just somebody that i used to know ⊹ davina

davina&nayana ❥ tu t'enfonces de plus en plus...

Il était tard. Allongée sur mon lit, mes yeux avaient tendance à se fermer alors que je regardai une de ses émissions débiles de télé-réalité à la télévision. Ma journée n’avait pourtant pas été des plus éreintantes étant donné que je l’avais passée à la boulangerie. J’étais moins crevée à travailler à la boulangerie que d’aller en cours. Je détestais l’université. Je détestais devoir rester assise à écouter des conneries. Je ne voulais plus continuer mes études de psychologie, je voulais les arrêter, tout simplement. Chose totalement insensée pour ma famille. « Oh Alex, je ne veux pas que tu partes … » Je levai les yeux au ciel. Tellement pathétique. Dire qu’il n’y avait rien d’autre d’intéressant à la télévision … En même temps, à 22h47, il était inutile d’espérer tomber sur une bonne série ou un film intéressant. C’était peine perdue. Les états d’âme d’hypocrite de cette Riley me laissaient de marbre. C’était tout le contraire pour Alex qui se laissa tenter par un baiser. Aveugle, ce type était carrément aveugle. Comment ne pouvait-il pas voir qu’elle se moque de lui comme de sa première chaussette ? Faudrait que je pense à lui envoyer une paire de lunettes à cet Alex, ça l’aiderait très certainement. Au final, j’éteignis la télévision et m’installai correctement dans mon lit, recouvrant mon corps de la couverture orange. Le silence le plus total régnait dans la maison. Mes sœurs devaient dormir depuis longtemps, même chose pour papa. Mes yeux finirent par se fermer et je m’endormis. Dans mon rêve, je me vis en robe de mariée, mon père me menant à l’autel. Ezra m’y attendait déjà. Summer ne se trouvait pas parmi les invités, j’en étais ravie. Alors que j’allai prononcer le « Oui », une musique se fit entendre. Burn, d’Ellie Goulding. Mes yeux s’ouvrirent. Mon portable. La musique provenait de mon portable. On m’appelait. Ronchonnant contre la personne qui osait me sonner, je décrochai. « Ca va pas de téléphoner maintenant ? Y’a des gens qui dorment … lançais-je mécontente. « Heu.…Mademoiselle Maden ? » Je fronçai les sourcils, je ne reconnaissais pas cette voix. « Elle-même. Que voulez-vous ? » « Ici l’hôpital de Woodburgh… » Je me relevai d’un coup, allumant au passage ma lampe de chevet. L’hôpital … Aussitôt, je me mis à penser à Ezra, priant pour qu’il ne lui soit rien arrivé. « Je vous appelle, car, d’après son portable, vous êtes la dernière personne à avoir contacté Mademoiselle Donovan. » Davina. Mais qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? « Oui, oui, c’est mon amie. Qu’est-ce qui se passe ? C’est grave ? » L’inquiétude me gagnait. « Elle a été amenée en état d’ivresse … Si vous pouviez venir, ce serait bien Mademoiselle Maden. » Je répondis que j’allai bientôt arriver et raccrochai. En état d’ivresse … Cela ne m’étonnait guère de Davina. Je ne pris même pas la peine de me changer, je me contentai de mettre un petit gilet pour me couvrir un peu. Le trajet en voiture fut rapide. Une fois garée sur le parking de l’hôpital, je courus jusqu’à l’accueil. « Bonsoir. Nayana Maden. On m’a appelé pour me signaler que mon amie était ici … Davina Donovan. » déclarai-je d’une traite à la dame de l’accueil. Celle-ci hocha la tête et tapota sur le clavier de l’ordinateur. « Salle 4 des urgences. » Je la remerciai vaguement avant de me diriger vers la salle 4 des urgences. Malgré l’heure tardive, les urgences étaient quand même assez remplies. Les médecins et infirmiers étaient loin de chômer. La porte de la salle 4 était entrouverte. Je passai discrètement ma tête par l’embrasure de la porte. Davina était allongée sur un lit. J’entrai alors. Ses yeux rencontrèrent les miens. « Alors, tu t’es encore fait remarquer Dav’ ? » lui demandai-je tout en m’approchant du lit afin d’être près d’elle.

©flawless

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La soirée n'aurait pas dû se passer comme ça. Comme presque chaque soir depuis un bon moment, j'ai donné un concert dans un bar bien fréquenté. Mes chansons terminées, je me suis réfugiée au bar pour y prendre ma commission. J'avais hâte de rentrer chez moi, pour une fois. Je savais que ma mère me poserait tout un tas de questions du genre "Où tu étais ?" "Que faisais-tu dehors à une heure aussi tardive ?!" Et comme d'habitude, je lui répondrais que j'étais avec une amie et elle ferait semblant de me croire. Elle se faisait du souci pour moi, ne me voyant pas beaucoup réviser mes cours de droit. Mais je ne lui avais encore pas dit que le droit était fini pour moi et que je vivais désormais pour ma passion : la chanson. Elle n'était pas prête à l'entendre. Tout comme ma soeur, je ne pouvais pas leur avouer maintenant.
Le concert terminé, je me suis donc dirigée vers le bar. Le patron m'a donné ce que je venais de gagner en espèces et nous programmâmes une autre prestation pour la semaine suivante. J'étais contente qu'il apprécie à ce point mes chansons. Puis je me suis mise à imaginer Kyllian parmi la foule. Foule qui ne se résumait qu'à une infimité de personnes mais que j'étais bien contente de rencontrer chaque soir. Kyllian parmi eux, le sourire aux lèvres, aurait pu m'acclamer et m'encourager pour la suite. Puis je me suis rappelé que ça ne serait probablement jamais le cas après ce qui c'était passé lors de notre dernière rencontre. C'est là que l'alcool fut nécessaire. J'ai commencé par en boire un verre, puis un autre, puis encore un autre et comme la plupart du temps, je les ai enchaînés... Lorsque j'ai quitté le bar, je pouvais à peine marcher. Je me souviens vaguement d'un mec qui voulait me raccompagner et que j'ai envoyé balader. Heureusement pour moi, il m'a laissée tranquille alors que je tentais tant bien que mal de rejoindre mon chez moi. Mais ce n'était pas facile avec la dose d'alcool que je venais d'ingurgiter. Lorsqu'il me fallut traverser la route, je n'ai pas regardé la couleur du feu des piétons, je me suis engagée sur la voix. La noirceur de la nuit a conduit une voiture droit sur moi. Elle a freiné juste au moment où elle frôlait ma hanche. J'ai été emmenée à l'hôpital et j'ai été prise en charge par les urgences. J'ai entendu du personnel soignant dire qu'ils appelleraient mademoiselle Maden, je n'ai pas compris qu'il s'agissait de ma meilleure amie sur le coup.
Il ne fallut pas longtemps à Nayana pour faire irruption dans ma chambre. Même ivre, je savais que j'allais avoir droit au sermon. Sa remarque me fit sourire, même si j'attendais qu'elle en place une autre au sujet de mon taux d'alcoolémie. "Tu me connais, il faut toujours que j'attire l'attention." Lui répondis-je en m'efforçant de ne pas trop sourire car ma tête me faisait énormément souffrir. "T'aurais pas dû venir, t'aurais dû rester chez toi, je vais bien." Ajoutais-je pour la rassurer. Mais même avec cela, je savais que le sermon ne se ferait pas attendre...

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Je n’avais jamais aimé les hôpitaux. Moins j’y allais, mieux je me portais. Bien qu’un hôpital soit fait pour soigner des personnes, on pouvait y mourir. Et ce, très souvent. Oh, c’est là qu’on donnait la vie également, mais il était si facile de la perdre également … La dernière fois que j’ai fini sur lit d’hôpital, c’était il y a six ans. Appendicite. Je m’en serai bien passée forcément. Déjà que la blouse qu’on m’a fait porter était moche, la nourriture était loin d’être mieux. Depuis ce séjour, je m’étais jurée de ne jamais remettre les pieds à l’hôpital sauf en cas d’extrême nécessité. A l’inverse de Davina, je n’avais jamais été amenée à l’hôpital à cause de l’alcool. Généralement, lorsque j’étais saoule, je trouvai toujours un charmant jeune homme pour me ramener chez moi ou pour m’inviter dans son lit. Je n’avais donc pas besoin de conduire dans les deux cas. En traversant le couloir des urgences, j’évitai à tout prix de regarder les différentes personnes assises sur les chaises. Des personnes qui patientaient tant bien que mal. Des personnes qui avaient besoin de voir un médecin. Je ne tenais pas à voir quelles étaient les raisons de leur présence ici. Je n’aurai jamais su des études de médecine. Non pas que la vue du sang me répugne, mais avoir la vie de tant de gens entre les mains … Non, ce n’était pas un métier pour moi que d’être médecin. Même infirmière je n’aurai pu.

Près du lit, je laissai tomber mon sac à terre et m’installai dans le fauteuil prévu pour les visiteurs. Davina, c’est ma meilleure amie. Au départ, de premier abord, je n’aurai jamais cru être amie un jour avec elle. Et pourtant … On a toutes les deux un sacré caractère. Et elle boit tout autant que moi. Bien que, ces derniers temps, je tente de ralentir la cadence en matière de beuverie. Je rigolai à sa petite remarque. Je rigolai, mais au fond de moi, je n’en pensai pas moins. L’alcool, j’essayai de ne plus trop en boire. L’alcool, je réalisai peu à peu que ça nous fait faire des choses qu’on peut regretter par la suite. C’est mon cas. Sous l’influence de l’alcool, j’en suis venue à tromper mon mec, c’est dire … « Je te connais comme si je t’avais faite oué … » Mes yeux survolèrent rapidement la chambre dans laquelle Davina se trouvait. Murs sobres, aucune décoration à part une peinture toute pourrie et un vase vide. Ah et une télévision. Davina essaya par la suite de me rassurer, ce qui ne fonctionna pas. J’étais loin d’être dupe. « Comme si j’allais rester chez moi alors que t’es allongée sur un lit d’hôpital ! » lui lançai-je tout en levant les yeux au ciel. « T’abuses quand même Davina. Un jour, il faudra que je vienne reconnaitre ton corps si tu continues comme ça .. » J’étais loin d’espérer que ce jour arrive, mais si elle continuait comme cela, ça finirait par arriver tôt ou tard. « T’as eu de la chance que le conducteur de la voiture avait de bons réflexes. »

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Je savais que tôt ou tard, et plutôt tôt que tard connaissant Nayana, le sermon arriverait. Je savais qu'elle glisserait dans la conversation le fait que je n'aurais pas dû boire ou en tout cas pas autant. Je savais qu'elle avait raison mais je ne voulais pas l'entendre, pas ce soir... J'avais bien trop mal à divers endroits du corps pour me battre encore oralement contre ma meilleure amie. Mais j'attendais malgré tout, la critique qu'elle allait me faire. Elle ne se fit pas prier et je fis de mon mieux pour ne pas lui crier dessus. Je n'étais pas d'humeur à me disputer avec qui que ce soit, et surtout pas avec elle. Elle était venir ici alors qu'elle aurait très bien pu rester au chaud sous sa couette. Elle en a décidé autrement et je ne peux que l'en remercier. J'ai souri à sa réponse, n'y ajoutant rien. "T'aurais très bien pu rester sous ta couette, après tout je suis sous la mienne." Rétorquais-je en m'efforçant de lui sourire une fois encore. Comme je l'ai déjà dit, je ne voulais pas me battre, pas ce soir et même jamais. Mais sa remarque suivante eut le don de m'énerver, chose que je n'aurais jamais dû faire. Mes côtés me faisaient souffrir le martyre, tout comme ma tête. C'était comme si quelque chose tapait à l'intérieur de moi, pour en faire vibrer toutes mes cellules. Je détestais cette sensation et je ne voulais plus jamais avoir à la ressentir. J'ai soupiré avant de répliquer : "N'importe quoi ! Tu n'auras jamais à faire ça !" Je savais au fond de moi, qu'elle avait raison. Mais jamais je ne l'aurais avoué à haute voix et jamais je ne me le serais avoué tout court. "Il aurait dû s'arrêter, c'était de sa faute ! Alors c'est lui qui a de la chance que je n'engage pas de poursuites contre lui !" J'y allais fort. Je savais que j'avais tort mais je ne voulais surtout pas donner raison à Nayana. J'étais bien trop fière pour ça ! "Et si t'es venue pour m'engueuler, tu peux retourner te coucher !" Et voilà, j'ai fini par crier. Je m'en voulais pour ça. "Excuse-moi..." Repris-je en baissant la tête. Chose que je n'aurais pas dû faire du fait que les douleurs s'intensifièrent une fois la tête en bas.

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C’était évident que Davina n’allait pas me laisser la sermonner comme ça. Elle avait un caractère tout aussi fort que que le mien. Si pas pire à certains moments. Le sourire qu’elle m’adressait me semblait plus forcé qu’autre chose. Ca se voyait comme je ne sais quoi. Je la connaissais que trop bien de toute façon. « J’en avais marre de ma couette … Etre toute seule sans personne à ses côtés pour la réchauffer, ça ne me plait guère … » dis-je en rigolant légèrement. Je doutai néanmoins que cela la fasse rigoler. Par la suite, Davina commença à s’énerver, me disant que jamais je n’aurai à venir reconnaitre son corps. Personnellement, si elle continue comme ça, j’en doute. Je n’avais aucune envie de me retrouver dans une morgue, encore moins pour identifier le corps de ma meilleure amie. « Pardon ? Il aurait dû s’arrêter ? Dav, arrête hein. Il t’as pas vu. Tu as surgi de nulle part, j’ai entendu un policier le dire dans le hall de l’hôpital. Il est bien choqué en attendant ce Monsieur. » Je ne pouvais laisser Davina accuser ce pauvre homme de tous les maux. C’était si facile à dire qu’il aurait dû s’arrêter … Oui, il a essayé de freiner, mais c’était trop tard. Davina est largement en tord dans cette histoire. Ma meilleure amie continua sur sa lancée me jetant à la figure que je pouvais rentrer chez moi. Elle s’excusa tout aussitôt au moment où j’ouvris la bouche pour lui répondre. Je poussai un profond soupir. « C’est rien, t’es pardonnée. Et je serai quand même restée même si tu m’avais insultée de tout les noms d’oiseaux possibles. » Je me relevai légèrement, appuyant mes coudes sur les bras du fauteuil. « Dis-moi, le médecin, les infirmiers, ils sont comment ? Pas mal ? Potables ? Absolument pas ? »

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Je ne voulais pas me disputer avec ma meilleure amie. J'avais bien trop mal partout pour poursuivre une dispute aussi stupide. Et puis, elle était venue, c'était le principal, elle aurait très bien pu rester chez elle, se disant que ce ne serait pas la dernière fois qu'il m'arriverait une chose dans le genre. Mais elle ne l'avait pas fait et je l'en remercierai plus tard pour cela. J'ai fait un effort pour sourire à sa blague, m'abstenant néanmoins de lui répondre qu'une place était libre sous ma couette. Si je ne m'étais pas énervée, c'est ce que je lui aurais répondu. Alors que je croyais que la hache était enterrée, Nayana poursuivit en m'accusant de mon irresponsabilité. Je ne pouvais pas la laisser faire. « C'est ça ! Tu préfères défendre un inconnu plutôt que ta meilleure amie ! Bravo ! » J'allais loin, car je savais très bien que j'étais en tort dans cette histoire, mais je ne voulais pas lui donner raison. Je me suis néanmoins excusée. Elle me pardonna et renchérit en parlant de la gente masculine de l'hôpital. Je retrouvais ma meilleure amie et ça me faisait plaisir. En souriant, j'ai répliqué : « Pas mal. L'infirmier surtout, il est super canon alors pas touche ! » Mais personne ne pourrait atteindre mon cœur comme l'avait fait Kyllian. Il serait toujours le seul et l'unique, malgré notre situation compliquée...