Je suis né le 24 août 1988, dans la ville de Pearl Trees. Enfant né trop tôt, diraient certains habitant de la ville. En effet, je suis né de parents très jeunes, qui n'avaient que quatorze ans.  Du plus loin que je me souvienne, les gens de la ville ont souvent parlé tout bas de moi, et surtout des mes parents, ces "inconscients". Certes, quatorze ans est assez tôt pour avoir des enfants.. Mais sans cela, je ne serais peut-être jamais né. Alors je n'ai pas eu à me plaindre. Ce sont mes grands parents, le père et la mère de mon géniteur qui se sont occupé de mois pendant mon enfance. Des gens agréables, et qui faisaient tout pour que je me sente bien, considérant que Caleb -mon père- et moi étions des frères. C'était plus facile pour tout le monde. Nous formions une famille qui paraissait des plus normales tant qu'on ne grattait pas à la surface. Caleb rencontra une femme très gentille, que, de mon petit âge, je considérais vite comme ma deuxième maman, ma première ayant été pour moi ma grand-mère, nommée Amanda. Bref, ma famille allait parfaitement bien, et je ne pouvais qu'en être heureux. Etre enfant nous rend plus naïf et permet de rêver.

Mais, vous savez, dans la vie, les choses ne sont jamais ce qu'on souhaiterait qu'elle reste, jamais ce qu'on souhaiterait qu'elles ne soient. Et quand tout va bien, il y a toujours un quelque chose qui bouleverse l'équilibre que l'on s'est créé. En effet, mon grand-père est mort alors que je n'avais que sept ans. Quand on est petit, ce n'est jamais une chose facile, et l'idée d'une séparation des vivants et des morts est une idée très dure à accepter. C'est ainsi que je me créais un ami imaginaire, mon grand-père, qui restait toujours près de moi. Mes parents pensaient que c'était un mélange de la perte subie et de la naissance de mon petit frère. Ce n'était donc pas bien affolant. Et de toute façon, c'était de mon âge. Ce n'est qu'au fil du temps que cet ami disparu.. et peu après avoir commencé à vivre par mon simple esprit, Amanda et Caleb -pardon, papa- ont eu une petite fille. J'ai toujours cru que ma famille a fait quelque chose de mal, puisqu'à chaque naissance que j'avais eu la chance de connaître, il y avait eu un mort. Le jour de la naissance d'Annabelle, ma petite sœur, a été le bouton qui a signé la mort de sa mère, Amanda. J'avais perdu celle que je considérais comme ma maman pendant si longtemps. J'avais perdu une mère qui n'avait simplement pas voulu de moi, et désormais, je perdais la mère qui s'était occupée de moi comme de son fils biologique.

Comme tous les autres enfants, je grandissais. J'étais un enfant calme, mais les crises familiales arrivaient bien souvent par ma faute. J'avais du mal à cause de mon histoire compliquée, et pour une raison qui était bien étrange, j'en voulais souvent à mon père de la situation de la famille, et des quelques ragots qui me semblaient pourtant s'être éteints des années auparavant, mais qui au final continuaient d'exister dans la mémoire des habitant de Pearl Trees. Heureusement, j'avais le sport pour me défouler, et me changer les idées. Je jouais souvent au foot, au volley ou encore à faire la course avec les garçons du coin qui avaient mon âge, et qui, à l'inverse de bon nombre de ceux qui vivaient ici, mon histoire ne les intéressait pas, c'était plutôt qui j'étais à l'instant présent qui comptait, et surtout, les preuves que je faisais quand on se défoulait sur tout. Je me souviens également qu'on adorait faire comme si on était des aventuriers qui avaient une sorte de parcours du combattant à chaque barrière, chaque ombre, dans chaque arbre, ou sur chaque banc.

A l'école, je n'ai jamais été un très mauvais élève, mais il y avait certaines matières qui n'allaient pas du tout, des matières que j'ai eu la chance de pouvoir laisser tomber assez vite, puisqu'elles ne devenaient que des options. C'est d'ailleurs grâce à ce fonctionnement "d'options" que j'ai découvert ma vraie passion. Celle qui paraissait évidente, pourtant, pour quelqu'un comme moi qui était un estomac sur pattes pour tout ce qui concernait.. L'histoire des civilisations. Je me souviens avoir déjà passé des heures entières à regarder des reportages entiers, que mon frère et ma soeur trouvaient ennuyeux à mourir, et dont mon père ne comprenait pas l'intérêt que j'y trouvais.

Désormais, je suis en faculté d'histoire des civilisations, et à côté, je fais du sport, en salle ou en équipe improvisée avec des amis selon le sport. Depuis, d'ailleurs, que je suis à l'université, j'ai rencontré une fille pour laquelle j'ai eu un parfait coup de coeur, et dont, au fil du temps, je suis tombé amoureux. Elle s'appelle Ashley, et on peut dire que je l'ai rencontrée à une soirée grâce à mon père qui l'a connaissait de je-ne-sais-plus-où. On peut dire que sur ce point, je n'ai absolument rien à reprocher à mon père, bien au contraire. Mais, j'ai l'impression, par moment, que je fonce dans un mur, avec elle. Elle n'est pas désagréable, avec moi, mais elle sait m'envoyer sur les roses très facilement, et je ne sais jamais comment le prendre. A chaque fois que je tente de me rapprocher d'elle, je me heurte si facilement à un mur.. Un mur en béton, bien sûr, vu la difficulté à le faire tomber. Au départ, on ne savait pas qu'on était dans la même université. Et le découvrir a été une très bonne surprise pour moi, je dois l'avouer. Car, si je ne suis pas un dragueur, il est vrai qu'il est plus facile d'avoir de bonnes relations, et des contacts fréquent avec la fille pour laquelle notre coeur s'emballe.

Malgré moi, c'est à dire que je ne faisais pas grand chose pour ça, j'ai toujours été assez populaire, même si j'étais un garçon qui ne parlait pas des masses, ne se faisait pas remarquer en se conduisant mal - sauf peut-être, à une époque avec mon père. D'ailleurs, j'avais toujours un peu de mal à le considérer comme tel, pourtant, c'était bien ce qu'il était.. J'avais assez d'amis, de vrais amis. On dit qu'on peut les compter sur les doigts d'une main. Bah, j'avais la chance d'en avoir assez pour utiliser les deux mains. Oui, on dirait que je me vante, mais ce n'est pas vrai.

J'imagine qui si c'est le cas, si j'étais apprécié, c'est certainement parce que restais moi-même, et c'était peut-être ce qui faisait que j'étais apprécié. Je n'en savais rien, et même aujourd'hui, je ne sais toujours pas. C'est pour ça que quand mon petit frère me demande des conseils, je ne sais pas spécialement quoi lui répondre d'autre que "reste toi-même". De toute façon, c'est quelqu'un de très bien, si les autres ne s'en rendent pas compte, c'est parce qu'ils sont simplement des idiots. Même si on ne le dirait pas forcément par rapport aux conflits familiaux dont je suis la cause avec mon père, j'ai un esprit très ancrée sur la famille. Pour moi, Jules et Annabelle sont mes frères et soeurs, point. Je veux dire, c'est très dévalorisant d'utiliser ce terme de "demi-frère". Nous avons été élevés ensemble, par les mêmes personnes, nous partageons les mêmes valeurs, ou presque selon si nos points de vue différent ou non. Je sais que je les fais toujours passer avant tout, et je serais prêt à beaucoup pour les protéger. Ils comptent énormément pour moi, même mon père, avec lequel nous avons de nombreux différends par moment. Je suis beaucoup plus agé que ma petite soeur, nous avons neuf ans d'écart.Et ce n'est pourtant pas pour cela que ça change nos relations, que ça les altère. Il est vrai que pendant un grand moment, nos centres d'intérêts étaient différents, d'autant plus que c'était une fille, nous avions donc des activités qui pouvaient nous séparer.. mais, lorsqu'elle me demandait quelque chose, tout comme pour Jules, mon frère, lorsqu'un des deux avait quelque chose à me demander pour leur faire plaisir, je ne pouvais refuser.

Je ne dis pas par là que je suis un ange, un garçon sans défaut. Et j'espère que ce n'est pas ce que ce petit récit de ma vie, des expériences par lesquelles je suis passées qui vous fera croire que c'est le cas. Ce serait bien mentir, et surtout, bien se tromper, car tout le monde à ses défauts, moi le premier. Car quand les miens sont mis à rude épreuve, il est bien compliqué de voir le bon côté chez moi, croyez-en moi..

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