Février, on était déjà en février, je n’en revenais toujours pas le temps passait parfois tellement vite. Ces derniers temps je voyais tout le monde sur le campus parler et préparer la Saint Valentin, je trouvais ça ridicule. Bon j’étais peut-être un peu jalouse d’accord mais bon, tous les ans c’est pareil.  Des cœurs partout, de la musique douce, des chocolats, des fleurs … Et comme tous les ans, je n’avais rien de tout cela. Oh bien sur Calvin avait bien essayé de me refiler à un de ces potes mais franchement je n’étais pas emballé. J’étais peut-être trop exigeante, trop coincé ou trop nunuche mais je ne voulais pas d’un mec immature, fêtard et prétentieux. Et franchement les mecs de l’université ne cherchaient pas une vraie relation. Oui j’avoue je suis une grande sentimentale, je crois au prince charmant, en tout cas j’espère qu’il existe, alors je me ferme beaucoup de porte mais je me dis que si je dois trouver l’amour, le vrai, tout se fera naturellement, par un beau hasard. Bon d’accord j’arrête, les contes de fées ça n’existe pas ! Je le sais pourtant mais je n’y peux rien j’en rêve. Et en attendant je suis comme une cruche toute seule, sur un banc dans le parc avec mon carnet de croquis, lui au moins il est fidèle …

Depuis plusieurs semaines je travail sur une planche un peu particulière, c’est pour l’un de mes cours, on doit se mettre en avant dans un ou plusieurs dessin, étant une dessinatrice plutôt BD, j’ai décidé de faire une planche à ma façon, mais même si d’habitude je m’éclate, là je bloque. Je déteste me mettre en avant, en fait je suis juste pas douée pour ça. Moi je suis plutôt du genre, je me cale dans mon coin et j’attends que ça passe alors me mettre au cœur de l’action ? J’avais bien tenté une planche qui me ressemble, ou j’étais spectatrice d’un truc, mais ma prof n’a pas validé l’idée. Elle veut vraiment que je sois l’action et pas que je la regarde de loin … Facile à dire hein … Je devais devenir l’héroïne de ma propre vie, le problème, je n’avais pas le mode d’emploi …

En relevant la tête un instant j’aperçois Manoë, on c’était donné rendez-vous au parc, en plus il faisait bon aujourd’hui on avait de la chance. Je fermais donc mon carnet et me levais pour accueillir ma meilleure amie, avec un peu de chance, parler d’autres choses m’aiderait peut-être. Après tout parfois le hasard me donnait de bonnes idées, je comptais un peu dessus aujourd’hui.