La vie est parfois compliquée, parfois simple. Non, elle est tout le temps compliquée. Lorsqu'on croit qu'elle est simple, c'est qu'on est bourré ou complètement fou. Je croyais que rencontrer mon ami de toujours serait simple et amusant, comme toujours. Mais lorsque j'ai compris que ce ne le serait pas à cause de la présence d'une autre fille, j'ai vite pris mes jambes à mon cou. Bien-sûr, je l'ai fait délicatement, je n'ai pas couru comme on peut se l'imaginer. Je me suis juste excusée, prétextant un rendez-vous, voyant bien que mes remarques n'avaient rien arrangé à la situation. Je ne comprenais tout de même pas pourquoi la situation était passée d'amusante à gênante, même si j'avais ma petite idée. Riley devait tout m'expliquer cette après-midi, alors qu'il viendrait me rejoindre chez moi. J'avais déjà mon idée sur le pourquoi il avait réagi de cette façon face à la jolie fille qu'il photographiait. Mais si on ne me dit pas les choses et en présence de personnes que je connais depuis toujours, je ne peux pas les deviner. Je voulais tout de même m'excuser, espérant que mon intervention de l'autre jour n'ait pas envenimer les choses avec la jolie fille. Riley allait tout m'expliquer ou il avait intérêt à le faire.

Je commençais à tout préparer pour son arrivée. Les verres, le coca et toutes autres boissons pétillantes étaient disposées sur la table du salon. Ma mère travaillait, heureusement pour nous. Je ne voulais pas l'avoir dans les pattes alors que je parlerais relation amoureuse avec un garçon. Elle aurait trouvé ça louche même si elle connaissait parfaitement bien mon ami Riley.
La sonnette du hall retentit, je me précipitée pour aller ouvrir. Sachant pertinemment de qui il s'agissait, je n'eus pas ouvert la porte que je prononçais déjà : « Toi aussi, tu manges tes crottes de nez ? » C'était stupide et complètement puéril. Mais c'était là notre petit rituel tacite. Le premier qui prononcerait ces mots serait le vainqueur. Le vainqueur de quoi ? Bonne question. N'attendant pas qu'il m'y invite, je l'ai serré dans mes bras. Il était l'une des rares personnes avec qui je m'adonnais encore à ce genre de pratiques. D'ordinaire, je détestais que l'on me touche. Mais ça a toujours été différent avec Riley. « Entre, reste pas cloué au tapis de l'entrée. » Lui dis-je ensuite en souriant. Je l'ai ensuite conduis jusqu'au salon, là où tout était prêt pour sa visite. Je l'ai intimé à s'asseoir, puis j'en ai fait autant. « Serre-toi, te gêne pas. » Mais je savais qu'il ne se gênerait pas. « Alors, cette fille, t'as réussi à l'emballer avec ton sourire de beau gosse ? » J'entrais directement dans le vif du sujet. Ça n'aurait servi à rien de tourner autour du pot. Attendant impatiemment la réponse, j'ai commencé à picorer dans les gâteaux apéritifs qui se trouvaient sur la table.