi, je te suis.
Samaëlle & Ernest

Revoir Samaëlle, il y avait longtemps pensé, à peser le pour et le contre, à se demander si c’était réellement une bonne idée, à se remémorer les moments passés avec elle, qui se déroulaient le plus souvent dans son lit. Pendant trois mois il avait hésité, imaginant des milliers de scénarios possibles qui ne ressemblaient en rien à ce qu’il vivait à présent. Il avait eu de nombreuses discussions avec son meilleur ami, qui était persuadé que la laisser filer avait été sa pire erreur. Finalement, ce fut bien lui qui le décida à aller la retrouver. Il avait toujours eu raison, on ne quittait pas quelqu’un parce qu’on pensait l’aimer trop, au contraire. Ernest avait tout simplement fui, et l’amour soit disant trop fort n’avait été qu’une excuse trouver pour contourner sa lâcheté. Il avait tout bêtement eu peur de ce qu’aurait été leur vie si une relation sérieuse prenait place. Il revoyait ses parents tellement froids, qui ne laissaient jamais passer un sourire, qui semblaient se détester parfois, il avait peur que ça finisse comme ça, mais il était bien trop fier pour l’avouer à quiconque. Pourtant, les trois mois qu’il avait passé avec sa fille, ça lui avait ouvert les yeux. Comment la voir grandir sans que Sam ne soit là ? Comment être heureux sans qu’elle soit là ? Ca paraissait totalement impossible. April avait besoin de sa mère, Ernest avait besoin de son amour.

Il ne s’attendait pas à la voir aussi mal, la mine lugubre, le teint blafard, jamais il ne l’avait vu comme ça, et cette vision lui déchirait le cœur. Il s’en voulait terriblement de ne pas avoir été là, d’avoir laissé tomber avant même que quelque chose ne commence. Ce fameux matin, juste avant qu’il ne l’abandonne, ils avaient presque vécu un rêve, quelque chose d’incroyable. Il s’était senti vivant, comme si tout avait été possible en cet instant précis, puisqu’elle était là, et pourtant, cette douce sensation ne l’avait pas empêché de plier bagages. Il voyait déjà les disputes continuelles pour des sujets ridicules, la tromperie, la trahison, les mensonges, il voyait déjà la fin, il voyait déjà la platitude de l’avenir sans même y avoir goûté. Il aurait dû se douter qu’avec elle, ça ne pourrait jamais fonctionner comme pour ses parents. La platitude, ça ne serait certainement pas ce qui les attendrait. Quel idiot. Il aurait au moins dû essayer.

Elle serrait sa fille dans ses bras, fort, comme pour l’empêcher de partir, Ernest le voyait bien. La mère et la fille enfin réunies, et lui, à côté. Soudain il eût peur qu’elle ne l’enlève à lui, qu’elle le jette dehors en gardant leur fille pour elle seule, sans qu’il n’ait le droit de la revoir. Il devait à tout prix empêcher ça. Ils seraient tous les trois, point. Il n’y avait aucune autre issue possible, et quand bien même elle le rejetterait, il insisterait. Elle lui demanda ce qu’il faisait là, il répondit le plus honnêtement du monde. Ils devaient parler, enfin, après tout ce temps, il était essentiel qu’ils se parlent réellement. Il commit l’erreur de prononcer le mot tabou, ce ‘nous’ dont lui-même n’avait jamais voulu entendre parler auparavant. Elle se focalisa sur ce mot, insistant sur son inexistence. Elle avait raison, il n’y avait jamais eu autre chose que deux électrons libres, parfois unis dans un lit, en créant un troisième. Trois individus. Mais jamais de ‘nous’. Il n’avait le droit de rien, c’était certain, il l’avait lui-même voulu comme ça, c’était de sa propre faute après tout. Il baissa simplement la tête, en approuvant malgré lui ses dire, puis lui demanda ce qui lui était arrivé pour qu’elle ait l’air aussi mal. Encore une erreur. Il les enchaînait.

Elle lui reprochait désormais d’avoir profité d’elle et d’être ensuite parti. Que répondre à ça ? Il commença doucement à s’excuser mais elle lui coupa la parole pour lui raconter la mort de sa mère. Il releva aussitôt la tête vers elle, choqué. Il n’avait pas été là pour elle au moment où elle devait certainement en avoir le plus besoin. Il s’en voulait tellement. Il avait bien changé, il se rendait désormais compte de ses erreurs et n’avait pas l’intention de recommencer, et quand bien même elle serait dans un état lamentable, il avait envie de l’aider. « Je suis désolé pour ta mère Sam… C’est pour ça que tu es revenue pour me déposer April ? C’était il y a longtemps ? Et ton père ? Pardon, j’aurais voulu être là pour te soutenir… » Il avança vers elle, tendit la main pour s’apprêter à la prendre dans ses bras en même temps qu’April, mais elle l’arrêta net en le sommant de partir.

Elle semblait déchirée. Il recula légèrement, fronçant les sourcils. Hors de question qu’il parte maintenant. « Non. Tu peux dire ce que tu veux, je reste ici. Tu peux même me frapper si tu veux, tout ce que tu veux, mais je bouge pas de là. Je sais ce que ça fait maintenant de fuir et de regretter mille fois après ! Ca suffit tu crois pas ?! On s’est déjà fait assez de mal comme ça non ?! J’aurais jamais pensé que ça tournerait comme ça, c’était pas prévu au programme, j’avais même pas prévu de te rencontrer, et y a franchement des moments où j’aurais préféré ne jamais t’avoir vue, parce que ça fait mal ! Et je crois pas me tromper en disant que c’est la même chose de ton côté, pas vrai ?! Je t’ai blessée, et tu m’as blessé. On est quitte, non ? » Il haussait le ton au exagérant presque ses gestes, voulant lui faire comprendre qu’à présent, il serait là. Il était prêt pour une famille, il avait eu le temps de se faire à l’idée. Il avait besoin de Sam, désespérément.

Il finit par s’approcher rapidement d’elle pour lui voler un baiser bien vite avant de se faire rejeter à nouveau. Pendant un instant, à peine quelques secondes, ils avaient eu l’air d’une famille.
Emi Burton
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MessageSujet: Re: Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. EmptyDim 16 Mar - 13:09

SAMAËLLE&ERNEST ► Fuis-moi, je te suis.

Je restais un long moment muette. Je n’avais même plus la force psychologique de me disputer avec lui. J’avais temps de fois répéter cette conversation, cette dispute en fait – car il ne pouvait en être autrement – que je pensais vraiment arriver à lui dire ce qui n’allait pas et lui demander pourquoi il était parti. Pourquoi il avait décidé de m’abandonner. J’avais été stupide de croire que je serais assez forte pour lui faire face. Je n’avais fait que me détruire durant les trois derniers mois, comment pourrais-je n’avoir qu’un quart de la force psychologique qu’il avait ? Je n’avais en fait, pas envie de me disputer avec lui. D’un geste las, je massais mes tempes, sujette à un mal de crâne que je savais comme allant arriver dans quelques minutes. C’était bien la première fois depuis la mort de ma mère que l’on m’adresser aussi franchement la parole. Et je n’étais pas prête à attendre ça. Je ne voulais qu’une chose : qu’Ernest parte. Ce n’était pas le bon moment. Je n’étais qu’une enveloppe charnelle luttant contre le besoin de mettre en pagaille chaque centimètre de sa vie et de cette maison. Cette situation devenait clairement mauvaise pour moi.

« Je suis désolé pour ta mère Sam… C’est pour ça que tu es revenue pour me déposer April ? C’était il y a longtemps ? Et ton père ? Pardon, j’aurais voulu être là pour te soutenir… » Je ne voulais pas de sa pitié. En fait tout ce qui pouvait venir d’Ernest ne faisait que me répugner un peu plus de lui et de moi-même. Je n’étais pas en mesure d’accepter son affection ou ses gestes tendres. Le moindre contact avec autrui me mettant mal à l’aise et avec le cœur au bord dès lèvres. « Non. Tu peux dire ce que tu veux, je reste ici. Tu peux même me frapper si tu veux, tout ce que tu veux, mais je bouge pas de là. Je sais ce que ça fait maintenant de fuir et de regretter mille fois après ! Ca suffit tu crois pas ?! On s’est déjà fait assez de mal comme ça non ?! J’aurais jamais pensé que ça tournerait comme ça, c’était pas prévu au programme, j’avais même pas prévu de te rencontrer, et y a franchement des moments où j’aurais préféré ne jamais t’avoir vue, parce que ça fait mal ! Et je crois pas me tromper en disant que c’est la même chose de ton côté, pas vrai ?! Je t’ai blessée, et tu m’as blessé. On est quitte, non ? »

Je n’osais faire un geste. Troublée. En proie à un sentiment que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Durant l’infime instant que dura ce baiser, un doux apaisement naquit dans le creux de mon ventre. J’étais bien, tout simplement bien. Et je n’avais pas envie d’être ailleurs. Mais cela ne dura qu’un temps et lorsqu’il s’écarta, une violente rage fit miroir à cette écrin de douceur dans lequel il avait réussi à me mettre. Je me précipitais vers lui, martelant son torse de mes poings frêles en pleurant à chaude larme. « T’as pas le droit ! T’as pas le droit de me dire ça. Tu ne peux pas me dire que tu regrettes. Moi je ne regrette pas putain ! Tu ne vois pas cette situation de merde là ? Et pourtant je ne regrette pas parce qu’elle m’a apporté April d’accord ? Je regrette juste que tu te sois comporté comme un lâche ! Voilà ce que je regrette.» Je m’écartais de lui, ma fille s’étant aussi mise à pleurer. Cela me fendit le cœur de la voir comme ça. Et je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus bouger ! Je n’arrivais plus à aller vers elle. Le sursaut d’instinct maternel qui m’avait traversé tout à l’heure venait de s’évanouir pour laisser placer à une rage incontrôlable. Je préférais rester loin d’April, pour elle, pour moi. Je ne supporterais pas l’idée de lui faire du mal. Je me pinçais l’arrête du nez en soupirant et en fermant les yeux très fort pour arrêter de pleurer. « Nom de Dieu Ernest prend là je peux pas ! J’veux pas lui faire de mal s’il te plait calme là !» La tête entre les mains, j’étais en proie à une peur panique de ce que j’étais capable de faire sous la rage. Alors qu’il la berçait doucement, ses pleurs cessèrent, me permettant à moi aussi de retrouver mon calme. Pourtant je restais à l’écart, incapable de ressentir l’envie de faire parti d’une famille comme celle-ci. J’étais trop brisée pour avoir envie d’avoir une famille. « Avril, c’est le mois où toi et moi on s’est rencontré. C’est pour ça qu’elle s’appelle April.» soupirais-je, les mains tremblantes et la voix rauque, brisé, d’avoir pleuré et de les voir si fusionnelle l’un avec l’autre. « Vous n’avez pas besoin de moi Ernest. Vous avez pas besoin de moi et j’ai pas besoin de vous. S’il te plait arrête de faire ça. Va t’en.» Je luttais contre l’envie d’étreindre ma fille une dernière fois. Ils devaient partir tout de suite tout les deux. Sinon j’allais craquer et accepter leur présence à mes côtés. Je me laissais tomber à genou dans la crasse de la cuisine, fatiguée de lutter contre mes démons.
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Icare A. de Vaucourt


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MessageSujet: Re: Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. Sam & Erny + Fuis-moi, je te suis. EmptyLun 17 Mar - 14:29



Fuis-moi, je te suis.
Samaëlle & Ernest
Voir Samaëlle dans un tel état lui déchirait le cœur. Elle allait mal, très mal, et il ne pouvait rien faire. Peut-être même que ça présence empirait son état… Il ne put s’empêcher d’y penser, se demandant s’il avait si bien fait de venir la retrouver. Pourtant, il ne pouvait pas partir. A présent qu’il était face à elle, il ne pourrait plus jamais se retourner en la laissant derrière. Il était décidé à la garder toujours auprès de lui, quoiqu’il lui en coûte. Il avait besoin d’elle. Et April aussi. April, c’était un petit miracle accidentel. Il n’avait jamais envisagé l’idée d’être père, mais maintenant qu’il l’avait avec elle, il ne voyait plus la vie loin d’elle. On dit souvent qu’une femme devient mère lorsqu’elle porte l’enfant en elle, et que l’homme devient père lorsqu’il porte son bébé dans ses bras. Pour Ernest, c’était ça. Il n’avait pas vraiment eu le choix en fait, mais maintenant, il se considérait comme un père avant tout. Un père un peu inconscient, certes, mais un père quand même. Son meilleur ami se moquait souvent de lui lorsqu’il agissait maladroitement, ce qui arrivait assez régulièrement, mais il était comme ça, et il fallait croire qu’il ne s’en sortait pas si mal, à voir le sourire d’April.

Tout ce qu’il manquait à présent, c’est Sam. Sans elle, leur famille ne pourrait être qu’incomplète. Elle semblait détruite par la mort de sa mère, et cette vision l’anéantissait lui-même, mais il était prêt à tout à présent pour lui redonner un peu de son joli sourire. Ce serait sans doute long et semé d’embûches, mais il avait finalement réussi à vaincre un peu sa peur. Il l’aiderait à s’en sortir. Ils y arriveraient ensemble. C’était ce qu’il voulait. Alors qu’il l’embrassait, pendant quelques secondes, le silence régna. Même April ne faisait plus un bruit. Juste quelques instants de bien-être avant qu’il ne se détache, craignant qu’elle ne le rejette s’il continuait. Il la fixa alors, guettant sa réaction qui ne tarda pas à arriver. Elle se jeta sur lui pour lui frapper le torse de ses poings en pleurant, en criant. Elle semblait folle de rage. Elle ne frappait pas avec assez de force pour lui faire mal, mais juste assez pour le faire reculer de quelques pas. Lorsqu’elle eût enfin fini de crier, il s’empara de ses mains pour qu’elle arrête de le frapper. Elle avait raison au final, la seule chose à regretter, c’était le fait d’être parti comme un lâche.

Il lui emprisonnait les poings avec force, April juste à côté, à regarder la scène comme elle regardait la télévision. Il haussa soudain le ton. « Arrête ça ! Tu crois que je regrette pas d’être parti comme ça ?! Ca aurait été vachement plus facile de rester et de vivre heureux comme un joli p’tit couple normal ! Mais t’as pas compris que dès le début, c’était loin d’être comme ça entre nous ?! T’as raison de me reprocher d’être parti ! Et t’as raison en disant qu’au moins, ça nous a amené April ! Justement, si tu regrettes pas ça, pourquoi ne pas tout recommencer à zéro, elle, toi et moi ? » Elle s’écarta finalement de lui et la jolie petite fille se mit à pleurer. Elle devait sentir toute la tension qui régnait dans la pièce. Ernest fixa Samaëlle d’un air grave, la respiration accélérée par la colère alors que la jeune femme tentait de se calmer, les larmes toujours sur le visage. Elle était en panique. Ernest ne l’avait jamais vue dans cet état. Ca lui faisait peur. Elle le somma finalement de calmer leur fille, prétextant ne pas lui faire de mal. Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? Il fronça les sourcils et s’exécuta finalement, prenant April dans ses bras en la berçant doucement. « Allez calme-toi mon cœur, ça va aller, c’est rien. » Il parlait à sa fille d’un air doux, essayant au mieux de la calmer. Pendant que les pleurs s’atténuaient, il regarda Sam du coin de l’œil, inquiet, comme pour surveiller son état.

Elle semblait devenir folle. April s’arrêta enfin de pleurer, et la jeune femme parut retrouver un peu de son calme. Quelque chose clochait. Ce n’était pas seulement de la peine, non, quelque chose de pire que ça lui collait à la peau. Elle finit par lâcher quelques mots, lui parlant de l’origine du prénom de leur fille. Ernest esquissa un léger sourire. Avec le temps, il avait réussi à deviner. « Oui, je m’en suis souvenu. » Au fond, elle devait encore avoir un peu d’amour pour lui pour donner un tel prénom à leur enfant. Il la portait toujours dans ses bras, et la petite s’accrochait à sa veste, le visage un peu bouffi d’avoir pleuré. « Vous n’avez pas besoin de moi Ernest. Vous avez pas besoin de moi et j’ai pas besoin de vous. S’il te plait arrête de faire ça. Va t’en. » A ces mots, Ernest eût soudain l’envie de hurler.

Mais avant qu’il ne dise le moindre mot, Samaëlle s’écroula au sol. Il déposa sa fille sur un fauteuil juste à côté et se précipita sur elle, passant une main sur son épaule. « Qu’est-ce qui t’arrive bon sang ?! Tu manges au moins ? Tu as de la fièvre ? » Il passa sa main sur son front pour vérifier sa température. Elle était froide. Elle n’était vraiment pas bien. Il détestait la voir aussi mal. « On a besoin de toi Sam, t’imagines pas à quel point ! Et n’oses même pas dire que t’as pas besoin de nous ! Regarde-toi un peu ! Rester ici, c’est mauvais pour toi. Si je m’en vais, je t’emmène avec moi, hors de question de te laisser toute seule en ce moment. » Il avait bien changé depuis leur rencontre. A présent, il avait quelque chose de plus important que lui-même. Il avait au moins deux personnes sur qui veiller, et il comptait bien remplir son rôle. Il avait eût assez de temps pour se préparer à ça.

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