Je commençais à retrouver un semblant d’habitude, de train train quotidien. J’avais postulé pour quelques postes d’agents de sécurité. Après tout être un ancien militaire avait aussi ses avantages. Je venais de décrocher un petit contrat de quelques mois en tant que Vigile pour une boîte de nuit. Ce n’était pas vraiment mon univers mais le fait que l’on bosse de nuit, ça ramène quand même une très bonne paye, ce qui n’est pas négligeable. Enfin pas que j’étais malheureux avec ce que je touchais de l’armée, mais je préférais vivre par mon labeur. On m’avait toujours appris à bosser, c’est d’ailleurs comme ça que je suis entré dans l’armée. L’armée, j’y avais de bons souvenirs, et tout particulièrement les rencontres que j’ai pu y faire. Notamment celle de Gwilym, qui est devenu très rapidement un peu comme mon ombre. On n’en ratait pas une tous les deux. Mais, un évènement a eu raison de notre amitié pourtant solide.

Evènement sordide dont je n’avais aucune envie de parler. Parce que j’en avais assez de rappel tous les jours. J’étais devenu de plus en plus instable, de plus en plus imprévisible. Et j’étais claustrophobe. Heureusement j’arrivais à peu près à me maintenir au boulot, c’était tout ce qui me maintenait dans la réalité. Cette après-midi, je devais retourner à la mairie pour encore des papiers. C’était quand même dingue toute la paperasse que je devais faire. Surtout que je risquais de croiser Emile, et déjà que ce n’est pas la joie entre nous. Mais, je ne l’avais finalement pas croisé. J’étais en train de retourner à mon appartement lorsque j’aperçois une silhouette bien trop connue. Me stoppant net, je faillis même laisser échapper l’enveloppe que j’avais entre mes mains. Je ne pensais vraiment pas le retrouver dans un patelin comme cela.