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Lilah&Travis || I've got a war in my mind

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MessageSujet: Lilah&Travis || I've got a war in my mind Lilah&Travis || I've got a war in my mind EmptyMer 6 Nov - 19:41

A war in my mind
Lilah & Travis

Don't leave me high, don't leave me dry



- Nous t’avons offert une seconde chance, ne fais pas encore tout rater et va retrouver Lilah à la bibliothèque ! Tout de suite !

Le poids de la pression parentale aurait dû retomber sur ses épaules, s’il avait été un esprit adolescent facilement manipulable et aisément influençable. Mais Travis avait atteint la vingtaine, il s’était détaché de ses parents comme si ceux-ci n’avaient jamais été que les deux éléments nécessaires à sa propre création. Tout sentiment à leur égard semblait banni, prohibé même, de son esprit. Ni amour, ni sympathie, ni rancœur ou colère. Ils étaient juste une escale sur la longue route qu’il comptait bien arpenter, certainement pas une destination ! Le jeune homme déplia cependant les jambes, posant les pieds sur le sol et s’arracha aux étreintes délicates de ses draps. Il prit une douche, rapide et tiède. Travis devait se rendre à la bibliothèque parce qu’en effet, Lilah l’attendait. Lilah, c’était sa lueur salvatrice, en quelque sorte. Ironie du sort, quand cette même personne semblait avoir une espérance de vie assez instable.

Se mettre en pause durant deux années, c’était parfait pour les personnages des séries à la télé ! Mais jamais Travis n’aurait imaginé qu’on puisse réellement disparaître totalement d’une ville où on a grandi comme ça, d’un jour à l’autre. L’expérience avait été douloureuse, d’autant plus qu’aucun des habitants de la bourgade n’avait tenté de le contacter. Travis ne doutait pas une seule seconde que l’imagination et la perfidie de ses parents les avaient mené à des mensonges éhontés et plus que convaincants ! Cependant, le résultat restait le même : Il s’était dispersé au vent telle une poignée de sable durant vingt-quatre mois et personne n’avait tenté de découvrir la vérité. Cette ville était en pleine asphyxie et si les habitants de Pearl Trees se sentaient bien avec ça, Travis se sentait étouffer. Il voulait juste partir, vite et loin. Pour cela, il avait Lilah. La gentille et mignonne demoiselle qui travaillait à la bibliothèque et qui tentait de sauver les naufragés de la noyade intervenue dans la mémoire du jeune homme. Quand on cesse de faire des maths, de la chimie - ou pire de la physique – durant un long moment, et qu’en plus on n’est déjà pas doué pour ça à la base, c’est une véritable catastrophe.

Son sac l’attendait sagement dans le hall, Travis venait d’enfiler un jeans et un t-shirt blanc, jetant sa veste en cuir sur les épaules et attrapant d’une main son sac. La maison resta silencieuse, il n’avait pas encore passé la porte qu’il avait déjà cessé d’exister dans l’esprit de ses parents. Trop obnubilés par leurs idéaux, ils avaient définitivement cessé de voir le monde sous le même regard. Travis avait le sien et ça lui suffisait amplement, pas besoin de se laisser bourrer le crâne par les belles paroles de ses géniteurs. Pearl Trees était calme, comme presque toujours ! Mais cette passibilité n’avait rien de malsaine ou de déplaisante, on se sentait bien à marcher dans les rues désertes avec ces effluves de feuilles mortes qui chatouillaient les narines. Travis finit par voir le bâtiment se dessiner en face de lui, les mains dans les poches de sa veste et les cheveux harcelés par les bourrasques du vent, il grimpa les marches et poussa la porte.

L’odeur typique des bibliothèques l’assaillit. Ce mélange de vieux bouquins, de mobiliers peu utilisés, de poussière sur les étages, de divers parfums portés par la grande majorité de demoiselles présentes sur les lieux. Travis s’avança, son regard balayant la pièce rapidement. Pas de trace de Lilah, sans doute était-elle occupée ailleurs. Ils avaient une sorte d’arrangement tous les deux, pour ne pas avoir à errer comme une âme en peine dans toute la bibliothèque à la recherche l’un de l’autre, ils avaient monopolisé l’une des tables de travail. De la sorte, Travis put s’y rendre et s’y installer, éparpillant ses affaires et se calant contre le dossier de la chaise. Et puis, il y a ce petit bruit, prémisse à l’entrée en scène de la demoiselle. Les iris de Travis se relevèrent, scrutant cette allée dont Lilah émanerait d’une seconde à l’autre.

- Salut !

Il leva légèrement la main, adressant un petit signe discret à la demoiselle. Elle était différente des autres gens de la ville, pas seulement parce qu’elle se baladait sans cesse avec une bouteille d’oxygène derrière elle ! Lilah avait vécu des expériences que peu de gens connaîtront dans leur vie – beaucoup s’en estimeront heureux d’ailleurs – et cela la rendait intéressante aux yeux de Travis. Il se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, penchant la tête en arrière et soupirant longuement. Lilah et lui n’étaient pas amis, pas vraiment. Elle l’aidait, elle le sauvait de l’imbécilité dans laquelle il sombrait. En échange, la mère de Travis payait la jeune fille. Bon deal, probablement. Quoique parfois, le jeune homme conserve le doute que devoir se coltiner un esprit taciturne et froid comme le sien vaille la peine pour quelques billets verts ! Travis ne se montrait tout de même jamais méchant avec Lilah, il avait bien trop besoin d’elle pour se permettre ça !

- On étudie la poésie cette semaine en littérature. Le prof nous a demandé d’en trouver un ...

Ses yeux cherchèrent une étincelle de soutien dans ceux de la jeune fille. Travis ne pouvait s’empêcher de se demander, quand il l’observait comme ça, muré dans un silence entre deux réponses, si elle avait peur de la mort. Si cette maladie, qu’elle traînait partout avec elle et exhibait bien involontairement au vu et au su de tous, l’attaquait perpétuellement ou n’était qu’une amère douleur dans la poitrine par soubresauts. Dans ces quelques instants de flottement, il se perdait dans la contemplation de la demoiselle, s’abandonnant en proie facile à des dizaines de questionnements. Puis soudain,  il lui apparut clairement qu’elle était la mieux indiquée pour l’aider à trouver ce poème en question ! Travis voulait aborder un sujet funeste, la mort ou la perte peut-être, le désarroi ou la dépression. Avoir Lilah, frêle mais forte en même temps, sous les yeux, ça l’amenait à comprendre qu’il allait sans doute pour la première fois, aborder le sujet de sa maladie avec elle.


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MessageSujet: Re: Lilah&Travis || I've got a war in my mind Lilah&Travis || I've got a war in my mind EmptyLun 11 Nov - 1:55

I've got a war in my mind.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Lilah n'a jamais été aussi pressée d'aller travailler. Aujourd'hui, sa mère a apparemment décidé de lui taper sur le système! Après tout, elle n'a jamais supporté l'idée que sa petite fille veuille devenir indépendante: Qu'elle veuille tout simplement profiter du peu d'années qu'il lui reste au lieu de se morfondre devant la télévision tout en engloutissant des tonnes de crèmes glacées ou de pots de Nutella. Mais voilà, le fait est que Lilah se moque bien de que ce pensent ses parents: Elle vit. Elle respire et se contente d'avancer tous les jours un peu plus. Bien qu'elle n'ait pas souhaité poursuivre ses études Lilah a tout de même réussi à trouver un boulot grâce à ses compétences et non pas au sentiment de pitié que peut donner son handicap. D'ailleurs, elle préfère cent fois être à la bibliothèque que dans sa propre maison. Au moins là bas, on me lui rappelle pas sans arrêt qu'il ne lui reste que cinq ou six ans à vivre. Là bas on ne lui rappelle pas que le moindre gros virus pourrait la tuer en moins d'une semaine. Là bas, on ne la traite tout simplement pas comme quelqu'un de malade ou de différent. Après tout, Lilah n'est pas une pauvre petite fleur sensible qui va geler au moindre coup de froid. En fait, elle se voit plus comme un arbre immense qui capte le soleil et qui peut se battre contre à peu près tout. Alors, ignorant les suppliques et les avertissements de sa parano de mère, Lilah prit ses affaires et sortit de chez elle. Comme d'habitude, elle traine son boulet derrière elle: Sa bouteille d'oxygène. Bien qu'elle y soit habituée depuis qu'elle est toute petite, cela ne veut pas dire qu'elle supporte le fait de devoir avoir ce machin avec elle H/24. Le chemin n'est pas long pour aller de chez elle à la bibliothèque, heureusement: Et tous les jours, Lilah fait le chemin à pieds. Elle croise des gens, maintenant habitués à elle et qui la saluent même. Ils n'ont plus peur de venir lui parler et de lui demander comment elle va: Parce qu'au début, c'est souvent cela. Les gens hésitent à l'approcher, de peur qu'elle ne se plaigne ou ne raconte les différents stades de sa maladie. Le truc que Lilah trouve tout simplement horrible et dégradant. Jamais elle ne pourrait parler d'elle, de quelque chose d'aussi intime, à des étrangers. Distraite, elle regarde sa montre et laisse échapper un très joli « oh merde », après s'être rendue compte qu'elle était en retard. Hors, Lilah n'est jamais en retard! Elle ne loupe jamais un rendez-vous et se débrouille toujours pour être en avance! D'ailleurs elle le serait certainement si sa mère, la reine du drame, n'avait pas fait toute une scène avant qu'elle ne parte! C'est donc en trottinant légèrement que Lilah finit le trajet. Elle monta les marches menant aux portes de la bibliothèque quatre à quatre et entra. Comme toujours, l'endroit n'est pas très fréquenté. Rares sont les personnes qui restent pour lire... Sans perdre plus de temps, Lilah se précipite vers l'endroit où sont réunies de grandes tables, servant principalement aux étudiants qui ont des devoirs à faire et qui ne peuvent sortir les livres du bâtiments. Et elle voit directement Travis, déjà installé. Elle grimace, espérant simplement qu'il ne l'attend pas depuis trop longtemps. Travis, c'est le type dont elle doit s'occuper quelques heures dans la semaine dans le but de l'aider avec ses devoir ou à rattraper quelques cours. Et comme tous les garçons, Travis à le don de souvent mettre Lilah mal à l'aise, et ce sans même le vouloir. Oui, c'est une chose sur laquelle elle doit travailler: La confiance en elle. Et d'une certaine manière, en donnant des cours à Travis, elle s'aide elle même, croyez le ou pas. Et puis c'est sans compter que Travis est bien l'un des seuls à n'avoir jamais posé de questions stupides du genre « est-ce que les tubes enfoncés dans ton nez te font mal? » ou encore « est-ce que si tu approches une cigarette de ta bouteille d'oxygène, tu vas exploser? »...Ce genre de choses qui ne donne absolument pas envie à Lilah de dévoiler quoi que ce soit. Non, Travis a été étonnamment discret et a tout de suite traité la jeune femme comme ce qu'elle est réellement: Une personne totalement normale...Ou presque. Mais ses différences ne viennent pas de sa maladie, voilà tout. Tout comme Lilah ne voit pas en Travis quelqu'un de particulièrement difficile ou d'étrange. Il est simplement authentique et c'est sûrement l'une de choses que Lilah aime chez lui, principalement. Une fois arrivée à sa hauteur, elle le salue et sourit légèrement en le voyant répondre par un signe de la main. Tout à fait lui!

« Désolée pour le retard. », poursuit-elle tout en s'installant à son tour.

Immédiatement, elle sort un carnet et un stylo, pour pouvoir prendre des notes. Et Travis ne la blâme apparemment pas pour son retard, préférant entrer tout de suite dans le vif du sujet: Les poèmes. Toujours mieux que les maths ou la science! Elle hoche simplement la tête, déjà en train de réfléchir aux poèmes qu'elle a elle même étudié lorsqu'elle était au même niveau d'études que Travis.

« Je vois...Alors, quel genre de poème t'intéresse? », demande-t-elle tout de même. « Je veux dire, l'amour, la haine, les rancœurs et tout ce qui touche de près ou de loin aux trahisons et aux amours maudits à été fait et refait. C'est classique. Et je parie ce que tu veux que tous les autres vont choisir l'un de ces thèmes. Alors...Je ne sais pas. Je pense qu'il faudrait voir plus loin et plus grand, tu ne crois pas? »

Sortant de ses pensées, elle se tourne vers Travis et remarque qu'il est en train de la fixer. Par réflexe, elle a envie de cacher son nez, parce que c'est ce que les gens regardent le plus: Mais elle est rassurée et se retient de faire le moindre geste lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne faisait que la regarder et rien de plus. Elle soupire discrètement: Apparemment la paranoïa se transmet génétiquement!


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MessageSujet: Re: Lilah&Travis || I've got a war in my mind Lilah&Travis || I've got a war in my mind EmptySam 16 Nov - 20:22

A war in my mind
Lilah & Travis

Don't leave me high, don't leave me dry



Elle débarqua en s’excusant, ce qui fit sourire Travis. Lilah était une fille sympa, contrairement à beaucoup d’autres qu’il avait connu. La jeune fille s’installa à la table, prête à s’engager dans une lutte contre l’obscurantisme aigu qui agressait Travis. Il lui expliqua brièvement la matière sur laquelle ils allaient travailler : les poèmes. Tout un univers, tout un art auquel s’adonnent des milliers d’âmes. Beaucoup, en solitaire dans leur chambre et très peu, dans des recueils ou des pages de journaux. Autrefois, cet art avait monstrueusement autre importance aux yeux des gens ! N’est pas poète qui veut, après tout. D’ailleurs, Travis ne l’était pas, pas du tout. Il avait déjà tenté de poser sur le papier ses différents ressentis ... échec cuisant. Autant racler le fond d’une vieille poêle avec une fourchette, la mélodie insoutenable qui en sortira se rapprochera plus de ce qu’on appelle de l’art, que les poèmes émanant de la prose du jeune homme.

Lilah attaqua la question de front, abordant le thème du poème. Elle avait raison, certains étaient carrément plus répandus que d’autres ! Et Travis n’avait pas du tout envie de se fondre dans la masse ! Quoi de pire que de rentrer dans un moule trop petit pour soi ? Il fallait dire ce qui était : le jeune homme avait la fâcheuse tendance de se sentir supérieur à ces adolescents. Tout ce qui pouvait le rapprocher d’eux le rendait dingue. Il ne participait à aucune de leurs fêtes, ne sociabilisait pas vraiment avec eux, n’intégrait aucun groupe d’activités extrascolaires. Sa participation au lycée se résumait à suivre les cours, avoir des notes aussi bonnes que possibles et obtenir son diplôme. Ensuite, adieu Pearl Trees et bonjour la fac à l’autre bout du pays. Travis répondit donc sur un ton mal assuré à Lilah :

- J’aurais bien voulu un thème très sombre. Je trouve que les plus beaux écrits sont ceux qui parlent de sujets tristes voire carrément démoralisants. Les trucs qui dégoulinent de bonheur et de joie de vivre, c’est bien mais ça n’aura jamais l’impact d’un bon cri de désespoir.

Il leva les yeux sur elle, incapable de savoir si ce qu’il venait de dire faisait du sens ou pas du tout ! Travis était passionné, il ne cherchait pas seulement à faire le strict minimum et passer à la suite. Il voulait faire quelque chose de beau, quelque chose qui le rendrait fier et qui lui rapporterait l’admiration du professeur. Pas parce qu’il était le plus grand fayot de la classe mais simplement car chaque réussite le rapprochait de sa porte de sortie. Et ça, c’était son Graal à lui. Le jeune homme en revint donc à la demoiselle.

- Je connais quelques poètes mais ce sont vraiment les plus grands, ceux chez qui tout le monde ira chercher une œuvre parce que ça passe à tous les coups de ressortir les bons vieux classiques ! Moi, je voudrais quelqu’un de moins connu. Et c’est là que tu entres en jeu ! Tu bosses dans une bibliothèque, tu dois avoir ça en stock, non ?

Travis recherchait un poète pas forcément aussi célèbre qu’un Rimbaud ou un Shakespeare,  le but était de découvrir quelqu’un. Lilah bossait dans une bibliothèque, cela ne voulait pas dire qu’elle connaissait une foule d’écrivains ou de poètes ! Mais au moins, elle saurait où trouver un bon vieux recueil de poésie duquel ils pourraient faire revivre un enchanteur de lettres. Travis posa une main sur le cou, incapable de donner de réelles précisions à Lilah. D’un autre côté, elle était un peu payée pour ça par cette chère Madame Zajac. Cette perspective permettait à Travis de se déculpabiliser de faire fouiner la jeune fille dans les rayons. Il se leva de sa chaise, abandonnant toutes ses affaires à leur place et suivant la demoiselle dans les allées de la bibliothèque. Et tandis qu’il progressait, lui et sa démarche désabusée, elle et sa bombonne d’oxygène à sa suite, Travis lui lança sur un ton naturel :

- T’aimes bien travailler ici ? C’est pas un peu glauque ? C’est toujours calme par ici et t’es entourée de bouquins qui datent de y a pas mal de temps !

Son regard parcourait les étagères, suspicieux. Pour une fois, il s’intéressait à quelqu’un ! Grande première depuis son retour en ville !


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MessageSujet: Re: Lilah&Travis || I've got a war in my mind Lilah&Travis || I've got a war in my mind EmptyVen 13 Déc - 21:25

I've got a war in my mind.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.



Le fait que Travis veuille étudier un poème assez sombre ne surpris pas Lilah plus que ça. Non pas qu’elle connaisse assez le jeune homme ou qu’elle le juge, mais c’était juste tout à fait son style. Ca collait bien avec son caractère, son attitude. Alors et sourit simplement en hochant la tête : Après tout, sortir de tout ce qui est traditionnel et conventionnel ne risque pas de faire du mal !

"Tu as raison. Après tout c'est comme ça que la pièce Roméo et Juliette a pu être aussi célèbre: Parce qu’il s’agit d'une tragédie. Bizarrement ce qui fait souffrir reste plus dans les esprits que les choses plus simples et légères."

Lilah n'a jamais réellement compris pourquoi autant de gens sont à ce point fascinés par la noirceur, la mort et la souffrance. Tout ce négatif ne devrait pas avoir sa place dans les oeuvres d'art mais pourtant, c'est ce qui fait leur succès. Allez comprendre! Tout en réfléchissant, elle passa une main légère sur sa nuque. Puis elle mordilla sa lève inférieure et se leva. Automatiquement, sa main empoigna sa bouteille d’oxygène alors qu’elle commençait à la faire rouler sur le sol pour pouvoir marcher.

« Evidemment, ici il y a de quoi faire ! Des auteurs connus au moins connus. Je pense avoir exactement ce qu’il te faut, d’ailleurs. »

Sans attendre et plutôt contente de faire cet exercice sur la poésie, Lilah traversa les rayonnages emplis de bouquins tous différents les uns des autres. Aucun n’a réellement la même taille ou encore la même couleur. Elle tourna machinalement la tête et vie que Travis la suivait, l’air un peu ailleurs, comme plongé dans ses pensées. Bien souvent, la jeune femme se demande ce qu’il peut bien se passer dans l’esprit de quelqu’un comme lui. Quelqu’un qui préfère le silence au bruit et le bon sens aux paroles futiles qui n’ont aucun intérêt. Ils arrivèrent finalement devant le rayon poésie et Lilah fut tout de suite captivée par eux. Ses doigts frôlèrent les ouvrages alors qu’elle cherchait parmi les nombreux titres, ceux qui l’intéressaient. Lilah en sortit d’ailleurs quelques uns, qu’elle tendit à Travis sans même le regarder. Et au moment où il s’adressa à elle, elle failli lâcher un livre assez épais qu’elle peinait déjà à tenir d’une seule main.
La question qu’il lui posa pris Lilah de court. En réalité, elle ne s'attendait absolument pas à ce que Travis lui adresse la parole...Ou du moins pas pour lui poser une question sur sa vie! Elle resta figée quelques secondes, le regard perdu sur les titres des différents livres lui faisant face: Puis elle finit par tourner la tête vers lui.

"C'est justement parce que c'est calme que j'aime travailler ici. Il n'y a personne pour te dévisager ou te poser des questions gênantes", répondit-elle tranquillement, d'un ton plutôt doux.

Elle se félicita d'ailleurs mentalement, parce que pour une fois sa voix n'avait pas tremblé ou vacillé.

"Tu sais, ce qu'il y a de bien avec les livres, c'est qu'ils sont vivants sans l'être. La plupart sont bien plus intéressants et passionnants que n'importe qui...Et ils ne jugent pas. Ils ne commentent pas: Ils sont exactement ce qu'ils doivent être et c'est tout."

Après avoir dit ça, Lilah se sentit mal à l'aise. Voilà qu'elle va encore une fois passer pour une folle qui préfère la compagnie de vieux ouvrages à celle d'êtres humains! Pourtant ce n'est pas totalement faux. Sans yeux ni vie qui leur est propre, les livres sont rassurants et apportent à la fois magie, rêve et réconfort. Mais ça, seule une personne se sentant en décalage avec les autres peut le vivre, le ressentir réellement.

« Heu…Bref. Voilà, tu en as déjà pas mal à disposition. La plupart sont assez vieux alors fais attention. »

Lilah a fait exprès de choisi ceux qui étaient les moins empruntés et les moins lus : Selon elle, ce sont les livres qui en valent justement la peine. En fait, elle est à peu près certaines qu’ils trouveront la perle rare là dedans.


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