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(Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé]

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MessageSujet: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptySam 27 Juil - 9:51


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Amy Lightwood, née Wheeler, fixe son reflet. L’immense miroir placé dans sa chambre lui renvoie une image d’elle-même plutôt bonne : Au moins, elle ne ressemble plus à un zombie. Quelques jours sont passés depuis son témoignage poignant, son pseudo strip-tease et surtout, depuis sa visite dans son ancienne maison. Voilà cinq jours qu’elle a revu Alexander sans même pouvoir lui parler et même si elle a eu du mal à se faire une raison, au moins, Amy a réussi à retrouver le sommeil…Enfin, à dormir plus de quatre heures d’affilé, quoi. Ses traits sont moins tirés qu’avant et ses cernes moins apparentes. Aujourd’hui, comme le soleil à décidé de pointer le bout de son nez et de rester toute la journée, Amy à décidé de se changer les idées : avant, Alexander était son échappatoire, son petit monde à elle. Il lui faisait les voir les choses d’une façon différente. Meilleure. Mais voilà, aujourd’hui, elle ne pouvait plus être auprès de lui. Elle attrapa donc un livre sur la table de chevet : L’air ancien, il était tout corné et dégageait une odeur de vieil ouvrage qu’Amy trouvait apaisante. C’était bien l’une des seules choses qu’elle avait réussi à récupérer après le drame : Autant en emporte le vent. Une ancienne édition, que sa mère avait eue, adolescente et qu’elle avait légué à Amy lorsque celle-ci s’était trouvée en âge de le lire. C’était bien la seule chose qu’elle avait supplié d’avoir : Et Keith était allé le lui chercher en douce alors que la maison se vidait de toutes les affaires pour ne laisser que des meubles vides. Nostalgique, la jolie blonde regarde la première de couverture, passant ses doigts dessus, sentant les moindres plis semblables à des rides sur le papier épais. Puis elle secoue la tête, pris son I-Pod dernier cri ainsi qu’un short noir à moitié déchiré et effiloché comme la mode le veut, un débardeur gris et sortit de la chambre, ignorant son reflet cette fois.

« Où est-ce que tu vas ? », demande Keith depuis le salon, détachant une seconde son regard de l’écran d’ordinateur qu’il fixe maintenant depuis de longues minutes, pour pouvoir dévisager Amy.

Celle-ci, une serviette de plage à la main et son livre dans l’autre, montre rapidement d’un geste sa tenue légère : En effet, elle ne porte qu’un petit ensemble gris perle, ne cachant que les endroits stratégiques de son corps.

« A ton avis, Sherlock ? Je suis en bikini, donc c’est évident que je vais me taper un marathon ! », ironise la jeune femme alors que son faux mari lève les yeux au ciel.
« Je vois…Reste là où je peux te voir, c’est tout. »

Amy resta scotchée, bouche bée. Bon, ce n’est pas comme si elle avait l’habitude d’être fliquée, mais de là à ce que Keith lui parle comme à une gamine de six ans ! C’était plus qu’hors de question !

« Tu sais où tu peux te la mettre, ta surveillance à deux balles ?! »

Puis elle tourne les talons, marmonnant dans sa barbe, traitant Keith de Cerbère. Parce qu’il lui fait réellement penser à se chien à trois tête qui possède des yeux partout et qui a pour mission garder l’entrée des enfers. Finalement, elle sort et ferme les yeux en sentant la légère brise secouer son corps. Elle frissonne en grimaçant et file vers l’endroit du jardin le plus inondé de soleil. Là il y fait bien chaud : Amy dépose donc sa serviette sur le sol avant de s’allonger de tout son long dessus. Ici, c’est à peu près le seul endroit de la ville ou elle peut se montrer sans avoir à se cacher. C’est là qu’elle peut être seule, sans la présence de Keith à ses côtés qui flippe à l’idée qu’elle puisse croiser quelqu’un dans la rue ou dans l’allée d’un magasin. Bien qu’elle sache qu’il la surveille de loin, Amy ne se sent plus autant oppressée.

« Déprimant. », murmure-t-elle pour elle-même en enfonçant seulement un des écouteurs qu’elle tenait encore, dans son oreille, mettant immédiatement la musique à fond.

Pas du Rihanna, évidemment. Surtout pas du Rihanna. En ce moment, Amy est dans sa période Adèle, qu’elle écoute en boucle. Ce n’est pas réellement le bon registre quand on n’a pas le moral, mais ça lui plait, c’est tout. Et, chaque fois qu’elle écoute un nouveau morceau, un nouveau son, une mélodie, Amy ne peut s’empêcher de se demander si de son côté, Alexander l’écoute aussi. S’il aime aussi.
Pourtant, elle se sent débile de se poser ce genre de questions, mais c’est fréquent lorsqu’on à l’habitude de tout partager avec quelqu’un sans aucune retenue : Films, musiques, livres…peu importe ce que ça pouvait être, Amy avait pour habitude de parler de ce qu’elle aimait et détestait avec Alexander, et la réciproque était vraie. Aujourd’hui, la jeune femme n’a plus cette connexion, ce lien si spécial…Et même pas la peine de penser à demander son avis à Keith, qui ne sait même pas ce qu’est la série Game of Thrones ou même Twilight!
Machinalement, Amy frôle du bout des doigts le médaillon qu’elle a encore et toujours autour de son cou. Il commence à être brûlant, brillant à la lumière du soleil. Pourtant, elle ne veut pas le quitter, même s’il devient de plus en plus chaud contre sa peau. Son bras gauche posé sur son front pour pouvoir regarder le ciel sans être aveuglée, Amy se laisse distraire lorsque ses yeux tombent soudainement sur un coin de sa peau : Quelques centimètres sous son aisselle, près de son sein gauche, plus précisément. Ce petit coin de peau qui n’est pas caché par le bikini qu’elle porte, dévoile son tatouage. Elle se l’était fait faire quelques semaines après le drame, alors qu’elle avait déjà emménagé à New York. Il n’est pas si petit que ça, mais est tout de même discret. Le dessin représenté à l’encre noire est en réalité un double signe de l’infini, dont chaque boucle est reliée par des lettres : P, L, J et A. Paul, Laurel, Jane et Alexander. Les personnes qui comptaient le plus au monde pour elle étaient réunies là, près de son cœur. Pour toujours.
Souriant légèrement, elle caressa le tatouage et ignora les deux cicatrices, laides et provocantes, qui étaient situées sur son ventre. Amy les déteste, mais elles sont la preuve que tout ce qu’il s’est passé était bien réel. Qu’elle a survécu et qu’elle a le pouvoir de se venger elle, ainsi que toutes les personnes qui n’ont pas eu la chance de s’en tirer avec deux simples traits de peau blanche et boursouflée.

Puis Amy repense au carton qu’elle a laissé chez elle. Dire que Keith ne lui avait même pas laissé le temps de le récupérer ! Maintenant n’importe qui pourrait tomber dessus et surtout, sur son journal intime. Quoi que. Le journal intime d’une pseudo morte ne peut pas avoir de grosses répercutions, remarque. Elle aurait simplement aimé le relire, redécouvrir quelques uns de ses souvenirs ou juste se rappeler ce qu’était la journée d’une fille totalement ordinaire qui avait un père ultra protecteur, une mère sacrément portée sur la mode, une sœur casse bonbons et un meilleur ami qui agissait plus comme un ange tombé du ciel qu'autre chose.

Puis, après de longues minutes passée à cuire sur place, Amy se leva. C’est plus fort qu’elle, elle doit bouger, ne pas rester en place pour éviter de trop penser. Elle abandonne alors le livre derrière elle ainsi que son I-Pod et marche doucement, ses pieds nus glissant sur la pelouse. Puis elle regarde l’extérieur de la villa. A seulement quelques mètres de là se tient le portail : La sortie. La liberté ! Grimaçant, Amy se tourne vers la maison et voit au loin Keith, en train de travailler sur son ordinateur, regardant seulement de temps en temps vers l’extérieur pour s’assurer qu’elle soit bien toujours là. Bon, encore ça s’était amélioré ! Au début de la semaine, après qu’elle l’ait défié dans la maison de son enfance en voulant s’enfuir pour aller retrouver Alexander, Keith s’était par la suite montré encore plus collant que d’habitude ! Même la nuit, il campait devant sa porte et s’assurait que la fenêtre ne pouvait plus s’ouvrir de l’intérieur, histoire qu’Amy ne puisse pas s’enfuir. Alors la jeune femme avait compris qu’il fallait simplement qu’elle se tienne à carreaux, qu’elle soit sage. Au moins le temps qu’il reprenne confiance et lâche un minimum de lest. Et là, ça a l’air d’être le moment. Même si Amy ne compte pas aller loin étant donné que Keith garde précieusement clés de voiture et argent avec lui-comme quoi, il n’a vraiment plus confiance en elle-, elle aimerait au moins pouvoir faire un tour du quartier. Juste comme ça : Surtout qu’elle a sympathisé avec quelques voisins depuis son emménagement, il y a plus d’un mois. Distraitement, Amy se ronge l’ongle du pouce, pesant le pour et le contre de ses envies…

« …Oh, et puis zut ! », marmonne-t-elle avant de rebrousser chemin…pour attraper discrètement les fringues qu’elle avait laissées près de la serviette.

Et, tout en marchant discrètement vers l’entrée de la propriété, elle enfile son débardeur et son short, manquant plusieurs fois de se casser la figure pendant l’opération. Finalement, après s’être retournée à peu près trente fois, s’assurant que Keith ne sorte pas en trombe de la maison pour la rattraper, elle arrive devant la grille. C’était un portail classique, formé par des barreaux d’une certaine épaisseur. Amy se mord la lèvre : Elle n’a pas la clé, évidemment. Mais elle veut tellement être libre ! Cinq petites minutes, rien que cinq ! Alors elle inspire profondément pour se donner du courage et s’arrête soudainement de respirer tout en rentrant son ventre déjà très plat, pour se faire la plus fine possible. Amy à toujours été complexée par la petite taille et par le fait d’être assez plate comme fille : Dire qu’aujourd’hui ça pourrait lui servir !
Lentement et prudemment, elle se glisse entre deux barreaux, obligée de forcer légèrement pour pouvoir passer : Et elle y arrive. Dans un élan d’euphorie, elle pousse un petit cri aigu et sautille sur place en tapant des mains.
Puis, se rendant compte qu’elle à l’air d’une cinglée, Amy s’arrête vite et vérifie à droite et à gauche, s’assurant que personne ne l’ait vue. Il ne manquerait plus que ça !

Gonflée à bloc par sa liberté fraîchement retrouvée, Amy s’avance dans la rue, pieds nus. Même si elle se sent déjà plus légère, elle ne peut s’empêcher d’avoir un peu peur : Après tout, cela fait trois ans qu’elle n’a pas été seule plus d’une minute, livrée à elle-même. L’habitude lui est passée et le fait de s’être habituée à dépendre de Keith la rend malade.
Amy met de côté ses doutes et sourit en continuant à marcher. Ça faisait sacrément longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien ! Elle se laissa porter par les bruits des insectes, des rires des enfants des voisins jouant dans les jardins environnants et ne se posa plus aucune question.

« Madame Lightwood ?...Madame Lightwood ! »

Surprise, Amy se retourne en se rendant compte que c’ést à elle qu’on parle. Elle tomba sur une femme : Âgée de la petite soixantaine, elle s’avança vers Amy, tous sourires, un sac de courses dans les bras.

« Oh! Bonjour, madame Hale. Comment allez-vous? »
« Très bien ! Cela faisait longtemps qu’on ne vous avait pas vue dans le quartier ! Je commençais à croire que votre mari vous séquestrait ! », répond-t-elle avec humour.
« C’est à peu près ça », grommelle Amy dans sa barbe.
« …Pardon ?! »
« Non, rien ! En fait nous ne sommes pas beaucoup à la maison : Keith est très pris par son boulot et moi par mes études alors bon, ça ne nous laisse pas trop le temps de sortir. »

La voisine d’Amy sourit et hocha la tête, apparemment compréhensive.

« N’en faites pas trop tout de même ! Vous êtes de jeunes amoureux, vous devriez profiter de la vie et de votre mariage ! Parce que dieu sait que tout devient monotone après ! »

Amy éclate de rire. La franchise et l’humour de cette femme et étonnant, mais rafraichissant. Ca lui fait du bien.

« Ne vous inquiétez pas pour nous, madame Hale. Et je suis sûre que votre mari n’est pas si ennuyeux que ça ! »

Sa voisine lève les yeux au ciel, mais son grand sourire la trahit.

« Vous avez raison : André arrive toujours à me surprendre, même après quarante ans de mariage ! J’étais à peine plus jeune que vous aujourd'hui lorsque je me suis mariée, vous savez. »

Les yeux d’Amy s’écarquillèrent. Quarante ans passés avec une seule et même personne. C’est tellement rare, aujourd’hui !

«…Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ? », demanda finalement Amy tout en se remettant à marcher, allant dans la direction de la villa des Hale pour raccompagner sa voisine.

Celle-ci émit un léger rire, comme si elle revivait la scène.

« Oh, c’est très simple : André et moi nous connaissions depuis toujours ! Nous avons grandi ensembles et tout est arrivé très naturellement. A l’âge de seize ans, il m’a demandé si j’acceptais de sortir avec lui et j’ai dit oui : Après tout, je l’aimais. Puis à vingt ans, je suis tombée enceinte de notre premier enfant et il m’a demandée en mariage. Nous ne nous sommes jamais quittés, pas une fois…Quelque chose ne va pas ? Vous êtes toute pâle. »

Les paupières d’Amy papillonnèrent et elle sortit de ses pensées. Ses yeux la piquaient et son estomac se contractait violemment. Pourquoi est-ce qu’elle en venait à se sentir mal en entendant cette si jolie histoire ? Pourtant, ça n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait vécu avec Alexander ! Eux n’étaient jamais sortis ensembles !

« Ce n’est rien », répond-t-elle en souriant pour rassurer madame Hale. « Ça m’as juste rappelé quelqu’un. Quelqu’un que j’aimais énormément. »

Madame Hale parait peinée, puis sourit.

« Vous savez, il arrive que deux personnes prennent des chemins différents pendant un temps, mais si ça doit se faire, ils se recroiseront à nouveau un jour. »
« Je ne crois pas trop au destin. Parce que s’il existe, il ne m’a pas réellement épargnée ces derniers temps. »

Amy sait qu’elle joue à un jeu dangereux en se livrant comme cela alors qu’elle est censée mentir, simuler une vie parfaite. Une vie inventée de toutes pièces par le FBI. Mais elle n’en peut plus, en a sa claque de mentir à tout le monde. Après tout, que pourrait lui faire madame Hale ?!

« Ah, le destin n’est pas toujours juste, mais se rattrape quoi qu’il arrive. Vous verrez, cette personne que vous aimez, vous la retrouverez : mais attention, ne faites pas de mal à Keith ! C’est un si bon garçon ! »

Amy rit et secoue la tête.

« Non, ce n’était pas du tout comme ça, entre Alex et moi. Il était mon meilleur ami. »

Sa voisine sourit et se retrouva finalement devant chez elle.

« Me voilà arrivée. Voulez-vous entrer boire quelque chose ? J’ai fais des cookies et des muffins ce matin ! »
« Non, merci. C’est très gentil, mais je crois que je vais encore profiter du soleil tant qu’il est décidé à rester. »
« Très bien. En tout cas vous serez toujours la bienvenue chez nous, madame Lightwood. », répondit la dame en poussant la porte.
« Amy. Appelez-moi Amy, pitié. »
« D’accord, Amy. Appelle-moi Catherine, dans ce cas. », dit Catherine en passant directement au tutoiement, comme si elle s’adressait a quelqu’un qu’elle connaissait depuis longtemps. « Et tu verras, ton meilleur ami reviendra, vos chemins sont liés, j’en suis sûre. Prends soin de toi ! »

Puis elle entra et ferma la porte derrière elle, laissant Amy seule dans la rue déserte. Le cœur battant, mais amusée par cette femme, elle croisa les bras et rit.

« Tout serait bien plus simple si ce n’était qu’une question de chemin et de destin. », dit-elle pour elle-même, avant de se remettre à marcher, ignorant totalement le fait qu’elle ne porte pas de chaussures.

Elle espère qu’à l’âge de Catherine, elle pourra se venter d’être mariée-réellement mariée- depuis longtemps, d’être heureuse et surtout, d’avoir retrouvé la moitié son âme perdue depuis trois ans.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyDim 28 Juil - 20:32

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



« Entre… »

L’homme, grand et élancé, referma la porte derrière Alexander. Malgré ses trente-quatre ans, il avait gardé une tête d’enfant. Un peu comme son frère d’ailleurs, à croire que c’était un truc de famille.  Il invita son frère à prendre place dans l’un des deux fauteuils réservés aux invités puis contourna son bureau afin de s’asseoir dans son imposant fauteuil en cuir. « Papa m’a dit que tu passerais. Comment tu vas depuis le temps ? » demanda-t-il tout en cherchant l’un de ses dossiers.

Alexander scruta la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Tout avait bien changé depuis que son père avait laissé les rênes du journal à Philip. La déco avait changé, le bureau avait changé et la vieille machine à écrire de son père avait été remplacée par un ordinateur flambant neuf. « Ça va, ça va… T’as réussi à trouver les infos que papa t’a demandées ? » Philip releva la tête et jeta un coup d’œil à son petit frère. Tous les deux n’avaient jamais été proches et parfois il avait l’impression qu’ils étaient de parfais étrangers. Petit, Philip avait été envoyé très tôt dans des écoles en Europe et n’avait presque pas eu de contact avec ce petit frère que sa mère avait eu bien tard. Ils avaient onze ans d’écart, un gouffre en somme.  Lorsqu’ils se voyaient durant les grandes vacances ou les fêtes de fin d’année, ils avaient toujours très peu de choses à se dire. Et puis ils étaient totalement différents. Philip, d’un naturel réservé, parlait très peu. On lui reprochait souvent son côté trop sérieux. Alex quant à lui, bien que timide durant son enfance, s’était mis à parler beaucoup plus à partir de l’adolescence. Il était même devenu un sacré moulin à paroles et parfois Philip aurait bien aimé trouver le bouton off. Pour résumer les choses : Philip aimait le silence tandis qu’Alex adorait le bruit.

« J’ai rajouté deux de mes gars sur le coup. On couvre le procès depuis le tout début mais on n’a aucun accès au tribunal. On doit se contenter des rapports de séances du greffier et des interviews des différents avocats. Quand papa m’a dit que tu n’avais pas pu assister au procès et que la sœur de ton amie non plus, j’ai flairé là le scoop. Normalement ce procès ne se déroule pas à huis clos. Vous auriez dû pouvoir y entrer. » Philip trouva enfin le dossier qu’il cherchait. Il n’était pas très épais mais il était certain qu’Alexander allait aimer son contenu. Il le jeta face à lui et ajouta : « Voilà ce que l’enquête de mes journalistes a donné. Je crois que tu vas pouvoir me payer un sacré resto, frangin. J’ai déboursé une petite fortune pour t’obtenir ce tuyau.»

Alexander se précipita sur le dossier pour l’ouvrir et feuilleta les premières pages : il y avait des dizaines de photos des flics et membres du FBI qu’il avait croisés à l’entrée du tribunal il y a quelques jours.  « On a eu un sacré bol, figure-toi » fit Philip alors qu’Alexander l’écoutait d’une oreille. « L’un de mes journalistes connaît l’une des employées du tribunal. Ce que tu vas lire là, c’est une info en or. » Philip s’enfonça dans son fauteuil en cuir et attendit, les mains croisées, que son frère arrive sur la page qui allait tout lui révéler.

Alexander arriva sur une page manuscrite. Il se mit à la lire à voix basse : « Ça fait cinq ans que je bosse ici et c’est la première fois que je vois ça. Cette affaire fait beaucoup de bruit dans les médias et le FBI semble être très à cran. Ils sont partout, aux entrées, il y aussi plusieurs sas de sécurité à l’intérieur. Ils contrôlent notre identité dès qu’on va d’un bureau à un autre. Je sais qu’ils font leur travail mais nous, on a du mal à faire le nôtre. C’est devenu invivable de travailler dans ces conditions, vivement que ce procès soit terminé… Je croyais au début qu’ils étaient là pour vous tenir vous, journalistes, à l’écart. Mais j’ai vu de drôles de choses se passer. L’une de mes fonctions est d’accueillir les familles et proches des victimes, leur expliquer comment vont se dérouler les évènements de la journée qui les attend. Six familles ont été victimes. Tous les jours, je n’en accueille que cinq. Il y a une famille qui a été blacklistée, comme on dit chez nous.  C’est-à-dire qu’aucun membre de la famille, proche ou ami, ne peut assister au procès. C’est l’une des rares choses que le FBI peut imposer à un juge. Ça peut arriver pour différentes raisons : le meurtrier fait partie de la famille, le procès concerne de hautes personnalités ou pourrait nuire à la sécurité du pays, ou alors il y a une personne placée sous WSP qu’absolument personne ne doit voir. »

Alexander s’arrêta dans sa lecture et jeta un regard vers son frère : « WSP ? » lui demanda-t-il. Philip se releva légèrement de son siège. « Witness Security Program. Le programme de protection des témoins. » Alexander haussa les sourcils, il n’avait jamais entendu parler de cette abréviation avant. Il baissa à nouveau la tête vers le dossier et reprit sa lecture là où il s’était arrêté.

« Je n’ai pas accès au dossier mais je peux vous dire que c’est assez simple de savoir ce qui se passe pour ce procès. Tous les jours je vois la même équipe du FBI arriver par une porte dérobée. Je la connais cette équipe, l’un d’eux était déjà venu au tribunal de Woodburgh il y a de ça quatre ans. C’est l’équipe de la WSP. » La déclaration de l’employée du tribunal s’arrêtait là. Alexander fronça les sourcils. Où était l’info sensationnelle que lui avait promis son frère ? Il ne comprenait pas trop ce qu’il pouvait tirer de cette déclaration. Il relut le texte en diagonale mais il ne fut pas plus avancé qu’à la fin de sa première lecture. L’air soucieux, il referma le dossier et le posa sur le bureau de son frère. « Et ? Ça devrait m’apprendre quoi ? Le FBI est là pour protéger l’un des témoins et alors ? Je vois pas là-dedans quelque chose qui te ferait mériter un resto en ma compagnie… »

Philip se mit à sourire, délia ses doigts et prit appui sur son bureau pour se lever. En quelques enjambées il arriva près de la grande baie vitrée qui montrait un magnifique paysage de Woodburgh. « Ca ne t’a pas fait « tilt » ? Vraiment ? » Il s’était légèrement retourné pour regarder Alexander ; celui-ci grimaça et secoua négativement la tête.

« Tu aurais fait un piètre journaliste, frangin. » Alexander leva les yeux au ciel. Il n’était peut-être pas allé dans des écoles prestigieuses à l’étranger comme son frère mais il avait tout de même étudié dans les meilleures écoles de la région. Contrairement à Philip, lui n’avait jamais fait de droit. Pour lui toutes ces histoires de FBI, de tribunal et de témoins, c’était un domaine qui lui était complètement inconnu. Il n’eut pas le temps de lui répliquer que Philip poursuivait : « Elle n’accueille que cinq familles sur six. Comme Jane et toi n’avez pas pu entrer, tu as donc compris que c’était la famille Wheeler qui a été blacklistée par le FBI. »

Jusque là Alexander suivait. Il fit un signe de tête à Philip pour lui montrer qu’il avait compris. « Elle a dit qu’une équipe du WSP débarquait chaque matin au tribunal. Ils sont là pour protéger un témoin. Un témoin que personne ne doit voir. Un témoin que la famille Wheeler et ses proches ne doivent absolument pas voir. » Alexander écarquilla des yeux suite à cette révélation.

« Tu veux dire que… Qu’ils refusent qu’on entre parce qu’il y a quelqu’un qui témoigne et que… »

« Et que c’est quelqu’un que toi, Jane ou un autre membre de la famille pourriez connaître, oui. Quelqu’un à qui le FBI a donné une nouvelle identité. Toutes les personnes étant placées dans le programme de protection des témoins bénéficient d’une nouvelle identité et d’une nouvelle vie. Et crois-moi Alex, c’est du lourd. C’est un témoin capital pour le procès. Le FBI n’offre pas sa protection comme ça. Ça implique beaucoup de moyens. Financiers parce qu’ils subviennent aux besoins du témoin et humains car il doit bénéficier d’une protection constante. »

Alexander s’accorda quelques secondes pour digérer l’information. C’était donc pour ça qu’on leur avait refusé l’entrée ? Il avait enfin un début de réponse à ses questions mais il devait bien avouer que c’était encore bien flou.  « Mais je comprends pas. Il ne faut pas qu’on le reconnaisse, pourquoi ça ? Parce que c’est une personne qui témoigne à charge contre les Wheeler ? Ils ont peur, je sais pas, qu’on pète un plomb parce qu’il accorde son témoignage aux tueurs ? »

« Ca, c’est une bonne question, Alex. Effectivement, ça peut être quelqu’un qui témoigne contre les Wheeler. Quelqu’un qui aurait pu être présent lors de leur mort, un voisin, un passant qui aurait pu voir toute la scène par la fenêtre. Mais avoue quand même que ce n’est pas logique de témoigner contre des morts… »

« Alors… C’est quelqu’un qui témoigne en faveur d’Amy et ses parents ? Mais je comprends toujours pas… Pourquoi se cacher de nous dans ce cas-là ? »

Philip se retourna et claqua des doigts : « Voilà exactement la question que je voulais que tu te poses ! Pourquoi ce témoin se cache de toi et Jane s’il témoigne contre les deux tueurs ? Alex, tu viens sûrement de me trouver le scoop de l’année !! » Il s’avança vers la chaise où était encore assis son frère et le congratula d’une petite tape sur l’épaule. « Un témoin sous protection du FBI qui se cache d’une famille décimée. Je vois déjà le gros titre ! »

Alex se mordit la lèvre. Quelqu’un aurait été témoin des meurtres d’Amy et de ses parents et aurait bénéficié de la protection du FBI… « Dis-moi…. Le système de protections des témoins… Quand tu en bénéficies, je suppose que tu dois déménager, non ? Si on te donne une nouvelle identité, c’est logique de ne pas habiter dans la même ville, n’est-ce pas ? »

« Tout à fait. » lui répondit Philip avant d’ouvrir grand ses yeux. « Attends deux secondes ! Me dis pas que tu sais qui ça pourrait être ! » Il se dirigea à toute vitesse vers son bureau et prit un stylo et un vieux carnet. Ce geste eut le don d’énerver Alex. Alors ils ne pouvaient pas avoir une discussion entre frangins sans que son frère ne pense à en faire un article ? « Non. Non ! » répondit-il, énervé. « Justement, je vois pas du tout qui ça pourrait être. Un voisin ? Je pense que les parents l’auraient remarqué si l’un de nos voisins était parti du jour au lendemain. Il ne nous reste que la thèse du passant. D’un inconnu qui serait passé par là par hasard et qui aurait tout vu. C’est peut-être quelqu’un qu’on connaît de vue. Mais là j’aurais du mal à trouver qui ça pourrait être. Qui j’aurais bien pu croiser il y a trois ans dans Woodburgh et que je n’ai pas vu depuis tout ce temps. Nan, franchement, je vois pas… » Il essayait de chercher dans sa mémoire mais autant trouver une aiguille dans une botte de foin. Ça aurait pu être n’importe qui.  

Philip redéposa son carnet, l’air déçu. Il pensait vraiment tenir un scoop et il revoyait ses ambitions à la baisse. Néanmoins, savoir qu’un témoin sous protection du FBI était présent lors du procès, voilà quelque chose qui allait faire vendre !
Alexander se leva de sa chaise et reprit le dossier dans ses mains. « Merci d’avoir mis des hommes sur le coup. Ca m’a aidé à y voir plus clair. Mais, Philip… » fit-il, l’air gêné. « Si tu pouvais garder ça pour toi, ne pas en faire la une de ton journal de demain, je crois que ça serait une bonne chose. »

« Mais tu es dingue !! » s’époumonna le plus âgé des frères Connor-Ellis. « On tient là un véritable scoop, tu as pas idée du nombre de tirages qu’on peut faire avec une info comme celle-là !! »

« Ecoute… Il s’agit du procès des meurtriers de ma meilleure amie. Si ce témoin bénéficie de la protection du FBI, c’est qu’il y a une bonne raison. J’ai pas envie que le procès soit entaché par des révélations des médias, tu comprends ? Cette personne témoigne pour Amy et ses parents, elle a dû se construire une autre vie en attendant que le procès ait lieu. J’ai pas envie que les journalistes farfouillent de partout pour savoir qui c’est. Laisse-la en paix jusqu’à la fin du procès au moins. »

Alexander vit immédiatement la moue mécontente de son frère. Il lui demandait de s’asseoir sur un scoop en or.

« Tu fais chier, Alex. » Philip se pinça l’intérieur des joues. « Ok. Ca marche. On ne dit rien avant la fin du procès. Je garde l’info sous le coude et je demanderai à mes hommes de bosser sur le sujet une fois que le tribunal aura annoncé les peines pour les tueurs. »

Alex offrit un sourire timide à son frère. Il savait qu’il faisait ça uniquement pour lui, parce qu’il le lui avait demandé. Cela aurait été une autre personne, quelqu’un ne faisant pas partie de sa famille, il aurait balancé le scoop sans aucun remord. L’information avant tout. Mais Alex semblait avoir trouvé les mots justes pour le convaincre de reporter cette annonce après le procès. Il lui tendit la main que Philip serra d’une poigne de fer.

« Je file. Merci pour tout ça, frangin. T'auras bien mérité ton resto. » fit Alexander en lui lançant un clin d’œil.

Philip ne répondit rien et escorta son frère jusqu’à l’entrée du journal. Il fallait juste qu’il se montre patient. Il avait le scoop, il devait juste attendre le bon moment.

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Le soleil était bien haut dans le ciel lorsqu’Alexander rentra sur Pearl Trees mais malgré la température qui montait, il n’activa pas le toit ouvrant de sa voiture. Le trajet était bien trop court pour en profiter. S’il avait le temps – et surtout l’envie – il irait se faire une balade vers la mer ce week-end. Arrivé dans sa rue, il tourna à gauche afin d’emprunter son allée. Il gara sa voiture devant le garage - il prévoyait de sortir faire quelques courses dans l’après-midi - inutile de ranger tout de suite son véhicule. Il embarqua le dossier que lui avait donné son frère et claqua la portière. Il monta les quelques marches menant au perron de la maison et sortit ses clefs de sa poche pour ouvrir la porte d’entrée. Une fois à l’intérieur, il se dirigea immédiatement vers son bureau. Depuis la fameuse journée où quelqu’un avait pénétré dans la maison d’Amy, Alexander avait converti cette pièce en une authentique salle digne d’un commissariat. Il avait inscrit sur un grand tableau toutes les choses bizarres qui s’étaient déroulées : la clef d’Amy dans la serrure, le carton avec ses affaires exposé sur la table du salon, lui et Jane interdits de procès.  Alexander prit son marqueur et ajouta à côté de ce dernier point : « Témoin sous protection du FBI. Est-ce qu’on le connaît ? » Il scotcha en dessous la déclaration de l’employée du tribunal. Reculant d’un pas, il analysa le tableau qui se remplissait de plus en plus. Mais enfin les réponses commençaient à affluer. Il ne savait pas qui était ce témoin que protégeait le FBI mais il comptait sur le talent des journalistes de son frère pour lui donner la réponse à la fin du procès.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyLun 29 Juil - 0:53


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Amy marcha de longues minutes, arpentant la rue de long en large, passant devant les maisons, saluant quelques voisins présents qui profitaient apparemment du soleil, tout comme elle. Mais elle se fit vite une raison et se décida à rentrer : Peut-être que Keith avait déjà remarqué son absence…Non, rectification : Keith avait définitivement remarqué son absence. C’était obligé. Amy ne se faisait absolument pas d’illusion là-dessus ! Elle allait se prendre une volée, mais ça avait largement valu le coup ! Enfin elle avait pu avancer seule, pour une fois. Alors, en chemin vers sa ville, les yeux mi-fermés et le visage tourné vers le soleil, Amy sautillait presque, euphorique. Mais sa joie retomba presque totalement lorsqu’elle se retrouva devant l’immense portail qui protégeait sa maison. Elle eut envie de rebrousser chemin, avant de se dire que la colère de Keith serait sûrement bien pire si jamais elle ne se pressait pas. Alors, après avoir coupé sa respiration comme précédemment, Amy passa entre deux barreaux : Seulement, alors qu’elle était à mi-chemin, la moitié de son corps à l’intérieur et l’autre à l’extérieur, un bruit de moteur la fit sursauter. Au début, elle cru qu’une voiture allait entrer chez elle et Amy tourna brusquement la tête, le cœur battant. Mais la voiture hors de prix lui passa devant rapidement, avant de s’engager dans l’allée voisine à la sienne. Les sourcils d’Amy se froncèrent : Depuis qu’elle vivait là, donc depuis un peu plus d’un mois, elle n’avait jamais vu cette voiture entrer ou sortir. En même temps, vu qu'elle passait la plupart de ses journées dans la maison ou au tribunal alors c’était logique qu’elle n’ait pas eu l’occasion de croiser tous ses voisins, surtout qu’ils étaient assez nombreux dans le quartier. Légèrement jalouse de voir que le modèle du véhicule de son voisin était totalement celui qu’elle aurait voulu avoir, elle passa de l’autre côté du portail et suivit le ronronnement du moteur, le regardant progresser à travers les haies qui séparaient les deux propriétés. Heureusement que personne ne peut la voir, sinon elle aurait l’air sérieusement déséquilibrée, à regarder et suivre comme ça une simple voiture. A ce stade là, Amy ne se souciait même pas du fait de se rapprocher de sa maison, de Keith qui pourrait la surprendre et venir lui passer un savon, là dehors. La voiture s’arrêta et elle fit de même, se figeant pour voir quelle genre de personne pourrait être son propriétaire : Oui, Amy a toujours été beaucoup trop curieuse, c’est l’un de ses défauts.

Et elle vit un jeune homme sortir de l’habitacle avant de claquer la porte derrière lui : Taille moyenne, cheveux blonds assez foncés, il tenait une pochette entre ses mains et paraissait pressé. Les paupières d’Amy papillonnèrent et elle cru rêver éveillée. C’était impossible ! Ça ne pouvait pas être lui ! Pas maintenant, et certainement pas ici ! Son pouls s’accéléra et elle cru frôler la crise cardiaque, mais ne pu s’empêcher de se pencher, ne pouvant pas s’approcher à cause des haies épaisses. Les branches la griffèrent au niveau des bras et des jambes ainsi que du cou, mais elle s’en contre fichait : Elle devait être sûre de ce qu’elle voyait. Arrêté devant sa porte, il farfouillait dans sa poche, cherchant sûrement ses clés et le souffle d’Amy se coupa un instant. Son cœur martelait tellement sa poitrine qu’elle cru qu’il allait la transpercer pour aller s’échouer au sol.

« Alex… », murmure-t-elle en sentant les larmes piquer ses yeux.

Peut-être que madame Hale n’avait pas tout à fait tort, finalement ! D’abord dans la rue, puis devant son ancienne maison et maintenant ici…Le destin cherchait clairement à lui faire passer un message !...Ou a la torturer, au choix ! Puis, avant qu’elle n’ait pu faire ne serais-ce qu’un geste, il était déjà entré dans la maison sans même se retourner : Evidemment, il ne l’avait pas remarquée ! Comment aurait-il pu, alors qu’elle était bien cachée derrière sa foutue haie, dans sa propriété ?! Les poings serrés, frustrée et en colère contre le destin ou un quelconque coup du sort qui souhaitait apparemment la faire souffrir un maximum , Amy rebroussa chemin et entra chez elle. Keith était devant l’entrée, faisant les cent pas comme un chien de garde. L’air furibond, il était au téléphone et hurlait des ordres, l’air très, très en colère. Et lorsqu’il la vit, il déclara à son infortuné interlocuteur :

« C’est bon, elle est rentrée. Elle va bien, mais je ne garantie rien pour la suite, parce que je risque de l’étrangler ! » Il raccrocha sans attendre de réponse. « Je peux savoir où tu étais ?! Qu’est-ce qui t’as pris de partir comme ça, sans prévenir ?! Tu veux vraiment foutre en l’air tout ce qu’on a mis trois ans à bâtir, c’est ça ?! »

Amy souffla un bon coup avant de s’avancer, de passer à côté de lui et de pénétrer dans le salon. Encore plus furieux qu’elle l’ignore, Keith se lança à sa poursuite et l’attrapa par le bras pour avoir son attention :

« Réponds-moi, Amy ! »

Elle le regarda droit dans les yeux, encore sous le choc de ce qu’elle avait vu dehors. Mais hors de question de partager l’information avec Keith : Celui-ci serait capable de plier bagages et de trouver une nouvelle maison avant la tombée de la nuit ! Hors de question qu’elle ne s’éloigne d’Alexander à nouveau et surtout, hors de question que Keith la traite encore comme une enfant qui aurait besoin d’être surprotégée !

« Je suis allée faire un tour. J’ai bavardé avec des voisins…Je n’ai rien fait de mal, Keith. »

Il parut choqué et a deux doigts de faire une rupture d’anévrisme. Ça aurait pu la faire rire d'ailleurs, si seulement ses pensées n’étaient pas uniquement tournées vers son meilleur ami. Il était là, à quelques mètres et seuls quelques murs les séparaient. C’était trop beau pour être vrai !

« Rien fait de mal ? Tu te fous de moi ?! Qui sait sur qui tu aurais pu tomber ! »
« Et si je t’avais dit que je voulais marcher seule, m’aurais-tu laissée faire ? N’essaie pas de mentir, parce que je sais que tu n’aurais pas pu t’empêcher de me suivre, même de loin ! Sérieusement, Keith ! Tu avais mon téléphone, mes clefs et tout le reste ! Je n’aurais pas pu aller bien loin, même si je le voulais. »

Keith ouvrit la bouche pour répondre, mais la referma, n’ayant strictement rien à répondre. Amy sut qu’elle avait marqué un point, mais que la bataille n’était certainement pas gagnée.

« Ce n’est pas une raison ! », repris Keith en croisant ses bras. « Ne refais jamais ça, Amy. »

Elle pencha sa tête sur le côté, ne pouvant s’empêcher de pouffer de rire.

« Je suis une grande fille, Keith. J’avais besoin d’air, maintenant je suis revenue et devine quoi : Il ne m’est strictement rien arrivé là dehors ! Alors arrête de stresser, sinon tous tes cheveux vont tomber. »

Amy tourna les talons et alla s’assoir sur son cher canapé, à sa place attitrée. Elle attrapa la télécommande et alluma la télé, prétextant vouloir regarder une série sans intérêt : Mais en réalité, Amy réfléchissait. Elle se demandait ce qu’elle devait faire : Alexander était son voisin. Comme avant. Comme au bon vieux temps où elle était heureuse, où elle était Amy Wheeler et que rien ne pouvait la séparer de lui. Alors devait-elle aller le voir, détruisant pour le coup sa précieuse identité toute nouvelle, fournie par le FBI ou devait-elle attendre la fin du procès comme Keith la suppliait de faire.
Jamais le temps ne lui avait paru si long. Amy ne pourrait pas attendre la fin du procès ou le verdict final ! Pas alors qu’elle avait une chance d’avoir Alexander pour elle toute seule avant de devoir passer devant les caméras, être mise sous les projecteurs, devenant à la fois une victime et un témoin clef aux yeux du monde…

« Je vais prendre une douche : Si jamais tu t’en va à nouveau… »
« Qu’est-ce que tu vas faire ? M’attacher et m’enfermer dans ma chambre ? », railla Amy en faisant semblant de se passionner pour ce qu’il passait à la télé, n’écoutant qu’à moitié ce que son faux mari pouvait bien lui dire.
« C’est une idée !...Un peu de patience, c’est trop demander ? »
« Oui. » Elle tourna son regard perçant vers Keith et ramena ses jambes contre sa poitrine pour poser sa joue sur ses genoux. « C’est bon, tu peux aller vaquer à tes occupations. Je ne sortirais plus. »
« C’est gentil de dire ça, mais je ne te crois plus. Je vais placer des agents devant la villa jusqu’à ce que toute cette merde soit terminée. »
« T’es pas sérieux ?! », s’exclama Amy en relevant la tête.

Keith arqua un sourcil.

« A ton avis ? Bon, j’y vais. Sois sage. »

Il sortit rapidement de la pièce, son téléphone à la main. Les lèvres pincées, Amy tapa un grand coup dans le canapé, son poing rencontrant le cuir : Ça ne lui fit pas mal, mais évacua au moins un peu sa frustration. Contrairement à ce qu’elle avait cru, Keith ne s’était pas réellement énervé. Au contraire, il avait choisi de faire pire que ça : L’enfermer et la fliquer encore plus.

« Connard. », murmure Amy dans sa barbe avant de taper son front contre ses genoux.

Puis son regard fut attiré par quelque chose, traînant sur la table basse juste devant elle. Il s’agit d’un dossier apparemment, que Keith aurait laissé là. Amy était habituée à voir des feuilles ci et là, parce qu’il arrivait souvent à l’agent qu’il était de donner des coups de main à ses collègues. Le fait qu’il doive supporter Amy ne l’empêchait pas de faire son boulot ailleurs, même si pour cela il n’avait pas besoin de quitter la maison. Sauf qu’aujourd’hui, c’était différent. Aujourd’hui, sur la pochette était écrit en gros : Alexander Connor-Ellis. Hébétée, Amy se redressa, puis finit par se lever, attrapant la légère pile de feuilles entassées là. Les yeux écarquillés, elle n’osa même pas l’ouvrir, regardant simplement l’écriture fine de Keith, ainsi que la photo apparemment récente d’Alexander, agrafée juste en dessous de son prénom.

« Connard ! », répéta-t-elle plus fort avant de quitter la pièce en courant.

Elle ne réfléchit même pas, soudainement trop en colère et entra sans frapper dans la chambre de Keith. Il avait retiré son t-shirt et s’apprêtait apparemment à continuer de se déshabiller lorsqu’il la vit débarquer.

« Hé ! Qu’est-ce qui te prends ? »
« C’est plutôt à moi de te poser la question, Keith ! Comment est-ce que t’as osé faire une enquête sur Alexander ?! », crie-t-elle, bouillonnant de rage tout en secouant le dossier sous le nez de son faux mari.

Celui-ci la regarda un instant avant de soupirer, ne se sentant apparemment pas coupable.

« Ah, je croyais l’avoir rangé. »

Amy se retint de toutes ses forces de ne pas se jeter au cou de Keith pou l’étrangler.

« Arrête, ne me prends pas pour une bille ! Tu voulais que je tombe dessus, n’est-ce pas ?! Dis-moi pourquoi t’as fait ça ! Alexander n’a rien à voir avec ta mission, alors fout lui la paix ! »
« Au contraire. Je dois te protéger, Amy…Alexander n’est pas celui que tu crois. Au début j’avais décidé de m’informer sur lui juste comme ça, pour savoir s’il en valait la peine. Mais j’ai découvert des choses qui pourraient…Enfin, tu devrais lire et découvrir tout ça par toi-même. »

Amy rit jaune et balança le dossier sur Keith. Les feuilles se
détachèrent et s’éparpillèrent sur le sol.

« Tu n’aurais pas du faire ça ! Il s’agit de la vie privée de mon meilleur ami, Keith ! Et je crois que je le connais mieux que toi ou que tous ceux que tu as du contacter pour avoir tes petites informations à deux balles ! Je ne lirais pas ça, parce que je sais déjà tout d’Alexander ! Les secrets n’avaient pas leur place entre nous ! »

Elle lui lança un regard dégoûté et lâcha un grognement vexé, prête à sortir de la chambre. Seulement, la voix de Keith l’empêcha de bouger :

« Ça, c’est quand tu étais en vie, Amy », répondit-il calmement, mesurant parfaitement sa voix, comme d’habitude. « Mais tu es morte à ses yeux, et ce n’est pas ce qu’il s’est passé dans sa vie avant le meurtre de tes parents qui est intéressant : C’est après. »

Amy recula d’un pas, comme si elle venait de recevoir une balle en plein cœur. Elle était encore très en colère, mais Keith avait réussi à piquer sa curiosité.

« …Qu’est-ce que tu veux dire ? »

Keith se pencha et ramassa les feuilles, avant de les tendre à Amy. Quand il vit qu’elle n’avait pas l’air décidé à les prendre, il soupira et les fourra simplement dans ses mains.

« Lis. Il n’est pas celui que tu crois, Amy. Il n’est certainement plus l’Alexander que tu as connu. »

Amy lui répondit par un regard noir.

« Vas te faire voir. Tu n’avais aucun droit d’enquêter sur Alex. Tu dis ne plus avoir confiance en moi, mais je vois que moi non plus, je ne peux pas compter sur toi : Pas alors que tu fais ce genre de choses dans mon dos. Dis le moi tout de suite, si t’as aussi demandé à tes potes d’espionner ma petite sœur, on sait jamais, tu n’as peut-être pas envie que je la revois, elle aussi ! »

Sur ce, la jeune femme quitta la pièce, emportant le dossier avec elle. Elle claqua la porte tellement violemment derrière elle que les murs tremblèrent et elle retourna dans le salon. En fait, elle ne fit que passer et sortit finalement de la maison, ressentant encore plus le besoin de prendre l’air qu’auparavant. Pressant son dos contre la porte d’entrée, Amy fixa un bon moment le dossier. Ses doigts tremblaient et elle n’avait vraiment aucune envie de voir tout ce qui se cachait là dedans, la montagne de secrets qu’avait réussi à collecter Keith au fil du temps…Pourtant, elle le fit. Elle regarda les premières feuilles, qui n’étaient autre que les copies d’extrait de naissance et les bulletins de notes d’Alexander. Ces documents retraçaient son parcours scolaire et elle n’accorda que peu d’importance à tout ça : Elle connaissait déjà cette partie là de la vie d’Alexander. Mais bien vite, Amy tomba sur des notes, datées de trois ans auparavant. « Présent à l’enterrement de la famille Wheeler. », et effectivement, photo à l’appui, on pouvait voir Alexander debout aux côtés de Jane, une fleur à la main, prêt à la lancer dans l’immense trou qu’était aujourd’hui la tombe d’Amy. Ou du moins sa fausse tombe.

Le cœur d’Amy se serra douloureusement en voyant l’air si triste et perdu de son meilleur ami, en voyant la souffrance immense de sa petite sœur aujourd’hui aussi orpheline qu’elle. Alors elle passa à autre chose. Durant de longues minutes, Amy regarda les photos, lu les notes de Keith, les unes après les autres. Et ce qu’elle trouva l’effraya réellement. Jamais elle n’aurait pensé voir ça un jour, et surtout pas venant d’Alexander. Lui qui avait toujours été si vivant, si souriant, paraissait se relâcher un peu plus chaque jours. Tous les documents étaient datés et Amy pu donc assister à la descente aux enfers de son propre meilleur ami, tombé apparemment dans l’alcool et la drogues. Les clichés le montraient en train de consommer et même d’acheter des doses parfois, au fin fond d’une ruelle sombre. Elle le vit plus maigre que d’ordinaire, le teint pâle : Il n’avait même plus l’air de savoir sourire. Ses mains tremblèrent plus fort et Amy remarqua qu’elles étaient trempées. Ses doigts mouillés serraient les papiers recouverts de grosses gouttes et là, Amy se rendit compte qu’elle pleurait. Silencieusement, mais elle pleurait, car ses épaules tressautaient et ses joues étaient sans cesse inondées, quand bien même elle passait et repassait ses doigts pour les sécher. Durant trois longues années, elle s’était demandé ce qu’Alexander avait bien pu faire de sa vie, espérant qu’il aurait poursuivi ses études et peut-être même fait un tour du monde, comme elle l’avait proposé de son vivant…Mais il n’avait rien fait de tout ça. Durant un an, selon les observations  de Keith ou d’un de ses collègues, Alexander avait été emmené, aspiré dans un tourbillon sans fin, un trou noir immense et tentant qu’est la drogue. Et tout était de sa faute. S’il avait tellement souffert au point d’en venir à se droguer, à négliger autant sa si précieuse vie : C’était à cause d’Amy. Parce qu’elle l’avait laissé. Parce qu’elle l’avait abandonné. Serrant les photos d’Alexander contre son cœur, Amy se laissa glisser le long de la porte, terminant à genoux sur le sol.

« Je suis désolée, Alex. Je suis tellement désolée. »
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyLun 29 Juil - 21:55

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Les pieds posés sur son bureau, le siège en position presqu’allongé, Alexander n’arrivait pas à se départir du sourire qui s’était formé sur ses lèvres depuis une bonne demi-heure maintenant. Il avait vidé le carton qu’il avait trouvé chez Amy pour mettre un peu d’ordre dans tous les trésors qu’il contenait. Il avait commencé par lire un mot puis deux et maintenant, le tas devant lui avait pris une certaine hauteur. Amy avait gardé tous les petits mots qu’ils s’écrivaient en cours, autant dire qu’il y avait là de quoi publier une encyclopédie. Ils avaient pris pour habitude de noter la date dans un coin de la feuille - il ne savait plus lequel des deux avait eu cette brillante idée mais ça lui était d’une grande aide pour les remettre dans l’ordre.

Plus les petits mots défilaient et plus Alex se rendait compte à quel point Amy pouvait lui manquer. Au fil du temps, il avait appris à ne plus avoir quelqu’un à ses côtés avec qui tout partager. Relire tous ces moments de complicité qu’il avait vécus avec Amy lui faisait réaliser tout à coup qu’un jour il avait eu tout ça. Et que désormais, tout avait disparu. Il n’avait retrouvé cette complicité avec personne. Mais aujourd’hui, en cet instant, il ne voulait pas penser à l’absence d’Amy. Elle était là avec lui, à travers ses petits mots. Et pour une fois, c’était bon de se replonger dans le passé.

Avant de prendre le papier suivant, Alex avala une gorgée du cocktail aux jus de fruits qu’il s’était préparé, puis le posa loin, très loin de là où il avait posé les mots d’Amy. Hors de question que son verre se renverse sur ces feuilles d’une valeur inestimable à son cœur. Une fois cela fait, il piocha un nouveau papier dans le carton et commença sa lecture. Dès les premiers mots, son sourire s’éteignit. Oh il ne se rappelait que trop bien de ce qui s’était passé ce jour-là…

'Je la déteste.'

Alexander se rappelait encore de qui elle parlait. Jessica… Amy lui avait bassiné les oreilles avec elle depuis la veille au soir…

'Pourquoi ça ?' avait-il griffonné sur le papier dans une écriture de cochon.

'Parce que.'

Il sourit. C’était une réponse typique d’Amy quand elle était en colère. Il y avait des moments où, lorsqu’elle piquait une crise, Amy était inarrêtable. Impossible de l’empêcher de déverser son lot de paroles et d’insultes. Et puis il y avait des moments où, au contraire, elle se renfermait dans sa coquille et sortait à peine un mot. Et bizarrement, à choisir, il préférait la Amy qui disait ce qu’elle pensait. Elle était bien moins dangereuse que la seconde…. Au moins quand elle lui disait sa façon de penser, il savait où mettre les pieds. Et avec Jessica, ça n’avait pas loupé. Il avait marché sur des œufs pendant quelques temps. D’ailleurs, si Amy avait toujours été en vie et qu’il lui en parlait aujourd’hui, il était certain qu’elle lui aurait balancé un truc dans la gueule pour le faire taire. Ah Amy et son côté rancunier… Il poussa un soupir et reprit sa petite  lecture.

'Parce qu’elle m’a embrassé hier ?'

'Il était nul son jeu.' Il avait eu à peine le temps de mettre le point sur son point d’interrogation qu’elle lui avait arraché la feuille des mains pour écrire ça.

'J’ai trouvé ça sympa, moi.'

'N’en rajoute pas. Et je te préviens, plus jamais on ira à l’une de ses soirées. On s’est emmerdé. Et j’peux pas la voir en peinture.'

'Pas grave, j’irai sans toi ;)'

'Fais-ça et j’t’enfonce ma bouteille d’eau dans une partie de ton corps qui n’a jamais vu le soleil, Connor.' Alex se mit à sourire en voyant sa répartie. Quand elle était vraiment énervée contre lui, elle l’appelait toujours par son nom de famille. Et dans la bouche d’une Amy énervée, « Connor » ça sonnait comme « connard » mais en plus joli.

'T’es de plus en plus violente avec moi je trouve… !'

'Parce que tu fais de plus en plus de conneries.'

'C’était pas une connerie, c’était un jeu. Tu serais pas un peu jalouse là ?'

La discussion s’était arrêtée là. Alex se souvenait qu’Amy lui avait repris la feuille pour la fourrer dans son classeur. Elle avait ensuite posé les deux coudes dessus, l’ignorant totalement et faisant semblant d’écouter le cours du prof de maths. Ce jour-là, alors qu’ils avaient toujours pour habitude de traîner le plus possible dans la salle avant de se rendre au cours suivant, Amy était sortie parmi les tous premiers de la classe. Il avait presque jeté ses stylos et classeurs dans son sac pour la rejoindre dans le couloir au pas de course. Arrivé à sa hauteur, il l’avait attrapée par le poignet et forcée à se retourner pour qu’elle lui fasse face. Mais Amy, tête baissée et les cheveux lui tombant devant les yeux, ne l’entendait pas de cette oreille.

« Tu vas continuer encore longtemps à faire ta mauvaise tête ? » lui avait-il demandé en levant les yeux au ciel. En entendant Jessica arriver derrière elle, Amy s’était libérée de son emprise et continué son chemin vers le cours suivant.

Elle l’avait boudé durant trois jours.

Alex replia la feuille de papier et le posa sur la pile devant lui. Ça avait été les trois jours les plus longs de sa vie. Pourtant, il n’avait rien fait pour mériter le silence d’Amy. Non, il avait pris pour Jessica.

C’est tout naturellement que les événements de cette soirée lui revenaient en tête…

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Alex avait eu du mal à la traîner à cette fête. Jessica avait débarqué dans leur école depuis seulement deux petites semaines. Et pour parfaire son intégration, la demoiselle avait décidé d’inviter tout le monde à une petite fête au bord de la piscine. Cela avait été immédiat pour Amy : Jessica était le genre de filles qu’elle détestait par-dessus-tout et quand quelqu’un lui faisait mauvaise impression dès le départ, c’était cuit. Bimbo sur les bords, garce en profondeur, Jessica avait déjà joué de sa plastique de rêve pour piquer le petit-ami de la capitaine des cheerleaders. Et tout ça moins d’une semaine après son arrivée. « Allez, viens ! » l’avait-il suppliée. « On la connaît pas tant que ça, si ça se trouve c’est une fille sympa… et vous pourriez devenir amies, acheter vos strings et soutifs ensemble ! » Amy l’avait regardé en le fusillant des yeux, un regard qui criait « arrête de te foutre de ma gueule sinon je t’en fous une ». « Quoi ? » lui avait-il répondu, un sourire taquin accroché au bord des lèvres. « Ok, elle doit faire un bon 90 D et toi un maigre 80 B mais vous pourriez quand même… AÏEUUUH !! » Ce coup de poing dans les côtes, il l’avait mérité. Il l’avait même cherché à dire vrai. Il se mit à rire en voyant la mine toujours renfrognée de sa meilleure amie. « Allez Amy… C’est toujours toi qui me dis que je devrais sortir plus. Bah tu vois, je t’écoute ! Je suis tes conseils et c’est toi qui n’y mets pas du tien ! »La jeune femme avait soupiré puis, levant les yeux au ciel pour lui montrer à quel point ça l’emmerdait vraiment, avait fini par lui dire : « OK mais une heure pas plus. Ensuite on rentre à la maison pour notre nuit marathon sur Friends. » Alex lui avait souri et pris par la main. Il était temps qu’ils aillent se préparer pour la petite sauterie de Jessica.

« Et puis d’abord, je fais pas un 80 B … ! » ajouta-t-elle avec une petite moue boudeuse. Un truc qui l’avait toujours fait craquer chez elle.

Il s’était penché vers Amy et lui avait embrassé les cheveux.  Elle avait passé sa main autour de sa taille pour le tenir tout contre elle.

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« Amy, action ou vérité ? »

Alexander se frotta le front. La soirée était vraiment - mais alors vraiment - mal partie… S’il y avait bien un jeu qu’Amy détestait – sauf quand elle jouait uniquement avec lui -  c’était celui-là : Action ou Vérité. Trop de mauvais souvenirs pour elle. Elle était incapable de répondre « Action » depuis le jour où Fred Perkins lui avait demandé de « manger les crottes de son hamster ». Yeurk. Rien que d’y repenser, Alex avait envie d’aller vomir dans un coin.

Amy lui avait lancé un regard du genre « Qu’est-ce que je t’avais dit ? Cette soirée craint » avant de regarder Jessica et, avec un sourire plus que forcé, de lui répondre : « Vérité ».

Jessica – suivie par ses nouvelles copines, les blondes sans cervelle de leur classe -  avait alors gloussé, apparemment ravie qu’elle choisisse cette option.  « Bien… Alors Amy…Est-ce que tu as déjà pensé à Alex alors que tu étais en train d’embrasser un autre garçon ? » Un sourire machiavélique s’était posé sur les lèvres de la fausse blonde. Autour d’elle, le concours de gloussements continuait. Alex fixait obstinément Amy, priant pour qu’elle n’entre pas dans le petit jeu de Jessica. Oh comme il aurait voulu qu’elle se lève et lui dise « Viens, on s’en va ». Mais ce n’est pas ce qui était arrivé. Loin de là.

« Pourquoi ça, Jessica ? Jeff Harrison te suffit plus ? Il faut déjà que tu te trouves une autre proie ? Ton truc, c’est de piquer le mec des autres ? Mais te gêne surtout pas ! Au cas où tes copines t’aient pas mise au courant, Alex et moi on ne sort pas ensemble, il est libre comme l’air ! Alors vas-y, fais-toi plaisir ! Mais je te promets pas qu’il accepte, le style « greluche », c’est pas trop son truc… ! »

Alex avait fermé les yeux. Le bulldozer Amy s’était mis en route. Mais étrangement, Jessica n’avait pas cillé face à sa réponse. Au contraire, d’une voix très posée, sans se départir de sa superbe, la jeune femme lui rétorqua : « Tu n’as pas répondu à la question, Amy. Est-ce qu’il t’est arrivé de penser à ton meilleur ami en embrassant l’un de tes petits copains ? »

Le silence s’abattit sur toute l’assemblée, chacun des participants fixant Amy avec insistance en attendant sa réponse. « Bien sûr que non… » avait-elle fini par répondre dans un souffle. Elle s’était immédiatement penchée pour faire tourner à nouveau la bouteille. Alex, lui, sentait son cœur battre à un rythme anormal dans sa poitrine. Comme les autres, il avait attendu avec impatience qu’elle réponde à cette question. Il ne savait pas ce qu’il avait attendu exactement comme réponse mais en gros, c’était tout sauf ce qu’elle venait dire. Enfin non, pas « ce qu’elle venait de dire » mais plutôt « comment elle l’avait dit ». Parce que même nerveuse ou mal à l’aise, Amy n’était pas du genre à répondre d’une voix aussi basse. Et encore moins pour répondre à une question d’une fille qu’elle détestait déjà.

Alors que la bouteille continuait de tourner, attendant de s’arrêter devant la prochaine victime, Alex continuait de fixer sa meilleure amie. Il la vit avaler sa salive puis se mordre les lèvres avant qu’elle ne jette un regard vers lui. Encore aujourd’hui, il ne savait pas comment interpréter ce qu’il avait vu, cette lueur… triste, étrange dans ses yeux. L’échange n’avait duré que quelques dixièmes de seconde, sa moitié avait immédiatement baissé le regard. La bouteille s’était arrêtée devant Juliet, l’une des copines de Jessica.

« Action ou vérité ? » demanda Amy d’une voix morne.

« Vérité !! » s’était écrié la jeune femme.

« Combien de mecs différents sont passés dans ton lit ? »

« Alors c’est simple » fit Juliet, nullement gênée par la question. Comptant sur ses doigts, la longue liste commença :  « Y a eu Jake, Dave, Brian, Michael… Peter, Justin, Howard… et Mathew !! C’est tout je crois !! A mon tour, maintenant !! » La bouteille virevolta pendant quelques tours avant de tomber sur… Jessica.

« Alors Jess… ! Action ou vérité ? »

Jessica s’était tournée vers Alex. Plongeant son regard dans le sien, elle répondit d’une voix suave : « Action…. »

Alex déglutit. Ce qui allait arriver, il ne le sentait pas du tout. Et il avait bien raison. Juliet se mit à rire, regarda toute l’assemblée et fit à voix basse : « Offre le meilleur de tes french kiss à… Alex ! »

Tout de suite, il avait regardé Amy qui, elle, regardait en l’air, la mâchoire crispée… Sans la quitter des yeux, il entendit Jessica arriver vers lui. Lorsque cette dernière se retrouva quasiment au-dessus de lui, Alex leva enfin le regard vers elle. Jessica se mit à descendre de façon sensuelle, remuant ses hanches tout en prenant position sur les genoux d’Alexander.

Tous les autres s’étaient mis à crier et à taper dans leurs mains devant le spectacle que Jessica – et lui par la force des choses – leur offraient. Elle avait passé une main dans ses cheveux, l’ébouriffant légèrement au passage. Sans plus de cérémonie, elle s’était penchée vers lui et avait posé sa bouche sur la sienne. Sa langue était déjà là, à vouloir forcer le passage de ses lèvres. Pris au dépourvu, Alex s’était laissé complètement faire. Essayant de regarder Amy, il pencha légèrement la tête. Jessica avait pris ce geste comme une invitation à approfondir l’échange. Ce qu’elle fit, au grand dam d’Alex mais pour le plus grand plaisir des gens de leur classe qui hurlaient de plus en plus fort plus l’échange devenait chaud.  Amy, elle, avait baissé la tête, arrachant par petite touche la pelouse sur laquelle elle était assise. Si jamais on lui posait la même question que Jessica avait posée à Amy, il ne pourrait pas donner la même réponse que sa meilleure amie. Parce que là, la seule pensée qui envahissait son esprit, c’était sa meilleure amie. Et ce n’était d’ailleurs pas la première fois qu’il pensait à elle en embrassant une autre.

Lorsque le langoureux baiser prit fin, Alex se frotta nerveusement les mains sur son jean. Amy s’était levée et avait pris la direction de la sortie sans un mot ni même un regard pour lui. Jessica n’avait pas pu s’empêcher de regarder ses copines et de leur montrer Amy d’un signe de tête. Les gloussements étaient revenus.

Alex s’était levé et avait regardé sa montre. Prétextant l’heure tardive, il quitta rapidement la demeure de Jessica, sans se préoccuper des rires qu’il entendait derrière lui.

Il avait fini par rattraper Amy à une centaine de mètres de là. Arrivant à ses côtés, il ne dit rien et attendit qu’elle prenne la parole. Mais elle resta silencieuse jusqu’à leur arrivée devant leur maison respective.

« On se regarde la saison 4 ? Ca te va ? » lui demanda-t-elle alors qu’elle inséra la clef dans la serrure de sa porte d’entrée.

« Ouais » lui répondit-il, mal à l’aise à cause de cet énorme silence qui les avait accompagné depuis leur départ de la fête. Il se mordit la lèvre et la suivit dans la maison.

Le premier épisode à peine lancé, Amy le rejoignant sur son lit, Alex tendit sa main et attrapa celle de la jeune femme. Enlaçant ses doigts aux siens, il ne l’avait pas lâchée de la nuit.

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Ils n’avaient jamais reparlé de cette soirée avec Amy et Alex regrettait tellement de ne jamais avoir su ce qu’elle avait ressenti ce soir-là. C’était… la première et l’une des rares fois où il avait perçu de la jalousie chez sa meilleure amie. Même s’ils se disaient absolument tout, il y avait des discussions qu’ils n’abordaient jamais. Et notamment toutes celles pouvant faire du mal à leur amitié.

Alex se leva de son fauteuil et quitta la pièce, laissant le tas de feuilles sur son bureau. Il les rangerait dans un dossier en rentrant de ses courses. Embarquant son téléphone et ses clefs, il ne prit pas la peine de prendre sa veste : le soleil dardait ses rayons sur Pearl Trees qui avait rarement connu pareille chaleur.

Grimpant dans son bolide, Alex mit en marche son lecteur cd, mettant le son à un niveau assez élevé pour qu’on entende les basses à l’extérieur, et prit la direction du centre-ville. Tout en espérant que cette petite escapade lui permettrait d'oublier Amy.

Au moins pendant une petite demi-heure.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyMar 30 Juil - 7:11


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Ses cheveux blonds légèrement ondulés cachant son visage, Amy ne s’arrêta pas de pleurer durant de longues minutes. Le dossier incriminant Alexander toujours posé contre sa poitrine, elle serra les feuilles, les froissa et se retint de les déchirer en mille morceaux. Peut-être que ça l’aiderait à évacuer sa colère, sa tristesse et ça frustration : Peut-être même que ça l’aiderait à oublier ou à nier ce qu’elle venait de lire…Seulement, il fallait se rendre à l’évidence ; Alexander à souffert, qu’elle le veuille ou non, et Amy sent qu’elle n’a absolument pas le droit d’ignorer ça. Surtout pas alors que c’est une grande partie de sa faute. Le corps raide et les muscles endoloris à cause de sa position tenue trop longtemps, elle se lève finalement et reste un instant encore appuyée contre la porte d’entrée. Amy se demanda vaguement pourquoi Keith avait ça. Pourquoi est-ce qu’il avait délibérément laissé ce dossier trainer dans le salon ? Pour l’énerver ? Pour la protéger comme il semblait l’assurer ? Ou alors pensait-il que le fait d’avoir vu Alexander devenir accro à la drogue allait la faire changer d’avis et qu’ainsi, elle n’aurait plus envie  d’aller le retrouver une fois toute cette histoire de procès terminé ? Quelles que soit ses raisons, Amy les trouva toutes aussi débiles les unes que les autres : Après tout, c’était privé ! Il s’agissait de la vie d’Alex, de son malheur et ça lui avait été retiré à la minute où Keith avait mis des agents sur le coup, pour l’espionner. Fatiguée et encore choquée, Amy passa une main sur son visage encore ruisselant de larmes, avant de sursauter : Une porte claquait, non loin de là. Elle pensa d’abord que ça venait de l’intérieur de la maison, que Keith était sorti de sa douche et qu’il allait venir vérifier si elle était toujours là, bien sage…Puis elle se rendit compte qu’en réalité, ça venait de chez les voisins. De chez Alex. Elle ne réfléchit pas et couru en direction de l’immense haie épaisse, seule frontière encore érigée entre elle et sa moitié. A travers les petits espaces vides que formaient les feuilles, Amy put voir Alexander sortir de chez lui et entrer à nouveau dans sa voiture. Et il n’avait plus rien à voir avec l’homme qu’elle avait vu sur les photos : Bien qu’il paraisse perpétuellement triste, ailleurs…Eh bien au moins, il n’avait plus ces cernes, n’était plus aussi pâle, ni aussi maigre. Même s’il n’avait plus vraiment l’air d’être le Alexander avec qui elle avait grandi, au moins il n’était plus le junkie également. C’était déjà ça. Silencieuse, Amy le regarda monter tranquillement dans son véhicule et entendit la musique qu’il mit arriver jusqu’à elle. Elle ne put s’empêcher de sourire, nostalgique. Avant, lorsqu’il la conduisait quelque part, il avait pris pour habitude de mettre la musique à fond, histoire de faire trembler la voiture : Ca avait le donc d’énerver Amy, qui détestait ces vibrations. Pourtant, elle s’y était habituée, pour Alexander. Et elle se laissait même taquiner, sachant qu’il adorait ça, la faire sortir de ses gonds. Les yeux fixés sur la voiture, Amy la regarda avancer, puis sortir de l’allée. Comment avait-il pu tomber au facilement ? Comment un homme aussi gentil et sérieux aurait-il pu se prendre aux jeux de la drogue ou de l’alcool ? Puis Amy se mit à sa place : Si c’était Alexander qui avait disparu, n’aurait-elle pas cherché un moyen de faire disparaitre la douleur ? Peut-être bien que si. Mais ce n’était pas tout de même pas une raison ! Son instinct protecteur de retour, comme si il n’était jamais réellement parti, elle se sentit frustrée de ne pas pouvoir aller se planter devant Alexander rien que pour le plaisir de l’engueuler.

« Idiot. », murmure Amy pour elle-même. « Tu es fort. Bien plus fort que tout ça. »

D’un geste rageur, la jeune femme déchira les feuilles en deux, puis en quatre. Elle fourra les lambeaux dans la poche arrière de son short et passa une main dans ses cheveux. Passé houleux ou non, Alex restait Alex et Amy était bien décidée à le protéger : De Keith, de la drogue, de lui-même…Peu importe ! Parce que oui, s’il avait commencé, il pouvait rechuter ! Et d’après ce qu’elle avait vu dans l’enquête de Keith, Alexander vivait seul dans cette immense villa. En somme, il était libre de faire n’importe quelle connerie, de replonger. Amy fut prise de nausée quand l’image d’un Alex allongé sur le sol de sa salle de bain, les yeux grands ouverts et une seringue encore enfoncée dans le bras lui vint à l’esprit. C’était hors de question ! Il fallait qu’elle soit certaine qu’il ait arrêté, qu’il soit passé à autre chose. Amy se mordit la lèvre inférieure : Comment faire ? Ce ne serait pas raisonnable de céder à son envie de se montrer à Alexander pour lui faire la morale et lui demander de vive voix. Surtout qu’il était parti dieu savait pour combien de temps.
Amy releva la tête soudainement. Alexander était parti ! Elle grimaça en pensant au plan qu’elle venait à peine de monter en une seconde dans sa tête.

« Non, non Amy. C’est une mauvaise, très mauvaise idée. », souffla-t-elle tout bas en faisant les cent pas devant la haie. « En plus c’est puni par la loi d’entrer chez les gens par effraction. »

Sa conscience, de plus en plus présente, essayant de lui faire oublier cette idée débile, de se convaincre que c’était une mauvaise idée et que ça avait toutes les chances de foirer. Pourtant, lorsqu’elle eut à nouveau en tête l’image d’Alexander en pleine overdose, Amy se figea et ses mâchoires se contractèrent. Elle regarda un instant sa maison, puis celle d’Alex, qu’elle pouvait apercevoir à travers les branchages, pesant le pour et le contre.

«…Si Keith ne me tue pas pour ça, il le fera pour autre chose, après tout. »

Et, sans réfléchir une seconde de plus, elle protégea son visage avec ses bras puis avança, essayant tant bien que mal de se frayer un chemin entre les épaisses branches des haies. Ca piquait, griffait, tirait ses cheveux et meurtrissait ses pieds, mais Amy ne s’en rendit même pas compte. Non, elle se rapprochait de la maison d’Alexander : Ca envoyait de l’adrénaline en elle et l’aidait à avancer sans même se poser de questions. Après s’être débattue ce qui lui semblait être des heures et non des secondes, Amy arriva enfin de l’autre côté. Là, elle se redressa immédiatement et son premier réflexe fut de regarder à droite et à gauche pour s’assurer que personne ne l’avait vue, tout en passant ses mains sur ses vêtements pour chasser les feuilles qui s’étaient accrochées : Mais sachant qu’elle était seule, dans une propriété privée, qui aurait pu la surprendre ?! Amy souffla, une main posée sur son cœur, comme pour lui demander de se calmer. Le sang battait dans ses tempes et elle frissonna : Même si elle n’allait pas voir Alex en chaire et en os, elle allait entrer et le retrouver, d’une certaine manière.
Légèrement pressée par le temps, Amy chercha d’abord à ouvrir les fenêtres, fit d’ailleurs le tour de la maison en espérant les voir ouvertes : Fenêtres ou baies vitrées, peu importe ! Pourtant, tout était clos et elle ne se voyait pas casser une vitre pour se faufiler à l’intérieur : Entrer par effraction, elle voulait bien, mais vandaliser, non merci !

« Merde Alexander ! Un peu d’aide, ce ne serait pas de refus ! », marmonne-t-elle avec humeur tout en terminant rapidement de faire le tour de la maison.

Elle se retrouva finalement devant la porte d’entrée et arqua un sourcil :

« Oh non, ne me dites pas que… »

Elle tourna la poignée et la porte s’ouvrit. Amy tapa son front avec le plat de sa main.

« Quel abruti d’inconscient ! Si je peux entrer, alors tout le monde est en mesure de le faire ! »

Ne se rappelait-il pas comment la famille Wheeler avait été décimée ?! Amy soupira, ses doigts se crispèrent sur la poignée de la porte alors qu’elle entrait lentement, hésitante. Puis, jugeant qu’elle à l’air d’une cinglée en train de parler toute seule, Amy préfère se focaliser sur ce qu’elle est en train de faire. Soufflant, elle entre complètement et ferme doucement derrière elle. L’intérieur est inondé de lumière et Amy ne peut s’empêcher de trouver ça beau. Très Alexandoresque. La décoration, l’aura qu’il avait laissée dans cette villa…Oui, pas de doute, c’était lui. Même le parfum qu’elle sentait était absolument identique à celui qu’elle sentait quand elle entrait dans sa chambre, alors qu’elle était encore « en vie ». Ca lui donna envie de pleurer, serra son cœur, mais bizarrement retrouver tout ça l’apaisa. Alexander était réellement sa moitié, la chose qui lui manquait au monde pour être bien, pour se sentir en sécurité. Tripotant nerveusement son collier, elle traversa l’immense entrée et passa dans le salon, première pièce qu’elle trouva. C’était magnifique, évidemment. Il y avait un écran plat, une table basse et une cheminée…Sans compter les étagères et tous les autres meubles. C’était très complet, rien à voir avec la maison d’un drogué. Voir cela rassura un peu Amy. Elle sourit ensuite en voyant la guitare d’Alexander posée là. Alors il jouait toujours : C’était bien. La musique serait-elle la chose qui lui avait fait sortir la tête hors de l’eau ? Le fait d’être dans l’ignorance énervait Amy, qui détestait être à l’écart : Surtout quand il s’agissait d’Alexander. Possessive, jalouse, protectrice, douce, drôle, sarcastique et sensible. Quand on voulait Amy, il était obligatoire de prendre tout le paquet de sentiments et de défauts qui allait avec : Chose que seul Alexander avait réellement fait.
Les doigts d’Amy frôlèrent les cordes de la guitare qui laissa échapper un léger son : Faux. Mais un son. Elle pouffa de rire en revivant une scène qui leur était arrivée lorsqu’ils avaient dix huit ans.

*** ***

« Allez, Alex ! Laisse-moi essayer ! »
« Tu plaisantes ? Tu ne sais même pas comment jouer du triangle ! Alors pas question que tu touches à ma guitare. »

Elle lui adressa une moue boudeuse dans le but de le faire craquer.

« Maiiiiiis, je ferais attention ! »

Ils se fixèrent de longues secondes et Alexander parut sur le point de craquer. Et finalement, il se tourna vers sa précieuse guitare en répondant :

«…Non. Je ne tiens pas tellement à ce que tu me rendes sourd, tu sais. »

La bouche ouverte et les yeux écarquillés, Amy fut choquée.

« Alors là, t’es mort, Alex! »

Et elle se jeta sur lui. Ils terminèrent tous les deux sur le lit d’Alexander. Amy, profitant de l’avantage qu’elle avait pris grâce à l’effet de surprise, se mit à le chatouiller pour se venger. Mais, plus grand et plus fort, il la repoussa plutôt facilement avant de bloquer ses poignets dans une seule de ses mains. Amy rit tellement que des larmes roulèrent sur ses joues, puis elle ouvrit les yeux en sentant le front d’Alexander se poser contre le sien.

Bagarre terminée. Aussi simple que ça.

*** ***


Finalement, Amy avait désobéi à Alexander quelques jours plus tard et avait essayé de jouer de cette fichue guitare : Un vrai désastre ! Il s’était moqué d’elle pendant des semaines et depuis, elle n’avait plus touché à ce genre d’instrument, pour le bien de tous. Secouant la tête, amusée par sa propre bêtise, Amy se tourna et regarda rapidement la pièce. Mais il n’y avait rien : Aucun papier, aucune boîte ni aucun signe ou traces de drogues ou même d’alcool. Elle soupira, se sentant coupable : Et si Alexander avait refait sa vie ? S’il voyait une fille ? S’il s’était reconstruit ? Être là lui parut soudainement hors contexte, étrange. Pourtant, elle en avait besoin : Vraiment besoin. Quittant le salon, elle fit un crochet par la cuisine où elle vit quelques légumes, pas mal de fruits, mais également quelques cochonneries qu’Alexander adorait. Sans aucun scrupule, Amy piqua un paquet de bonbons « Tagada » et poursuivit sa visite. Dans la chambre d’Alexander, elle trouva des paires de chaussures éparpillées sur le sol, de même que quelques t-shirts. Le lit, immense et attractif, l’attirait : Elle eut une énorme envie de se jeter dessus et de se rouler en boule sous les couvertures, comme elle le faisait étant enfant. Amy résista pourtant et regarda sous le lit, ouvrit les tiroirs, inspecta les piles de livres entassés là, mais étrangement bien rangés sur des étagères. Elle ne trouva rien, si ce n’est des affaires personnelles et elle en reconnu certaines. Tout n’était donc pas neuf, Alexander avait apporté un peu de son ancienne maison avec lui en emménageant : Comme elle aurait aimé faire pareil ! Ensuite, elle ouvrit une porte et tomba sur une salle de bain. Aussi grande que n’importe qu’elle autre pièce de la maison, on pourrait y faire vivre facilement une famille africaine. Pourtant, Amy sourit en se disant que la sienne, adjacente à sa chambre, doit être exactement pareille. Près du lavabo, elle ne trouve qu’une seule brosse à dent et dans le tiroir, une seule brosse à cheveux…Alexander vivait donc seul.

« Non, ce n’est pas censé te réjouir, Amy… »

Pourtant, une partie d’elle se sentait soulagée. Oh mon dieu, comment est-ce qu’elle pouvait penser ça, ne serait-ce qu’une seconde ?! Elle se sentit tout de suite horrible et secoua la tête, tout en sortant de la pièce après avoir un peu farfouillé, pour la forme. Mais toujours rien. Le paquet de bonbons toujours entre les mains, elle soupira et emprunta un autre couloir, se demandant si cette maison était vraiment si grande que ça. Apparemment, oui !
Elle ne savait pas exactement combien de temps elle passa à l’intérieur, à inspecter toutes les pièces, les unes après les autres. Et à chaque porte ouverte, elle avait l’impression de revenir en arrière, lorsqu’elle s’incrustait chez les Connor-Ellis. A chaque portes poussées, elle s’attendait à voir Alexander de l’autre côté, lever la tête et lui sourire. Mais elle ne trouva que des pièces vides, certaines même inutilisées. Les murs étaient souvent nus, il n’y avait pas de photos et les rares qui étaient posées montraient la famille d’Alexander. Elle n’en avait vu qu’une seule d’elle, posant près d’Alexander lors de leur bal de promo, accrochée dans un couloir près de la chambre d’Alex. Mais Amy comprenait au fond, à quel point ça devrait être dur de vivre avec seulement des souvenirs de la personne qu’on aimait.

Et enfin, arriva la dernière pièce. La dernière porte. Le cœur battant, elle l’ouvrit et alluma la lumière : Ce qu’elle vit la cloua sur place. Son regard avait été immédiatement attiré par ce grand tableau où était écrit simplement : « Amy ». Et juste en dessous, il y avait des tas de papiers épinglés, des notes, des photos, des personnes entourées et d’autres barrées. Il y avait des articles de journaux et, après s’être légèrement approchée, elle vit une clef, située juste à côté d’une photo d’elle. Ce n’était pas n’importe quelle clef : La sienne. Celle de son ancienne maison, qu’elle avait…Eh bien oui, qu’elle avait oubliée sur place !

« Merde alors… », jure-t-elle en plaquant une main contre sa bouche. « A quoi est-ce que tu joues, Alex ? »

A plusieurs endroits, Amy reconnut l’écriture d’Alexander, qui avait noté certaines observations, informations. Depuis quand faisait-il cela ? Depuis quand avait-il des soupçons ? Savait-il qu’elle était en vie ? Puis, lorsqu’elle tomba sur « Témoin sous protection du FBI. Est-ce qu’on le connaît ? », Amy put à nouveau respirer. Non, apparemment il n’avait pas encore fait le rapprochement et la croyait toujours six pieds sous terre. Mais Alexander était proche de la vérité. Bien trop proche ! Si jamais Keith voyait ça, aucun doute qu’il péterait un fusible ! Cette pensée l’aurait faite sourire, si seulement elle n’était pas si choquée. Alors Alexander ne s’était ni remis de sa mort, ni remis à la drogue…En fait, il continuait à chercher des raisons à tout ce qu’il s’était passé trois ans avant. Elle aurait du savoir qu’il n’allait pas lâcher si facilement : C’était à la fois effrayant et rassurant, en réalité ! Chamboulée, Amy se détourna et vit un bureau. Là étaient éparpillés des bouts de feuilles et juste à côté, un carton. Le cœur de la jeune femme loupa un battement lorsqu’elle reconnu son carton. Avec ses affaires à l’intérieur ! Alexander était donc allé chez elle et c’est ici que tout avait atterrit ! Et avec toutes ces preuves, il n’avait pas encore deviné ?! Elle se laissa lourdement tomber sur la chaise posée derrière le bureau et regarda les papiers posés là. Des mots. Des mots qu’ils s’étaient échangés en classe, lorsque les profs ne pouvaient pas les voir. Le premier qu’elle eut sous les yeux fit remonter d’assez mauvais souvenirs et Amy le mit bien vite de côté : Jessica. Pétasse de première, une fille qu’Amy ne pouvait absolument pas voir en peinture ! Bon, il est vrai qu’elle avait tendance à détester toutes les copines d’Alexander : Mais elle ! C’était bien la pire, parce que ne l’avait embrassé que pour narguer Amy et elle ne supportait pas ça…Puis c’était son Alexander et personne n’avait le droit de l’emmener loin d’elle !
Amy retrouva également son journal intime, fermé, tout au fond du carton, avec les albums photo du collège et du lycée. Elle ne se demanda même pas s’il l’avait lu ou non, sachant parfaitement que jamais Alex n’aurait osé faire cela, qu’elle ait été en vie ou non. Il la respectait bien trop pour lire ses secrets, bien qu’il en connaisse plus de la moitié. Bien qu’il connaisse les plus importants, ceux qui ont le plus de valeur. Pourtant d’un côté, elle aurait aimé qu’il lise, au moins il aurait su qu’Amy l’aimait vraiment, de tout son cœur. De toute son âme, même, s’en était aussi beau qu’effrayant ! Puis, en proie aux doutes, Amy passa une main sur sa nuque, la massant légèrement. Son regard azur se reporte sur le tableau face à elle et elle se lève, délaissant ses souvenirs perdus. Ses doigts viennent effleurer les preuves collectées les unes après les autres et elle prit sa clef. Légère mais semblant peser des tonnes, tout comme le poids comprimant son cœur, elle reposa sur le paume d’Amy, qui la fixa longuement…Avant de la reposer là où elle l’avait trouvée. Puis elle ouvrit son médaillon et tomba directement sur le portrait d’Alexander. Elle sourit.

« Tu ne devrais pas faire ça. Chercher pourquoi je ne suis plus là. Ce n’est pas bon, Alex. Ne peux-tu pas simplement me laisser le temps de, moi, venir te retrouver ? »

Evidemment que non, il ne pouvait pas : Il était bien trop têtu et tenace pour ça ! Elle embrasse ensuite la photographie et referme le médaillon qui part reposer contre son cœur, comme d’habitude.

Soudain, la porte s’ouvre. Amy sursaute violemment et se retourne, tombant nez à nez avec son passé. En effet, Alexander se tient là, dans l’encadrement de la porte, apparemment incapable de bouger. La jeune femme a l’impression d’être un animal pris au piège, éclairé par une immense lumière qui indiquerait au chasseur son emplacement. Elle tremble, mais son regard ne quitte pas celui d’Alexander, qui lui a lâché depuis longtemps ce qu’il avait dans les mains. Aucun des deux ne sait quoi dire, ni quoi faire. Amy n’ose même pas bouger un muscle, de peur que tout vacille, que son monde se brise. Mais elle sait d'avance que c'est fini: Sa nouvelle vie est terminée, enterrée, maintenant que la vérité à refait surface.

Game Over, Amy.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyMar 30 Juil - 13:34

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Le trajet pour arriver jusqu’au centre-ville fut plutôt rapide : la chanson qu’il avait mise en sortant de chez lui n’avait même pas encore eu le temps de se terminer qu’il se trouvait déjà devant l’hôtel de ville, point névralgique de la petite ville qu’était Pearl Trees. Il se gara près de la fontaine où, par ce temps ensoleillé, les enfants s’éclaboussaient joyeusement sous le regard de leurs mères, assises sur un banc.

« Hey Alex ! » fut-il interpellé à peine sorti de son véhicule. Tom, l’épicier, le salua d’un signe de la main. « Ca fait longtemps qu’on t’a pas vu dans le coin, tu viens nous chanter tes nouvelles chansons ? »

Alex lui sourit. Il avait l’habitude de venir gratter de la guitare devant l’épicerie, Tom avait été l’un des tous premiers à le laisser s’installer devant son magasin. « Non, pas aujourd’hui Tom. Je passe juste faire quelques courses ! Mais promis, demain je viens squatter devant chez toi ! » « Super, à demain alors ! » lui répondit Tom avant de retourner au travail.

Alex traversa la route, s’arrêtant devant la boutique du disquaire. Rien de sensationnel ne semblait être sorti dernièrement mais il y avait tout de même deux ou trois noms qu’il ne connaissait pas. La cloche de la porte tinta, signalant son entrée au gérant du magasin qui, depuis le temps, était devenu l’un de ses amis. « Alex, hé ! Viens par là, y a des trucs qu’il faut absolument que je te fasse écouter ! » Alexander se dirigea vers la caisse prenant deux-trois cd au pif sur son passage. Parfois le hasard faisait bien les choses et il lui arrivait de trouver de super bon groupes avec cette technique. « Ecoute-moi ça, c’est une tuerie ! » fit Sam en lui mettant un casque autour des oreilles. Du rock. Un bon style comme Alex aimait. Un mélange entre Oasis et Sixpence None The Richer un peu. « T’as la pochette du cd ? » demanda-t-il alors qu’un excellent solo de guitare se diffusait dans ses oreilles. Sam revint quelques instants plus tard avec le boîtier d’un noir total. Le nom du groupe était inscrit sur le devant dans un reflet bleu-gris tellement sombre qu’on avait du mal à distinguer que quelque chose était écrit dessus. Il retourna le boîtier et regarda la liste des chansons, une petite quinzaine. Celle qu’il était en train d’écouter s’appelait « Love’s Fool ». Il regarda le titre de la chanson suivante et son cœur rata un battement. Amy’s in the attic. « C’est loupé pour la demi-heure sans penser à Amy… » se dit-il amèrement. A croire que tout le monde s’était ligué dernièrement contre lui pour qu’il ne puisse pas se la sortir de la tête. Appuyant sur le bouton « Suivant », un son plus triste, plus grave, envahit ses oreilles.

Every day I suffer but the years have passed
How long will the nightmares last ?
I was a little boy, oh so naive
And Amy was my bestfriend
Oh I don’t want to think about her murder
You don’t know how much I miss her…

C’en était trop pour Alex qui enleva immédiatement le casque, le tendant à Sam. Ce dernier le regarda d’un œil bizarre, reprenant son bien entre les mains. « Quoi ? Ca t’a pas plu ? J’étais sûr que ça allait te plaire pourt… »

« Nan, c’est pas ça » fit Alex qui commença à reculer lentement vers la sortie « Faut que je te laisse. J’ai une course urgente à faire, je viens de m’en souvenir. A plus Sam ! » Il se retourna et pressa le pas pour arriver au plus vite dehors. Il avait l’impression de suffoquer tout à coup dans l’espace confiné du magasin. Une fois à l’extérieur, Alex s’arrêta quelques pas devant l’entrée et, les mains sur les hanches, se mit à respirer de grandes bouffées d’air frais.

Peu importe où il allait, où il se trouvait, il y avait constamment quelque chose qui lui rappelait Amy. Depuis une petite semaine, depuis qu’il était au courant du procès qui se tenait à Woodburgh, pas un jour ne s’était passé sans que quelque chose ne le ramène à elle.  Cela ne le gênait pas quand c’est lui qui cherchait sciemment à penser à elle –comme il l’avait fait par exemple tout à l’heure en relisant les petits mots qu’il s’échangeait en cours – mais il n’aimait pas ça quand ça lui tombait par surprise sur le coin de la gueule, comme à l’instant chez le disquaire. Et plus ces petites choses se passaient, plus il ressentait ce manque qu’il avait d’elle. Tournant la tête légèrement vers sa droite, il vit l’étal de roses, tulipes et autres compositions du fleuriste. En voyant un bouquet d’immortelles –la fleur préférée d’Amy - sur l’un des présentoirs à l’extérieur de la boutique, il eut l’impression que tous les commerçants de Pearl Trees s’étaient donné le mot aujourd’hui. « Ok, Alex… » se dit-il mentalement. « Tout ça, ce ne sont que des coïncidences. Tu vois vraiment plus loin qu’il ne le faudrait… Ce… Ne…Sont…Que…Des…Coïncidences.» Il se répéta la phrase une dizaine de fois avant de reprendre la direction de sa voiture. Une fois assis derrière le volant, Alex mit quelques secondes avant d’enfoncer la carte pour pouvoir la démarrer. Il était sorti exprès pour faire quelques emplettes et résultat, il allait rentrer chez lui les mains vides. Un rire nerveux s’échappa de ses lèvres et il enclencha la première. Il valait mieux qu’il rentre à la maison avant de ne paraître pour un fou aux yeux de toute la ville. Quelques minutes et rues plus tard, il arriva chez lui et rentra cette fois-ci la voiture au garage. Il était sûr et certain qu’il n’allait plus ressortir de la journée ni même de la soirée. Il allait passer l’après-midi dans sa véranda, porte coulissante ouverte, prendre sa guitare et composer quelques morceaux. C’était un programme qui lui plaisait d’avance. Et pour même pousser le vice encore plus loin, il allait prendre un bon bain bien tiède avant et se lire l’un des bouquins qu’il s’était acheté il y a plusieurs semaines de cela et qu’il n’avait pas encore eu le temps de lire.

Montant les marches le menant jusqu’à chez lui, Alex poussa la porte d’entrée et jeta ses clefs sur l’un des petits meubles du couloir. Arrivé dans le salon, il hésita à se jeter dans le canapé et se mater un film sur son écran géant. Mais l’appel du bouquin était plus fort et il savait exactement lequel il allait lire. Passant devant la table basse, il en profita pour prendre un livre qu’il avait terminé il y a bien longtemps et qu’il avait laissé traîner là négligemment. Il allait le ranger dans sa bibliothèque et prendre le nouveau qui allait l’accompagner dans son bain. Il enleva vite fait sa montre qu’il posa sur le bar de la cuisine puis prit la direction de son bureau où il avait installé sa bibliothèque. Tout en ouvrant la porte, il regarda son poignet qui avait une jolie trace blanche. La prochaine fois, il devrait absolument penser à enlever sa montre avant de prendre le soleil parce que là, ça faisait complètement ridicule.

La tête baissée, à peine entré dans la pièce, Alexander se dit immédiatement que quelque chose n’allait pas. Il était sûr et certain d’avoir éteint la lumière avant de partir. Il sentit comme un petit picotement au niveau de la nuque. Un frisson. Un fourmillement qui le prévenait que quelque chose de bizarre était en train de se passer. Quelque chose que son cœur comprit bien avant sa tête. Bien avant qu’il ne lève les yeux.

Quand son cou se releva, quand ses yeux regardèrent enfin droit devant lui, il en lâcha immédiatement le livre qu’il tenait entre ses mains. Il avait stoppé net, comme dans les films. Tout semblait s’être figé dans le temps, comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton « pause ». Il lui semblait s’être éteint, aussi bien physiquement que mentalement car actuellement aucune pensée cohérente n’arrivait à se former dans son esprit. Seuls cinq petits mots étaient gravés dans sa tête : « Ce n’est pas possible. » Non, ce qu’il voyait ne pouvait pas être possible. C’était une hallucination, un mauvais tour de son esprit, ça ne pouvait pas être autrement. Il se demanda immédiatement s’il n’était pas devenu fou car tout portait à le croire. Il la voyait dans chaque chose qu’il faisait, tout le ramenait à Amy. Mais là, c’était trop pour lui. Il ne pourrait pas le supporter s’il commençait à avoir des hallucinations et la voir apparaître n’importe où, n’importe quand. C’était impossible qu’Amy se trouve là dans son bureau alors qu’elle était censée être allongée six pieds sous terre dans son cercueil. Dans le cercueil qu’il avait vu descendre et être recouvert de terre il y a de cela trois ans. Le silence qui régnait dans la pièce lui fit prendre conscience des tambourinements de son cœur contre sa poitrine. Des battements désordonnés. Des battements tellement forts qu’il avait l’impression que son cœur était sur le point d’exploser et de tomber en mille morceaux à ses pieds.

Et sans bouger d’un millimètre, il la fixa. Tant pis si elle n’était qu’une illusion. Il voulait… non… il devait enregistrer chaque image d’elle qu’il voyait. Depuis combien de mois ne l’avait-il plus vue ? Depuis combien de mois maintenant avait-il espéré pouvoir la revoir ne serait-ce qu’une seconde ? Il ne voulait pas gâcher ce moment même si tout cela n’était que pure folie. Il voulait enregistrer chaque dixième de chaque seconde de ce qu’il voyait et ne plus jamais l’effacer de sa mémoire. Avec les années qui étaient passées, il se surprenait parfois à avoir une vision floue d’elle, à avoir oublié le contour de son visage, l’aspect de son grain de beauté à la naissance de son cou. Il avait beau lutter mais les souvenirs s’effaçaient petit à petit et rien ne pouvait l’aider à se rappeler. Alors il voulait profiter de cet instant. Graver cette vision d’elle dans sa tête et ne jamais l’oublier.

Elle était là, à quelques mètres de lui. Complètement immobile, tout comme lui l’était. Ses cheveux blonds, ondulés, tombaient sur ses épaules. Il ne l’avait jamais vue ainsi, elle avait toujours eu l’habitude de lisser ses cheveux, mais ce style lui allait bien. Elle était encore plus magnifique que dans ses souvenirs. C’était peut-être le manque d’elle qui le faisait penser ainsi mais il la trouvait encore plus belle qu’avant. Et sa peau bronzée faisait ressortir le bleu magnifique de ses yeux. Il s’attarda sur chaque parcelle de peau qu’il voyait – et Dieu sait qu’il en voyait même un peu trop avec ce léger débardeur et ce minishort – il était conscient de la déshabiller du regard, scrutant chaque millimètre de ses courbes affriolantes. Comment avait-il fait pour ne pas craquer durant dix ans ? Sa poitrine se levait et se baissait à chacune de ses respirations et il prit conscience de la femme parfaite qu’elle était. Inspirant une bouffée d’air (depuis combien de secondes n’avait-il plus respiré ?), il se sentit complètement perdu, comme emmené dans une autre dimension. Tout ceci ne pouvait pas être réel, son cerveau allait finir par se remettre en marche et cette vision d’Amy, de sa défunte meilleure amie, allait disparaître aussi vite qu’elle ne lui était apparue. Alors avant que tout ceci ne s’arrête, avant que la magie ne cesse, il fit un pas dans sa direction. Que risquait-il de se rapprocher d’elle ? Juste un peu… Seulement assez pour distinguer comme il se doit la beauté de son visage, de ses fossettes, de son regard plongeant dans le sien... Il n’avait rien à perdre. Absolument rien. Il avait déjà tout perdu il y a trois ans. Alors il continua d’avancer, ne baissant jamais le regard, toujours en continuant de fixer Amy dans les yeux. Un pas puis un autre. Il s’approchait lentement d’elle. Elle était toujours restée immobile, dans la même position et avec la même expression sur le visage que depuis qu’il était entré dans la pièce. Elle semblait autant apeurée que lui, ne bougeant pas d’un millimètre. Un autre pas et il ne serait plus qu’à un petit mètre d’elle. Un autre pas et il pourrait presque la toucher. Même s’il savait que cela risquait de faire disparaître cette belle illusion… Mais il avait besoin de s’approcher encore plus. Il pouvait maintenant distinguer les nuances de bleu dans ses magnifiques yeux. Il l’entendit respirer fort, à un rythme effréné. Son cerveau capta à ce moment là qu’il l’entendait respirer.

Il-entendait-Amy-respirer, bordel.

Sous le coup de la surprise, il en ouvrit la bouche. Il n’arriva cependant à émettre aucun son. Est-ce que les illusions faisaient du bruit ? Il aurait dû mieux regarder les émissions sur le paranormal de Pierre Bellemare quand il était petit, se fustigea-t-il mentalement. Tout cela lui sembla soudain si réel. Il n’était qu’à quelques centimètres d’elle maintenant et il sentait désormais le souffle de la jeune femme s’échouer sur sa peau à lui. Alors… Il ne rêvait pas ? S’il la touchait là maintenant, est-ce qu’il sentirait sa peau sous ses doigts ?

Il leva légèrement le bras, le montant progressivement vers le visage d’Amy. A quelques millimètres de sa peau, il sentit sa main trembler sous le coup de l’émotion. Pitié, pourvu que tout ceci soit réel. Qu’elle ne disparaisse pas.

Pourvu qu’Amy soit vivante et que tout ceci n’était qu’un cruel cauchemar. Pourvu qu’aujourd’hui soit le jour où il s’en réveille.

Et son pouce fit le dernier geste, atterrissant délicatement sur la joue de la jeune femme. Et Alex sentit sa peau sous la sienne. Elle n’avait pas disparu. Il expira une bouffée d’air qui était restée coincée dans ses poumons et sentit les larmes lui piquer le bord des yeux. C’était réel. Amy était vivante. Il posa pleinement sa main sur sa joue et d’une voix cassée, il murmura enfin le prénom qu’il rêvait de prononcer depuis trois longues années…

« Amy… »

Les larmes de joie pouvaient désormais couler, il s’en contrefichait. Il était en train de revivre.

Et un sourire immense éclaira le visage d’Alex.  
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyMer 31 Juil - 12:49


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Les sentiments d’Amy se bousculèrent en elle soudainement : Joie, euphorie, amour, adoration, regret, paix… Un flot de souvenirs lui virent en tête alors que son regard était plongé dans celui d’Alexander. Malgré les trois années passées, lentement, horriblement, Amy avait l’impression que rien n’avait changé : Que finalement, rien ne pouvait les séparer. Ni le temps, ni la drogue, ni la distance. Pas même la mort. Enfin, après tout ça, elle retrouvait sa moitié, se sentait enfin complète alors qu’ils n’avaient pas échangé un mot, mais seulement un regard. Regard qui voulait tout dire, tout exprimer. Pourtant, le premier réflexe d’Amy fut de vouloir avancer d’un pas, parce que même si elle s’était sentie prisonnière l’espace d’une seconde, tout en Alexander l’attirait. Comme d’habitude, ils étaient comme des aimants, les deux faces d’une seule et même pièce. Une entité séparée dans deux corps différents, comme elle aimait souvent à le penser, même si ça pouvait sonner un peu bizarre. Mais elle ne bougea pas, n’osa pas le faire. Parce qu’elle avait peur que si elle faisait un mouvement, le temps qui s’était arrêté, se remette en marche. Or elle ne voulait pas que ce moment ce termine. Elle ne voulait pas risquer de finir avec un cœur encore plus brisé qu’il ne l’était déjà. De son côté, Alexander paraissait encore plus surpris qu’elle : Et Amy comprenait parfaitement. Il avait beaucoup, beaucoup plus à encaisser qu’elle après tout ! Revoir sa meilleure amie morte là, devant lui, devait lui faire sacrément bizarre et Amy aurait voulu le rassurer. Seulement ses muscles semblaient bloqués, figés et lourds comme des pierres. Elle respirait vite et fort, comme si elle venait de courir un marathon ou de participer à une sorte de course poursuite. Elle avait l’impression d’être face au vide et que son cœur n’était pas loin de lâcher : Pourtant, Amy ne s’était jamais sentie aussi vivante et aussi heureuse ! Le regard d’Alexander se balada sur elle, sembla presque la passer aux rayons X, mais elle ne se sentit pas mal à l’aise, même si elle sentit ses joues bruler. Elle devait sûrement rougir comme une collégienne, mais s’en moquait pas mal : C’était Alex, pas n’importe quel garçon qui se retournerait sur son passage. C’était le seul regard qui comptait.

Et Alexander bougea. Il fit un pas dans sa direction, lentement et progressivement, comme s’il avait peur qu’elle fuie, qu’elle disparaisse de sa vue. Mais Amy ne comptait pas s’en aller : En réalité, elle n’avait aucune envie de se trouver ailleurs qu’ici, près de lui. Comme avant. Les battements de son cœur s’accélérant, son regard ne quitta pas celui d’Alexander, et elle resta là…incapable de faire le moindre mouvement. La jeune femme le laissa venir à elle lentement, se retenant tant bien que mal de foncer droit dans ses bras. Bientôt, il fut suffisamment près pour qu’Amy puisse distinguer correctement les traits de son visage : le moindre froncement de sourcil, la moindre mimique. Elle pouvait tout voir et bon dieu, il brillait, même sous la lumière artificielle de la pièce. Il illuminait tout, y compris son univers, par sa seule présence. Et elle se demanda s’il avait toujours été aussi grand : Assez petite elle-même, Amy avait toujours été dépassée d’une tête par Alexander et était souvent forcée de se mettre sur la pointe des pieds pour espérer être à sa hauteur : Et encore, ce n’était pas gagné ! Là, elle fut obligée de lever la tête pour garder le contact visuel, tellement il s’était approché. Mais bizarrement, Amy ne se sentait pas oppressée ; Au contraire, elle respirait déjà mieux.  

Et elle ne sursauta même pas lorsqu’il leva le bras, l’avançant vers son visage dans le but de la toucher. Ses yeux si expressifs lui transmirent son sentiment de surprise et d’espoir, d’envie. Finalement, le bout des doigts d’Alexander frôlèrent sa joue, puis il y posa son pouce, rapidement suivi par le reste de sa main. Sa paume était chaude, rassurante et envoyait des frissons tout le long de la colonne vertébrale d’Amy. Il l’électrisait complètement. Et il dit son prénom, ce qui la fit ouvrir soudainement les yeux. Quand les avait-elle fermés, au juste ?! Elle trembla : Parce que ça faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas entendu le son de la voix d’Alex! Avait-elle toujours été si grave, si belle ? Amy avait-elle osé oublier ça, ou alors ne s’en était-elle tout simplement jamais rendu compte ? Quel gâchis, dans les deux cas…  Elle sourit, très légèrement et ses lèvres trouvèrent la paume de la main d’Alexander, toujours sur sa joue, qu’elle embrassa. Puis ce fut à son tour de faire un pas, qu’importe qu’après elle soit réellement obligée de se mettre sur la pointe des pieds pour lui faire face. Continuant sur sa lancée, Amy posa délicatement ses mains au creux du cou d’Alexander, ses pouces venant caresser sa mâchoire. Il était bien loin, le gamin timide et renfermé qu’elle avait rencontré plus de treize ans auparavant. Il était bien loin, l’adolescent qui se moquait de son tour de poitrine et qui regardait Friends avec elle. Il était bien loin, le garçon avec qui elle était allée au Bal de Promo. Quand exactement était-il devenu un homme aussi magnifique ?

Amy inspira profondément et sécha les quelques larmes qui coulaient le long des joues d’Alex. Le voir aussi ému lui donnait envie de s’écrouler aussi : Seulement elle avait l’impression de l’avoir déjà trop fait. Alors elle sourit simplement, ne sachant pas réellement quoi dire. Avant c’était simple et jamais elle n’aurait eu besoin de se creuser la tête avant de parler à Alexander. Seulement, sur ce point là, ça avait changé : Que dire à son meilleur ami, alors que celui-ci la croyait morte depuis des années ?! Comme par automatisme, Amy hocha légèrement la tête, réponse muette à sa question : Elle lui assurait ainsi qu’elle était bel et bien réelle, ici avec lui. Et non pas au cimetière. Puis il sourit. Un sourire vrai, sincère et adorable qui retourna complètement Amy. Ca faisait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas vu comme ça, et qu’est-ce que ça lui avait manqué ! Puis elle le regarda encore un instant, avant d’ouvrir enfin la bouche…puis de la refermer, incapable de dire quoi que ce soit : Au lieu de ça, elle enroula ses bras autour du cou d’Alexander et se met sur la pointe des pieds pour l’enlacer. Fort. Amy le serra d’ailleurs tellement fort contre elle qu’elle eu mal au bras et au dos, mais elle s’en moquait : Il était enfin là, contre elle. Et elle avait retrouvé sa place, sa vraie place. Puis, sa joue posée contre celle d’Alex, le cœur battant à cent à l’heure, Amy trouva enfin la force de parler. Un murmure, une parole que lui seul pourrait entendre, bien qu’ils ne soient que touts les deux dans cette immense maison :

« Pardon, Alex. Pardon de t’avoir laissé…Tu m’as tellement manqué ! »

Elle aurait pu faire mieux, évidemment, mais tenait réellement à s’excuser pour les choix qu’elle avait fait par le passé, pensant que tout serait pour le mieux : alors qu’en réalité, elle seule avait été épargnée dans cette histoire. Elle ferma fort les yeux, ses bras comme soudés autour du cou d’Alex. Puis elle fut soulagée en sentant ceux de son meilleur ami enlacer sa taille. Il répondait à son étreinte et ça lui enleva un poids énorme de la poitrine. Chacun était une sorte de bouée de sauvetage pour l’autre et ils s’y accrochaient fermement, de peur de la perdre et de se noyer à nouveau dans ce chagrin énorme, de se perdre dans ce trou noir qui les avait emportés trois ans auparavant. Et c’est seulement après de longues secondes-ou minutes, peut-être-, qu’Amy osa relâcher Alexander, ou du moins, elle le serra moins fort et se recula légèrement pour pouvoir le regarder. Elle sourit et pencha sa tête sur le côté : Alex ne pleurait plus, mais la regardait avec une telle intensité que ça avait le don de lui mettre l’esprit totalement à l’envers. Amy mit ça sur le compte de l’émotion et souffla lentement pour reprendre contenance.

« Je, hum… », commença-t-elle en reculant d’un pas pour mettre un peu de distance entre eux.

Ce n’était pas le moment pour que cette proximité l’empêche de se concentrer ! Après tout, ils avaient tellement de choses à se dire ! Mais Amy ne pu s’empêcher de vouloir garder un contact physique avec lui, alors elle attrapa ses mains, qui étaient toujours enlacées au creux de ses reins. Elle joua avec ses doigts, comme elle avait l’habitude de le faire, adolescente, et poursuivit :

« Je suppose que tu dois te poser énormément de questions…Et que tu dois te sentir trahi et en colère. Tu as toutes les raisons du monde de m’en vouloir, après tout. »

Mal à l’aise, Amy leva les yeux et regarda Alexander. Il n’avait pourtant pas l’air énervé, mais n’importe qui le serait dans cette situation. Elle mordilla sa lèvre inférieure, serrant les mains d’Alex. Puis elle les lâcha, laissa leurs paumes glisser l’une contre l’autre et elle se tourna vers le tableau où étaient réunies toutes les preuves qu’il avait trouvé.

« Tout ça, ce n’était pas censé arriver. », avoua-t-elle en fixant le tableau. « Ce n'était pas censé durer des années. »

Comme si elle avait des frissons, Amy passa alors ses mains sur ses bras pour chasser cette sensation de froid. Elle soupira et sentit la présence d'Alexander près d'elle. La jeune femme n'avait qu'une envie, retourner dans ses bras et y rester pour toujours: Pourtant, ils manquaient cruellement de temps. Dehors, les minutes passaient encore et elle pensa à Keith qui allait la chercher. Et une fois qu'il aurait retourné toute la villa, qu'allait-il faire? Pourtant, dans ce tourbillon de confusion, Amy est sûre et certaine d'une chose: Plus jamais elle ne quittera Alexander. Jamais.

Pas maintenant qu'elle l'avait retrouvé.

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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyJeu 1 Aoû - 21:18

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Il sentit Amy trembler sous sa main et son sourire s’agrandit encore plus. Elle était vivante, ce n’était ni un rêve ni une illusion, il la sentait bouger sous sa main. Il crut que son cœur allait exploser de bonheur lorsqu’il la vit pencher légèrement la tête pour venir déposer un baiser au creux de sa paume.  Est-ce que c’était possible d’être heureux à ce point ? Alors c’était ça se sentir vivant, se demanda-t-il, se remémorant sa traversée du désert longue de trois ans.

Alex avait l’impression de ne plus toucher terre. Est-ce que c’était Amy qui était de retour du monde des morts ou lui qui l’avait rejoint au pays des anges ? Dire qu’il y a une dizaine de minutes à peine il s’était presque enfui du centre-ville où tout lui rappelait Amy… Et là, il se trouvait dans son bureau, à toucher la joue de la jeune femme tandis qu’elle passait ses bras autour de son cou. C’était irréel. Totalement irréel. Amy était en train de le serrer fort contre elle comme pour lui prouver qu’il n’hallucinait pas, qu’elle était bien là. « Pardon, Alex. Pardon de t’avoir laissé…Tu m’as tellement manqué ! »  l’entendit-il murmurer soudain au creux de son oreille. Si elle savait à quel point elle avait pu lui manquer à lui. Il en crevait à petit feu de ne pas la voir. Il en crevait parce qu’il était persuadé qu’il n’aurait jamais pu la revoir un jour. Amy était morte et enterrée. Enfin, ça, c’était en théorie. Parce qu’en pratique, la femme qui le tenait tout contre elle n’avait rien d’une morte. Il avait tellement de questions par rapport à ce qui s’était passé il y a trois ans mais il se tut, ne voulant pas gâcher l’instant. Plus tard les questions. Il voulait simplement profiter du moment présent, profiter de ce bonheur si simple mais si intense de pouvoir la tenir dans ses bras. Baissant lentement son bras, il posa ses mains au creux de ses reins, l’amenant encore plus tout contre lui. Il avait tellement besoin de sentir sa présence, de s’accrocher à elle. Maintenant qu’il l’avait retrouvée, il se promettait de ne plus jamais la lâcher. Hors de question qu’il revive le même enfer une deuxième fois. Il ferma les yeux alors que sa joue reposait tendrement contre sa tête. Et il souffla. Comme pour expulser toutes ces mauvaises choses qui s’étaient insinuées en lui depuis trois ans. Il chassa d’un coup de balai magique toutes les sombres pensées qui occupaient son esprit depuis bien trop longtemps. La « mort » d’Amy avait créé un véritable chaos dans sa tête et dans son cœur. Personne, ni même lui, ne pouvait le guérir. Seule Amy pouvait y faire quelque chose. Il se rappela tout à coup une phrase que lui avait lancée sa psy, il y a quelques semaines à peine : « La seule chose qui pourrait vous sortir de cet enfer ce serait de récupérer Amy. Mais ce n’est pas possible. » Oh bon sang, si elle le voyait là. Si elle savait à quel point elle avait eu raison. Seule Amy pouvait le sortir de cet enfer et Amy était de retour. Il était sauvé. Il ne savait pas s’il y avait un dieu là-haut mais il le remercia intérieurement de lui offrir cette deuxième chance, de lui avoir ramené Amy. Sa meilleure amie. Sa confidente. Sa moitié. La femme pour qui son cœur battait un peu trop fort.

Il ouvrit immédiatement les yeux lorsqu’il sentit Amy se défaire de leur étreinte, reculant légèrement. « Je suppose que tu dois te poser énormément de questions…Et que tu dois te sentir trahi et en colère. Tu as toutes les raisons du monde de m’en vouloir, après tout. » lui dit-elle alors qu’elle commençait à jouer avec ses doigts à lui. Une manie qui lui avait trop manqué. Et pour une fois, il se mit à jouer avec elle, triturant à son tour les doigts de la jeune femme. Leurs doigts s’enlaçaient et se séparaient pour mieux revenir l’un vers l’autre. Ils n’effectuèrent cette danse malheureusement qu’un court instant, Amy relâchant tout à coup ses deux mains. Le manque de contact lui fit l’effet d’une douche froide, comme s’il avait été happé de nouveau par l’enfer dans lequel il avait séjourné de trop longues années. Alors qu’il la voyait se retourner vers le tableau où il menait comme il le pouvait l’enquête, il réalisa alors tout à coup les paroles de la jeune femme. Oh que oui, il se posait des questions. Comment une femme déclarée morte pouvait se retrouver trois ans plus tard en chair et en os devant lui ? Elle était restée en vie mais n’avait pas donné de nouvelles, pourquoi ? Et où était-elle durant tout ce temps ? Ses yeux s’attardèrent alors sur le coin du tableau qu’il avait rempli il y a quelques jours à peine : Témoin sous protection du FBI. Ses yeux s’arrondirent sous la surprise. Est-ce que… Est-ce que c’était Amy ce fameux témoin ? Tout se bouscula dans l’esprit d’Alexander : le puzzle prenait forme à vitesse fulgurante. Plus il réfléchissait et plus cette théorie lui semblait vraie : Amy, témoin du meurtre de ses parents, qui a vu les agresseurs… Qui a été mise sous la protection du FBI… En attendant le procès… Procès auquel il n’avait pas pu assister à cause de ce fameux témoin que ni lui ni Jane ne devaient voir. Seigneur… Tout collait parfaitement. Il se frotta la joue tellement il avait du mal à y croire.

« Tout ça, ce n’était pas censé arriver. Ce n'était pas censé durer des années. » fit-elle, confirmant ainsi tous les soupçons d’Alexander. C’était elle ce fameux témoin. Le cœur complètement chamboulé, Alex se rapprocha lentement d’elle. Passant ses deux mains autour de sa taille, ses mains vinrent se refermer sur le ventre de la jeune femme et il l’amena une nouvelle fois tout contre lui. Quelques instants plus tard, sa tête vint se poser sur son épaule. Il avait tellement de mal à croire à toute cette histoire. C’était insensé, complètement fou. Le FBI pouvait-il faire une chose pareille ? Faire croire aux familles et proches des victimes qu’elles étaient mortes alors qu’elles ne l’étaient pas du tout ? Oui, Amy avait raison, il se sentait trahi et en colère tout à coup. Mais c’était loin d’être dirigé contre elle. Le FBI venait de lui voler trois ans de sa vie. Les explications, il allait en demander, ça c’était certain.  

« Explique-moi, Amy… » lui murmura-t-il à l’oreille. « J’ai besoin de comprendre, comprendre ce qui s’est passé il y a trois ans. Comprendre pourquoi on t’a arrachée à moi… » Il essaya de calmer son cœur qui cognait à lui faire mal dans la poitrine. « Amy, j’étais là le jour de ton enterrement, je les ai vu mettre ton cercueil en terre… » Il marqua une pause. Se remémorer ce jour particulier était toujours aussi douloureux, même si aujourd’hui il tenait la jeune femme, bien vivante, dans ses bras. « J’avais l’impression qu’on m’enterrait avec toi. Je suis mort le jour où tu es morte. » Il déglutit. Il avait comme une boule dans la gorge, un amas de sanglots prêts à être libérés. Mais il se força à ravaler ses larmes. Ce n’était pas le moment de pleurer. Et il se traita d’idiot de balancer ça à Amy. C’était des choses qu’il devait garder pour lui, elle n’avait pas besoin d’entendre ça, de se rendre compte qu’il avait failli péter un boulon quand il avait appris qu’elle n’était plus de ce monde…

« Est-ce que c’est toi ? » lui demanda-t-il en lui montrant la fameuse phrase qu’il avait écrite sur le tableau, essayant ainsi de détourner son attention sur autre chose que ses dernières paroles morbides. « C’est toi hein ce témoin que le FBI protège… » Il savait déjà la réponse mais il avait besoin de l’entendre de la bouche d’Amy.

Et déjà dans la tête d’Alexander la colère prit place. FBI ou pas FBI, quelqu’un allait devoir payer pour ces trois années qu’on leur avait volées. Le regard sombre, il attendit qu’Amy lui raconte enfin toute l’histoire…
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptySam 3 Aoû - 20:50


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Amy n'a jamais réellement été une grande romantique. Bien sûr, en tant que fille, elle croit en l'amour et tout ce qui va avec, mais ne peut s'empêcher d'être réaliste et de se dire que l'amour ne dure pas. Tellement de couples se déchirent aujourd'hui qu'il est quasi impossible de rester avec la même personne tout sa vie: Pourtant, d'un autre côté, Amy est persuadée que chacun possède une âme soeur. Une âme jumelle, qui lui correspondrait parfaitement...Amy n'a donc jamais vraiment cru au prince charmant, mais à quelque chose de plus fort. D'infiniment plus fort, qui dépasse même la raison. Et elle s'est toujours estimée chanceuse d'avoir trouvé sa moitié aussi tôt, alors que d'autres personnes cherchent durant des années, attendant patiemment leur tour. Alexander a d'abord été un simple voisin, puis une connaissance, ensuite un ami, puis un frère. Il est sa famille, il est son tout. Pourtant, elle n'ose pas tellement crier ça sur tout les toits: Elle n'a jamais osé, à vrai dire, de peur qu'on ne la prenne pour quelqu'un de trop fleur bleu ou de sentimental. Amy est rêveuse, et elle veut vraiment croire que la relation qu'elle a toujours eu avec Alexander est rare, précieuse...Qu'elle veut dire tellement plus que ce qu'on se borne à voir, à penser. Malheureusement, seuls eux deux peuvent savoir ce que l'autre ressent, penser ce que l'autre pense. Autour d'eux, rares sont les personnes qui peuvent comprendre ce qui les lie, le lien qui les unit.

Vivre sans Alexander venait à lui retirer son équilibre sur Terre, son monde. En plus de ses parents, disparus à jamais, Amy avait perdu tout ce qui lui restait. C'était douloureux, comme avoir son bras droit arraché, son coeur brisé. Trouver un être devenu si précieux est à double tranchant: Aussi beau que douloureux. Le voir là, devant elle aujourd'hui, semble guérir totalement ses blessures. Lentement mais sûrement. Amy se sent déjà mieux alors que ça ne fait que quelques minutes seulement qu'ils sont tous les deux seuls dans cette pièce. Et elle qui a toujours été la plus tactile des deux, n'a pas osé faire le moindre geste: Alexander a pris cette décision pour elle et a fait le premier pas en s'approchant lentement, comme s'il voulait apprivoiser un animal sauvage. Mais elle ne comptait aller nulle part. Et elle l'a pris dans ses bras. Tout son monde se remettait enfin en place, tout reprenait un sens: Ses sentiments, sa vie...Tout tournait à nouveau rond. Et mince, qu'est-ce que ça pouvait lui faire du bien!

Pourtant, l'heure n'était pas réellement aux étreintes malgré le fait qu'elle soit bien plus qu'heureuse d'avoir enfin retrouvé Alexander. Amy redoutait terriblement ses réactions, ses mots. Elle se sépara alors de lui, creusant d'elle même une certaine distance, à contre coeur, pour aller se planter devant le tableau. Mais il a rejoint bien vite, comme s'il ressentait lui aussi ce vide effrayant qui revenait lorsqu'ils étaient séparés. Elle sursaute à peine lorsqu'il se colle contre elle, torse contre son dos: Il lui transmet sa chaleur sans le savoir et la rassure. Amy pose ses propres mains sur celles d'Alex, croisées sur son ventre, puis les serre à s'en faire blanchir le bout des doigts.

« Explique-moi, Amy… J’ai besoin de comprendre, comprendre ce qui s’est passé il y a trois ans. Comprendre pourquoi on t’a arrachée à moi… »

Essayant d'ignorer le frisson qui parcourt son corps de la tête aux pieds, Amy tourne légèrement la tête, son regard tombant directement dans celui d'Alexander. Son coeur se serre, son estomac se retourne ensuite lorsqu'elle entend son meilleur ami lui faire savoir à quel point il a souffert de sa disparition. Le voir lui dire qu'il a été à son enterrement et qu'il était comme mort avec elle lui donna envie de pleurer. D'ailleurs sa vision devient trouble, floue, et elle détourna le regard, le coeur lourd et douloureux.

« Je suis désolée. », fut la seule chose qu'elle pu dire. Puis elle laissa couler quelques larmes qui débordaient de ses yeux pour ensuite le regarder à nouveau. « Crois-tu que ça a été simple de te quitter? Crois tu que ça ait été si facile de prendre l'avion et de m'en aller sans me retourner en tirant un trait sur toi et sur ma vie?Ca a été de loin la pire chose que je n'ai jamais eu à faire, tu sais? »

Elle n'a pas dit cela méchamment, mais douloureusement. Elle en veut au système, parce que c'est bien lui qui les a tous fichus dans cette galère: Ni Alex, ni elle, ni ses parents, ni sa soeur n'y sont pour rien. C'est juste...Un tout. Puis, toujours dos à lui, Amy leva un bras et passa sa main sur la nuque d'Alexander, son front pressé contre son cou. Elle hocha la tête lorsqu'il lui demanda si c'était elle: Si elle était bel et bien ce fameux témoin protégé par le FBI dont parlait cette femme travaillant  au tribunal.

« Je suppose que tu as déjà deviné. », chuchote Amy. « Mais oui, c'est bien moi », admet-elle en soupirant.

Elle caresse encore la nuque d'Alexander pendant quelques secondes et se décide à parler, remarquant qu'il attend apparemment la suite. Qu'il attend qu'elle raconte son histoire. Pourtant elle l'a déjà raconté tellement de fois à tellement de personnes de son entourage, qu'elle trouve ça étrange de devoir tout reprendre pour mettre son meilleur ami dans la confidence. Et pourtant, Amy se demande si c'est une bonne idée de tout déballer, justement parce que c'est Alexander et qu'il a déjà tant souffert! Peut-être n'est-ce pas une bonne idée qu'il connaisse tout dans les moindres détails...Sauf qu'elle le connait et qu'elle sait qu'il est têtu, plus têtu qu'une mule et qu'il ne la lâchera pas avant qu'elle ne lui ait absolument tout dit. Qu'il ne la lâchera pas avant qu'il est compris et ait eu les réponses à toutes ses questions.

« Ce jour là », commence-t-elle d'une voix un plus puissante, plus claire. « J'étais heureuse. Je n'étais même pas consciente de tout ce que je possédais, parce qu'en un sens je prenais tout pour acquis: Mes parents, ma soeur...Toi. J'avais absolument tout ce que je voulais et je pense que je ne me rendais pas compte que l'importance que vous aviez tous pour moi avant ce soir là. »

Amy regarda Alexander et sourit légèrement. Puis elle leva les yeux vers le plafond et posa sa tête contre son épaule, sa joue effleurant à nouveau celle de son meilleur ami.

« Je me souviens encore du dernier message que tu m'as envoyé, seulement quelques minutes avant que tout ne se passe. Tu me disait que si jamais je n'étais pas prête à l'heure pour la fête, tu m'y trainerais à poil s'il le fallait et que ce serait bien fait pour moi. », poursuit-elle en riant légèrement avant de reprendre son sérieux. « Je suis sortie de ma chambre pour aller prendre une douche rapidement et là...Là tout à merdé. Ca s'est passé tellement vite que je n'ai même pas pu...Je n'ai pas pu croire que ce que je vivais était réel. J'ai été attaquée. Mes parents étaient déjà morts. Ils ont essayé de me tuer et m'ont laissée là en pensant que je ne survivrais pas à mes blessures: Seulement j'ai survécu, je m'étais seulement évanouie. A mon réveil, j'ai appelé les secours et j'ai été hospitalisée. D'après ce qu'on m'as dit, c'est ce que la police vous a raconté, et c'était la seule partie de l'histoire qui était vraie, malheureusement. Mon état était critique et j'ai failli y passer, mais les médecins ont fait un travail magnifique. »

Parler de tout ça ne lui fait plus rien, aujourd'hui. L'habitude d'en parler a fini par l'immuniser contre la douleur: Parler de mort, d'agression et de ses cicatrices est comme raconter un mauvais rêve. Après, c'est surtout douloureux pour ceux qui entendent l'histoire, évidemment.

« Je me suis réveillée quelques jours plus tard et on m'as annoncé que mes parents avaient été retrouvés sans vie: ma mère dans le salon et mon père dans la cuisine. Je suppose que tu le sais...Bref. J'ai demandé à te voir et à voir Jane: Là, un des agents du FBI est arrivé et m'as dit que c'était impossible, parce qu'aux yeux du monde, j'étais morte. Je n'étais qu'une victime de plus. »

Elle rit jaune.

« Et on m'as placé dans ce programme. Sachant qu'Amy Wheeler était morte, je devenais Amy Lightwood. Ils ont veillé à me donner une identité, une vie qui n'avait absolument rien à voir avec celle que j'avais avant: De simple étudiante à la fac, je suis passée à jeune femme mariée à riche homme d'affaires. Et après quelques jours d'hospitalisation en plus, j'ai été conduite directement à l'aéroport et pouf...Rapatriée à New York, où j'ai vécu durant ces trois dernières années. »

Amy reprend son souffle et regarda Alexander, lui laissant quelques secondes supplémentaires pour encaisser tout ce qu'elle vient de lui raconter. Et elle ne peut s'empêcher d'essayer de le rassurer en serrant une fois encore ses mains, pressant son corps contre le sien. Sans aucune arrière pensée, évidemment, c'est juste...Automatique. Elle ressent à nouveau ce besoin intense de prendre soin de lui, comme elle l'a toujours fait depuis qu'ils sont âgés de dix ans.

« Vivre sans toi c'était...Une torture. J'essayais vraiment de croire qu'avec le temps ça allait passer, que tu allais peut-être cesser de me manquer autant. Je voulais croire que de ton côté tu avais avancé, que comme j'étais morte, tu pourrais tout à fait poursuivre ta vie et être heureux sans ma présence à tes côtés. Ca me rassurais. Mais c'était peine perdue, parce que tous les jours quand je me réveillais, je me souvenais que j'allais devoir passer les heures suivantes dans l'immense maison où je vivais avec Keith et...Et que je n'allais ni pouvoir te voir, ni entendre ta voix. J'ai essayé pourtant, de te contacter: Par les réseaux sociaux. Mais Keith s'en ai rapidement rendu compte et m'as retiré mon ordi durant environ un mois, en me faisant promettre de ne jamais réessayer d'entrer en contact avec quelqu'un qui avait fait parti de la vie d'Amy Wheeler. »

Puis, tout en mordillant sa lèvre inférieure, Amy passa une main dans ses cheveux avant de se retourner pour faire face à Alex.

« Crois-moi, si j'avais eu ne serais-ce qu'une petite idée de ce que tu traversais, j'aurais fugué depuis bien longtemps et serais venue te rejoindre sans hésiter. Ma nouvelle identité, ma nouvelle vie, je n'en ai jamais voulu. Tu es tellement plus important que tout ça. J'aurais du être plus égoïste, pour toi. », avoue-t-elle finalement en toute franchise.

Amy n'est pas prête à tout risquer, y compris sa vie, pour n'importe quoi. Mais pour Alexander? Elle le ferait cent, voir mille fois si il le fallait!

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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyDim 4 Aoû - 21:36

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Alexander n’était pas le genre de garçon à aimer le contact. C’est une chose que bon nombre de ses ex-petites amies lui avaient reproché. Ce petit défaut avait pourtant bien évolué. Petit, il refusait tout contact avec qui que ce soit. Seule sa mère parvenait à décrocher quelques câlins par-ci par-là mais jamais rien de bien mirobolant. Rien qui ne dure plus de dix secondes. Tout cela avait fini par consolider son côté solitaire durant son enfance. Et puis tout avait progressivement changé quand Amy fit son entrée en scène. Malgré ses réticences et les nombreuses fois où il l’avait repoussée, elle revenait toujours à la charge, couvrant ses joues de baisers bien sonores. Il faisait le dégoûté mais il avait fini par la laisser faire. Il avait appris que cela ne servait à rien de lutter contre Amy Wheeler. Plus il la rejetait et plus elle se faisait un malin plaisir de revenir à la charge. Alors Alexander s’était petit à petit habitué à ses marques de tendresse, à ses bisous et ses câlins qui duraient parfois plusieurs minutes. Lorsqu’il eut, à treize ans, sa première petite amie « sérieuse », il n’avait pas compris tout de suite pourquoi il appréhendait chaque contact avec elle. La prendre dans ses bras était un calvaire, l’embrasser une torture. Ça, il s’était bien gardé d’en parler à qui que ce soit et surtout à la principale intéressée. Et puis, il avait commencé à avoir des doutes. Dans un coin de sa tête trottait une idée saugrenue… Et pour savoir s’il avait raison, il avait attendu qu’Amy le rejoigne à la maison comme elle le faisait tous les soirs de la semaine…

xxxxxxxxxxxx

« Pourquoi tu veux que je reste debout ? »  lui demanda Amy d’un œil inquiet.

Alexander avait baissé la tête quelques instants. Il n’avait jamais fait ça et regarder la moquette de sa chambre lui donnait bizarrement le courage nécessaire. Fermant les yeux, il passa ses deux mains autour de la taille d’Amy et l’attira à lui. Appuyant son menton sur l’épaule de sa meilleure amie, Alexander essaya d’analyser la situation. C’était tellement… différent. Pourquoi avec Amy n’avait-il aucune appréhension ? Pourquoi la seule chose à laquelle il pensait quand il prenait sa petite amie dans ses bras était « vivement que ça s’arrête » et qu’avec Amy, c’était simplement tout le contraire ? Etait-ce parce qu’il était habitué à être en contact avec elle et que ce n’était pas encore le cas avec sa petite-amie ?

« Alex…. Est-ce que… ça va ? » lui murmura Amy à l’oreille.

Il ne savait pas trop si ça allait ou non. En tout cas, il se dit que quelque chose clochait. Préférer prendre sa meilleure amie dans ses bras plutôt que sa petite amie, oui… Quelque chose clochait grave. Il se recula de quelques centimètres, colla un sourire sincère sur son visage et tenta de rassurer Amy. « Oui, ça va… Je vais bien. » La pauvre… C’était la première fois depuis qu’ils se connaissaient qu’il la prenait dans ses bras, il ne comprenait que trop bien l’air soucieux qu’elle arborait.

« O…kay… ! » lui répondit-elle d’une voix pas vraiment convaincue.

« Je t’assure que tout va bien » rajouta-t-il pour essayer de la convaincre. Et puis il avait fait ce geste… Dix ans plus tard, il se rappelait encore des moindres détails de cet instant. Ce petit moment de rien du tout l’avait marqué à jamais. Il ne sait même pas ce qui lui était passé par l’esprit. Ça avait été si naturel, il n’avait absolument rien calculé. Approchant lentement du visage d’Amy, il avait posé ses lèvres sur sa joue. C’était la journée des grandes premières. « Merci » lui avait-il murmuré. A l’époque, il n’avait pas trop compris pourquoi ce merci était sorti de sa bouche mais aujourd’hui il comprenait. C’était sûrement à ce moment-là qu’il avait réalisé qu’il avait plus d’affinités avec Amy qu’il n’en aurait jamais avec les autres filles. Et le futur lui avait donné raison. Il ne s’était jamais senti aussi bien avec une fille qu’il ne l’était avec Amy.

xxxxxxxxxxxx

Oui, il n’avait jamais été un fan des contacts mais il avait changé grâce à l’omniprésence d’Amy dans sa vie. Quand il crut l’avoir perdue pour toujours, Alex s’était réfugié dans les bras accueillants de l’alcool et la drogue. Et puis il y avait eu aussi quelques filles, toujours de passage, jamais rien de bien sérieux et il… n’avait absolument rien ressenti. Etre avec elles lui avait fait ni chaud ni froid, à croire que son cœur s’était éteint à tout sentiment.

Enfin ça… C’était jusqu’à maintenant. Car il sentait son cœur se remettre en marche. Il savait qu’Amy devait trouver ça étrange qu’il la prenne ainsi dans ses bras. Que ce soit lui qui recherche le contact. Mais bon sang, il en avait crevé à petit feu qu’elle ne fasse plus partie de sa vie. Il avait cru que plus jamais il ne pourrait la voir. Et aujourd’hui, elle était là, chez lui, dans son bureau. Et il la serrait fort contre lui. Il avait un besoin viscéral de sentir son contact tellement il avait peur que tout ceci ne soit pas réel. Seule la présence d’Amy dans ses bras arrivait à le convaincre qu’elle était bel et bien vivante.  

Comme si Amy ressentait son besoin de l’avoir tout contre lui, elle rajouta elle-même sa petite touche en passant une main derrière la nuque d’Alexander. Il ferma instantanément les yeux, savourant le passage aérien des doigts de la jeune femme sur sa peau. Il savait qu’il ne devait pas se focaliser sur la seule présence d’Amy et écouter ce qu’elle était en train de lui dire mais c’était extrêmement dur. Il avait un mal fou à se concentrer sur ses paroles alors que tout ce qu’il souhaitait pour l’instant était de serrer Amy dans ses bras et d’envoyer balader tout le reste. Mais il devait faire cet effort – aussi surhumain soit-il – car s’il y avait bien une chose qu’il désirait encore plus que de retenir Amy prisonnière dans ses bras, c’était de connaître enfin toute la vérité. Il y avait tellement de zones d’ombre à éclaircir, tellement de questions qui attendaient des réponses. Aussi prit-il sur lui autant qu’il le put, écoutant attentivement le récit de la jeune femme. Et plus elle avançait dans son récit et plus le puzzle se mettait en place. Il écarquilla des yeux lorsqu’arriva le passage où elle lui avoua que les tueurs l’avaient poignardée. Lorsqu’il avait compris, quelques instants plus tôt, qu’Amy était le témoin que protégeait le FBI, il avait bêtement pensé qu’elle avait juste assisté aux meurtres de ses parents et que les tueurs ne s’en étaient pas pris à elle. Qu’elle était restée cachée durant toute la scène. Mais non. Ces ordures l’avaient poignardée elle aussi, la laissant pour morte. Sa mâchoire se crispa. Heureusement que dans leur pays ils ne pouvaient pas se faire justice eux-mêmes sinon Alex serait parti tuer de ses mains ces deux connards depuis bien longtemps.

Et puis le récit d’Amy s’enchaina sur sa vie après son réveil, son placement dans le programme de protection des témoins. Sa nouvelle identité, le fait qu’elle soit mariée. Instinctivement, il se pencha légèrement et regarda la main gauche de la jeune femme. En voyant une bague orner son annulaire, Alex grinça légèrement des dents. Même faussement mariée, l’idée d’une Amy vivant sous le même toit qu’un homme –agent du FBI ou pas – ne lui plaisait guère… Mais elle ne s’attarda pas plus que ça sur cet homme, enchainant immédiatement sur lui. Enfin surtout sa vie sans lui. Tout comme pour Alex, la vie sans l’autre semblait avoir été difficile pour la jeune femme. De son côté, avait essayé de se faire une raison. Amy était censée être morte, il ne pouvait que la pleurer. Mais Amy… On lui avait empêché de reprendre contact avec sa famille et ses amis. Alex se demanda alors pour lequel des deux cela avait été le plus dur. Il n’aurait pas aimé être à la place de la jeune femme, vivre cette frustration au quotidien de ne pas pouvoir rassurer les gens qu’on aime et leur dire que l’on est bien en vie.

« Crois-moi, si j'avais eu ne serait-ce qu'une petite idée de ce que tu traversais, j'aurais fugué depuis bien longtemps et serais venue te rejoindre sans hésiter. Ma nouvelle identité, ma nouvelle vie, je n'en ai jamais voulu. Tu es tellement plus important que tout ça. J'aurais dû être plus égoïste, pour toi. » avait-elle conclu.

Alex tiqua. « Si j'avais eu ne serait-ce qu'une petite idée de ce que tu traversais... » venait-elle de dire. Mais… Comment savait-elle ce qu’il traversait ? Il se doutait qu’Amy avait dû un minimum s’intéresser à ce qu’il faisait, à où il se trouvait, sinon il ne l’aurait jamais trouvée ici, chez lui. Elle avait dû chercher où il habitait désormais… Mais il ne put empêcher un frisson de parcourir son corps lorsqu’il se répéta la phrase de la jeune femme dans sa tête.  Ce qu’il traversait… Est-ce qu’Amy savait plus de choses que le simple endroit où il habitait… ? Est-ce qu’elle était au courant de son passage dans l’enfer de la drogue ? Face à lui, Amy semblait attendre qu’il lui parle. Il se passa lentement la langue sur les lèvres, essayant de mettre de l’ordre dans ses idées.

« Tu es en vie… C’est ça qui est le plus important pour moi. » lui dit-il en toute franchise, plongeant son regard dans le sien. « Maintenant que le procès touche à sa fin, on va pouvoir reprendre une vie normale, toi et moi. On a trois ans à rattraper, crois-moi, je vais pas te lâcher une seconde.. ! » ajouta-t-il d’une voix taquine. Oh que oui il ne comptait pas la lâcher d’une semelle. Ils avaient tant à se dire, tant de fous rires et de conneries à partager, tant de films à voir ensemble, tant de musique à écouter. Au vu de tout ce qu’ils avaient à faire, Alex prévoyait de la relâcher pour l’an 2050, pas avant… ! Attiré par le reflet de la lumière sur le pendentif d’Amy, Alex sourit en voyant qu’elle portait toujours le médaillon qu’il lui avait offert sept ans auparavant. Décidément, ils se ressemblaient beaucoup. Ils avaient besoin tous les deux d’avoir un souvenir de l’autre accroché autour du cou. Il prit délicatement la chaîne entre ses doigts et s’amusa avec, montant et descendant lentement son pouce et son index le long des mailles dorées.

« Je vois que j’ai jamais été loin… Toi aussi, tu n’as jamais été loin de mon cœur, Amy… » Il passa ses mains derrière son cou et ouvrit le fermoir de son collier, enlevant la chaîne qu’il portait autour du cou pour la première fois depuis trois ans. Il était grand temps que les choses rentrent dans l’ordre, que tout reprenne sa place. Il avait retrouvé sa moitié. Il devait lui rendre ce qui lui appartenait.
Passant ses mains cette fois-ci autour du cou de la jeune femme, il referma le collier et admira le petit objet métallique qui pendait au bout. Ça faisait des années qu’il n’avait pas vu Amy porter sa gourmette et, en cet instant, il se dit que tout était enfin redevenu comme avant.

Il offrit un sourire à la jeune femme et caressa sa joue. Alexander revivait enfin.

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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyLun 5 Aoû - 21:11


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Amy pensait que tout raconter à Alexander lui ferait mal, qu'elle ne saurait pas comment aborder ce sujet si sensible: Mais finalement, c'était le contraire. Comme si elle avait eu besoin de se livrer, de dire toute la vérité, l'avait comme libérée d'un poids immense. De toute manière, Alex avait toujours été celui qui lui permettait de se sentir mieux, peu importe les mots qu'il utilisait: Il trouvait toujours quoi faire, quoi dire. Là, en l'occurrence, il la prenait dans ses bras...Lui qui avait mis des années avant de pouvoir faire le moindre geste envers elle, comme si elle allait lui avaler un bras si jamais il l'enroulait autour d'elle, l'enlaçait carrément. Et fort. Alors qu'elle racontait son histoire, Amy surveillait les réactions d'Alexander. Elle le voyait et le sentait se crisper parfois, dans les moments les plus morbides ou les plus durs. Elle ne réagit pourtant pas lorsqu'il baissa les yeux sur son alliance après qu'elle lui ait avoué que ça faisait partie de sa nouvelle vie: Mais ça n'empêcha pas son coeur de se serrer. Pourquoi est-ce qu'elle se sentait mal à l'aise par rapport à ça, alors qu'elle se croyait habituée, depuis le temps?! Surtout qu'Amy n'a pas de quoi avoir honte, sachant que ce n'est ni un vrai mariage et qu'en plus, il est purement platonique sachant que la seule marque d'affection que Keith et elle aient échangé soient quelques baisers devant les voisins, pour donner le change.

Mais ce qui fut le plus étrange fut la réaction d'Alexander quand Amy lui parla du pourquoi elle était venue, de manière déguisée bien sûr. Aucun doute qu'il ait fait le rapprochement et qu'il sache à présent qu'elle faisait référence à ses addictions. Elle croisa les bras, soucieuse et arqua un sourcil. Bien évidemment, il avait l'air mal à l'aise et il y avait de quoi! Jamais elle ne lui pardonnerait de s'être fait du mal à ce point, et surtout pas à cause de sa stupide pseudo mort! Elle aime Alexander et c'est justement parce qu'elle l'aime si fort que rien que le fait de le savoir au plus mal lui donne envie de l'engueuler pour lui remettre les idées en place. Personne ne mérite qu'on foute sa vie en l'air, et surtout pas pour elle! Pourtant Amy ne dit rien, attendant simplement qu'il s'explique, ou au moins qu'il essaie de lui dire qu'il va mieux, que tout ces problèmes sont derrière lui. Au lieu de cela, Alexander lui avoue que, comme elle est en vie et que c'est le principal, tout ira mieux, redeviendra comme avant. Elle sourit: Parce que c'est ce qu'Amy veut, plus que tout! Retrouver son meilleur ami, lui parler durant toute la nuit et faire des tas de nuits blanches comme quand ils étaient adolescents....

*** ***

Il est trois heures du matin. Amy se réveille en sursaute et se redresse d'un coup sec, une main posée contre sa bouche pour ne pas que sa soeur et ses parents n'entendent son léger cri. Le coeur battant les records de vitesse, elle se débarrasse des lourdes couvertures qui sont emmêlées autour de ses jambes et de sa taille avant de sortir de son lit. Elle a froid, mais s'en fiche, car le frisson glacé qui parcourt son corps la fait trembler alors qu'elle essaie de ne plus penser à l'affreux cauchemars qu'elle vient de faire. Elle soupire et se plante devant la fenêtre: D'ici, elle a une bonne vue sur la chambre d'Alexander: Les lumières sont éteintes et la pièce plongée dans le noir, ce n'est pas étonnant pour l'heure. Elle frictionne ses bras à l'aide de la paume de ses mains et mordille sa lèvre inférieure, gênée. Puis, après quelques secondes d'intense réflexion, Amy soupire, attrape la clé posée sur sa table de nuit et sort de sa chambre après avoir pris son téléphone et une veste. Sa maison est silencieuse et du couloir, elle n'entend que les ronflements de son père, qui la font pouffer de rire. Une légère musique s'échappe de la chambre de sa soeur, qui a encore du s'endormir avec la télévision, mais Amy ne préfère pas rentrer, sachant que Jane à le sommeil trop léger et qu'une fois réveillée, elle ne s'endormirait pas avant le lendemain soir. Prudemment et silencieusement, elle sort de chez elle, prenant soin de refermer à clés derrière elle, puis traverse rapidement la rue: Elle se moque même parfaitement de n'être vêtue que d'un petit short, d'un débardeur et que ses cheveux soient réunis en un chignon rapide au sommet de sa tête: Elle n'a clairement rien de très sexy, mais est tellement guidée par sa frayeur qu'elle n'y pense pas. Puis elle se retrouva derrière la maison des Connor-Ellis assez rapidement et entra grâce à la clé que lui avait confié son meilleur ami quelques années auparavant. En effet, ayant des terreurs nocturnes assez fréquemment, Amy a pris pour habitude d'aller rejoindre Alexander: Pas ses parents, ni sa soeur, mais Alex et uniquement lui. A force, on lui avait simplement donné une clé et montré comment entrer sans déclencher les alarmes, histoire de ne pas rameuter tout le quartier en plein milieu de la nuit. Une fois à l'intérieur, Amy prend la direction de la chambre d'Alexander, n'ayant même pas besoin d'allumer les lumières: Elle connait cette maison par coeur, comme si c'était la sienne. Elle ne frappe pas en arrivant devant la pièce où dort son meilleur ami et entre simplement, allant directement vers le lit, où une masse sombre se dessine.

« Alex », murmure-t-elle en posant une main sur son épaule avant de le secouer légèrement. « Alex, réveille toi. »

Elle le vit ouvrir soudainement les yeux, ce qui la fit sursauter et même faire un pas en arrière. Surpris, il se redresse, se met en position assise et étire son bras pour allumer la lumière.

« Amy? Mais qu'est-ce que tu...Oh. Encore? »

Amy hoche simplement la tête, gênée, se sentant même coupable. Il la regarde et soupire avant de simplement lever son drap, l'invitant à le rejoindre.

« Même cauchemar que d'habitude? », demande-t-il d'une voix encore endormie alors qu'elle prend place près de lui, sans pour autant le toucher.
« Ouais. Ce...Type horrible me poursuit dans un forêt avec son crochet et je n'arrive pas à courir. Il finit par me rattraper et m'empaler au niveau du cou comme un poisson! C'est trop effrayant! »

Elle frissonne de dégout. Le rire d'Alexander lui répond et elle le fusille du regard alors qu'il lui répond:

« Franchement Amy, tu te rends compte que c'est impossible qu'un jour un homme mi-clown, mi-capitaine crochet vienne s'en prendre à toi! »

Amy lui donna un coup de coude dans les côtes alors qu'il rit encore, gentiment. Pourtant elle finit par sourire à son tour, sachant parfaitement qu'un tel scénario est seulement possible dans un film d'horreur pourri qui ne sortirait même pas au cinéma. Elle se sent déjà mieux et la sensation de froid qui l'habitait a définitivement disparu. Comme d'habitude lorsqu'elle vient ici pour qu'il la console.

« C'est pas drôle », se plaint-elle, juste pour la forme, avec une petite moue boudeuse adorable. « Et en plus ça fait peur. »

Alexander sourit et s'avance simplement pour l'embrasser sur le front.

« Pas du tout, c'est juste que t'es une sacrée trouillarde! Allez, le grand méchant clown pirate n'est pas là, alors tu peux dormir tranquille. », dit-il avant d'éteindre la lumière et de fermer les yeux.
« Je sais, mais ce n'est pas de ma faute! C'est toi qui me fait regarder tous ces films dégueulasses et sanglants à la télé! »
« Oh, alors c'est pour ça que c'est toujours moi que tu viens emmerder? Tout s'explique! »

Elle lui lance un nouveau coup de coude, plus fort que le précédent.

« Si ça te gène, t'as qu'à le dire et je viendrais plus! »
« ...Tu mens. »

Elle ouvre la bouche, outrée et finit par soupirer avant de poser sa tête sur l'épaule d'Alex. Évidemment qu'elle viendra toujours le trouver! Mais elle sait que ça ne l'embête pas comme il le dit, qu'au contraire ça lui plaisir qu'il lui fasse confiance à ce point et qu'elle partage autant ses craintes avec lui.

« Possible », avoue-t-elle. « Et arrête tout de suite de rire, sinon je te tue! »

Mais Alexander ne s'arrêta pas de rire et son hilarité fut contagieuse une fois de plus. Et il ne s'endormirent pas avant que, quelques heures plus tard, le soleil se lève.

*** ***

Alexander avait toujours été là lorsqu'elle cauchemardait, même en pleine nuit. Il ne se plaignait que pour rire et ne lui en avait jamais tenu rigueur...Mais aujourd'hui, est-ce qu'elle oserait aller le trouver? Aujourd'hui, alors que rien n'est censé avoir changé, pourra-t-elle se faufiler chez Alex alors que ses terreur nocturnes n'ont plus rien à voir avec celles de son adolescences. Avant, elle rêvait de choses qui ne tenaient pas debout, comme cette fois avec le clown...Sauf que maintenant elle revit ses propres souvenirs, fait face à ses démons presque toutes les nuits et n'a jamais partagé ça avec personne: Même pas avec Keith, qui pourtant était seul à vivre avec elle et qui était celui qui venait la réveiller alors qu'elle hurlait et pleurait en se débattant dans son sommeil.

«...Tu crois vraiment qu'on pourra reprendre où tout s'est arrêté? », demande-t-elle d'une voix un peu tendue en tripotant nerveusement ses doigts. « Je veux dire, il s'est passé pas mal de choses, en trois ans. »

Puis elle sourit et poursuit d'un ton plus léger pour détendre l'atmosphère:

« Puis d'ailleurs, quand le procès sera fini, on va dévoiler mon identité. Tu crois que tu serais prêt à me supporter alors que je serais devenue une célébrité?! »

Parce que oui, il vaut peut-être mieux en rire, dans le fond! Puis, alors qu'elle allait dire autre chose, elle voit le regard d'Alex se baisser au niveau de son buste. Elle sursaute légèrement et par réflexe, a envie de reculer, de peur qu'il n'ait vu ses affreuses cicatrices, dont l'une est à moitié visible parce que son haut ne peut pas la masquer: Elle est placée trop haut sur sa poitrine et un petit bout de peau boursouflée est visible si on s'y attarde. Pourtant Alex se contente d'attraper le collier qu'elle porte autour du coup et Amy ne peut s'empêcher de se sentir soulagée qu'il n'ai rien remarqué.
Oui, ce médaillon était son bien le plus cher: Sans lui, accompagné des photos de ses proches, Amy se serait jeté du haut d'une falaise depuis un bon moment!

« C'est la seule chose que j'ai pu récupérer... Normalement, je n'étais pas censée garder quoi que ce soit qui puisse donner des indications par rapport à mon ancienne vie. Mais je suppose que j'avais besoin d'avoir au moins un souvenir. »

Dire qu'elle s'était battue bec et ongles contre Keith pour réussir à avoir le droit de le garder, ce fichu médaillon! Mais elle avait gagné, c'était ce qui comptait! Puis les yeux d'Amy s'écarquillèrent lorsqu'elle vit Alexander sortir une chaine de sous son t-shirt et la détacher de son cou.

« Oh mon dieu », souffle-t-elle en reconnaissant la gourmette faisant office de pendentif. « C'est toi qui l'avait pendant tout ce temps? »

Elle rit légèrement et laissa Alex lui nouer la chaine autour du cou, celle-ci rejoignant l'autre déjà placée là. Puis elle leva à nouveau les yeux vers lui et posa à nouveau sa main sur la sienne quand il la posa tendrement sur sa joue.

« Merci de l'avoir gardée. Et mes affaires, j'ai remarqué que tu les avais récupérées. », dit-elle en montrant le carton d'un signe de tête. « J'aurais du les prendre la semaine dernière mais tu es arrivé et Keith m'as...» Ses yeux s'écarquillent alors qu'elle pose une main sur sa bouche. « Merde, Keith! Je l'avais complètement oublié celui-là!...Mince, il doit carrément être en train de rameuter tout le FBI chez moi à l'heure qu'il est! »

Faisant craquer ses doigts, geste purement nerveux, Amy souffle et passe une main sur sa nuque en grognant légèrement. Puis elle se calme et se tourne vers Alexander avant de lui demander:

« Il y a une chance pour que tu me laisse me cacher ici pendant un moment? Parce que crois moi, quand il m'auras retrouvée-et dieu sait qu'il me retrouvera-, Keith va vraiment me faire enterrer, et vivante en plus de ça! Déjà qu'il était carrément à deux doigts de me menotter au canapé quand il a su que j'étais partie faire une balade hors de la propriété, là il doit carrément flipper. Surtout que je suis partie alors que j'étais en pétard contre lui. », ajoute-t-elle, presque pour elle-même.

Oui, son pseudo mari doit sans conteste se faire du souci et elle aimerait vraiment se sentir mal pour ça. Pourtant, ce n'est pas le cas et elle aimerait qu'il n'ait pas la bonne idée de venir fouiner vers chez les voisins avant un moment.

« J'ai brisé les règles pour venir ici », avoue-t-elle, malgré tout amusée par la situation. « Et il risque de ne pas vraiment aimer ça. »

Et contre toute attente, Amy se met à rire: Un rire doux et clair. Un rire franc, heureux. Elle n'avait pas ri comme ça depuis plus de trois ans.

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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyMer 7 Aoû - 12:28

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Alex ne pouvait s’empêcher de sourire en voyant Amy s’inquiéter pour la suite des évènements. Seraient-ils capables de reprendre là où tout s’était arrêté ? Sa meilleure amie avait beau lui dire que pas mal de choses s’étaient passées en trois ans, lui ne pouvait s’empêcher de penser que rien, absolument rien, ne s’était déroulé. Quelqu’un avait appuyé sur le bouton « pause » lors de ce drame et Amy venait à l’instant de réenclencher le bouton « lecture ». Il venait de passer ces trois dernières années comme coincé dans une bulle, attendant désespérément que quelqu’un, quelque chose, vienne crever cet abcès qui lui étreignait le cœur. Alors oui, lui se voyait vraiment reprendre là où tout s’était arrêté pour eux, c’était même quelque chose de vital pour Alex. Il voulait récupérer son ancienne vie  et ne plus penser à cette parenthèse de trois ans. Amy était tout ce qui comptait à son bonheur et il voulait plus que tout au monde se débarrasser de cette aura de douleur qui l’avait enveloppé ces trente derniers mois. Il ne put s’empêcher de rire lorsqu’elle lui lança, avec un humour made in Wheeler, qu’une fois son identité dévoilée à la fin du procès, il risquait de ne plus la supporter… ! Heureusement qu’il avait emménagé dans cette villa dont la majorité des portes étaient des doubles portes, aucun risque qu’Amy ne puisse pas les passer malgré le melon qu’elle risquait de prendre… ! Il se posait néanmoins beaucoup de questions quant à ce qui allait se dérouler après le procès. Allait-elle récupérer sa véritable identité ? Où allait-elle habiter ? Gardant ses nombreuses questions dans un coin de sa tête, Alex décida qu’il les poserait plus tard à la jeune femme, quand le moment propice serait venu.

Reportant son attention sur Amy, il entendit cette dernière le remercier d’avoir gardé sa gourmette et ses affaires. « J’aurais dû les prendre la semaine dernière mais tu es arrivé… » venait-elle d’avouer. Un autre morceau du puzzle venait de prendre place. Alors c’était elle et cet agent du FBI qui étaient présents chez les Wheeler. Dire qu’il y a une semaine à peine, il était sur le point de devenir fou avec cette histoire de rideau, de clef et de carton ! Il s’en était tellement voulu de ne pas avoir défoncé cette satanée porte… ! Mais si lui n’avait pas réussi à aller jusqu’à elle, Amy avait réussi aujourd’hui à aller à lui. Il se demanda tout à coup pourquoi cet agent du FBI l’avait empêchée de venir le retrouver. Le procès touchait à sa fin, pourquoi Amy n’aurait-elle pas le droit de retrouver ses proches ? Que risquait-elle alors que les tueurs faisaient déjà de la préventive dans la prison la plus sécurisée de l’état ? Et c’était déjà sûr et certain qu’ils allaient passer le reste de leur vie à moisir entre quatre murs… Alors pourquoi le FBI empêchait la jeune femme de reprendre sa vie d’avant ? Etait-ce une bonne idée de la jeter ainsi en pâture aux journalistes à la fin du procès, de révéler sa véritable identité aux yeux du monde de cette manière ? Ils avaient tout fait pour la protéger durant trois longues années et ils allaient la mettre sous les feux des projecteurs tout à coup ? Alex se mordit la langue, il n’aimait pas trop cette façon de faire et il était heureux d’avoir retrouvé Amy avant tout ça. Oui, il était heureux qu’Amy soit venue le retrouver. Il serait là pour elle jusqu’à la fin de ce procès et allait la protéger de tout ce tapage médiatique. Il allait enfin reprendre son rôle de meilleur ami. Prendre soin d’elle était ce qu’il savait faire de mieux, il n’allait pas permettre à qui que ce soit, journalistes ou curieux, d’harceler Amy et de jeter sa vie en pâture.

« Merde, Keith ! Je l'avais complètement oublié celui-là !...Mince, il doit carrément être en train de rameuter tout le FBI chez moi à l'heure qu'il est ! » s’écria Amy tout à coup. Alexander fronça les sourcils. Le FBI ne lui laissait donc aucune liberté de mouvement ? Comment avait-elle fait pour vivre ainsi durant trois ans, surveillée, épiée, interdite de parler aux personnes qui comptaient pour elle… Il avait l’impression qu’elle était encore plus surveillée que ces deux malades qui avaient tué ses parents ! A croire que c’était elle la coupable dans cette histoire ! Comment pouvaient-ils la forcer à vivre ainsi ? A se cacher constamment ? Avait-elle seulement le droit de mettre un pied dehors ? Alex réalisa tout à coup qu’Amy avait sûrement bravé pas mal d’obstacles pour le rejoindre. Il se sentit fier d’elle, elle qui avait échappé à l’œil du FBI pour venir le retrouver. C’était digne d’un scénario d’un bon film d’action ! «Il y a une chance pour que tu me laisses me cacher ici pendant un moment? J'ai brisé les règles pour venir ici. Et il risque de ne pas vraiment aimer ça. » ajouta Amy, confirmant ainsi les pensées du jeune homme.

Il ne put s’empêcher de rire face au comique de la situation. Amy, son Amy, qui déjoue la surveillance de membres chevronnés du FBI et qui s’introduit par effraction chez lui. Amusé, Alexander offrit un large sourire à la jeune femme avant de lui dire :

«  Te cacher du FBI ? Rien que ça… ! Wheeler, tu m’as vraiment fait faire des trucs de dingue quand on était plus jeunes mais là, tu te surpasses… ! » Ils se mirent à rire ensemble et dieu que ça faisait du bien de rire avec elle. Depuis combien de temps ne s’était-il pas senti aussi vivant ? Son cœur battait à en exploser dans sa poitrine depuis qu’elle lui était revenue. Il se sentait enfin… utile. Sa raison de vivre était là devant lui, riant aux éclats, et il allait tout faire pour que ça continue ainsi. Elle voulait qu’elle le cache du FBI ? Très bien, mission acceptée. Si c’était ce qu’il devait faire pour garder Amy près de lui et bien c’est ce qu’il ferait ! Il allait commencer sa mission d’ami ultra protecteur dès maintenant et, FBI ou non, ils ne mettraient pas la main sur Amy tant qu’elle ne l’aura pas voulu elle-même.

« Ok… » lui dit-il d’un air malicieux. « Je vais te cacher dans ma base secrète… ! » ajouta Alex dans un murmure empli de joie. Il prit la main d’Amy et ils sortirent ensemble de la pièce. Alex prit tout d’abord la direction de la cuisine où, appuyant sur l’un des boutons d’une télécommande, il fit descendre tous les volets de la villa d’un coup. Se retrouvant dans le noir complet, il sentit Amy serrer sa main plus fort dans la sienne. Connaissant l’endroit par cœur, Alex n’alluma pas la lumière et continua son chemin, serrant à son tour la main d’Amy un peu plus fort afin de la rassurer. Sans la lâcher, il se dirigea vers la porte d’entrée qu’il ferma à double tour puis prit la direction des escaliers menant au sous-sol. Allumant cette fois-ci la lumière afin qu’elle ne tombe pas dans l’escalier, il invita Amy à descendre. Une fois en bas, il ouvrit la porte menant à sa pièce préférée de la maison : sa salle de cinéma perso…
La pièce, plutôt spacieuse, était composée d’un canapé en cuir immense ainsi que de deux autres fauteuils. Les murs étaient remplis d’étagères contenant une collection impressionnante de dvd et blu-ray qu’il n’avait, pour la plupart, pas encore visionnés. Sur le mur du fond, un écran géant faisait toute la largeur de la pièce.

« J’ai fait insonoriser la pièce avec l’isolant le plus cher du marché » fit Alex en donnant quelques coups sur l’un des murs. « Même avec le son à fond, personne ne peut nous entendre de l’extérieur. Ton FBI a intérêt à avoir de sacrés moyens de détection pour savoir qu’on se trouve là ! » dit-il en ponctuant ses derniers mots par un clin d’œil appuyé. Il laissa Amy faire le tour de la pièce et remonta à la va-vite vers le rez-de-chaussée. Il embarqua avec lui sa guitare, quelques paquets de biscuits et de bonbons et quelques boissons. Il n’oublia pas les deux parts de gâteau restantes que sa mère l’avait forcé à prendre lors de sa dernière visite. Les bras pleins de victuailles, Alex redescendit au sous-sol. Refermant la porte de la pièce d’un coup de pied, il déposa nourriture et boisson sur la table basse située juste en face du canapé. Regardant Amy avec un sourire, il lui dit :

« Fuck le FBI ! C’est pas eux qui vont m’empêcher de passer du temps avec toi ! » Il partit dans un autre fou rire, à croire qu’il n’arrivait plus à s’arrêter depuis qu’Amy était de retour. Il prit place sur le canapé et attrapa la télécommande de l’écran géant. Enclenchant le bouton marche de la télé, celle-ci s’alluma sur une vue de la porte d’entrée de la maison.

« Et si jamais ils se ramènent ici, on les verra… ! » ajouta le jeune homme en naviguant entre les différentes caméras parsemées aux alentours de la maison. On voyait l’entrée du garage, le jardin, la piscine couverte. Peu importe s’ils essayaient de passer par derrière, ils les verraient de suite. Il n’avait peut-être pas les moyens du FBI mais il n’était pas en reste non plus. Et il allait prendre très au sérieux la mission que lui avait confié Amy. Le FBI allait devoir se lever de bonne heure pour retrouver Amy ici. Se relevant du canapé, Alex se dirigea lentement vers sa meilleure amie.

« Je veux que tu les oublies, Amy. Il n’y a plus que toi et moi désormais. » Il remit une mèche de cheveux de la jeune femme en place derrière l’oreille, plongeant une nouvelle fois son regard dans les yeux bleu azur de sa meilleure amie. « Plus que toi et moi… Comme avant… » ajouta-t-il dans un murmure que seule Amy pouvait entendre.


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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyLun 12 Aoû - 18:41


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
« Tu es en sécurité » étaient les mots que Keith lui répétais souvent depuis maintenant trois ans. Lorsqu'elle faisait des cauchemars ou encore lorsqu'elle passait des heures à regarder par la fenêtre, peu de temps après son agression: Tout le monde cherchait à la rassurer, lui assurant qu'elle ne risquait rien, que le FBI veillait sur elle et au fait qu'elle reste en vie. Mais le fait est que, peu importe les maisons bien cachées et protégées, peu importe les armes planquée un peu partout , peu importe les moyens employés...Amy n'arrivait pas à se débarrasser de ses vieux démons et de ses angoisses.

Excepté aujourd'hui.

Là, maintenant, alors qu'elle vient de demander à Alexander de la cacher, Amy ne s'est jamais sentie aussi en confiance et en sécurité de toute sa vie: Allez comprendre!

« Te cacher du FBI ? Rien que ça… ! Wheeler, tu m’as vraiment fait faire des trucs de dingue quand on était plus jeunes mais là, tu te surpasses… ! »

Elle rit avec lui et croisa les bras, arquant un sourcil. Cela faisait bien longtemps qu'on le l'avait appelée Wheeler. Ca avait l'air d'être carrément dans une autre vie, d'ailleurs: Mais retrouver son vieux surnom lui faisait étrangement du bien.

« C'est ça, plaint toi, mais je sais que t'adore ça! Et puis réfléchis, sans moi, tu n'aurais aucune histoire géniale à raconter à tes petits enfants plus tard, je te signale! », répond-t-elle pour le taquiner, avant de tirer la langue.

Il est vrai que depuis qu'ils se connaissent, Amy n'a pas vraiment laissé de répit à Alexander. Enfant enfermé dans une sorte de bulle hermétique, elle l'a poussé à en sortir. Et autant dire qu'elle n'a pas fait dans la dentelle: Ce n'est pas son genre. Grâce à son caractère bien trempé et à sa ténacité, Amy à fait vivre des choses à Alexander, plaisantes ou non. Elle l'a forcé à s'ouvrir à elle et le fait que ça ait marché avait surpris pas mal de monde, à vrai dire. Mais voilà, Amy voulait absolument que personne ne se trompe sur Alex, elle voulait que tout le monde voit qu'il valait vraiment la peine d'être connu et d'être aimé! Et, même alors qu'ils étaient encore gamins, elle l'a entrainé dans ses délires et dans des situations parfois inconfortables, compliquées: Mais ces choses là, elle ne les partageait qu'avec lui et personne d'autre. Puis lorsque Alexander mentionna une base secrète, elle pencha sa tête sur le côté, incrédule.

« Sérieusement? Tu as une base secrète dans ta villa? Mais pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas, en fait?! »

Mince, dire qu'elle avait fouillé la maison juste un peu avant! Cette pièce devait être sacrément bien cachée!...Mais bon, elle évita de dire ses pensées à voix haute, histoire de ne pas passer pour une cinglée: Après tout, Amy ne se voit pas réellement annoncer à Alexander qu'elle sait à propos de ses problèmes de drogues. Ou du moins pas tout de suite. Plus tard. Parce qu'il est évident qu'elle va lui tomber dessus, mais simplement pas aujourd'hui, pas alors qu'ils viennent à peine de se retrouver. Elle laissa Alexander prendre sa main et l'entrainer hors du bureau. Ils passèrent par la cuisine, où elle avait piqué le paquet de bonbons et soudainement, les volets se baissèrent, laissant la maison dans le noir le plus complet. Mal à l'aise par le fait de ne plus rien voir, Amy eut le réflexe de se coller contre Alex, sa main serrant celle de son meilleur ami un peu plus fort. Puis, après avoir longé bon nombre de couloirs, traversé quelques pièces, Alexander alluma finalement une lumière: Les paupières d'Amy papillonnèrent: Ses yeux s'étaient déjà habitués au noir complet. Elle descendit tranquillement les escaliers, sa main toujours soudée à celle de son meilleur ami et il la fit entrer dans une salle. D'ailleurs, Amy fut surprise et resta un moment plantée là, les yeux écarquillée, apparemment émerveillée par cette salle de cinéma. Elle alla jusqu'à rire légèrement, se demandant pourquoi elle était si surprise de voir autant d'extravagance: Avant, elle y était habituée. Alexander lui fit savoir que les murs étaient insonorisés et elle détourna son regard de l'écran géant quelques secondes pour le dévisager.

« Pff, espèce de gosse de riches! », se moqua-t-elle gentiment, sachant que ça ne le vexerait pas. « Sérieusement, cette salle est magnifique. Comme d'habitude, tu ne fais pas les choses à moitié! »

Elle sourit à Alex et le regarda ensuite partir, avant de commencer à faire un petit tour, regardant les étagères emplies de films en tout genre. Ici, il y avait de quoi tenir des mois question DVD: En cas de guerre ou de fin de monde, c'était l'idéal! Puis, tout en parcourant la pièce de long en large, Amy tripota sans pouvoir s'en empêcher, la petite gourmette qui lui avait appartenu par le passé. Elle était minuscule et ne lui allait plus depuis maintenant bien longtemps, mais le fait de savoir qu'Alexander l'avait gardé lui faisait plaisir, la rassurait. Au fond d'elle, Amy sait qu'elle aurait eu du mal à accepter qu'il l'ait oubliée, qu'il ait tiré un trait sur eux, bien qu'elle-même ai tenté de le faire à de nombreuses reprises. Elle n'a aucune idée de combien de temps tout ça va durer, avant qu'on la retrouve et qu'on l'enferme à nouveau dans sa prison dorée, mais au fond, peu importe: Elle est là et veut profiter du temps libre qui lui reste. Lâchant sa gourmette qui rebondit doucement sur sa peau, Amy se mit à fredonner « Bless the broken road » en attendant qu'Alexander revienne, ne sachant en premier lieu absolument pourquoi il s'était éclipsé. Finalement, elle l'entendit arriver et rit en voyant ses bras pleins à craquer de cochonneries à manger et à boire, sans oublier sa célèbre guitare.

« Tu sais, ils ne sont pas si mal que ça, au FBI », répondit-elle en le regardant poser son butin sur une table basse. « C'est juste qu'il prennent leur boulot très, très au sérieux et que ça peut être pesant des fois. »

...Elle ne va tout de même pas lui dire qu'elle était pire qu'en prison. Ca l'aurait inquiété et mis en colère pour pas grand chose, et ce n'était pas le but qu'Amy recherchait. Ensuite, Alexander alluma l'écran situé derrière elle et Amy sursauta en voyant les images de la villa s'afficher. Ainsi, il avait placé des caméras un peu partout?! Amusée, elle croisa les bras sur sa poitrine avant de se tourner à nouveau vers lui:

« Wow! Toutes ces caméras et tu sors de chez toi sans fermer la porte à clefs?! Bravo, Connor! », dit-elle, un sourire au coin des lèvres.

Puis elle regarde Alex se lever et la rejoindre. Le fait de voir Alex aussi tactile lui fait toujours bizarre, mais Amy sait qu'elle pourrait, très, très vite s'y habituer! Surtout lorsqu'il lui dit des choses aussi magnifiques:

« Je veux que tu les oublies, Amy. Il n’y a plus que toi et moi désormais. Plus que toi et moi… Comme avant… »

Amy hoche la tête, pose son front contre celui d'Alexander avant de fermer les yeux. Ses mains vinrent empoigner le t-shirt de son meilleur ami à nouveau, au niveau du torse et elle souffla légèrement. Son coeur se remet à battre vite et fort, alors qu'elle murmure à son tour:

« Ca n'a pas changé. Il n'y a toujours eu que toi et moi, Alex. Les autres ne comptent pas. »

Elle ouvre les yeux et se recule un peu avant de dire, soudainement très sérieuse:

« S'il te plait, ne laisse plus jamais ta porte ouverte. Ferme la à clefs, toujours. »

Parce qu'aujourd'hui, rien n'effraie plus Amy que la perspective de perdre à nouveau Alex. Une fois qu'elle est arrivée à lui faire promettre d'être plus prudent la prochaine fois, elle se détacha de lui et attrapa une canette de soda posée sur la table. Elle se laissa ensuite tomber sur le canapé et regarda Alex:

« Bon, maintenant qu'on est à l'abri ici et qu'on a de quoi tenir une semaine enfermés: Raconte moi ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps. Je veux absolument tout savoir! »

Amy insista sur le mot « tout ». Non seulement elle est curieuse, mais c'est également un besoin. Difficile à expliquer. Pourtant elle sait qu'Alex a eu un gros passage à vide, mais il ne peut pas y avoir eu que cela. Amy avala une gorgée de soda et sourit.

« Comment est-ce que les choses ont évolué après...Après l'incident? Et a propos de ma soeur? A-t-elle hérité de tout? Est-elle heureuse maintenant?! », demanda-t-elle précipitamment sans même prendre le temps de respirer. « ...Désolée, je vais un peu vite, je sais! Mais j'ai tellement de questions! »

Être maintenue à l'écart de tout a été comme être mise dans une bulle, dans un monde parallèle. Et même si du côté d'Amy la vie avait été certainement plus tranquille, il y avait des personnes dehors, dont elle se souciait: Alex et Jane passaient en premier, évidemment. Et maintenant que la surprise de voir son meilleur amie commençait à s'estomper, le naturel de la jeune femme revenait au triple galop. Elle laisse alors Alexander s'installer près d'elle et directement, elle s'allonge, posant sa tête sur les genoux de son meilleur ami. Les gestes reviennent, automatiques et familiers. Comme Alexander l'a dit, Fuck le FBI. Oublié, le Keith...Durant trois ans elle a été gentille, a pris sur elle et a obéi comme une bonne petite fille perdue: Aujourd'hui c'est terminé. Il est temps qu'elle reprenne le contrôle de sa vie, ou du moins le semblant de vie qu'il lui reste.
Elle souffle en sentant les doigts d'Alex passer lentement dans ses cheveux et ne dit plus rien, se contentant de l'écouter répondre à ses nombreuses questions: Avec un peu de chance, elle arrivera même à ignorer les papillons imaginaires qui semblent vouloir voler dans son ventre.

Amy s'était rassurée en se disant que rien n'avait changé entre eux: Mais ça, c'était définitivement un détail en plus. Parce qu'elle n'avait jamais eu le coeur qui battait aussi vite et fort lorsqu'elle était auprès d'Alexander...Et surtout, elle n'avait jamais eu ce genre de frisson ou encore cette impression de regrets: De regrets de ne pas avoir pu rester dans ses bras tout le temps.

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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyDim 18 Aoû - 1:08

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



« C’est quoi le geste d’une fille qui te fait craquer ? » lui demanda Amy, vingt ans depuis quelques jours à peine, allongée à ses côtés.

« Comment ça ? » fit Alexander, arquant un sourcil et penchant la tête vers la jeune femme. Il ne comprenait pas trop la question.

« Un geste que ferait une fille qui te ferait absolument fondre et qui te donnerait absolument envie de l’embrasser. Je te connais par cœur comme ami, Alex, mais je me rends compte que je sais pas du tout comment tu agis et réagis en amour. Et je trouve ça bizarre de ne pas tout savoir sur toi. » Amy pencha à son tour sa tête pour le regarder du coin de l’œil, affichant une moue sur ses lèvres.

« Heureusement qu’on se cache des choses non ? J’aimerais pas savoir ce que tu fais dans l’intimité avec Peter… ! » répondit-il en grimaçant. Rien que d’imaginer Amy avec son bon à rien de petit-ami lui donnait la nausée alors si en plus il se les imaginait en train de… Yeuuurk, non !

« Il s’appelle Pierce, pas Peter… ! » fit Amy en roulant des yeux et en donnant une petite tape sur l’épaule de son meilleur ami. « Et puis je te parle pas de sexe, Alex ! Juste savoir les petits gestes ou mots ou situations qui font que mon meilleur ami craque pour une fille. Par exemple, moi, je fonds dès qu’un mec encadre mon visage avec ses mains et qu’il me caresse les joues du bout des pouces. C’est quoi toi ? »

Alexander détourna la tête et fixa le plafond, prenant quelques secondes pour réfléchir à cette question qu’il ne s’était jamais posée de la vie. Parfois Amy le prenait complètement au dépourvu et le faisait réfléchir à des choses qu’il pensait ne jamais avoir en tête un jour. Le geste d’une fille qui le ferait craquer ? Il n’en avait pas la moindre idée… ! Il n’y avait pas vraiment de trucs qui le rendaient dingue. Les filles qui s’habillaient trop sexy, c’était pas trop son délire… Il détestait les filles trop collantes (« à l’exception d’Amy » se surprit-il à penser immédiatement) et il préférait les filles naturelles plutôt que les bimbos artificielles… Mais rien ne lui donnait envie de sauter sur une fille pour l’embrasser.

« T’as de ces questions parfois… » bougonna Alex dans sa barbe. « Franchement, y a rien qui me vient à l’esprit… »

« T’es sérieux ?! » s’étonna Amy qui s’appuya sur un coude pour regarder son meilleur ami. « Vraiment rien ? Même pas, je sais pas moi, une fille qui te souffle dans le cou ou bien qui te murmure quelque chose de sexy à l’oreille… ? Ou alors qui te déshabille du regard alors que t’es à l’autre bout de la pièce… ? »

Alexander se pencha à nouveau vers Amy et, d’un sourire en coin, lui répondit : « Une fille qui me déshabille du regard, je crois franchement que ça m’est jamais arrivé ou alors j’ai jamais rien remarqué… Le murmure sexy à l’oreille, c’est vrai que ça le fait mais dans ce cas-là, j’ai plutôt envie d’arracher les vêtements de la fille plutôt que de simplement l’embrasser tu vois !... Quant au souffle dans le cou, je crois que ça me fait plus rien vu comment tu respires parfois comme un veau quand tu dors avec moi… ! Aieuuuuh !! » Et voilà, ça lui apprendra à être sincère ! Il se frotta l’endroit où Amy venait de le taper sauvagement (« Nan mais quelle brute !! » :O) Fâchée qu’il ne prenne pas sa question au sérieux, Amy se rallongea dans le lit avec la grâce d’un éléphant. Il sentait une aura plus que négative émaner d’elle. Il avait réussi à la faire bouder, ça faisait bien longtemps que ça ne leur était pas arrivé. Au moins deux bonnes heures.

Profitant du silence qui régnait dans la pièce, Alex en profita pour réfléchir plus en profondeur à la question. Le seul truc qui lui venait vraiment à l’esprit était une scène d’un film qu’il avait vu il y a quelques mois de ça. Il se souvenait de cette scène en particulier car, lorsqu’il l’avait vue, la pensée saugrenue que c’était parfait pour un premier baiser lui avait traversé l’esprit.

« Tu vas trouver ça un peu cliché… » dit-il d’une voix basse. « Mais le truc qui me ferait fondre c’est de faire comme dans ce film que j’ai vu y a pas longtemps. Pas que je veux un baiser de cinéma hein, mais la fille était vraiment attendrissante, ça se sentait qu’elle était trop amoureuse du gars. J’crois qu’il y a rien de plus craquant que d’embrasser une fille dont tu sais qu’elle est folle amoureuse de toi. »

« Et ça s’est passé comment leur premier baiser ? » demanda Amy d’une voix curieuse. Depuis quand Alex voyait des films tout seul dans son coin, sans elle ? Et des films romantiques qui plus est ? Elle devrait éclaircir ce mystère plus tard, une fois qu’il lui aurait répondu ! En attendant, elle était curieuse de savoir ce qu’était cette fameuse scène qui inspirait Alex pour un premier baiser. Sans réfléchir, elle s’entendit lui dire : « Montre-moi… ! » tout en se positionnant à califourchon sur lui. Ses cheveux lui tombaient sur le visage et le chatouillaient. Elle les replaça rapidement derrière ses oreilles puis posa ses mains de part et d’autre de la tête d’Alex.

« Quoi ? Tu veux que je t’embrasse ?!!!? » s’écria Alex, dont les yeux étaient tellement ronds qu’il avait l’impression qu’ils allaient sortir de leur orbite.

« Mais non, imbécile ! » se mit à rire la jeune femme. « J’veux juste que tu me montres jusqu’au moment où ils s’embrassent. J’veux juste savoir si moi aussi ça me ferait craquer ou pas » Elle lui lança un clin d’œil et Alex souffla, soulagé. « Allez… Décris-moi la scène. » ajouta-t-elle en lui donnant une légère tape sur l’épaule pour le faire commencer.

« La fille s’est approchée tout timidement de lui. Lui, il n’avait jamais osé faire le premier pas et elle, elle avait vraiment peur qu’il ne soit pas attiré par elle. Elle a voulu lui dire ce qu’elle avait sur le cœur et elle s’est mise à bafouiller. Alors elle a préféré se taire et agir, elle s’est approchée de lui et elle a collé son front au sien. Et puis elle s’est accrochée à lui, elle lui a agrippé sa chemise. J’aimerais bien qu’un truc comme ça se passe pour moi. Sentir la fille toute fébrile contre moi. J’aurais trop envie de la protéger. Sentir son front contre le mien, la sentir s’accrocher à moi… Ouais, ça serait parfait. »

Au fur et à mesure de son récit, Amy avait répliqué les gestes de l’actrice principale, collant son front au sien et s’agrippant à son tee-shirt. Alex sentit son cœur battre plus vite dans sa poitrine mais il essaya de faire abstraction de ce détail. Ça n’avait rien à voir avec Amy, tenta-t-il de se persuader. Non, si son cœur s’emballait c’était uniquement parce qu’ils refaisaient la scène… Uniquement pour ça…

« C’est pas évident d’embrasser une fille si t’as le front posé contre le sien, tu sais… ! » pouffa de rire Amy. Alexander, la gorge serrée, poursuivit dans le même murmure :

« Je lui relèverai la tête… Comme ça… » Fébrilement, il posa ses deux mains sur les joues d’Amy et lui releva lentement la tête. Leurs regards se croisèrent et il vit le trouble dans les yeux bleus de sa meilleure amie. Lui aussi n’en menait pas large. C’était la première fois en dix ans qu’ils étaient aussi proches, leurs bouches à quelques centimètres à peine l’une de l’autre. Qu’est-ce qu’ils étaient en train de faire exactement ? Il sentait la situation lui échapper dangereusement. Mais toutes les situations avaient tendance à déraper quand Amy y mettait son grain de sel. Pourquoi avait-il fallu qu’elle se mette à califourchon sur lui ? Pourquoi avait-il fallu qu’elle lui demande de lui montrer ? Et pourquoi il continuait de s’aventurer sur cette pente dangereuse ? Il n’avait qu’à dire à Amy qu’ensuite les deux personnages s’embrassaient et point final. Et il se détacherait d’elle et tout irait bien. Mais ses mains étaient collées telles deux aimants sur les joues de la jeune femme.

« Et ensuite ? » murmura Amy dans un souffle.

Okay. Ça allait vraiment mal finir. Le souffle qui venait de sortir des lèvres d’Amy n’avait rien à voir avec la respiration « de veau » qu’elle avait quand elle dormait avec lui. Là, il venait de sentir des frissons traverser son corps. S’il ne s’éloignait pas immédiatement d’elle, il risquait de faire quelque chose qu’il allait regretter toute sa vie.

« Et ensuite… Je la regarderais droit dans les yeux pour lui faire comprendre que j’ai vraiment envie de l’embrasser… »

S’éloigner d’elle… Tout de suite…

« Et ? »

« Et puis j’approcherais lentement mes lèvres des siennes… Je sentirais son souffle sur moi… »

Non… Pourquoi son corps était en train de faire le contraire de ce que lui dictait sa raison ? Pourquoi est-ce que le visage d’Amy se rapprochait du sien ?

« Et ? » demanda une nouvelle fois la jeune femme, la voix perdue, comme si elle était ailleurs. Ils n’étaient plus qu’à quelques millimètres d’accomplir une grosse bêtise. Ses pouces caressèrent lentement les joues d’Amy, il la sentit sursauter légèrement suite à ce geste. Merde. Comme un con, il venait de faire exactement le geste qui faisait craquer Amy. Celui qui lui donnait absolument envie d’embrasser un garçon. Et aujourd’hui c’était lui ce garçon.

Il allait embrasser Amy. Tant pis pour les conséquences. Il vit sa meilleure amie fermer les yeux et il l’imita quelques millièmes de secondes plus tard.

Tant pis pour les conséquences…

« Sérieusement vous faites vraiment flipper !! » s’écria une voix à l’autre bout de la pièce. Ils ouvrirent les yeux en même temps et Alex sentit une tornade de cheveux blonds lui frôler le visage. Amy s’était relevée tout à coup, lui n’avait pas encore réalisé ce qui s’était passé et se trouvait comme un con, les deux mains tendues dans le vide, à l’endroit exact où s’était trouvées les joues de sa meilleure amie quelques instants plus tôt.

« Bordel Jane ! Je t’ai déjà dit de frapper avant d’entrer !! » râla Amy en se détachant d’Alex et en s’asseyant sur le bord du lit. Alexander expira une énorme bouffée d’air avant de se passer une main sur les yeux. Et merde. Jane.

« Quand je vois ça, je comprends que les parents se posent parfois des questions sur vous deux ! T’as de la chance que ce soit moi qui sois venue t’appeler pour venir manger Amy, si maman avait vu ça… » Il y eut une pause et Alex entendit la porte de la chambre se refermer mais avant d’être complètement claquée, Jane poursuivit : « Sérieux, arrêtez de vous tourner autour et sautez l’un sur l’autre pour de bon. J’vous jure, ça sent trop la tension sexuelle dans cette pièce. » Et la porte se referma.

Il n’osait même pas enlever sa main de ses yeux, complètement gêné par ce qui venait de se passer. Mince, ça craignait vraiment d’avoir été surpris comme ça par la petite sœur d’Amy. Et puis ce qu’elle venait de leur dire… De la tension sexuelle entre eux deux ?

« Faut que j’aille manger… On se voit demain ? » demanda Amy qui s’était levée et dirigée vers la porte de sa chambre. Alex se frotta les paupières et les ouvrit, penchant la tête pour regarder la jeune femme. D’habitude, dès qu’Amy avait fini de manger, ils passaient toutes leurs soirées – et parfois les nuits – ensemble mais il comprit que ce soir, ce ne serait pas le cas. Il ne répondit rien mais hocha la tête. Amy ouvrit la porte de sa chambre et d’une voix basse, il l’entendit lui dire : « Je crois que je serais jalouse de te voir embrasser ta copine comme ça… » Et elle quitta la pièce pour rejoindre le reste de sa famille dans la salle à manger.

Oh bordel… Malgré le départ d’Amy, lui aussi sentait cette putain de tension sexuelle qui régnait dans la pièce. Il ne savait pas comment il allait agir demain quand il la verrait à nouveau ni même ce qu'il allait lui dire. Mais que dire après ça ? Que dire alors qu'ils avaient failli peut-être briser sur un coup de tête leur amitié vieille de dix ans ? Mais pourquoi bizarrement il ne regrettait rien de ce qui venait de se passer ? Il sentait des milliers de papillons virevolter dans son ventre en repensant à la scène qui s'était jouée il y a quelques instants à peine. Il n'avait rien à regretter, ils avaient été deux sur ce coup. Lui-même et Amy étaient autant fautif l'un que l'autre de ce qui venait de se passer, il n'avait pas à se sentir coupable de quoi que ce soit. Et puis... Il n'allait pas oublier de sitôt le regard d'Amy, sa voix tendre lorsqu'elle lui avait demandé sans cesse de continuer son récit, leurs deux corps l'un contre l'autre...

Merde. Voilà qu'il se mettait à fantasmer sur Amy. Il maudissait ce connard de Peter ou Pierce qui avait tous les droits d'embrasser sa meilleure amie de la sorte.

Il enjamba la fenêtre et prit la direction de sa maison. Il avait besoin de fuir cette tension sexuelle naissante entre eux.

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Ça faisait trois ans exactement qu’il n’avait plus ressenti ces papillons voler dans son ventre. Cette impression de déjà-vu l’effrayait et l’excitait en même temps. Tout lui revenait comme un boomerang en pleine tronche mais bon sang, qu’il adorait ça… ! Il avait instinctivement fermé les yeux. Dès qu’Amy avait posé son front contre le sien, il n’avait pas pu s’empêcher de penser à cette soirée d’il y a trois ans où ils avaient failli commettre l’irréparable. Cette quasi-erreur dont ils n'avaient jamais reparlée... Le lendemain avait été difficile pour Alex qui, à peine arrivé à la fac, avait dû faire face au spectacle dégoûtant d'une Amy qui se faisait bouffer le visage par son petit-ami devant la cafétaria. Les mots de sa meilleure amie se répétaient sans cesse dans son esprit : « Je crois que je serais jalouse de te voir embrasser ta copine comme ça… » Et lui, il devait ressentir quoi en voyant ça ? Il avait passé son chemin, rejoignant leur groupe d'amis sur un banc non loin de leur salle de cours et il avait assisté jusqu'au bout à ce spectacle écoeurant. A croire qu'il était maso. Tout sourire, Amy avait débarqué cinq minutes plus tard devant eux et lui avait fait la bise comme si de rien n'était. Comme souvent lorsque leur amitié risquait d'être mise à mal, il se taisait et enfouissait au fond de son cœur toutes ces choses dont ils auraient dû se parler. Mais Alex préférait cent fois souffrir de la sorte et réduire ses sentiments au silence plutôt que de risquer de perdre la seule personne qui comptait à ses yeux. Mais tout ceci était bien loin désormais. Pierce ne faisait plus partie du décor depuis longtemps et c'était lui, Alex, qui était là tout contre elle. Les années passaient et, ensemble, lui et et Amy avaient affronté bien des tempêtes. Mais ils étaient toujours là. Malgré tout. Même malgré la mort. Lorsqu'Amy s'agrippa à lui, il crut que son coeur allait s'arrêter. Ou exploser de joie. Ses deux petites mains le tenaient par le tee-shirt et elle s'accrochait à lui. Elle était là la fille fragile qu'il avait envie de protéger. Il n'y avait que Amy depuis le début de toute façon. Il n'y avait qu'elle qui avait su éveiller en lui cet instinct d'homme protecteur. Il détestait tant quand elle souffrait, quand elle pleurait. il s'était toujours évertué à la faire sourire. Coûte que coûte. Quitte à faire le clown et finir par se faire bouffer les fesses par le rottweiler de leurs anciens voisins ou finir en retenue au lycée parce qu'il avait fait le zouave en classe pour la faire rire. Il n'y avait toujours eu qu'elle et c'était flippant de voir les choses aussi clairement aujourd'hui.

« Ça n'a pas changé. Il n'y a toujours eu que toi et moi, Alex. Les autres ne comptent pas. »

A croire qu'Amy lisait dans ses pensées. Mais dans sa bouche, il ne savait pas si ces mots avaient la même intensité que dans sa tête à lui. Tout le monde dit que de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas mais, pour lui, la frontière était encore plus fine entre l'amour et leur amitié. Lui avait franchi la frontière depuis longtemps - même s'il ne s'en était pas rendu compte - et il se demandait de quel côté se trouvait Amy.

« S'il te plait, ne laisse plus jamais ta porte ouverte. » lui dit-elle tout en reculant légèrement. « Ferme la à clefs, toujours. »

Sur le coup, il avait failli lui répondre que s’il ne l’avait pas fait, ils n’auraient sûrement pas été là en train d’en parler. Il ne s’était absenté qu’un court instant et il savait qu’il ne risquait rien à Pearl Trees. Il n’y avait pas de village plus tranquille au monde. Il était même sûr que le taux de criminalité était de zéro pourcent depuis des dizaines d’années ! Mais il voyait où Amy voulait en venir. Si ce jour là les Wheeler avait fermé leur porte d’entrée à clef, peut-être auraient-ils encore été là. Peut-être qu’Amy et Jane ne seraient pas devenues orphelines. Et peut-être que ces malades n’auraient pas osé poignarder la femme qu’il aime. Leurs vies s’étaient peut-être jouées à un simple coup de clef dans une serrure. Et ça le rendait malade. Lentement, il hocha la tête, faisant silencieusement la promesse à sa meilleure amie que désormais il ferait attention. Il regarda Amy s’éloigner de lui pour prendre l’une des canettes de soda qu’il venait de ramener et s’asseoir sur le canapé.

« Bon, maintenant qu'on est à l'abri ici et qu'on a de quoi tenir une semaine enfermés: Raconte moi ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps. Je veux absolument tout savoir! Comment est-ce que les choses ont évolué après...Après l'incident? Et a propos de ma soeur? A-t-elle hérité de tout? Est-elle heureuse maintenant?! ...Désolée, je vais un peu vite, je sais! Mais j'ai tellement de questions! »

Ça avait été un flot de paroles non stop, il se demanda même si elle avait respiré à un moment. Amusé, il attrapa l’un des paquets de bonbons posés sur la table basse avant de venir s’asseoir à côté d’elle. Immédiatement, Amy reprit leurs bonnes vieilles habitudes, posant sa tête sur ses genoux et s’allongeant de tout son long sur le canapé en cuir. C’était comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis la veille, c’était étrange comment les gestes qu’il pensait avoir oublié revenaient de façon aussi naturelle. Il passa sa main dans la chevelure dorée d’Amy alors qu’un sourire ne semblait pas vouloir se départir de ses lèvres. Il ferma les yeux un court instant, profitant de cette sensation qu’il pensait ne jamais pouvoir ressentir à nouveau un jour. Ses doigts couraient le long de ses cheveux parfaits, dessinant les courbes de ses boucles, jouant avec la pointe de ses cheveux. Et puis il se mit à lui raconter tout ce qu’elle avait besoin d’entendre. Lui faire reprendre contact avec cette réalité qu’elle avait abandonné il y a de cela trois ans.

« Jane va bien... Elle est à la fac maintenant. En troisième année de lettres. Elle aimerait être prof même si elle a pas aimé le stage qu’elle a fait au lycée l’année dernière. En fait, elle aimerait enseigner aux plus petits. Elle n’est jamais partie de Woodburgh.. Elle ne vit plus dans votre maison depuis ce qui s’est passé mais elle habite dans un quartier pas loin de la mairie. Elle a hérité de la maison, des meubles, elle a touché l’assurance vie de tes parents et c’est grâce à ça qu’elle a pu aller à la fac sans problème. Mais bon, s’il y avait eu le moindre pépin financier, j’aurais jamais été bien loin pour l’aider. » Il avala quelques fraises tagada et en fourra une dans la bouche d’Amy. « Si elle est heureuse ? Ça malheureusement, je sais pas trop... On ne se parle plus autant qu’avant mais aux dernières nouvelles, elle est toujours célibataire. Enfin nan, y a quelqu’un qui partage sa vie... Elle a un chien ! Tinky. Il est aussi gros qu’une cacahuète mais il bouffe comme un ogre ! Tu verrais ça, c’est une vraie tornade ce toutou ! » Il pouffa de rire et prit la canette des mains d’Amy avant d’avaler quelques gorgées. Il lui rendit le contenant en métal complètement vide et attrapa une autre canette sur la table basse avant d’entendre la demoiselle râler. Décapsulant le haut de la canette, il la lui donna et poursuivit son récit :

« Mes parents vont bien, mon père passe une retraite paisible en compagnie de ses cigares cubains préférés et ma mère est toujours aussi mère poule qu’avant. D’ailleurs si tu veux, y a deux grosses parts de gâteau bien bourratif comme tu l’aimes qui t’attendent sur la table basse. Et sinon pour faire court, disons que moi j’ai hiberné pendant trois ans et qu’aujourd’hui j’émerge à nouveau...»

Il se tut, ne sachant pas quoi dire pour éviter d’inquiéter sa meilleure amie. Il n’avait pas envie de s’épancher sur le cauchemar qu’il avait vécu durant trois ans. C’était fini désormais tout ça. Amy était là et le mauvais rêve s’était arrêté.

Il continua de lui caresser lentement les cheveux et se mit à sourire. Oui, tout était fini désormais et ils allaient rattraper le temps perdu. Il se pencha légèrement et murmura d’une voix douce à la jeune femme :

« Ne me laisse plus jamais, Amy... Je ne peux pas vivre sans toi. »

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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyVen 23 Aoû - 20:41


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Tout est redevenu comme avant. Non, rien n'a l'air d'avoir changé, mis a part qu'ils ont grandi, vieilli. Amy ressent, apprécie et profite de cette paix éphémère qui a repris vie aujourd'hui. Avoir des nouvelles de ses proches la rend heureuse, plus qu'elle ne l'aurait cru: Le monde ne s'était pas arrêté de tourner après son départ et ça lui faisait plaisir. Savoir que sa soeur faisait de bonnes études, s'accrochait à son futur, à ses rêves, était plus libérateur que n'importe quoi d'autre. Elle rit quand Alexander lui parle du chien de Jane, qui est apparemment un petit démon sur pattes: Mais c'est tellement du style de sa cadette qu'Amy ne peut s'empêcher d'être amusée. Après tout, Jane avait toujours supplié ses parents pour avoir un chien et ils avaient toujours refusé d'avoir autre chose que des poissons rouges chez eux! Aujourd'hui, après tout ce qu'elle avait vécu, Amy sentait que sa soeur avait besoin de ça, de cette compagnie là et tant mieux si elle avait trouvé la force nécessaire pour se battre et pour continuer à avancer. De toute façon, elle n'avait jamais eu de doutes là dessus: Jane étant une force de la nature, elle ne pourrait qu'aller mieux, que se dépasser. Puis, tout en mâchonnant la fraise tagada qu'Alex avait glissé entre ses lèvres, la jeune femme répondit:

« Jane est un esprit libre. Elle s'en sortira, j'ai confiance...Eh! Mon soda, espèce de voleur! », poursuivit-elle, surprise par le fait qu'Alexander lui ait rendu une canette vide, juste pour l'embêter.

Comme tout, c'était du déjà vu, mais elle ne put s'empêcher de rire tout en lui donnant un léger coup de coude, comme pour se venger. Et, en gentleman, il lui en donne une autre en silence, tout en continuant de répondre à ses questions. Il lui parla de ses parents: Amy pensait très souvent à eux, parce qu'ils étaient tous assez proches à l'époque. Elle rit à nouveau en imaginant la mère d'Alex l'obliger à prendre ses fameuses parts de gâteau, lui demander comment il va toutes les cinq minutes. Elle a toujours été comme ça et c'est dans le fond, ce qui faisait d'elle une femme absolument formidable: Pesante parfois, mais c'était une bonne mère, qu'Amy respectait beaucoup.

« Tes parents me manquent beaucoup », avoue-t-elle tout naturellement, son regard azur fixant le plafond. « Je suis contente qu'ils aillent bien et que ton père prenne un peu de temps pour lui et le reste de la famille: Vous en aviez besoin. »

Pourtant, son coeur se serre en sachant qu'Alex a apparemment été le seul à ne pas reprendre correctement le court de sa vie. Qu'est-ce qu'elle aurait voulu qu'il fasse comme les autres et avance, passe à autre chose...Qu'il aille mieux. Elle le regarde alors qu'il se penche vers elle et sourit. Puis elle lève sa main, celle qui ne tient par la canette et la passe sur la nuque d'Alexander.

« Eh », murmure-t-elle d'une voix douce et rassurante. « Je ne compte aller nulle part. Et tu sais très bien que si j'avais pu, je ne t'aurais jamais écarté de ma vie: Je t'aime bien trop pour oser faire ça. »

Parce que c'est de ça qu'il s'agit, dans le fond. D'amour. Un amour particulier, plus fort qu'une amitié. Plus solide que n'importe quel autre sentiment, plus sincère et plus vrai. Amy a toujours aimé Alexander, ça elle le sait: Le truc, c'est qu'elle n'a jamais aimé autant quelqu'un d'autre que lui. C'est ce détail qui change tout et qui effraie la jeune femme. Le fait d'être comme déconnectée, comme en hibernation, comme l'a dit Alex, lorsque l'autre n'est pas là: Ce n'est pas normal. Ce n'est pas une amitié habituelle, c'est tellement plus...Compliqué. Un jour, tout avait failli dérapé entre eux, et c'était de la faute d'Amy, qui avait lancé la discussion, qui les avait guidé sur cette voie sans issue. Et si Jane n'était pas arrivée, que ce serait-il passé? Se seraient-ils embrassés? Seraient-ils allés plus loin?! En tout cas, le presque baiser qu'ils ont failli partagé avait grandement chamboulé Amy, qui ne savais même plus comment se comporter avec Alexander le lendemain. Et, comme d'habitude, elle avait choisi de justement ne rien faire. Elle s'était comporté tout à fait normalement: Puis à l'époque, elle était déjà en couple...Sauf que voilà, être avec son copain n'avait plus lieu d'être, ce n'était plus logique. Plus depuis qu'elle s'était rendu compte que sa connexion avec Alexander dépassait tout. Bien sûr, c'était flagrant et ça se savait qu'elle choisirait toujours Alex si on lui posait la question: Mais là, ça allait plus loin. C'était comme si ce jour là, Amy s'était rendue compte qu'Alexander n'était ni un garçon, ni un simple ami. C'était un homme. Un adulte, un vrai, quelqu'un qu'elle pourrait aimer tellement plus fort. Ou qu'elle aimait déjà tellement plus fort qu'avant, plutôt.
Et finalement, elle n'avait plus supporté cette tension, quelle qu'elle soit: Sexuelle ou non, c'était inconfortable. Ca la dérangeait, à l'époque et elle voulait mettre les choses au clair. Ca lui remonte en tête d'un coup, alors qu'elle regarde Alexander: Le soir de l'incident, elle allait lui dire ce qu'elle pensait réellement de tout ça, qu'il s'était passé quelque chose entre eux et qu'il vaudrait mieux qu'ils aient une conversation à propos de ça, histoire d'être tranquilles après. Mais tout a été perturbé par les meurtres et ensuite, Amy avait été obligée de partir et avait fini par tout oublier. Aujourd'hui, ça lui revient en pleine face et elle ne sait pas vraiment comment réagir. Comment aborder la chose? Puis trois ans sont passé depuis le soir où ils ont failli s'embrasser, donc il devrait y avoir prescription, non?!...Sûrement que oui. Amy décide qu'il est plus judicieux de mettre ces souvenirs dans un coin de sa tête et se tourne à nouveau vers Alex.

« Tu n'as pas pu ne rien faire pendant tout ce temps, Alex. Toi et moi on est pareils donc je suppose que tu n'as pas vécu à fond pendant trois ans, mais tu as forcément fait quelque chose. De la musique? Tu as toujours été le plus doué et le plus créatif de nous deux. »

Oui, ça avait toujours été plus ou moins évident. Amy étant nulle en art et tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la musique, Alex était forcément celui qui s'en sortait le mieux...Ca l'avait d'ailleurs toujours bien fait rire, durant les cours! Amy rouge comme une pivoine qui s'énervait contre le premier qui osait se moquer d'elle alors qu'elle enchainait les fausses notes pendant les chants ou alors qu'elle s'essayait à la flûte durant les cours de musique. Ca avait toujours éclaté Alexander et dans le fond, il était le seul qui arrivait à lui arracher un sourire à la fin de ces heures de torture. En fait, Alex était le seul à carrément pouvoir supporter son sale caractère et ses manières souvent un peu brutes.  

« Est-ce que tu es tombé amoureux? », murmure-t-elle en détournant le regard, le rivant à nouveau vers le plafond. « Je veux dire...Est-ce que tu as une petite amie? Quelqu'un qui compte? »

Et voilà, la bombe était lâchée. Cette question brulait les lèvres d'Amy depuis de longues minutes et elle avait ressenti le besoin de le demander. Le besoin de savoir. Non pas que ce soit un problème s'il a quelqu'un: Après tout, Amy a déjà vu Alexander en couple de nombreuses fois. Mais elle se souvient de cette jalousie, horrible et dévorante, qui la torturait. Et là, Amy ne se sent absolument pas prête à partager Alexander avec une autre fille alors qu'elle vient à peine de le retrouver.

Mais maintenant qu'elle y pense: Amy n'a jamais été prête à le partager.

*** ***

« Où vas-tu, Amy? », demande madame Wheeler en voyant sa fille débouler dans le salon en se battant contre sa chaussure, qu'elle essaie de mettre en sautillant de partout.
« Au cinéma. Je dois retrouver tout le monde dans un quart d'heure et je suis déjà en retard! Alex va me tuer! »
« ...Mais ce n'est pas lui qui passe te prendre? », s'étonne la mère d'Amy, surprise de voir sa fille prendre le chemin du centre ville seule, pour une fois.

Amy, elle, arrive à enfiler sa chaussure et lève les yeux au ciel, comme si on venait de lui faire la pire blague du siècle.

« Pas aujourd'hui. Il était avec sa pétasse tout l'après-midi et je dois les rejoindre. »

Les yeux de sa mère s'écarquillent alors qu'elle manque de s'étouffer avec la gorgée d'eau qu'elle vient s'avaler.

« Amy Cassandra Wheeler! »
« 'Surveille ton langage', je sais! », interrompt Amy en attrapant sa veste et son sac, ainsi que son téléphone. « Désolée, mais c'est vrai, cette fille est une cinglée! Elle est toujours en train de le coller comme une sangsue et en plus elle est jalouse! »
« Mmhh, un peu comme toi, quoi! », lance Jane en arrivant à son tour dans le salon.

Amy lui lance un regard pire que noir.

« La ferme. Tu ne sais pas de quoi tu parle. Je ne suis pas collante, ni jalouse! »

Jane dévisage sa soeur, pas impressionnée le moins du monde et sourit.

« C'est ça. Et là, ce ne serait pas une bonne vieille crise de jalousie que t'es en train de nous faire par hasard? J'ai déjà parlé un peu avec la copine d'Alex, et elle n'est pas si mal, tu sais. Tu ne vois que ses mauvais côtés parce que justement, elle se tape le mec que t'aimes, c'est tout. »

Amy reste sans voix pendant quelques secondes et elle finit par secouer la tête.

« Tu sais quoi? T'as tout faux! Je ne suis pas jalouse et puis...Oh et puis zut! T'as que quinze piges, qu'est-ce que t'y connais à l'amour, hein?! »

Jane éclate de rire et file s'installer devant la télé, près de sa mère. Celle-ci lance à Amy un regardtendre et un sourire rassurant.

« Sois prudente alors, mon poussin. Et évite d'être trop méchante avec cette fille: N'oublie pas, tout le monde ne peut pas comprendre ce qui vous unit, Alexander et toi. »

Amy soupire, soudainement plus calme. Puis elle tourne les talons après avoir vérifié qu'elle n'a rien oublié. Et, avant de sortir de la maison, elle crie:

« Je vais rentrer tard: Et ne m'appelle plus jamais poussin! »

Les rires de sa mère et de sa soeur lui répondent alors qu'elle sort de chez elle. Il fait encore un peu jour, mais il fait plus frais dehors. Elle fonce alors vers sa voiture et grimpe rapidement à l'intérieur. Quelques minutes suffisent pour qu'elle n'arrive dans le centre ville. Durant tout le trajet, Amy rumine la discussion qu'elle vient d'avoir avec sa soeur, trouvant toute cette situation débile. Le fait est que oui, bon, elle n'a jamais réellement aimé les copines d'Alex, mais justement parce que c'est son rôle, de les juger! C'est son rôle en tant que meilleure amie de voir si elles sont capables et surtout si elles méritent un garçon comme Alexander, qui est dur à trouver, qui est tellement rare aujourd'hui. Puis, alors qu'elle rejoint sa bande d'amis devant le cinéma, elle voit Alexander la regarder. Il sourit et se détache de sa sangsue pour aller la rejoindre à mi chemin, ne lui laissant même pas le temps d'arriver jusqu'à eux.

« Salut, toi! T'es en retard! », dit-il en ouvrant grand ses bras.

Par fierté, Amy secoue la tête et regarde l'heure.

« A peine! Quoi?! Ne me dis pas que je t'ai manqué! »

Puis sans attendre plus longtemps, elle se blottit contre lui et sourit en sentant les bras d'Alexander se refermer sur elle pour l'étreindre plus fort.

« Toujours », répond-t-il doucement, comme si c'était une évidence.

Ca ne dure que quelques secondes, puis ils se séparent. Là, Amy va saluer le reste de ses amis alors qu'Alex va retrouver sa copine et tous ensembles, ils entrent dans le bâtiment, en débatant encore sur quel film ils devraient aller voir. Les filles, comme à leur habitude, tiennent à voir un film romantique alors que les garçons sont plus portés sur une comédie débile. Mais finalement, Amy n'écoute qu'à moitié la dispute. Aux côté de sa meilleure amie, elle se dit que Jane avait tort: Non, elle n'est pas amoureuse d'Alex. Elle veut simplement le savoir heureux.

Ce qu'elle ne sait pas, c'est que bientôt tout va changer entre eux.

*** ***

Amy passe une main dans ses cheveux et soupire. L'amour était quelque chose de vague pour elle aussi à l'époque. Ca l'est toujours un peu aujourd'hui, d'ailleurs. Mais elle s'est rendue à l'évidence, finalement: A quoi bon le cacher? Elle ressent des choses pour Alex, et ce n'est pas nouveau.

Ca la met juste carrément et totalement dans la merde.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyDim 25 Aoû - 13:08

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Il ferma les yeux juste l'espace d'un instant. C'était la deuxième fois qu'Amy égarait sa main sur sa nuque dans un geste d'une infinie douceur. Et pour la deuxième fois consécutive, sa voix se voulait rassurante, réconfortante, enchaînant des mots qu'il avait besoin d'entendre. Il avait un réel besoin de savoir qu'elle n'allait plus le quitter, qu'elle lui était revenue pour de bon. Et Amy avait toujours su trouver les mots justes pour lui enlever toutes ses craintes.

" Eh... Je ne compte aller nulle part. Et tu sais très bien que si j'avais pu, je ne t'aurais jamais écarté de ma vie: Je t'aime bien trop pour oser faire ça."

Juste quelques mots et il sentait son cœur s'apaiser. Amy n'avait jamais voulu partir loin de lui et c'était ce qui était le plus important. Et il en avait la preuve aujourd'hui : c'était lui qu'elle était venue retrouver avant tous les autres. Même avant Jane. Et le "Je t'aime bien trop" dansait dans son esprit comme la plus mélodieuse des chansons qu'il ait jamais entendue.
Il ouvrit à nouveau les yeux en sentant la jeune femme se tourner lentement vers lui. Il l'entendit lui demander ce qu'il a fait exactement de sa vie depuis trois ans, chose dont il voulait absolument éviter de parler. Si Amy savait qu'il avait quitté la fac dès le lendemain du drame, c'était sûr et certain qu'elle allait le frapper et le poursuivre dans toute la maison ! Et puis si elle savait pour la suite... Il cligna des paupières pour chasser cette idée de son esprit. Si Amy savait un jour qu'il s'était drogué et mis à boire, il était bon pour passer par la case "cimetière" et cette fois-ci, il y aurait vraiment un cadavre sous terre !

"Oui, je fais des concerts de temps en temps. A Pearl Trees et Woodburgh parfois... Ca paye pas vraiment le loyer et la bouffe mais bon, ça commence doucement. Je sais pas encore vraiment ce que je veux faire de ma vie. Au grand dam de ma mère... Je vais voir... Maintenant que ma vie reprend un semblant de normalité, (il frotta son index sur le bout du nez d'Amy) peut-être que je vais m'orienter dans autre chose que la musique et me trouver un boulot stable..."

Sous lui, Amy semblait bien silencieuse. Il la voyait en train réfléchir et il se demanda si les quelques paroles qu'il venait de lui sortir l'avait convaincue ou si elle se posait des questions quant à la véracité de ses propos. Mais tout à coup, il entendit sa meilleure amie murmurer...

" Est-ce que tu es tombé amoureux? Je veux dire...Est-ce que tu as une petite amie? Quelqu'un qui compte? "

La question le surprit. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui demande ça. Il souffla légèrement, soulagé qu'elle n'ait pas poursuivi sur ce qu'il avait fait de sa vie durant ces trois années sans elle.
Il prit cependant quelques instants pour formuler sa réponse. Malgré tout, tout lui rappelait cette année - la première année après le drame - qui avait été un véritable calvaire pour lui. Il n'avait eu personne dans sa vie depuis Alery. Rien que de formuler son prénom dans son esprit lui donnait envie de se frapper la tête contre un mur. Il avait mis du temps à se remettre du cauchemar qu'avait été sa relation avec cette jeune femme. S'il avait encore plus sombré après la mort d'Amy, ça avait été en partie de la faute d'Alery. Jamais de son propre chef il n'aurait eu l'idée de goûter à la coke. Il avait vraiment fait la plus mauvaise des rencontres au plus mauvais des moments. Mais il était vraiment hors de question qu'il parle de cette fille (sorcière ?) à Amy.

"Je suis un bourreau des cœurs, tu le sais bien...!" fit-il avec un air théâtral, une main posée sur le cœur et le menton relevé. Mais il savait qu'Amy n'allait pas se contenter de ça. Et surtout, même s'il voulait lui cacher une partie de la vérité, il ne voulait surtout pas lui mentir. Glissant légèrement vers la droite du canapé, il s'installa sur la méridienne, la partie où il pouvait allonger ses jambes. Il invita sa meilleure amie à le rejoindre.

"Allez, viens par là...!" Amy lui lança un regard qu'il traduisit par "Tu te fous pas un peu de moi ? C'est tout ce que tu as à me dire ?" et il insista pour qu'elle vienne le rejoindre à l'endroit où il se trouvait. Quelques instants plus tard, elle s'installa entre ses jambes, collant son dos à son torse. Alex prit sa guitare qu'il avait posée contre le canapé et la passa devant Amy, la posant sur les cuisses de la jeune femme, assise en tailleur. Il prit les mains d'Amy entre les siennes et les posa sur les cordes de la guitare. Du bout du pouce, le premier accord résonna dans la pièce et - pour une fois qu'Amy touchait l'instrument - l'accord n'était pas faux. C'était la première fois qu'Alexander autorisait la jeune femme à toucher sa guitare, elle qui était une catastrophe ambulante dès qu'il s'agissait d'instruments de musique ! Et il se fustigea lui-même de ne jamais lui avoir donné de cours parce que la proximité avec Amy en cet instant était plus que géniale. Elle s'appuyait tout contre lui et il s'était permis de poser sa tête sur son épaule, laissant les cheveux dorés de la jeune femme lui chatouiller la joue. Par dessus l'épaule d'Amy il regarda sa guitare, cherchant l'accord suivant, jouant avec les doigts de sa meilleure amie sous les siens. Il avait l'impression de partager un moment privilégié avec elle, lui faisant découvrir sa passion, cette chose qu'il aimait par dessus tout et qui lui avait permis de sortir la tête de l'eau après le drame.

"C'est elle mon unique amoureuse..." murmura-t-il alors qu'ils enchaînaient les accords un peu plus rapidement. "Il n'y a eu personne. Du moins personne qui n'ait eu de l'importance. J'ai fréquenté une seule fille et ça n'a pas duré... En fait... Je t'en ai voulu Amy..." Il sentit tout à coup les doigts de la jeune femme se crisper sous les siens et ils s'arrêtèrent, leurs mains, toujours collées l'une à l'autre, retombant lentement contre les cuisses de sa meilleure amie. "Je t'en ai voulu parce qu'à chaque fois que je rencontrais une fille, je t'imaginais en train de lui trouver tous les défauts du monde. Je ne savais pas si tu l'aurais appréciée ou non alors je suis jamais allé plus loin. J'avais tellement besoin que tu sois là pour me dire si je faisais le bon choix... Je sais ce que tu vas me dire... Je suis assez grand pour pouvoir juger tout seul si oui ou non une fille me correspond. Mais... J'étais perdu sans toi. Tu es partie sans me dire qu'elle était la fille idéale pour moi..."

Lui parler de ça lui rappela immédiatement une conversation qu'il avait eu trois ans plus tôt avec Jane...

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"Elle est bizarre en ce moment, tu sais..." lui dit Jane, les mains jointes et les pieds se balançant lentement. Ils s'étaient assis tous les deux sur le muret en pierres bordant la maison des Wheeler. Au loin, ils pouvaient apercevoir les gratte-ciels de Woodburgh et le soleil se coucher progressivement derrière les collines. Alexander baissa la tête et se mit à jouer avec sa bouteille de soda vide entre les mains, la compressant légèrement avant d'essayer de lui redonner forme.

"Je sais..." lui répondit-il. Lui aussi avait remarqué qu'Amy était bizarre dernièrement. Il le voyait tout simplement dans le nombre d'heures qu'ils passaient ensemble : celui-ci avait considérablement diminué depuis quelques semaines. Depuis la reprise des cours, Amy passait beaucoup de temps à la fac, travaillant presque chaque soir à la bibliothèque en compagnie d'un groupe d'amies. Il était presque vingt heures et elle n'était pas encore rentrée de Woodburgh. Il lui avait proposé de nombreuses fois de rester avec elle après les cours mais, presque systématiquement, Amy refusait. "Tu comprends, je sais pas combien de temps ça va nous prendre, j'ai pas envie que tu t'ennuies." Alors il retournait souvent seul à Pearl Trees et l'attendait assis sur la balançoire en face de sa maison.

"Elle rentre tard. Et puis elle parle moins. Ca fait des semaines qu'on s'est pas engueulées elle et moi. Il se passe quoi avec elle, Alex ?" Elle sentait que quelque chose de bizarre se passait avec sa soeur. Elle ne quittait jamais Alexander d'une semelle d'habitude et ces derniers temps, il n'était pas rare pour Jane de le voir seul. Elle avait même l'occasion, comme ce soir, de pouvoir passer du temps seule avec lui, chose qui était quasiment impossible depuis que lui et sa soeur se connaissaient !

"Elle m'évite." soupira-t-il, tournant légèrement la tête pour apercevoir le visage étonné de Jane à ses côtés.

"Toi ? Elle t'évite ? Mais... Vous vous êtes engueulés ? ... Vous vous êtes jamais engueulés en dix ans de temps !"

Alex se mit à sourire et baissa à nouveau la tête, fixant ses genoux. "Nan... On s'est pas engueulé. J'aurais préféré pourtant."

"Attends..." fit Jane qui essayait de comprendre, les sourcils froncés. "Ne me dis pas que c'est depuis... Oh merde !" s'écria-t-elle en posant une main devant sa bouche. "Ne me dis pas... Ne me dis pas que c'est de ma faute !"

Il fit craquer à nouveau la bouteille entre ses mains, cherchant désespérément quelque chose à faire. Il s'était passé le fil des évènements des milliers de fois dans sa tête, essayant de comprendre pourquoi Amy s'éloignait de lui. Et il avait beau retourner le problème dans tous les sens, il n'y avait qu'une évidence possible : Amy n'était plus la même depuis qu'ils avaient failli s'embrasser dans la chambre de la jeune femme. Et que Jane les ait surpris juste avant qu'ils ne commettent une bêtise.

"Merde..." soupira Jane alors que sa main reposa lentement sur la pierre froide du muret. "Je suis désolée, Alex. Je voulais pas rendre les choses bizarres entre vous. Si j'avais su, je serais pas entrée dans sa chambre à ce moment là, je..."

"C'est pas de ta faute, Jany..." la coupa-t-il, la regardant dans le blanc des yeux. "Au contraire, t'as bien fait d'être entrée à ce moment là. Je sais pas ce qui nous a pris... Mais en tout cas, on aurait fait une connerie, ça c'est sûr."

"T'en es vraiment certain ? J'veux dire... Ce que je vous ai dit ce jour là, je le pense vraiment. Ça fait des années que vous vous tournez autour. Pour moi, c'était même inéluctable que vous vous embrassiez un jour... Je voulais pas vous gâcher ce moment..."

"Je veux pas perdre ce que l'on a, elle et moi. Notre amitié est plus importante que tout... Regarde, on s'est même pas embrassé et déjà, ça rend les choses compliquées..."

"Ce qui rend les choses compliquées, c'est que vous ne discutez pas de ce qui s'est passé ce jour là, Alex !" s'énerva Jane. "Si votre amitié est la plus bizarre que j'ai jamais vue, c'est pour la simple et bonne raison que c'en est pas une ! Crois-moi, les seules personnes qui se comportent comme vous deux, ce sont des gens qui sont en couple ! T'en connais beaucoup toi de simples amis qui dorment ensemble ? Qui se prennent constamment dans les bras comme vous le faites ? Et je te parle même pas de vos yeux qui s'illuminent quand vous vous regardez ! J'ai un petit ami, Alex. Et depuis six mois que je suis avec lui, il est dix fois moins romantique que vous deux ensemble ! Et je suis jalouse de ce que vous avez. Moi aussi, j'aimerais un mec qui me regarde comme tu regardes Amy, qui comprend dès le premier regard qu'un truc me turlupine et qui me prend dans ses bras pour me rassurer. Vous deux, vous faites tout ça. Vous agissez comme un couple l'un envers l'autre sans même vous en rendre compte ! Le seul souci c'est que vous êtes un couple sans les avantages : vous vous embrassez pas et vous couchez pas ensemble. Alex, personne ne peut se mettre entre vous deux... Amy quitte ses petits copains parce qu'ils lui demandent tous de s'éloigner de toi et elle peut pas faire ça, c'est au dessus de ses forces de passer ses copains avant toi ! Et toi, tu fais exactement la même chose avec tes copines : tu les as toutes jetées parce qu'elles ne plaisaient pas à Amy, t'en as même largué une parce que tu trouvais que tu ne passais plus assez de temps avec ma sœur ! Comment veux-tu que les gens autour de vous vous perçoivent autrement que comme un couple ?! T'as jamais tilté sur le fait qu'Amy critique toujours tes copines ? 'Elle est pas assez comme-ci, elle est trop comme ça'. T'as jamais compris qu'en fait la description qu'elle te donnait de ta fille idéale, c'était elle ? C'est elle qu'elle visualise avec toi, Alex. Je sais que j'ai pas le droit de te dire ça mais tu devrais voir les crises de jalousie qu'elle fait dès que t'as une nouvelle copine. Elle est amoureuse de toi. Et toi, t'es amoureux d'elle. Ça me gave que vous vous voiliez autant la face. Alors parle-lui. T'as peut-être peur de perdre votre amitié mais ça fait dix ans que vous laissez le grand amour passer à côté de vous. Et ça, ça craint."

Alexander était resté silencieux suite au long monologue de la sœur de sa meilleure amie. Amy avait beau marteler à Jane qu'elle n'y connaissait rien en amour, Alex ne pouvait s'empêcher de la trouver très mature pour son âge. Plus mature qu'eux deux réunis.
Étrangement, il n'était pas mal à l'aise d'avoir cette conversation avec Jane. Au contraire, l'entendre lui donner son avis - extérieur et donc objectif - sur sa relation avec Amy lui faisait du bien. Enfermés dans leur bulle qu'était leur amitié, Alex ne se rendait parfois pas compte si ce qu'ils vivaient était normal pour des amis ou non. Jane lui avait permis de réaliser qu'Amy avait peut-être plus de sentiments pour lui qu'il ne le pensait.

"De toute façon, t'es le seul que je peux voir avec elle. T'es le seul mec assez courageux pour pouvoir supporter son sale caractère." rit-elle en donnant un coup de coude dans les côtes d'Alexander. "Sérieusement, je n'imagine pas ma sœur avec quelqu'un d'autre que toi. T'es le seul qui la rend heureuse. Alors fonce sinon t'auras à faire à moi !" Jane se leva, se frotta l'arrière de son jean et prit la direction de la maison. Alexander la regarda ouvrir la porte d'entrée avant de l'interpeller une dernière fois : "Hé Jane...!" Il attendit qu'elle se retourne avant d'ajouter : "Merci." La petite soeur d'Amy lui avait alors souri puis était rentrée chez elle, refermant la porte d'entrée derrière elle.
Au même instant, le téléphone d'Alex s'était mis à vibrer dans sa poche. Il le sortit et lut le texto qu'Amy venait de lui envoyer.

Je vais rentrer plus tard que prévu. M'attends pas ! xoxo


Il verrouilla l'écran de son téléphone avant de le replacer dans la poche de sa veste. Se mordant la lèvre inférieure, il se dit qu'il était plus que temps que lui et Amy aient une discussion sérieuse sur ce qui s'était passé quelques semaines plus tôt. Ils ne pouvaient pas continuer comme ça. Du moins, lui, ne pouvait pas continuer ainsi. La voir aussi peu lui était devenu insupportable. C'était décidé, demain il allait lui parler. Il allait profiter de la soirée organisée chez l'un de leurs amis pour avoir THE conversation avec elle. Il était enfin temps de se jeter à l'eau.

Mais il n'avait jamais pu le faire. Le lendemain, c'était l'enfer qu'il avait vécu.

xxxxxxxxxxxxx

'T'as jamais compris qu'en fait la description qu'elle te donnait de ta fille idéale, c'était elle ?' Cette petite phrase de Jane lui avait envahi l'esprit pendant longtemps. C'était même cette phrase qui lui avait donné le courage et l'envie d'avoir une discussion sérieuse avec Amy sur ce qui s'était passé entre eux. Toute la nuit après sa conversation avec Jane, il avait essayé de se rappeler de toutes ses anciennes petites-amies et de la façon dont Amy les critiquait : "Elle est trop grande !" "Trop brune, t'aimes que les blondes !" "Quoi ? Elle déteste les pizzas ? Mais comment on peut détester les pizzas ?!" "T'es sérieux, elle écoute Céline Dion ? Et t'es encore avec elle ?!" Et au bout du compte, il avait fini par avoir la même conclusion que Jane : elle ne les aimait pas parce qu'elles n'étaient pas comme elle. Mais cela voulait-il forcément dire qu'Amy aurait voulu être sa petite-amie ? Ça, il en doutait. Elle ne lui avait jamais donné la moindre indication qu'elle aurait voulu avoir un autre genre de relation avec lui...

"Et toi alors ? Comme ça, tu es mariée ?" dit-il d'une voix taquine tout en jouant avec la bague entourant l'annulaire gauche d'Amy. Plus il regardait cet anneau et plus il trouvait qu'il ne lui allait pas du tout. Cette bague, ce n'était tout simplement pas Amy. Elle ne lui ressemblait pas. Tout à coup, il avait envie de lui enlever cet anneau, symbole de ces trois années passées loin l'un de l'autre. Mais il se réfréna. "C'est un beau gosse ton faux-mari au moins ? Il arrive à te supporter ? Trois ans quand même, le gars il est courageux...!" Il avait voulu adopter un ton plein d'humour mais il sentait que son cœur n'y était pas. Il savait les ravages qu'Amy pouvait faire, elle était la plus attendrissante des filles qu'il ait pu rencontrer dans sa vie. Alors imaginer un type seul avec elle durant trois ans, même faussement mariés, il avait peur que la tornade Amy ait pu l'atteindre tout comme elle l'avait atteint lui lorsqu'elle avait déboulé dans sa vie. Son cœur se serra à cette pensée, sentant la jalousie le gagner. Il ne serait pas étonné d'apprendre que ce gars soit tombé amoureux d'elle.

Et bon sang, ce qu'il avait peur qu'elle soit tombée amoureuse de son côté elle aussi...


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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyDim 25 Aoû - 22:32


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Amy est contente d'apprendre qu'Alexander a effectivement continué la musique. Elle l'aurait tué, sinon! Déjà qu'elle sait pas mal de choses à propos de son passé qui n'a rien de glorieux, il manquerait plus qu'il ait abandonné la seule chose qui le passionne!

« Tu es jeune », répond-t-elle en riant légèrement en sentant l'index d'Alex frôler le bout de son nez. « Mais la musique à toujours été une évidence, non? Je te vois difficilement aller tous les matins t'enfermer dans un bureau, serrer des mains toute la journée, vêtu d'un costard ridicule! »

C'est un peu fou, mais Amy a toujours pensé qu'Alexander serait capable de vivre de son art. Après tout il avait du talent et le méritait: Alors pourquoi pas?! Après, on ne peut pas tout avoir, c'est sûr...
Puis, après être restée silencieuse durant de longues et inconfortables secondes, Amy osa poser LA question. Et en voyant l'air surpris de son meilleur ami, elle envisagea le pire: Il avait donc quelqu'un, pour de vrai?! Alors Amy attendit, et attendit encore, qu'Alex lui réponde réellement: Après tout, pourquoi le lui cacher? Mais il ne répondit pas. Ou du moins, il utilisa l'humour, comme souvent lorsqu'une question qu'elle lui posait le mettait mal à l'aise. Là, Amy se dit que ça devait vraiment être du lourd, pour qu'Alex refuse autant d'en parler: Elle le cuisinera plus tard à ce propos! Elle sourit tout de même et arque un sourcil, comme pour lui demander silencieusement de répondre simplement par oui ou par non à sa question, sans pour autant entrer dans les détails. Mais une fois encore, Alex l'ignore et essaie littéralement de changer de sujet. C'est là que ça fit tilt dans sa tête: Ca a forcément un rapport avec la drogue. Si Alex refuse de lui parler d'une quelconque relation qu'il aurait eu durant ces trois années, c'est forcément à cause de ça! Parce qu'il en a certainement honte. Un boule se forma dans sa gorge et elle tâta rapidement et discrètement la poche arrière de son short, où se trouvent toujours certains papiers déchirés, vestiges de l'enquête qu'à mené Keith sur Alexander. Amy a vraiment envie de lui en parler, de lui faire savoir qu'elle est au courant, mais ça à l'air d'être un mauvais souvenir, ce qui n'est absolument pas étonnant. Qui serait fier d'être un ancien junkie?! La jeune femme rend donc une nouvelle fois les armes, ne pouvant pas résister à l'appel d'Alex et vint le rejoindre. Elle fut surprise de voir la guitare entrer dans son champ de vision, pour ensuite se poser sur ses genoux: Amy compris finalement et se retint de rire. Alex voulait vraiment perdre la tête? Parce que si jamais elle se mettait à jouer, ça le rendrait sûrement fou, au bout du compte! Heureusement, il attrapa ses mains et l'accompagna dans les mouvements, enchainant doucement des accords -justes, ô miracle!- quelconques, basiques. En réalité, Alex fait tout le boulot et Amy se contente de ne rien faire à part garder ses mains sous les siennes: En même temps, en heureux qu'elle ne doivent rien faire par elle-même, parce que la soudaine proximité qu'elle a avec Alex la déconcentre carrément! « Parfois, il a de ces idées, celui-là! », pense-t-elle amèrement en essayant de reprendre contenance, amusée bien malgré elle d'apprécier autant le son de la guitare lorsque se sont ses propres doigts qui passent sur les cordes. Soudain, le sourire d'Amy s'efface et elle se fige, se crispant de la tête aux pieds. Le fait de s'arrêter net de jouer produisit un son effroyable, mais Amy ne s'en aperçut même pas, trop occupée à tourner la tête vers Alex, prête à lui demander en quoi ce serait de sa faute si ses relations ne marchent pas. Après tout, elle n'y est pour rien si aucune femme n'est bien pour lui...A part elle-même, évidemment. Mais ça, c'est une autre histoire! Ces mots la blessent et elle ouvre la bouche pour lui répondre, mais il la coupe dans son élan. Et elle pouffe de rire, à la fois parce qu'elle est nerveuse, mais aussi pour cacher son embarras. Oui bon, c'est vrai que ça à l'air d'être un peu de sa faute, mais tout de même! Elle serra alors les mains d'Alex et lui sourit:

« Oui, c'est exactement ce que j'allais te dire! Tu es adulte et tout à fait capable de te trouver des filles géniales. Et puis tu sais très bien comment je suis! J'ai toujours tendance à exagérer et je me débrouille pour trouver le plus débile des défauts! L'amour, trouver la bonne personne, ça se fait naturellement, tu sais...Enfin d'après moi. Un jour, tu croisera une fille, et il y aura ce truc, cet attraction, qui fera que tu ne pourras pas penser à autre chose qu'à elle. Les défauts qu'elle aura deviendrons des qualités...Ca te prendra par surprise et pouf, tu ne pourras plus t'enfuir, parce que ce sera trop tard. Et quand ça arrivera, tu n'auras même pas besoin de te demander ce que je dirais, parce que ce sera une évidence: Ce sera elle, et personne d'autre. »

Amy ferma les yeux et posa sa tête contre l'épaule d'Alex pour éviter de le regarder. Rien que de l'imaginer tomber amoureux d'une autre lui donne envie de tout casser! Pourtant, c'est la stricte vérité, et elle doit absolument s'y faire.

« Je vais te dire un secret: A l'époque, j'avais la trouille. J'étais terrifiée à l'idée que tu arrives à trouver une fille qui soit réellement bien, qui te corresponde parfaitement. Parce que ça revenait à nous séparer...Et c'était la chose la plus effrayante et la plus déroutante qu'on aurait jamais eu à vivre. En fait, le « nous » qu'on formait se serait brisé et c'est sûrement pour ça que je passais mon temps à maudire tes copines. Elles étaient un danger, une sorte de menace. Mais en même temps, je voulais que tu te pose, parce que ça t'aurais forcément rendu heureux. Le cercle vicieux, quoi. », dit-t-elle en faisant se croiser les bras d'Alexander pour qu'il l'enlace, leurs mains toujours soudées. « Mais tu n'as jamais eu besoin de moi pour bien choisir tes petites amies, Alex...Enfin la plupart du temps, parce que certaines craignaient vraiment! », ajoute-t-elle en riant.

Bon. Elle vient d'avouer qu'entre guillemets, elle était jalouse. Mais bon, il devait certainement s'en être rendu compte, même à l'époque, non? Tout le monde autour d'eux l'avait remarqué et même si Amy s'évertuait à chercher des excuses, elle savait au fond ce qui n'allait pas: C'était elle et son stupide amour pour Alex, rien de plus. Puis elle fit la moue lorsque, quelques secondes plus tard, Alexander lui parla d'elle et de son mariage. Elle ne put s'empêcher de rire à nouveau, posant ses mains sur son visage d'un air gêné.

« Et oui! On ne m'avais même pas encore retiré les points de suture que j'étais déjà 'Madame Lightwood'. Tu ne peux pas imaginer la crise que j'ai piqué dans les bureaux du type qui m'avais affectée à Keith! Je crois qu'il a été obligé de porter la marque de ma main sur sa joue pendant des jours! »

Oui, ce jour là fait partie des bons moments qu'elle à vécu avec Keith. Elle revoit encore la tête qu'il à fait quand elle s'est levé et qu'elle a osé frapper son chef. Mais bon, ce n'est pas comme si il ne l'avait pas mérité! Il pensait que ce serait plus « sûr » d'avoir un agent en couverture avec elle 24/24, comme si tous les autres qui la surveillaient en permanence ne suffisaient pas! Alors voilà, elle l'avait frappé, juste après qu'il lui ait présenté Keith et ça avait jeté comme un froid dans le bureau.
Aujourd'hui encore, Amy ne peut s'empêcher d'être assez fière de son geste: Au moins, ça leur avait appris à prendre des décisions sans lui en parler d'abord, au FBI! Puis ça avait soudainement évacué toute la frustration qu'elle ressentait depuis le meurtre de ses parents, détail non négligeable!

Elle regarda finalement Alexander qui jouait avec sa pseudo alliance. Un boulet qu'elle traîne avec elle depuis trois ans. En plus, ce modèle est horrible, absolument pas ce qu'elle aurait choisit, préférant l'or blanc, quelque chose de discret et non pas tape à l'oeil comme ça. Mais bon, ce n'est pas comme si on lui avait donné un catalogue pour qu'elle puisse décider de ce qu'elle allait porter! Non, on lui avait simplement donné ses nouveaux papiers d'identité avec l'alliance et basta. Elle avait été obligée de s'y faire, c'est tout. Elle soupire alors, retire doucement les doigts d'Alexander et enlève l'alliance, qu'elle balance sur la table basse. Elle s'y échoue lamentablement et ne bouge plus. Amy se sent tout de suite plus libre et sourit.

« Ici, je ne suis pas une Lightwood. », murmure-t-elle simplement en haussant les épaules.

Puis la jeune femme arque un sourcil lorsqu'Alexander lui demande si Keith est un bel homme. Cette question la prend au dépourvu, mais ce qui suit encore plus et elle ne peut s'empêcher de lui envoyer un petit coup de coude dans les côtes, faussement outrée. Elle éloigne doucement la guitare et en la posant prudemment à une distance raisonnable d'eux. Ensuite, elle prend Alexander par surprise et vient se mettre à califourchon sur lui pour le chatouiller.

« Ca n'a rien à voir avec le courage, parce que c'est simplement son boulot, j'te signale! », répond-t-elle, hilare. « Et non, ce n'est définitivement pas ton genre d'homme! »

Ils chahutent encore quelques secondes et finalement, Amy s'arrête, reprend un peu son sérieux en regardant Alex dans les yeux.

« Il n'est pas mon genre non plus d'ailleurs... Tu sais, c'est un peu comme si je vivais avec un cousin éloigné. Il est toujours là, mais on ne parle pratiquement pas: Je ne connais même pas son vrai nom, ne sait pas s'il a encore de la famille ou pas. En trois ans, il n'a jamais pris de vacances, même pas à Noël, donc je suppose qu'il est seul, mais bon. De son côté, Keith ne sait pas grand chose de moi non plus, à part ce qu'il à pu lire dans mon dossier et les rares détails que j'ai pu lui donner avec le temps. »

Amy se recule un peu, toujours assise sur les genoux d'Alexander. Cette position lui rappelle vaguement quelque chose, mais mieux vaut pas qu'elle y pense!

« Lui et moi, nous ne sommes même pas amis, en réalité. Et j'avoue qu'on a très, très souvent du mal à se supporter! Comme aujourd'hui, par exemple. »

La jolie blonde pouffe de rire et secoue la tête.

« Je ne pense pas qu'il te plairait en plus: Il est trop sérieux, trop bosseur, trop...chiant! Et la seule chose assez personnelle qu'il a pu voir de moi, ce sont mes cicatrices et mon tatouage, rien d'autre. »

Elle ne sait pas trop pourquoi elle ressent le besoin de dire tout ça à Alexander, de le rassurer sur le fait que Keith et elle ne sont pas proches. En fait, elle ne veut pas qu'il pense qu'elle est avec lui pour de vrai, parce que c'est bien tout le contraire! Amy tient à ce qu'Alex sache qu'il est le seul à parfaitement la connaître: Le seul qui sait ce qui la fait rire, la fait pleurer, ce qui l'amuse et ce qui la déprime. Le seul qui sait l'endroit où appuyer pour la vexer ou pour lui plaire. Le seul qui sait qu'elle est sa couleur préférée et sur quelle chanson elle aimerait danser le jour de son mariage...
Keith ne sait rien de tout ça, tout simplement parce qu'il n'est pas Alexander. D'ailleurs, ça lui rappela soudainement un souvenir, datant de sa première année de fac:

*** ***

« Eh les filles! »

Amy leva la tête, les sourcils froncés. Deux de ses nouveaux camarades de la fac viennent d'arriver et s'incrustent à la table que Lindsay, une amie, et elle, utilisent pour étudier.

« Je rêve, vous nous suivez jusqu'à la bibliothèque! Dire que je pensais que vous ne saviez pas qu'un tel endroit existait! », lance Lindsay, faisant rire Amy.

Les deux nouveaux arrivés lèvent les yeux au ciel et l'un se penche vers Amy:

« On sort ce soir avec la bande, pour fêter notre premier semestre! On a survécu à la fac sans avoir à prendre anti dépresseur, on doit absolument célébrer ça! Vous en êtes? »

Amy lui lance un regard surpris, puis secoue la tête en souriant.

« On est à la fac, les mecs, pas dans un camps de concentration! C'est non pour moi, je suis déjà prise. »
« Oh, allez Amy! Qu'est-ce que tu as de mieux à faire? »
« Laisse tomber, Kevin », répond Lindsay automatiquement à la place de son amie. « Elle a rencard. »

La jeune Wheeler lui lance un regard noir, puis lui répond par une grimace assez comique.

« Rencard? Je savais pas que t'avais un copain! »

Le prénommé Kevin s'éloigna alors d'Amy, comme s'il s'attendait à voir un type débarquer à la seconde pour lui casser la gueule, sous prétexte qu'il s'était trop approché de sa petite copine. Amy éclate de rire et ferme son livre après avoir regardé l'heure: Elle allait encore être en retard et ce serait pour sa pomme!

« Tu ne m'as jamais posé la question.»
« Je vois...Et ça fait combien de temps que vous êtes ensembles? »
« Oh, un peu plus de dix ans! », répond Lindsay à la place d'Amy, qui lui fait les gros yeux, avant de se lever.

Étrangement, Lindsay l'imite et après avoir plié bagages, elles se dirigent vers la sortie, les garçons sur les talons. Elles les saluent rapidement, s'excusant de ne pas pouvoir venir s'éclater avec eux le soir-même: Amy à cause de son empêchement et Lindsay parce qu'elle ne voulait pas y aller sans Amy justement. Puis les deux amies se retrouvent toutes les deux, quittant le campus.

« Je peux savoir ce qui t'as pris de dire que t'étais prise? Kevin est accro à toi et cherche à t'aborder depuis des semaines! »

Amy soupire et serre ses livres contre elle, soucieuse. Finalement, elle arrive devant sa voiture et grimpe côté conducteur. Elle attend que son amie se soit installée près d'elle puis démarre.

« Kevin ne m'intéresse pas et ne s'intéresse pas à moi. »
« Qu...Tu plaisantes? Il viens de t'inviter, idiote! »
« Ouais, ce qui prouve qu'il est intéresser uniquement par l'optique de coucher avec moi. Je ne suis bête, tu sais: J'avais vu comment il me regarde. Moi, ce n'est pas ce que je recherche. »

Un ange passe et Lindsay répond:

« Désolée, mais je comprends pas! Kevin est canon et il veut sortir avec toi! Quel est le problème?! »
« Justement, Lind'! Comment est-ce que je pourrais être avec un type qui ne s'intéresse même pas à ma vie! Ca fait des semaines qu'on traine ensembles et il ne me connais pas! Il ne sait pas ce que je veux faire plus tard, quel est le prénom de ma soeur. Et s'il voulait vraiment être avec moi, Kevin saurait que mes week end sont réservés à Alexander. »
« Oh mon dieu, mais c'est encore plus grave que je le pensais! »
« ...La c'est moi qui te suit pas. »

Son amie éclata de rire. Un rire sans joie, cette fois.

« Tu te rends compte que tu te coupe du monde et que tu t'empêche de rencontrer des garçons juste pour être avec Alex?! Kevin ne sait rien de toi parce que tu ne lui donne pas sa chance, c'est tout! »
« Ce n'est pas vrai. Faisons un petit test: Tu as rencontré James le jour où j'ai vu Kevin pour la première fois, alors essayons et voyons combien il en a appris sur toi en trois mois! Est-ce qu'il connait...le prénom de ton chat? »
« Oui, mais je vois pas le rapport! »
« Est-ce qu'il sait que tu ne manges plus de viande depuis que tu as vu la façon dont ils traitaient les animaux? »
« N'importe qui le saurait, vu qu'on mange ensembles le midi. »
« Très bien. Est-ce qu'il sait que tu as peur du noir et que tu te pisse presque dessus quand tu entends le tonnerre? Est-ce qu'il connait ta couleur préférée? Est-ce qu'il sait qu'à une heure du matin tu te lève pour aller boire un verre d'eau tous les soirs? Est-ce qu'il sait que tu déteste les mathématiques et que Twilight te donne des boutons? Est-ce qu'il sait que quand tu avais dix ans tu étais amoureuse de Leonardo Dicaprio? Est-ce qu'il sait que tu adore la bouffe mexicaine et que tu es allée voir Fall out Boys trois fois en concert? »

Silence. Lindsay ferme fort les yeux, serre les poings et Amy sourit. Elle a, encore une fois, tout juste. Et dieu sait qu'elle adore avoir raison!

« Tu vois. Tu préférerais être avec qui? Avec un mec qui s'intéresse à tes centres d'intérêts, ou a un type qui ne vient t'aborder qu'une seule fois en espérant pouvoir aller plus loin avec toi dans les couloirs sombres et dégueulasses d'un night club? »
« ...Merde alors. Je déteste quand tu fais de l'esprit comme ça! »

Amy rit et sent le coude de son amie heurter ses côtes, ce qui augmente son hilarité.

« Mais je maintient que ta relation avec Alexander est malsaine. Vous connaissez tout l'un de l'autre et pourtant vous ne vous êtes jamais touchés! »
« Tu peux parler, parce qu'avec James vous êtes pareils: Sauf que vous, vous êtes simplement trop timides pour vous aborder! Mais tu vas devoir y passer, ma vieille, parce que t'es accro à lui et il l'est à toi! »
« Hun hun, tout comme Alex et toi! Et pour info: je préfère être timide qu'aveugle, parce que vous avez perdu de précieuses années, tous les deux. Quoi que! Après plus de dix ans à vous tourner autour, le jour où vous allez vous sauter dessus, ça va être explosif! »

La jeune Wheeler ouvre grand la bouche, choquée, et retire une de ses mains du volant pour chatouiller Lindsay, qui rit aux larmes.

« Je n'arrive pas à croire que tu viens de dire ça! Vous êtes de mèche avec ma soeur, ou quoi?! »
« Mmmh, pas vraiment, mais disons qu'on pense tous la même chose! Alex et toi êtes aveugles, j'te dis! »
« C'est ça! Allez, un mot de plus au sujet de ma pseudo vie sexuelle avec Alexander et j'te jure que je te jette dehors avec la voiture encore en marche! »

Lindsay n'insista pas, mais le sourire qu'elle affichait parlait pour elle. Pourtant, Amy ne mit pas sa menace à exécution et conduisit simplement son amie chez elle.

« Bon, j'me sauve », lance Lindsay une fois devant sa maison.

Elle sort de la voiture et, avant que Amy ne démarre, dit:

« Amusez vous bien ce soir! »
« Vas te faire- »
« Je t'aime aussi, chérie! »

Puis elle entra chez elle, laissant Amy seule.

*** ***

Maintenant qu'elle y pense, Amy voit où Lindsay voulait en venir. Il est vrai que certains garçons ne s'intéressaient qu'au sexe, à l'époque...Mais dans d'autres cas, sans parler de celui de Kevin, Amy avait souvent repoussé des garçons juste comme ça, parce qu'ils ne ressemblaient pas à Alexander, ni physiquement, ni mentalement. Il ne pouvait après tout, pas y avoir deux Alex, c'était impossible.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyDim 1 Sep - 18:37

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Lui habillé en pingouin pour aller travailler… Rien que l’image le faisait rire ! Pourtant, depuis tout petit, il avait vu son père, puis son frère, s’habiller en costume pour aller au travail mais il ne s’était jamais imaginé lui-même dans un tel accoutrement –car oui, pour lui c’était bel et bien un accoutrement – pour  aller sur le lieu de son travail. A croire que depuis tout petit déjà, il s’imaginait  ne pas exercer un métier dans les bureaux. Etre enfermé entre quatre murs ? Très peu pour lui. Lui avait besoin d’air, d’espace, d’horaires décalés, tout pour lutter contre la monotonie. Le problème c’est qu’à vingt-trois ans, il n’avait pas encore de boulot. Il aimait la musique par-dessus tout – ado, il avait même pensé pouvoir en faire son métier un jour – mais il ne fallait pas se leurrer : il ne deviendrait jamais une grande star de la chanson et à un moment ou à un autre (si ses parents disparaissaient) il allait bien devoir se trouver un boulot pour se nourrir. Même si Amy croyait en lui et son modeste talent, il n’était pas dupe : il n’arriverait sûrement jamais à vivre de sa passion. Mais il ne voyait malheureusement pas vers quel métier il pourrait s’orienter dans lequel il ne s’ennuierait pas. Tout lui semblait fade. Il haïssait les contraintes et ne voulait certainement pas avoir un boss au-dessus de lui pour lui dicter ce qu’il a à faire… Il n’avait cessé de repousser le jour où il allait devoir enfin s’arrêter quelques instants pour réfléchir à son futur. Il s’était laissé emporter par le gouffre qui s’était ouvert sous ses pieds à la disparition d’Amy, lui donnant une bonne excuse pour ne rien faire de sa vie. Mais Amy était revenue et il avait bien l’intention de reprendre sa vie en main. Pour lui. Pour elle. Pour ses parents aussi. Il avait l’impression de ne pas exagérer quand il s’était dit, il y a quelques dizaines de minutes à peine, qu’il revivait à nouveau. Amy avait un tel pouvoir sur lui, c’en était effrayant. Est-ce que c’était normal d’agir ainsi ? De calquer ses émotions sur celles d’une autre personne ? De ressentir de la joie quand elle est heureuse, de la peine quand elle est triste ? Il avait l’impression de former un tout avec elle. Sans elle, il n’était pas une moitié, non… Il n’était absolument rien. Et la sentir là maintenant, tout contre lui, bien en vie, lui donnait la furieuse envie de se battre à nouveau. Il n’existait plus l’Alexander qui se laissait aller, qui attendait sans but ni envie que les jours se passent un à un. Tout ça allait changer. A partir de maintenant.

Et puis il y avait aussi une chose sur laquelle il allait devoir évoluer… Quelque chose d’encore plus important que sa vie professionnelle ou sociale… Sa relation avec Amy. La seule relation qui ait compté pour lui. La seule qu’il avait peur de détruire. Cette putain de frontière qu’il avait peur de franchir. Qu’il avait failli franchir il y a trois ans le jour où le drame s’était déroulé. Mais la disparition d’Amy et de ses parents avait tout fichu par terre. Lui qui avait eu si peur de perdre Amy en lui avouant ce qu’il ressentait pour elle avait tout perdu ce jour-là. On venait de lui arracher sa meilleure amie, sa moitié, la fille dont il était amoureux, la fille à qui il n’avait jamais dit qu’il était amoureux d’elle. Une phrase qu’il avait lancé à sa psy lui revenait en tête : « J’ai peut-être été lâche durant tout le temps où Amy a été en vie… » Oui, il avait été lâche mais la peur de la perdre, de perdre ce lien si unique qu’ils avaient, avait été plus fort que tout. Alors il avait forcé son cœur à taire les sentiments qu’il avait pour elle. Mieux valait n’avoir Amy que comme amie plutôt que de risquer de la perdre. Il savait qu’elle l’aimait, il le sentait, mais était-ce du même amour que lui avait pour elle ? Leur amitié était si forte qu’il ne savait pas exactement ce qu’ils étaient. Les gens autour d’eux ne le savaient pas non plus et lorsqu’au fil des années on lui posait la question, il répétait telle une litanie qu’ils n’étaient « que des amis » mais il devait bien se l’avouer : lui aussi était perdu. Et c’était pour ça qu’il avait voulu avoir cette conversation avec elle ce jour-là : il avait eu besoin d’y voir clair sur ce qu’ils étaient et sur ce qui s’était passé quelques semaines avant dans la chambre de la jeune femme. Il avait passé et repassé ce film dans sa tête. Oui, il avait eu envie d’embrasser Amy ce jour-là. Mais surtout, Amy avait aussi eu envie de l’embrasser. Et ça, c’était loin des activités que partageaient de simples amis.

La réponse d’Amy à l’instant le faisait rire. « Un jour, tu croiseras une fille, et il y aura ce truc, cette attraction, qui fera que tu ne pourras pas penser à autre chose qu'à elle. » Cette fille, cela faisait des années qu’il l’avait croisée et depuis qu’elle était entrée dans sa vie, il ne pensait plus qu’à elle. Même si pour lui, au début, il n’y avait pas eu de sentiments, du moins amoureux. Mais Amy avait bouleversé sa vie telle qu’il l’avait connue. Il ne le remercierait jamais assez de lui avoir fait découvrir ce que c’est que d’avoir quelqu’un sur qui compter, quelqu’un à qui parler et avec qui tout partager. Ils n’étaient que ça au départ : deux simples amis dont la connexion avait été immédiate. Et puis tout s’était embrouillé dans l’esprit d’Alex au fur et à mesure qu’ils grandissaient et qu’Amy commençait à sortir avec des garçons et lui avec des filles. Il s’était toujours dit que ce n’était pas normal de ressentir de la jalousie en la voyant avec d’autres. Oh il pouvait être jaloux du temps parfois considérable qu’elle passait avec ses petits-copains mais en aucun cas ce n’était normal d’être jaloux des petits-amis en question. Du fait, qu’ils avaient le droit d’avoir quelque chose qu’il n’avait pas : le cœur d’Amy. « Et quand ça arrivera, tu n'auras même pas besoin de te demander ce que je dirais, parce que ce sera une évidence: Ce sera elle, et personne d'autre. » rajouta-t-elle. Intérieurement, il était mort de rire. L’ironie de la situation… Si elle savait que c’était elle son évidence… Si elle savait qu’il n’arrêtait pas de se torturer l’esprit avec le fait qu’il se demandait justement ce qu’elle dirait de tout ça. Et aujourd’hui, trois années plus tard, c’était encore plus limpide qu’avant. Il n’y avait qu’elle qui comptait pour lui. L’autre chose qui ne changeait pas, c’était la frousse qu’il ressentait. Même s’il avait mûri, même s’il était conscient d’avoir beaucoup de bol qu’on lui accorde une deuxième chance, il avait toujours cette peur de la perdre, d’être la raison pour laquelle elle pourrait s’éloigner à jamais de lui. Toujours cette même question qui trottait dans sa tête : Et Si Amy ne ressentait pas la même chose que lui ? Est-ce que leur amitié pourrait survivre à ça ? Comment on agit lorsque l’un est amoureux de l’autre et que l’autre non ? La voir fermer les yeux et poser sa tête sur son épaule lui donnait l’irrépressible envie de la tenir contre lui mais il ne devait pas. Il avait l’impression que chaque geste qu’il ferait envers elle trahirait tous les sentiments qu’il avait. Il avait peur qu’Amy comprenne au travers d’un câlin, d’une main autour d’elle, qu’il en pinçait pour elle. C’était encore trop tôt pour tout ça. Il fallait déjà qu’il remette son cerveau en place et accepter le fait qu’Amy n’était pas enterrée six pieds sous terre. Il fallait laisser passer la folie des retrouvailles : il verrait plus tard lorsque tout sera revenu à la normale, lorsque le procès sera terminé, qu’Amy aura retrouvé son vrai nom de famille, et quand elle aura retrouvé sa petite sœur. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser à la vie amoureuse d’Amy durant ces trois dernières années. Même si elle a été faussement mariée à un mec du FBI pour sa propre sécurité, est-ce qu’elle a rencontré quelqu’un ? Mais avait-elle eu le temps (et le droit) de fréquenter quelqu’un ? Il en doutait et voilà pourquoi il ressentait cette drôle de jalousie pour ce gars du FBI qui avait côtoyé Amy pendant trois longues années. Mais tout s’était envolé comme par magie lorsqu’il vit Amy enlever sa bague et la balancer négligemment sur la table basse. Oui, ici, elle n’était pas une Lightwood. Elle était Amy, son Amy. Amy Cassandra Wheeler. Pas Amy « faussement mariée à Keith » Lightwood. Elle était sa meilleure amie qui jouait avec ses nerfs. Même s’il savait parfaitement cacher ce qu’il ressentait pour elle depuis de nombreuses années, il avait du mal à forcer son corps à écouter sa raison. Il mourrait de plus en plus d’envie de la prendre dans ses bras. Et le fait qu’elle le taquine, assise ainsi sur ses genoux, mettait son self-control à rude épreuve !

« La seule chose assez personnelle qu'il a pu voir de moi, ce sont mes cicatrices et mon tatouage, rien d'autre. » venait-elle de dire. Il se passa quelques secondes avant qu’Alexander ne réalise ce qu’elle venait de dire.

« Tu… QUOI !!!???!!! Toi ? » fit-il en la montrant du doigt. « Toi, Amy Cassandra Wheeler, tu t’es fait faire un tatouage ?! » C’était à peine croyable !! Jamais il n’aurait pensé qu’Amy puisse se faire un jour un tatouage ! Tout simplement parce qu’elle lui avait clairement dit que c’était niet, quelques années plus tôt…. !

xxxxxxxx

« Franchement, si je m’en fais un, ça sera dans le dos. Peut-être un signe tribal… Ou un truc gothique ! Et toi, ça serait quoi ? » demanda-t-il à Amy alors qu’ils mangeaient leur sandwich dans le parc en face du lycée. Aujourd’hui, ils avaient séché la bouffe infecte de la cantine pour essayer la nouvelle boulangerie qui venait d’ouvrir au coin de la rue.

« Moi ? Rien du tout !! T’es pas fou ! T’imagines la gueule du tatouage quand j’aurai 80 piges, tout fripé et tout… ! Non merci, très peu pour moi !! Et puis tu peux aimer un dessin un jour et en avoir marre le lendemain. J’ai vraiment pas envie d’avoir sur mon corps le dessin d’un truc que je peux plus supporter. » Amy s’était essuyé les lèvres avant d’ouvrir le paquet de fraises tagada qu’elle avait acheté en guise de dessert. Alex plongea vite fait sa main dans le paquet pour lui en piquer quelques-unes, sous le regard outré de sa meilleure amie (c’est qu’elle ne plaisantait pas avec les fraises tagada, il l’avait très vite appris à ses dépens (a)). Après avoir reçu quelques coups de pieds dans les tibias, Alex, pouffant de rire, avala deux-trois tagada avant de poursuivre leur conversation :

«  Tu pourrais faire un truc discret, tu sais. T’es pas obligée de te faire un truc énorme qui deviendra tout moche quand tu seras toute vieille et ridée. Et puis tout dépend de l’endroit où tu le fais aussi, c’est pas obligé qu’il soit visible de tout le monde. » Il stoppa quelques instants avant d’ajouter : « Y a rien de plus sexy qu’une fille qui a un tatouage discret dans un endroit secret. » Sur ces derniers mots, il avala une autre tagada et une gorgée de son soda.

Amy était tout à coup bien silencieuse. Il voyait qu’elle était en train de réfléchir à ce qu’il venait de lui dire. «  Toi aussi tu craques pour ça ? » demanda-t-elle tout à coup. « Je comprends pas ce que vous avez les mecs avec les tatouages… ! »

« Imagine un peu… Mets-toi à la place du mec qui sort avec sa copine depuis quelques temps, ils s’entendent super bien, parlent de tout, passent leurs après-midis et soirées ensemble. Et puis ils passent enfin à la vitesse supérieure. Le gars déshabille la fille et juste avant de passer à l’acte, il voit quoi ? Un tatouage tout mignon au creux des reins de sa copine. Crois-moi, y a rien de plus excitant que de découvrir quelque chose sur quelqu’un que les autres n’ont pas le droit de voir. C’est juste un truc dont le gars et la fille ne peuvent parler qu’entre eux, dans l’intimité d’une chambre. »

« Mouais… » avait fini par dire Amy, l’air pas convaincue du tout. « Je persiste quand même à dire qu’à 80 piges, le gars il sera peut-être pas aussi excité de voir ce tatouage sur le corps de sa nénette. Au fait, Connor…. »

« Ouais ? »

« Tu me dois un paquet de tagada. »

xxxxxxxx

L’air amusé, Amy était toujours assise sur ses genoux, les deux mains en avant, comme si elle savait ce qui l’attendait.

« T’es sérieuse ? » lui demanda Alex, le sourire aux lèvres. Il n’arrivait vraiment pas à croire que, quelque part, sur le corps d’Amy, il y avait un tatouage. Il se demandait bien ce qu’elle avait pu se faire tatouer et la curiosité prit immédiatement le dessus : il voulait le voir ! Ne perdant pas une seconde de plus, il prit les poignets d’Amy entre les doigts d’une de ses mains et la fit basculer sur le côté, prenant cette fois-ci position au-dessus d’elle. L’avantage de la chaleur qui était tombée sur Pearl Trees ces derniers jours était que tout le monde s’habillait le plus court possible et Amy n’avait pas fait exception à la règle, en témoignaient le mini-short et le débardeur qu’elle portait. Alex la scruta vite fait, essayant de voir si un tatouage dépassait quelque part mais il ne voyait rien, pas la moindre trace d’encre indélébile sur le corps de sa meilleure amie.

« Il est où ?! » demanda-t-il tout en la faisant tourner d’un côté et de l’autre pour apercevoir le bas de son dos. Sous lui, Amy riait à gorge déployée. Il était conscient qu’il la chatouillait  et bon sang qu’il adorait entendre son rire résonner dans la pièce. Mais il devait mener à bien sa mission et ne pas se laisser distraire par le rire cristallin de la jeune femme.

« Dis-moiiii ! Il est où ?!! C’est pas du juste Amy !! Ton gars du FBI il a pu le voir lui et moi j’aurais pas le droit ? S’il l’a vu, c’est qu’il est pas caché dans un endroit cochon, hein ? » Mais Amy continuait de rire, quasiment incapable de sortir le moindre mot de ses lèvres.  « Rassure-moi, il est pas caché dans un endroit bizarre, hein ? » insista-t-il, ayant soudainement peur qu’Amy se soit fait son tatouage dans un endroit plus que secret et que ce connard…. - pardon, membre du FBI… - ait eu le droit de le voir. Il ne fit plus un geste, laissant à Amy le temps nécessaire pour reprendre sa respiration et s’arrêter de rire.

« Montre-le moi… » dit-il d’une toute petite voix en faisant la moue. Peut-être que s'il lui faisait sa tête de petit garçon tout mignon, elle allait craquer et lui montrer. Mais rien. Alors il joua le tout pour le tout : « Si tu me montres le tien, je te montre le mien… »

Lorsqu’il vit la lueur de la curiosité s’allumer dans le regard d’Amy, Alexander sut qu’il avait réussi à capter l’attention de sa belle.



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(Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] Empty
MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyMar 3 Sep - 20:18


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Amy aurait du se douter qu'Alexander serait surpris par le fait qu'elle se soit faite tatouer. Oui, elle n'avait jamais été une grande fan ne tout ça: Même si elle trouvait ça joli dans certains cas, jamais elle ne se serait imaginé mutiler sa propre peau un jour! Pourtant, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et Amy avait ressenti l'intense besoin de faire ça, d'aller chez un tatoueur pour encrer le dessin qu'elle avait fait au plus profond de sa chaire. Elle se souviendra toujours de ce fameux jour, à peine deux semaine après le drame qui avait touché sa famille...

*** ***

D'un coup sec, Amy referme le médaillon renfermant la photo de ces proches. Deux viennent de mourir, d'être mis en terre et deux autres sont là dehors, sûrement en train de souffrir tout autant qu'elle. Amy pleure et n'ose même pas regarder son reflet dans le miroir: Parce qu'elle sait parfaitement qu'elle y trouvera la pâle image d'une fille détruite, aux yeux rouges, aux cheveux en bataille, aux lèvres gercées et cernée. Elle y trouvera un fantôme et très franchement, elle n'a pas besoin de voir qu'en plus d'avoir tout perdu, elle s'est également égarée. Ses cicatrices ne sont pas encore refermées et sa peau pincée, retenue par des points, la tire affreusement. Qu'est-ce qu'elle aimerait tirer dessus et tout arracher! Qu'est-ce qu'elle adorerait planter ses ongles au niveau de son sternum, là où les lames du couteau se sont logées, juste pour voir si elle pourrait ressentir plus de souffrance et pour savoir si ça allait tout faire cesser finalement. Se sentir écartelée, vide, le coeur brisé et l'esprit embrouillé...Tout est trop nouveau, trop douloureux. C'est en permanence, du matin au soir et du soir au matin et Amy se pose la question: Va-t-elle tenir? Qui le pourrait, après tout? Elle n'a plus de parents, plus de soeur et n'a surtout plus son meilleur ami auprès d'elle. En l'espace de quelques heures, tout lui a été violemment retiré sans qu'elle ne puisse rien faire pour changer les choses. C'est dans le fond ce qui la perturbe le plus, de savoir que quelque part, Alexander et Jane sont bel et bien en vie et qu'ils doivent forcément souffrir de tout ce qu'il s'était passé seulement deux semaine auparavant. Amy aimerait tellement simplement les rejoindre et faire son deuil avec eux: Sauf que c'est impossible, parce que contrairement à Amy, eux ont enterrés trois corps, non deux. A leurs yeux, Amy est morte, partie. Envolée. Elle n'est plus qu'un souvenir qui s'estompera avec le temps, qui s'en ira avec la douleur qu'ils ressentent sûrement.

Alors Amy pousse un hurlement. Elle crie fort, à s'en déchirer les cordes vocales. Sa voix ne tremble même pas, son cri n'est pas strident ni aigu. Il est simplement empli de douleur, de rage et d'angoisse. Et elle craque. Là, elle se met à tout casser dans cette chambre où elle s'est obstinément enfermée depuis son arrivée à New York. Dominée par la colère, transportée par son sentiment d'injustice et de dégout, elle renverse les meubles, déchire les draps, envoie valser les oreillers après les avoir violemment frappés et va même jusqu'à jeter sa chaise de bureau contre les deux vitres coulissantes menant au balcon: Celle-ci ne se brisent même pas, n'ont pas une égratignure, alors que le bois rebondit avant de s'échouer sur le sol. Mais Amy ne s'arrête pas à ça et continue de crier, de tout jeter par dessus son épaule, d'évacuer. Tout ce qui se trouve dans cette pièce lui a été offert par le FBI, rien n'est à elle. Rien. Alors elle s'en moque, elle ne veut pas de tout ça: Elle veut sa famille, rien de plus.

Soudain, deux bras puissant viennent enserrer sa taille et immobiliser ses mains. Amy sursaute et donne un coup de tête en arrière.

« Amy, c'est moi! Calme toi, tout va bien! »

Keith. Evidemment, que c'est Keith.

Mais Amy refuse de se calmer, tout simplement parce qu'elle est blessée. Alors elle se débat, essaie de le forcer à la lâcher. Pourtant Keith tient bon et va même jusqu'à la serrer plus fort tout en lui murmurant qu'il est là et que tout va bien se passer. Qu'elle ne risque rien, qu'elle est en sécurité. Qu'il comprend. Mais le fait est qu'Amy n'en croit rien: Il ne peut pas comprendre ce qu'elle traverse, ni ce qu'elle ressent. Il ne se doute pas que non, ça n'ira jamais plus. Que son monde ne tournera plus jamais rond. Puis après s'être battu contre son faux mari pendant de longues secondes, Amy rend les armes et se laisse tomber à genoux sur le sol, effondrée. Elle ne crie plus, n'en a même pas la force, mais elle pleure. Elle pleure sans s'arrêter pour respirer et plaque ses mains contre son visage. Amy est impuissante et perdue, n'a plus aucun repère au monde.
Puis lorsque Keith essaie de la relever, elle remarque qu'une feuille s'est collée à son genou. Les sourcils froncés et les joues encore ruisselantes de larmes, Amy se penche et l'attrape. Là, elle voit un dessin et le reconnait immédiatement: Elle l'a dessiné dans l'avion qui la menait à New York, moins de quinze jours plus tôt. Deux signes de l'infini entrelacés, liés par des lettres.

« Qu'est-ce que c'est? », demande prudemment Keith, toujours planté derrière elle au cas ou elle ferait une seconde crise d'hystérie.
«...Mon tatouage. », répond-t-elle simplement, d'une voix calme et posée, quoi qu'un peu cassée. « D'ailleurs, j'ai besoin que tu me trouve un tatoueur. »
« Quoi, maintenant?! »

Amy se tourne et le regarde droit dans les yeux.

« Non, je veux simplement prévoir pour le siècle prochain, quand je serais vraiment six pieds sous terre! »

Keith ignore sa remarque déplacée et soupire, voyant qu'il n'aurait pas le dernier mot là dessus.

« Ca va me prendre du temps. Je dois m'organiser. »
« Je ne suis pas la présidente des Etats-Unis, tu sais! Je veux simplement sortir un après-midi et ça ne prendra pas longtemps: Une heure tout au plus! »

Keith et Amy se défient du regard et finalement, c'est lui qui se rend cette fois-ci.

« Bien! Je te trouves ça le plus rapidement possible. Toi peux-tu juste...Ranger un peu cette chambre? »

Amy regarde autour d'elle, remarquant seulement maintenant le chaos qui règne dans la pièce. Oups, on peut dire que la tornade Wheeler est passée! Calmée et avec les idées plus claires, Amy se sent maintenant légèrement mal à l'aise d'avoir craqué de la sorte. Ce n'est pas son genre, mais il fallait sûrement qu'elle en passe par là: Après tout, elle n'avait pas pleuré la mort de ses parents encore. Pas avant aujourd'hui. Tout intérioriser si longtemps l'a donc conduite à être plus hystérique encore, mais bon...Au moins, c'est fait!

« Je rangerais. Désolée. »

Keith lui adresse un sourire et pose une main sur son épaule, comme pour la soutenir.

« Tu vas pouvoir gérer? »

Amy sait que cette question est à double sens et qu'il ne parle pas uniquement de rangement, mais de son état de santé aussi.

« Ouais. Ouais, je vais bien. »

Il serre son épaule et tourne le talons après avoir dégainé son téléphone, sûrement pour parler à l'un de ses collègues. Parce que oui, un seul agent n'est apparemment pas suffisant, surtout quand on sait que les tueurs qui ont failli lui faire perdre la vie n'ont pas encore été trouvés. Alors Amy doit rendre des comptes à tout le monde, être surveillée en permanence, même lorsqu'elle prend sa douche: Il y a toujours quelqu'un qui vérifie tous les recoins des pièces où elle entre pour ensuite monter la garde devant la porte.

« Au fait... », dit Keith, juste avant de quitter la chambre.

Amy arque un sourcil, lui demandant silencieusement ce qu'il veut.

« Ces lettres, sur le dessin, qu'est-ce qu'elle signifient? »
« Oh, ça...Paul et Laurel, mes parents. Jane ma petite soeur et Alexander, mon...mon meilleur ami. »
« Tiens, je croyais qu'il était ton petit ami. Mais je comprends mieux maintenant, je suppose. »

Surprise, Amy lève soudainement la tête et le dévisage.

« Qu'est-ce que tu veux dire? »

Keith hausse les épaules et ouvre la porte.

« Tu dis parfois son nom dans ton sommeil. Je me suis simplement posé la question, c'est tout. Je pense que la séparation aurait été pire à supporter s'il s'agissait de quelqu'un dont tu étais amoureuse. »

Un ange passe et Keith se reprend finalement.

« Bon, je vais régler les derniers détails et on pourra y aller. En espérant bien sûr qu'un tatoueur accepte de voir sa majesté sans rendez-vous! »

Et avant même que Amy n'ai l'occasion de lui répondre, il était déjà dehors. Elle soupire et se laisse tomber sur le lit complètement défait. Keith n'a pas tort en ce qui concerne cette histoire de séparation forcée: Ce serait bien pire de devoir faire le deuil d'une relation amoureuse, parce que le trou creusé dans le coeur serait encore plus béant. Plus dur à combler.
En gros, Amy n'est pas prête d'aller mieux, tout simplement parce que ce fameux vide, elle le ressent déjà.

Pas de chance.

*** ***

« Oui, je sais!», dit-elle pour répondre à Alexander. « Ce n'est pas du tout 'Amy Wheeler' ce genre de choses, mais je pense que j'ai changé. Je n'étais plus la même Amy, c'est tout. J'avais besoin de changement...je ne sais pas trop comment expliquer ça. »

Puis elle hoche la tête lorsqu'il lui demande si elle est sérieuse. Quoi, c'est vraiment si impressionnant que ça? Bon pourtant ça n'a rien d'un gros tatouage hideux! C'est juste...Un symbole. Un souvenir. Soudain, Alexander attrape ses poignets et commence à la regarder sous toutes les coutures. C'est seulement après quelques secondes qu'Amy se rend compte qu'il cherche en réalité l'endroit de son corps qu'elle a fait marquer. Il la fit se tourner dans presque tous les sens possible, essayant vainement de trouver le tatouage. Tatouage qu'il ne verrait pas à moins qu'il ne lui enlève son haut, évidemment! Alors Amy éclata de rire en voyant tant d'ardeur et de curiosité. Bon, elle sait qu'elle devrait se sentir mal à l'aise d'être scrutée et touchée de la sorte, surtout par Alex! Mais là, ce n'est pas le cas, au contraire. Elle se sent légère et sait qu'ils ont tous les deux besoin de ça: De se détendre et de s'amuser, comme avant. Et si pour ça il doit la chatouiller et la faire se contorsionner, qu'il le fasse!
Au bout d'un moment, Amy riait tellement fort qu'elle n'arrivait plus à aligner une seule phrase, et encore moins des mots. Alexander essayait de la faire parler, mais voilà, son fou rire était encore trop grand et trop présent. Et il s'arrêta. D'un coup, il arrêta de la toucher et de regarder de partout, apparemment déçu de ne pas avoir trouvé par lui-même. Amy se calma donc légèrement et arrêta de rire, même si elle avait toujours un immense sourire aux lèvres.

« Il est hum...Près d'un endroit assez personnel, on va dire. », souffle-t-elle en essayant de reprendre sa respiration.

Bon, elle doute qu'Alexander irait jusqu'à regarder près de son sein gauche! Pas si elle le lui montre de son plein gré, en tout cas. Et bien sûr qu'elle le lui montrera, si il veut vraiment le voir. C'est juste qu'elle adore tellement le faire marcher! Elle ne peut s'en empêcher, c'est une habitude qui apparemment restera encrée. C'est pour cela qu'Amy fait encore semblant d'hésiter quand Alexander lui demande pour la énième fois de lui montrer, avant de lui dire que si elle lui dévoile le sien, il ferait de même. Elle arque un sourcil, surprise. Alexander lui avait dit pas mal de fois qu'il se ferait tatouer, donc ça ne la surprend pas. Mais voilà, sa curiosité aussi a été piquée! Et connaissant Alex comme elle le connait, Amy sait qu'il peut tenir longtemps ce genre de petit chantage sans conséquences. Alors elle réfléchit: Est-ce qu'elle veut vraiment le voir? Oh que oui! Juste pour voir ce que c'est, quel genre de dessin ou de motif il avait eu le cran de se faire tatouer.

« Raaaah, d'accord! J'espère simplement que tu t'es pas fait faire un tribal, Connor! »

Non pas qu'elle n'aime pas, mais suivant le motif, Amy trouve ça trop commun et trop...lourd. Elle repousse gentiment son ami et se lève, soudainement très timide. Elle failli même lui demander de se retourner, avant de se souvenir que d'une manière ou d'une autre, Alex allait regarder et la voir en sous-vêtements. Oh et puis zut! Elle veut beaucoup trop savoir pour être encore pudique!
Alors elle pose ses doigts sur le bas de son débardeur et le remonte, avant de le retirer complètement. Son médaillon retombe lourdement contre sa poitrine, cachant par la même occasion, une petite partie d'une de ses cicatrices. Cicatrices qu'elle avait complètement oubliées, pour une fois! Amy s'empressa alors de les cacher avec son haut, qu'elle plaqua dessus, mal à l'aise. Puis elle se tourna sur le côté et écarta son bras gauche, pour laisser entrevoir ses deux signes de l'infini.

« Je l'ai dessiné le jour même de mon départ pour New York. Au début ce n'était qu'un croquis sans grande importance et puis il a un jour pris tout son sens. Mon médaillon avec vos photos ne me suffisait pas, j'avais besoin de quelque chose d'encré...De quelque chose qui tienne pour la vie, qui ne s'estompe pas, qui ne s'use pas et qui ne rouille pas. Quelque chose qui ne peut se briser ou disparaître. », murmure-t-elle en regardant droit devant elle, n'osant pas réellement affronter le regard d'Alexander.

Puis elle sursauta légèrement en sentant quelque chose redessiner les contours des boucles, des lettres. Le doigt d'Alex effleure simplement sa peau, mais c'est assez, bien assez. Alors elle sourit légèrement et attrape le poignet de son meilleur ami pour le faire arrêter et elle baissa son bras, cachant à nouveau la partie encrée de sa peau.

« Ca chatouille », avoue-t-elle simplement.

Bon, ce n'est que la moitié de la vérité. Mais jamais on arrivera à la faire avouer qu'en réalité rien que ce contact est très personnel, très intime pour elle et elle a peur de trop y prendre goût, de se laisser emporter soudainement par l'amour qu'elle ressent pour Alexander. Ce n'est pas le moment de tout gâcher, parce que si jamais il la repoussait, elle ne s'en remettrait sûrement pas, cette fois.

« Ok hum...laisse moi juste remettre mon débardeur et après ce sera ton tour, d'accord?! »

Le bout de tissu toujours pressé contre son ventre, Amy se retourna pour se mettre dos à Alexander. Ce n'est pas tellement qu'elle n'a pas envie qu'il voit ses cicatrices, mais elles sont tellement douloureuses bien qu'Amy ne les sente plus qu'elle ne sait pas si elle serait capable de les exhiber. Du moins pas devant son meilleur ami. Puis, craignant de l'avoir blessé en se tournant de cette manière, en refusant de partager ça avec lui, Amy le regarda, son haut toujours à la main.

« Crois moi Alex, tu ne veux pas voir ça. Ne pense pas que c'est contre toi, mais elles me...Elles sont moches et me rendent hideuse. C'est tout. »

Elle soupire et finit par sourire tristement.

« Keith dit que ce sont mes blessures de guerre, parce qu'un soldat qui échappe de peu à la mort et qui revient chargé de cicatrices est changé à vie. Selon lui ça prouve qu'il est fort, qu'il a survécu. Seulement moi, je ne me sent pas si bien que ça quand je les regarde, parce que ça me fait uniquement penser à ceux qui n'ont pas eu la chance d'être des survivants. Mes cicatrices ne prouvent pas ma force, au contraire: J'ai l'impression qu'elles me rendent faibles. »

Amy se mordit la lèvre inférieure puis secoua la tête, sortant ses idées noires de son esprit.

« Bon?! Tu me le montre, ce tatouage, ou je dois attendre jusqu'à Noël? »
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyLun 9 Sep - 16:55

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



« Raaaah, d'accord ! J'espère simplement que tu t'es pas fait faire un tribal, Connor ! » fit Amy tout en le repoussant. Alex se mit à sourire. Il a-do-rait quand elle l’appelait comme ça lorsqu’elle était énervée contre lui. Enfin énervée était un bien grand mot, tout n’était que jeu et taquinerie entre eux depuis qu’ils se connaissaient. Il posa les pieds au sol et se leva, reculant légèrement afin de laisser la place nécessaire à Amy pour qu’elle puisse se lever elle aussi. Elle venait de lui dire que son tatouage était situé près d’un « endroit assez personnel » et depuis l’instant où ces quelques mots étaient sortis de la bouche de sa meilleure amie, l’esprit (lubrique) d’Alexander carburait à plein régime, se demandant où diable elle avait bien pu se faire tatouer… ! Elle allait lui montrer, ce n’était donc pas dans un endroit trop trop personnel, il pouvait déjà rayer de sa liste tout ce qui pouvait se trouver de près ou de loin de sa petite culotte… « Dommage ! » se dit-il intérieurement alors qu’il regardait Amy saisir le bas de son débardeur. Elle le remonta vivement, dévoilant sa superbe silhouette et un soutien-gorge plutôt classique mais qui avait l’air d’abriter une petite merveille. Et le regard d’Alex s’attarda sur deux cicatrices. Deux cicatrices qui n’avaient rien à faire là… Il déglutit avec peine, oubliant en une fraction de seconde qu’Amy était pourtant en sous-vêtements devant lui. La réalité lui revenait en pleine face, le sourire sur ses lèvres s’était effacé aussi sec. Lorsque le drame était arrivé et qu’on lui avait annoncé qu’Amy et ses parents avaient été assassinés  de plusieurs coups de couteau, Alex n’avait même pas tenté de s’imaginer la scène. Savoir que la fille qu’il aimait avait été tuée à l’arme blanche était déjà bien trop horrible pour qu’il se l’imagine baignant dans son sang. En cet instant, durant cette fraction de seconde où il avait posé les yeux sur ces deux cicatrices et réalisé ce qu’elles représentaient, un flash de la scène s’était accaparé de son esprit : un homme lui plantant rageusement la lame d’un couteau pointu dans son abdomen puis sa poitrine, Amy qui se mettait à crier. Amy qui pleurait à cause de la douleur qu’elle ressentait. Il sentit les larmes lui monter aux yeux et serra un peu plus sa mâchoire déjà bien crispée. Alors qu’il était perdu dans ses pensées, fixant sans même les voir les deux cicatrices sur le corps de la jeune femme, Alex vit soudain un bout de tissu entrer dans son champ de vision : Amy, le regard gêné, venait de cacher ses cicatrices avec son débardeur avant de se tourner légèrement sur le côté. Alex cligna des yeux, refaisant tout d’un coup surface avec la réalité. Il vit sa meilleure amie écarter son bras gauche, dévoilant ainsi le fameux tatouage. Alors qu’il l’écoutait raconter comment cette idée de dessin lui était venue à l’esprit, Alex se pencha lentement pour mieux regarder ces deux signes de l’infini qui s’entremêlaient et ces quatre petites lettres tatouées à jamais près de son cœur. « J…P…L…A… » murmura-t-il alors qu’il toucha du bout du doigt sa lettre à lui, le A. Jane, Paul, Lauren et Alexander… Les quatre personnes qui comptaient le plus pour Amy. Et elle avait fait tatouer leurs initiales près de son cœur. Il comprenait très bien ce qu’Amy voulait dire quand elle disait qu’elle voulait garder quelque chose d’eux qui ne puisse pas disparaître. Il comprenait car c’était avec cette même démarche qu’il s’était fait tatouer le sien de dessin… Alors que les semaines passaient sans elle à ses côtés, Alex avait eu besoin d’avoir quelque chose d’Amy avec lui. Sur lui. Encré dans sa peau. Alors que son doigt terminait d’effleurer le contour de sa lettre, Alex sentit Amy sursauter à ce contact, repositionnant son bras contre sa poitrine. Il leva les yeux vers sa meilleure amie, conscient du fait qu’il était peut-être allé trop loin avec ce geste. Même si le tatouage n’était pas vraiment situé sur sa poitrine, il n’en était tout de même pas loin et ce n’était vraiment pas dans leurs habitudes de se toucher ainsi. Mais Alex n’avait pas réfléchi, c’était instinctivement qu’il s’était mis à survoler de son doigt la lettre qui le représentait. Il n’avait pas pensé à mal, c’était juste que… ça lui faisait bizarre de savoir qu’Amy s’était fait faire un tatouage et qu’elle ait voulu un peu de lui dans ce dessin. Pourtant il avait fait la même chose de son côté mais c’était… tellement étrange de voir à quel point ils pouvaient compter l’un pour l’autre. Au point de se faire tatouer quelque chose les représentant.

« Ca chatouille… » lui dit-elle comme si elle cherchait une excuse au fait d’avoir reculé et de l’avoir empêché de continuer à toucher son tatouage. Alex se releva, conscient que ses joues s’étaient sûrement bien empourprées. Comme s’il avait été pris en faute, il cacha ses mains derrière son dos, se dodelinant d’un pied sur l’autre. Il se racla la gorge, essayant ainsi de cacher son trouble, et murmura un « Pas de souci » à l’attention de sa meilleure amie.

« Ok hum...Laisse-moi juste remettre mon débardeur et après ce sera ton tour, d'accord ?! »

Il ne lui répondit rien mais hocha la tête. Amy se retourna et Alex détourna le regard, lui laissant un peu d’intimité. Il se mit à fixer ses étagères remplies à ras-bord de DVD, attendant que la belle soit à nouveau habillée. Mais quelques secondes passèrent et, du coin de l’œil, il ne l’avait pas vue remettre son débardeur. La voix d’Amy s’éleva à nouveau dans la pièce.

« Crois-moi Alex, tu ne veux pas voir ça. Ne pense pas que c'est contre toi, mais elles me...Elles sont moches et me rendent hideuse. C'est tout. »

Il s’était retourné à nouveau vers elle, la bouche ouverte, prêt à lui dire quelque chose. Mais la jeune femme le coupa dans son élan, continuant ses explications, lui parlant de ce Keith – toujours lui… - et du dégoût qu’elle ressentait pour ces cicatrices qui, selon elle, la rendaient faible. Amy avait fini par secouer la tête, comme si elle voulait effacer tout ça de son esprit, avant d’enchaîner sur un ton léger : « Bon?! Tu me le montre, ce tatouage, ou je dois attendre jusqu'à Noël? » Mais Alex ne voulait pas en terminer là. La conversation n’était pas finie et il avait bien l’intention de lui expliquer ce que lui pensait de tout ça.

D’un air grave, il tendit la main et attrapa celle d’Amy.

« Viens par là… » Il l’avait amenée tout contre lui, l’obligeant à venir se blottir tout contre son torse. Relâchant la main de sa meilleure amie, il l’enlaça d’un bras alors que sa main gauche vint se perdre dans les méandres de ses cheveux bouclés. Il lui embrassa tendrement le front avant de coller sa tête contre la sienne.

« Tu n’as pas à te cacher de moi, Amy. On ne s’est jamais rien caché jusqu’à présent et je n’ai pas envie que ça commence, OK ? Jamais… Maintenant ces… cicatrices… font partie de toi, qu’on le veuille ou non. Elles ne sont pas prêtes de partir et moi non plus. J’étais là bien avant elles et je continuerai d’être là. Tu les trouves hideuses, elles te rappellent de mauvais souvenirs et c’est normal. Mais moi… Ça me prouve que tu es là, que tu es en vie… Que toi tu as survécu à tout ça. Ça ne prouve pas que tu as été plus forte qu’un autre, ça prouve juste que tu as eu plus de chance… Et je remercie cette chance de t’avoir laissée en vie et de me permettre de vivre moi à nouveau normalement, comme avant. Tes cicatrices se sont peut-être refermées Amy mais, je sais… Je sais que ton cœur, lui, n’a pas encore cicatrisé, que tu pleures encore la disparition de tes parents. Tu n’as pas encore pu faire le deuil… Ils t’ont empêché de le faire… Ça fait trois ans et tu n’as pas encore pu te rendre sur la tombe de tes parents… Alors on ira, toi et moi… On ira avec Jane si tu le veux. On tournera la page ensemble. Quand le procès sera fini, on fermera cette parenthèse de trois ans et on reprendra là où on s’était arrêté… » Il fit une pause. Il n’avait pas spécialement envie de dévoiler ce à quoi il pensait quand il disait qu’ils reprendraient « là où il s’étaient arrêtés ». Amy n’allait sûrement pas comprendre l’allusion mais lui la comprenait et dès l’instant où il avait revu Amy aujourd’hui, il savait qu’un jour il allait devoir lui dire ce qu’il avait réellement sur le cœur. Et reparler sérieusement de tous ses événements qui s’étaient déroulés avant le drame. Leur presque-baiser, l’éloignement d’Amy. Ils allaient devoir discuter de tout ça. Mais il voulait se laisser du temps et à Amy également. Ils n’auraient pas la tête à ça durant les prochains jours, pas tant que le procès ne serait pas terminé et que ses ordures croupissent derrière les barreaux.

« Mais je veux que tu saches une chose… » poursuivit-il. « Tu es la personne la plus forte que j’ai jamais rencontré de ma vie, Amy. T’as rendu le gamin tout faible que j’étais beaucoup plus fort rien qu’en étant à mes côtés. Tu ne te rends pas compte du miracle que tu as accompli avec moi, de tout ce que tu m’as apporté. C’est toi ma plus grande force, Amy… Je suis absolument rien sans toi… »

Les derniers mots s’étaient terminés dans un murmure et Alex sentit l’émotion le gagner. Il se mordit la lèvre inférieure et se recula légèrement, prenant le visage d’Amy entre ses deux mains. Lentement, il déposa un autre baiser sur le front de la jeune femme avant de s’éloigner d’elle. Les yeux emplis de larmes qu’il se refusait de laisser tomber, Alex décida de prendre le ton de l’humour pour cacher son trouble.

« Allez, j’vais être gentil avec toi et pas te faire attendre jusqu’à Noël… ! A mon tour le striptease ! Désolé, j’ai oublié de mettre mon soutif ce matin, j’espère que ça va pas trop te choquer… ! » Il lança un clin d’œil complice à Amy puis passa son tee-shirt par-dessus sa tête. Puis Alex se retourna afin de lui laisser voir son tatouage situé dans son dos, entre ses deux omoplates. Alors qu’il laissait le soin à Amy de l’analyser sous toutes les coutures, il se rappela d’une conversation qu’il avait eue avec sa mère deux années auparavant….

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La nuit était tombée depuis une petite heure sur Woodburgh et, comme à son habitude depuis un an, Alex se rendait dans le jardin en face de la demeure familiale avant d’aller se coucher. Il ressentait constamment ce besoin de voir la maison d’Amy. Parfois il se mettait à parler tout seul, racontant à « Amy » ses journées. Mais ce soir, il était bien silencieux. Parce que c’était tout simplement le dernier soir où il allait pouvoir avoir cette vue avant d’aller se coucher. Demain tout allait changer. Il allait déménager.
Il n’avait même pas entendu la porte d’entrée se fermer et il sursauta lorsqu’il vit quelqu’un s’asseoir près de lui.

« M’man !!! Tu m’as fait peur ! » s’écria-t-il, une main posée sur le cœur. Sa mère lui offrit un tendre sourire et lui tendit une bouteille en verre.

« Bière ? » proposa-t-elle tout en avalant une gorgée de la sienne. Il lui prit la bouteille – qu’elle avait déjà pris soin de décapsuler - et avala une gorgée à son tour.

« J’ai du mal à imaginer que demain mon grand bébé ne va plus dormir à la maison… » fit sa mère qui fixait à son tour la maison des Wheeler face à elle.

Alex regarda au ciel, exaspéré, avant de lui répondre : « J’ai déjà dormi en dehors de la maison, m’man… ! Seulement cette fois, ça sera plus long, je reviendrai pas le lendemain… Mais t’en fais, je viendrai souvent vous rendre visite à papa et toi. Et puis c’est pas comme si je partais à l’autre bout du monde, hein… Je vais juste dans le patelin à côté… ! »

« Tu crois être prêt pour tout ça ? » Il croisa le regard inquiet de sa mère et comprit immédiatement de quoi elle voulait parler. Il soupira et reporta son attention sur la grande bâtisse face à eux.

«  J’ai besoin de changer d’air… Je supporte plus de me réveiller chaque matin et de voir la maison d’Amy dès que j’ouvre mes volets. C’est devenu invivable pour moi… Si je veux pouvoir tourner la page, c’est pas ici que je pourrais le faire. Je dois partir d’ici, loin de cette maison, de ce qu’elle représente…loin d’Amy. »

Sa mère resta quelques secondes silencieuse, continuant d’observer la maison d’Amy et de sa famille.

« Tu sais, je l’aimais beaucoup. Elle était si pétillante, si pleine de vie. Et puis elle t’a rendu heureux. Et puis… Je crois qu’elle en pinçait pour toi… ! »

« Arrête tes bêtises… ! » répondit Alexander dans un rire gêné. « Tu sais bien qu’Amy et moi on a jamais eu ce genre de relation... ! »

« De la faute à qui, hein monsieur Connor-Ellis ! » Il hérita d’une petite tape sur la tête. « Vous étiez deux imbéciles, ça se voyait comme le nez en plein milieu de la figure que vous craquiez l’un pour l’autre ! Je te jure, parfois j’avais envie de prendre vos deux têtes entre mes mains et de vous forcer à vous embrasser ! » ajouta-t-elle en mimant les gestes.

« M’man ! » s’écria son fils, outré.

« Deux imbéciles, vraiment… ! » murmura-t-elle en le regardant du coin de l’œil. Après la mort d’Amy, sa mère avait toujours pensé que ce qu’ils avaient vécu était un gâchis pur et simple. Elle était tant persuadé que ces deux-là auraient fini par se trouver, amoureusement parlant. Pourtant elle avait fait du mieux qu’elle pouvait pour leur donner un petit coup de pouce, lâchant des allusions pas sous-entendues pour un sou dès qu’elle les croisait tous les deux. Ils se marieraient un jour, ça ne pouvait pas en être autrement, et elle ne se gênait pour le leur dire, même si ça mettait Alexander dans un embarras pas possible… !

« Je vais vraiment avoir du mal à accepter le fait que tu me ramènes une autre fille qu’Amy à la maison, tu sais… Mais il faudra bien que je me fasse une raison… Alexander… Même si je sais que ça va être dur… Ramène-moi une fille aussi bien qu’elle. » Elle posa sa tête sur l’épaule de son fils et avala une nouvelle gorgée de bière.

Alexander déglutit avec peine en pensant à la relation qu’il avait en ce moment avec Alery. Elle était loin de l’image de la belle-fille idéale. Il savait qu’il ne terminerait pas avec elle, c’était certain. D’ailleurs, demain, c’était la journée de tous les grands changements… Il allait mettre un terme à cette relation néfaste et rayer Alery de sa vie. Plus d’Alery, plus de drogue, plus de soirées passées dans des bars à regarder sa copine se dessaper en échange de quelques dollars. Mieux valait ne pas parler d’Alery à sa mère. Il avait envie de continuer de vivre.

« Au fait ! » s’écria sa mère en se relevant tout à coup. « Tu as reçu un coup de fil tout à l’heure d’un certain Mike. Il a dit que le rendez-vous était repoussé d’une heure et qu’il fallait que tu le rappelles demain matin si ça ne te convenait pas. »

« Mike ? » fit Alex en cherchant dans sa mémoire s’il en connaissait un. Mais il avait beau se triturer les méninges dans tous les sens, il ne connaissait définitivement pas de Mike. « Je vois pas qui c’est… »

« Il a dit qu’il tenait la boutique de tatouages pas loin de l’hôtel de ville… Tu m’expliques ? » demanda sa mère en faisant les gros yeux.

Merde !! Alexander s'était senti pâlir dès qu'il avait entendu sa mère prononcer le mot "tatouages". Il ne savait même pas que le gérant s’appelait Mike ! Et ce con là avait appelé chez lui au lieu de le joindre sur son portable ! Pour la discrétion, c’était loupé ! Maintenant sa mère était au courant qu’il allait se faire faire un tatouage et vu le regard qu’elle lui lançait à l’instant même, elle n’avait pas l’air très fan de l’idée.

« Je… Et bien… Te fâche pas, c’est trois fois rien. Juste un petit truc que j’ai envie de me faire tatouer dans le dos… »

« Pas une tête de mort ou une connerie de ce genre, hein ? » demanda-t-elle, l’air méfiant. Agitant sa bouteille de bière sous le nez d’Alex d’un air menaçant, elle ajouta : « Je veux que tu me montres avant d’aller chez ce tatoueur. Je te préviens, Alexander Deangelo… Si jamais tu te fais tatouer un truc horrible, je t’interdis de remettre les pieds à la maison ! »

Il savait qu’elle plaisantait et que jamais de la vie elle ne pourrait faire une telle chose mais il savait qu’elle pourrait lui bouder pendant très longtemps s’il ne faisait pas ce qu’elle lui disait. Il attrapa la feuille qui traînait dans la poche de son jean depuis quelques jours. Il avait dessiné vite fait le croquis de ce qu’il voulait afin que le tatoueur – le fameux Mike – puisse partir sur une base. Il attendait avec impatience la journée du lendemain car il avait hâte d’avoir ce petit truc encré à jamais sur sa peau. Il tendit la feuille à sa mère, qu’elle déplia après lui avoir jeté un regard qui voulait dire « Fais gaffe à tes fesses, t’as intérêt à ce que j’aime ce que je vais voir sur ton papier » Il vit sa mère froncer les sourcils.

« C’est tout ? » fit-elle en lui montrant l’inscription sur le papier. « Je pensais que tu allais te faire un dessin, un truc qui prendrait tout ton dos mais… tu vas te faire tatouer seulement ce… Ce quoi d’ailleurs ? Qu’est-ce que ça représente ? » Elle retourna le papier dans tous les sens, cherchant à comprendre ce que diable cette inscription voulait dire. Amusé, il lui reprit la feuille des mains et la lui redonna, cette fois-ci dans le bons sens.

XVII-X-MCMXCIX

« C’est une date… En chiffres romains… » expliqua-t-il. Sa mère haussa les sourcils, ça n’avait pas l’air de l’avancer plus. Il se rapprocha d’elle et du bout des doigts, il lui raconta la signification de chaque nombre. « Le XVII, c’est 17.. Le X, ça représente le dixième mois de l’année, donc octobre… Et la fin, là où il y a le plus de lettres, c’est l’année… 1999. »

« Le 17 octobre 1999 ? Il s’est passé quoi à cette date-là ? » demanda sa mère intriguée par tant de mystères.

« C’est le jour où Amy et moi, on s’est parlé pour la toute première fois… » Le jour qui avait changé sa vie à tout jamais.

« Alexander… » murmura sa mère, inquiète de voir son fils se faire tatouer quelque chose en lien avec Amy alors qu’il venait de lui dire il y a quelques minutes à peine qu’il avait besoin de partir d’ici pour l’oublier. Et là il parlait de faire un tatouage ?

« Je sais… Je t’ai dit que je voulais tourner la page, oublier Amy mais… J’ai besoin d’avoir un souvenir d’elle, tu comprends ? Un jour, quelqu’un finira par racheter cette maison, une nouvelle famille viendra s’installer ici et ce ne sera plus la maison d’Amy, tu comprends ? Les mois passent et j’ai l’impression que mes souvenirs s’envolent, que j’oublie au fur et à mesure les petites choses qu’on a pu partager elle et moi… Il y a quelques jours, je ne me souvenais plus si elle avait un grain de beauté sur l’avant-bras gauche ou le droit… Il a fallu que je regarde des photos pour me rappeler. Je commence à oublier… Ce ne sont peut-être que de petits détails pour l’instant mais ça m’arrivera de plus en plus… Alors j’ai envie d’avoir ce tatouage pour la simple et bonne raison que je veux quelque chose, qui n’appartienne qu’à Amy et moi, qui ne puisse à jamais disparaître. C’est tordu mais j’ai besoin de faire ça, de faire ce tatouage, pour avancer. Et d’oublier Amy sans me culpabiliser. Elle sera toujours en moi, personne ne pourra venir me l’enlever… »

Les larmes aux bords des yeux, sa mère se mit tout à coup à l’enlacer. Il savait, par ce geste, qu’elle acceptait qu’il le fasse. Et c’est ce qu’il fit sans l’ombre d’une hésitation le lendemain.

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« Allez Wheeler, montre-moi que t’étais attentive durant nos cours de latin ! » dit-il d’une voix malicieuse alors qu’Amy regardait son tatouage depuis quelques secondes.


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(Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] Empty
MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyDim 15 Sep - 23:30


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Se montrer à moitié nue, exhiber ses cicatrices et son tatouage…Ce n’est pas la chose la plus facile, ni la plus plaisante qui soit. Du moins pas pour Amy. Mais elle sait que c’est une étape à passer, qu’elle a besoin de faire face à ses craintes et à ses doutes en ce qui concerne les deux traits boursoufflés qui barrent sa poitrine et son ventre. Avec ça sur elle, Amy craint d’être perçue différemment : En fait, elle est effrayée à l’idée qu’Alexander la regarde bizarrement, qu’il ne la voit uniquement comme la jeune femme qui à vécu quelque chose d’horrible. Beaucoup au FBI ont eu pitié d’elle et elle a eu droit à ce genre de regard qui en disait long sur ce que les gens pensaient : « Pauvre fille, qui a tout perdu, qui n’arrive pas à se relever. ». Même si elle connait Alexander presque par cœur et qu’elle a toute confiance en lui, Amy ne peut d’empêcher de douter sur la manière dont il pourrait réagir. Après tout, ce serait une réaction humaine de grimacer ou encore d’éprouver de la sympathie. Pourtant, Amy ne veut rien de tout ça. En fait, qu’on se conduise normalement avec elle, c’est tout ce qu’elle demande. Rien de plus, rien de moins.

Et contre toute attente, Alexander l’attrape et l’attire contre lui, dans ses bras. Elle sursaute, surprise, mais se laisse faire et ferme simplement les yeux lorsque son meilleur ami la serre fort, embrasse son front.  Puis il se mit à parler, à la consoler. Là, Amy ne sut pas vraiment comment réagir : Parce que, comme d’habitude, Alex mit dans le mille. Il la frappa en plein cœur avec des mots, comme il le faisait souvent et ça la retourna complètement. Parce qu’il a raison, sur toute la ligne…Les choses qu’elle a à exorciser sont encore nombreuses, douloureuses. Mais au moins, il sera là. Et une fois toute cette histoire terminée, seront-il capables de tout oublier ? De passer à autre chose, d’avancer, comme il semble le croire ? Le temps, qui semblait avoir été mis sur pause, va-t-il pouvoir redémarrer et faire en sorte que tout redevienne comme avant ? Amy n’arrive pas vraiment à se projeter. Pas si tôt alors qu’elle vient de retrouver Alex : Rien que ça, c’est déjà gros et n’est pas encore assimilé. Alors le futur…Non, elle n’arrive définitivement  pas à se faire à l’idée. Elle ne sait même pas si elle aura la force de le faire.

« Tu crois vraiment que voir mes parents va changer quoi que ce soit ? On en sera toujours au même point, à la fin de l’histoire. »

Les larmes aux yeux, son front encore plaqué contre celui d’Alexander, Amy hésite. Ses paroles sont sans doute dures, mais elle a besoin de dire ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent.

« Quand le procès sera fini, j’ai peur de ne pas pouvoir reprendre ma petite vie comme avant. Je n’aurais plus de maison, pas de boulot et…Et je crois que ça me fiche une trouille d’enfer. »

Poussée par l’élan, Amy passe ses bras autour de la taille d’Alexander et le serre plus fort. Parler de tout ça est encore plus dur qu’elle l’aurait cru. Pourtant, son meilleur ami ne se démonte pas et continue à lui parler et à lui faire voir sa vision des choses. Entendre de sa part qu’elle l’avait soit disant rendu plus fort par sa présence lui fit bizarre, mais ça la rendit heureuse aussi. Elle sourit et ses larmes s’échouèrent sur les doigts d’Alex, qui vient de poser ses mains sur ses joues. Il n’a pas l’air de s’en rendre compte, mais si l’un à sauvé l’autre d’une quelconque manière, c’est bel et bien Alexander. Il avait fait bien plus pour elle en dix ans que n’importe qui d’autre et elle aimerait tellement le lui dire ou au moins lui faire comprendre. Parce que oui, sans Alex à ses côtés, Amy ne serait certainement pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui, c’est certain. Elle pose alors ses mains sur celles d’Alex et répond :

« Et comment crois-tu que je réussissais à être assez forte, d’après toi ? C’est tout simplement parce que tu étais avec moi. J’te signale que c’est toi qui à fait le premier pas et qui est venu me voir alors que moi je n’osais pas, au début! Tu m’as réconfortée quand j’étais stressée pour notre premier jour de cours, tu m’as consolée lorsque je faisais des cauchemars débiles. Quand j’ai été en urgence à l’hôpital pour me faire opérer de l’appendicite, on a carrément dû t’arracher à moi parce que tu ne voulais pas me quitter en pensant que j’allais trop flipper toute seule, tu te souviens ? »

Amy rit doucement en se rappelant ce souvenir au combien embarrassant : Parce qu’elle avait fondu en larmes comme une petite fille quand le médecin lui avait annoncé qu’on devait l’opérer d’urgence avant que les complications ne soient encore pires. Mais malgré ça, Alexander ne l’avait pas quittée, il avait catégoriquement refusé. Puis la jeune femme haussa les épaules

« Si j’étais ta force, tu étais ma détermination, Alex. Tu étais mon courage et ma douceur. Je pense qu’il est temps que tu te rendes compte de tout ce que tu m’as apporté aussi. Sans ça, je crois que je n’aurais pas eu la force de tenir loin de toi pendant trois longues années. Sans toi, j’aurais été bien moins courageuse, crois moi. »

Finalement, Alex la lâcha et recula d’un pas et Amy failli ouvrir les bras pour revenir contre lui. Heureusement, elle se retint à la dernière seconde et se contenta de le regarder. Puis elle éclate de rire et secoue la tête quand Alexander essaie de faire de l’humour : Apparemment, ça marche, d’ailleurs ! Elle secoue la tête et lève les yeux au ciel, amusée et plus détendue.

« Ca va aller pour cette fois »

Ce n’est carrément pas la première fois qu’elle voit quelqu’un se déshabiller devant elle…Et puis elle à déjà vu Alex en sous vêtement dans le passé, alors tout devrait bien se passer ! Pourtant, la jeune femme ne peut s’empêcher de détourner le regard une seconde, avant de poser les yeux sur le tatouage, encré dans son dos. Amy arque un sourcil, son regard couleur océan passant sur les chiffres romains. Va-t-elle oser dire qu’elle ne comprend que les deux premières séries, et pas la dernière ?!
Et, comme s’il avait lu dans ses pensées, Alex la taquina à propos des cours de latin…Cours où il lui arrivait fréquemment de récupérer ses heures de sommeil ! Par réflexe, elle lui envoie un léger coup sur l’épaule la plus proche d’elle, puis va tracer les chiffres du bout du doigt, tout comme lui l’avait fait quelques minutes plus tôt, sur elle.

« Tu sais très bien que les cours et moi, on n’était pas tellement potes !...Bon sang, il n’y a vraiment que toi pour te faire ce genre de tatouage. Mais j’avoue que j’aime beaucoup. »

Amy sourit et trace le X, signifiant 10. Les chiffres qu’elle a lus suffisent pour qu’elle comprenne ce que ces inscriptions signifient. Et heureusement qu’Alex est dos à elle, parce que si elle croisait son regard à cet instant, elle se mettrait certainement à pleurer comme un bébé ! Il n’y a vraiment que lui qui arrive à la dérouter de cette manière, à la faire passer de la joie à la peine, puis encore à la joie l’instant d’après !

« Notre date d’anniversaire. Rien que ça, Connor. », murmure-t-elle, la voix légèrement cassée par l’émotion. Par l’immense bouffée d’amour qu’elle ressent à cet instant. « Mince, ta mère a du flipper ! », poursuit-elle en riant et en séchant la larme qui avait passé ses barrières. Alexander se tourne à nouveau vers elle et Amy rit légèrement.

« Je crois que ces tatouages prouvent encore une fois qu’on est sur la même longueur d’onde. En fait, ça ne devrait même pas nous surprendre, pas vrai ? »

Sa mère à toujours dit que, d’une manière étrange, Alexander et Amy avaient l’air d’être une seule et même entité, mais habitant deux corps différents. Personnellement, Amy, même si ça l’amusait, n’y avait jamais réellement cru, parce qu’Alex était tout de même différent d’elle, sur bien des points. Pourtant, aujourd’hui, ça à l’air de prendre tout son sens : Et peut-être qu’encore une fois, la mère d’Amy avait mis dans le mille.

*** ***

« M’maaaaaan ?! J’peux aller dormir chez Alex, ce soir ?! »

Du haute de ses quinze ans, Amy ne se dégonfle pas et pose cette question pour la centième fois. Près d’elle, sa petite sœur lève les yeux au ciel, se demandant sûrement pourquoi elle s’entête à demander la permission alors qu’elle fera sûrement le mur en cas de refus, de toute manière.

« Non, Amy ! Tu as un examen demain matin et il est hors de question que ta moyenne chute encore en maths ! »
« Déjà qu’elle n’est pas extraordinaire… », poursuit calmement monsieur Wheeler, tout en feuilletant son journal.

Amy lui lance un regard noir, qu’il fait mine de ne pas voir.

« Merci pour ta précieuse aide, papa ! »
« De rien, mon poussin. »

Là, elle voit rouge et Jane éclate de rire en entendant le sobriquet d’Amy. Ce surnom, elle le déteste au plus haut point et est d’ailleurs sur le point d’entrer dans une colère noire. Pourtant, elle s’abstient, se contrôle, et fait comme si son père et sa petite sœur-les ingrats-, n’existaient plus.

« Allez maman, s’il te plait ! Alex pourra toujours m’aider à réviser ! »

Sa mère rit à son tour : Un rire sans joie, évidemment. Elle quitte la télévision pour fixer sa fille aînée un instant.

« Ne mens pas, jeune fille ! Tu sais très bien qu’une fois chez ton ami, tu ne vas même plus penser à tes devoirs. Alors non, c’est non. Tu vas filer dans ta chambre pour réviser et ton Alex, tu le verras demain, un point c’est tout. »
« Maiiiiiis maman, on est le 17 aujourd’hui.»
« Et alors ? La fin du monde est imminente et personne est au courant sauf vous deux, c’est ça ? »
« Ha ha, j’me tord de rire ! »
« Voilà, eh bien va continuer de te ‘tordre de rire’ devant tes maths, d’accord ? »
« Mais… »
« Tu as entendu ta mère, Amy ? », intervint son père, toujours aussi calme.

Là, la jeune Wheeler est à court d’arguments. Quand elle est seule contre sa mère, ça va, mais si son père s’y met, elle sait qu’elle  perdu la bataille. Elle râla alors pour la forme et partit s’enfermer dans sa chambre après avoir claqué royalement la porte. Là, elle met la musique à fond et se laisse tomber sur son grand lit. Machinalement, Amy tourne la tête et voit que les lumières dans la chambre d’Alexander, située pile en face de la sienne, sont allumés. Elle soupire à nouveau et se relève : Mademoiselle a peut-être été écrasée dans cette bataille, mais elle n’a certainement pas perdu la guerre ! Profitant alors du bruit que fait la musique, Amy ouvre sa fenêtre et se faufile à l’extérieur, discrètement. Rares sont les fois où elle passe par là, mais ce qui compte, c’est que ça la mène exactement où elle veut aller : Chez Alexander.
Et, après avoir rasé les murs à la manière d’une jeune espionne, elle se retrouva devant chez les Connor-Ellis. Elle sonna, ne se permettant pas vraiment d’entrer : Du moins, pas quand les parents d’Alex sont présents. Elle les respecte trop pour faire irruption chez eux sans prévenir.
Comme prévu, c’est la mère d’Alex qui ouvre la porte. Lorsqu’elle voit Amy, un grand sourire étire ses lèvres.

« Bonsoir Amy ! Je ne savais pas que tu venais aujourd’hui ! Entre donc ! »
« Bonsoir m’dame C ! Ce n’était pas prévu, mais j’ai juste quelque chose à dire à Alex, ça ne prendra pas longtemps. »
« Eh bien, il est là haut. Tu veux rester dîner ? »

Amy fut tentée de dire oui, mais voyait d’ici sa propre mère débouler par surprise après avoir découvert qu’elle n’était plus à la maison, rouge de colère. Non, très peu pour elle !

« Désolée, pas ce soir. Mais demain ? »

Si elle survivait à cette soirée, évidemment.

« Bien sûr. File vite voir Alex alors ! »
« Merci, m’dame C ! »

Et sans attendre, elle grimpa les escaliers quatre à quatre pour arriver plus vite. Puis elle ouvrit soudainement la porte de la chambre de son meilleur ami, à la volée.

« JOYEUX ANNIVERSAIRE ALEX ! »

Alexander, qui était en train de jouer de la guitare et de fredonner, sursauta et ses doigts dérapèrent, ce qui donna un son horrible. Amy grimaça alors qu’Alex se levait.

« T’es complètement malade, ma parole ! Tu veux me faire mourir d’une crise cardiaque, c’est ça ?! Et puis…Ne rentre pas comme ça, tout d’un coup. »

Amy le regarda, perplexe. Puis elle ricana.

« Quoi ? Tu as peur que je tombe sur quoi, exactement ? »

Alexander ne répondit pas et elle décida de ne pas le torturer plus. Au lieu de cela, elle ouvrit grand les bras.

« Alors, tu me souhaites pas mon anniversaire, à moi aussi ? »
« Mais on se l’est déjà souhaité tout à l’heure au lycée, non ? »
« Oui, mais moi je voulais un câlin ! Et comme t’es un handicapé des sentiments, je savais que tu ne voudrais pas le faire devant tout le monde, donc j’ai attendu ! »
« Je ne suis pas un handicapé des »
« Caliiiiiiiiin, Connor, tout de suite ! »

Finalement, Alexander finit par se résigner et ouvre à son tour les bras pour qu’Amy puisse se blottir contre lui.

« Tu verras, un jour ce sera toi qui viendra m’en réclamer. », dit-elle comme si c’était une évidence.

Et Alexander se moqua d’elle.

« Bien sûr, comme si c’était mon genre. »

Amy recule légèrement pour pouvoir le regarder dans les yeux.

« On parie ? »
« …Non. Parce que si tu gagnes, tu vas me faire vivre un véritable enfer. »

Cette remarque fait rire l’adolescente, qui libère enfin Alex, avant d’aller s’assoir sur son lit, là où lui-même était quelques secondes auparavant.

« Au fait, ta mère à cédé ? Je croyais qu’elle t’avait interdit de venir aujourd’hui. »

Amy hausse les épaules et attrape un livre qui traine là.

« Pas vraiment. J’ai fugué. Tu sais, je voulais prendre mon envol, tout ça… », répond-t-elle mystérieusement, ce qui n’impressionne manifestement pas Alex.
« Wow. Tu vis dans la maison d’à côté, alors tu parles d’un envol ! »
« Hééééé, tu pourrais au moins respecter le fait que je vais sûrement mourir bientôt juste parce que je voulais un câlin ! »

Alex sourit et vient s’installer près d’elle.

«…Notre cinquième anniversaire, hein ? »

Amy hoche la tête. Déjà cinq ans, jours pour jours, qu’ils se sont parlé pour la toute première fois. Eux deux la fêtent comme si c’était un réel anniversaire : La naissance d’une amitié.

« Tu crois qu’on va en avoir encore combien? », demande-t-elle en passant une main dans ses cheveux blonds encore trop courts.
« Le plus possible, évidemment ! »

*** ***

Amy sourit en se rappelant ce jour là. Elle était restée en tout une heure cachée chez Alexander avant que son père ne découvre qu’elle était partie. Là sa mère avait téléphoné à celle d’Alex et résultat : Amy avait été punie pendant une semaine. Mais ça valait le coup, à ses yeux.

« Dire que ça fait treize ans, maintenant. », lance Amy en passant à côté d’Alex, déposant un baiser sur son épaule au passage. « On était des gamins et aujourd’hui regarde nous : On se cache du FBI comme deux repris de justice en fuite ! » Elle rit, tout simplement parce que c’est loin d’être ce qu’elle avait prévu de faire, à l’âge de quinze ans.

Machinalement, elle se remet à tripoter son collier, ses doigts frôlant la gourmette qu’Alex lui avait rendue, les yeux rivés sur les écrans diffusant les images des caméras de surveillance.

« Je risque bien plus qu’une semaine de punition, cette fois. Mais je crois que pour toi, je serais prête à faire à peu près n’importe quoi. »

Elle failli ajouter « Parce que je t’aime ». Mais ça aurait sans doute énormément compliqué les choses ! Pourtant un jour elle devra le dire. Et elle sait qu’elle le dira : Elle a même hâte, en un sens.

Reste à savoir quand.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyLun 16 Sep - 23:19

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander



Tout ce que savait Alexander en cet instant était qu’il voulait rassurer Amy. Lui dire qu’il était là pour elle, qu’il le serait toujours. Lorsqu’il avait sorti ces quelques mots à Amy, il avait sincèrement pensé que voir la tombe de ses parents aiderait sa meilleure amie à commencer à faire le deuil. Mais c’était un mensonge. Un putain de mensonge. Jamais elle ne pourrait faire le deuil de ses parents. Alex en savait bien quelque chose : les jours qui ont suivi le drame, il n’avait plus compté le nombre de personnes lui ayant dit qu’il arriverait à faire le deuil une fois l’enterrement de la famille Wheeler passé. Mais c’était faux. Au contraire, tout avait empiré par la suite. On lui avait refusé de voir le corps d’Amy (et pour cause !) et voir le cercueil être mis en terre avait été comme un électrochoc pour lui. On lui enlevait Amy à tout jamais et voir ça, voir sa tombe, voir son cercueil être recouvert de terre, ça avait été la pire chose qu’il ait dû endurer de toute sa vie. Alors entendre Amy lui demander si ça allait changer quoi que ce soit lui déchirait le cœur. Il aurait tellement voulu lui répondre que oui, que tout allait bien se passer. Mais ça n’aurait été que des paroles en l’air. Elle avait raison, ils en seraient au même point et il aurait beau lui sortir les paroles les plus réconfortantes du monde, rien ne changerait le fait que Mr et Mme Wheeler étaient enterrés six pieds sous terre. Et s’il y a bien une chose qu’Alexander détestait par-dessus tout, c’était de mentir à Amy. Alors il se tut. C’était la meilleure chose qu’il avait à faire alors qu’il écoutait Amy lui raconter ses craintes pour le futur.

Le futur… Voilà un mot qui n’avait pas traversé son esprit depuis bien longtemps. Alexander se laissait vivre au jour le jour, ne se préoccupant pas de ce que le lendemain serait fait. A quoi bon après tout ? Un jour vous pouviez être heureux et tout perdre le lendemain… Il en avait fait l’amère expérience. Mais depuis quelques dizaines de minutes, il se mettait enfin à espérer un futur, un futur où il se voyait enfin heureux, toutes mauvaises pensées ayant chassé son esprit. Un futur où il ne pouvait y avoir qu’Amy à ses côtés. Oui, les choses avaient changé, ces meurtres avaient détruit pas mal de leurs rêves à tous les deux. A vingt ans, ce n’était pas comme ça qu’ils s’étaient imaginé leur futur mais désormais il fallait faire avec. Il y aurait toujours cette ombre planant au-dessus de leurs têtes, les spectres de toutes ces personnes horriblement assassinées, mais eux étaient toujours là. Et Amy, son Amy était en vie. L’avenir pouvait paraître sombre mais il n’avait jamais été aussi clair en cet instant pour Alex. Amy était son éclaircie, annonciatrice de jours meilleurs. Et même si elle avait peur de son avenir à elle après le procès, lui n’avait aucune crainte. Il serait là pour elle, il resterait son ami, son confident, la personne sur qui elle pouvait se reposer. Il pourrait même être tellement plus pour elle…

« Ne t’inquiète pas pour tout ça… » fit Alex avec une grande assurance dans la voix. Là, il n’essayait pas de la rassurer, il était sûr de lui et de ses dires. « La maison de tes parents appartient à Jane, tu pourras y retourner si tu le désires… Et si jamais… c’est trop dur pour toi… Je suis là, moi. Tu es ici comme chez toi et je t’avoue que… ça me rassurerait de t’avoir près de moi… » Il sentait que sa voix perdait de son assurance… Est-ce qu’il était en train de demander à Amy de vivre avec lui ? « Du moins… Le temps que tu te retournes, que tu te remettes du procès… Enfin... C’est si tu veux, je te force pas, hein… J’ai des chambres d’amis à ne plus savoir quoi en faire et cette maison est dix fois trop grande pour moi,  alors… » Il se gratta bêtement la tête, tel un gosse qui annonce à une fille qu’il a le béguin pour elle. « Je ne veux pas que tu te soucies pour ça, que ce soit l’argent ou le toit au-dessus de ta tête, je suis là, tu peux compter sur moi. Tout ce qui compte pour l’instant, c’est la fin du procès, je ne veux pas que tu t’inquiètes pour quoi que ce soit d’autre… »

Il se doutait qu’Amy devait être pas mal préoccupée par la fin du procès mais il comprenait qu’elle se fasse du mauvais sang pour la suite, ce qu’elle deviendrait une fois que le FBI l’aurait relâchée dans la nature. Elle avait mis sa vie entre parenthèses durant trois ans, c’était tout à fait naturel de s’inquiéter pour son avenir. Il aurait réagi de la même façon à sa place. Mais s’il pouvait lui permettre de respirer mieux, ne serait-ce même qu’un tout petit peu, alors il le ferait. De toute façon, il était hors de question qu’il la lâche d’une semelle durant et après le procès. Il allait enfin reprendre cette place qui lui avait tant manqué, celle juste à côté d’Amy.

« Notre date d’anniversaire. Rien que ça, Connor. » murmura la jeune femme alors qu’elle réalisait enfin ce que son tatouage signifiait. Il sentit toute l’émotion dans sa voix et l’entendre réagir ainsi le toucha au plus profond de lui. C’était rare les fois où il arrivait à toucher Amy de la sorte. Bon, elle faisait toujours des bonds de dix mètres de haut quand il lui achetait pour son anniversaire ou juste comme ça le truc dont elle avait envie mais jamais il n’avait entendu cette intonation dans sa voix. Il ne pensait pas que ça l’aurait touchée autant. Et pourtant il avait senti ses doigts trembler alors qu’elle passait ses doigts au-dessus de son tatouage.

« Mince, ta mère a dû flipper ! » fit-elle d’une voix plus forte, essayant de cacher son trouble. « Ah ça… » rigola-t-il, se remémorant la soirée où sa mère avait appris son intention de se faire tatouer. « Elle n’était pas très chaude au début et puis… je lui ai expliqué… Et elle a compris que j’avais besoin de faire ça… Que j’avais besoin d’un souvenir de nous pour toujours…»  

« Je crois que ces tatouages prouvent encore une fois qu’on est sur la même longueur d’onde. En fait, ça ne devrait même pas nous surprendre, pas vrai ? » Amy avait totalement raison, ça ne devrait plus les surprendre depuis le temps et pourtant, ça faisait toujours le même effet à Alex : c’était incroyable de voir ce qu’ils étaient capables de faire pour l’autre. Il avait Amy dans la peau et maintenant, ce n’était plus qu’au sens figuré...

Alex se retourna et vit l’air pensif de sa meilleure amie. Il ne savait pas où ses pensées étaient en train de la mener mais il prit quelques secondes pour la regarder. Ou plutôt la contempler. Elle était magnifique, le regard perdu ainsi dans le vague. Et ce qui lui faisait encore plus bizarre était qu’ils soient ainsi, tous les deux sans tee-shirt, l’un en face de l’autre. Il ne savait pas si les mots qu’il lui avait dits l’avaient rassurée mais Amy ne se cachait plus. Elle avait gardé son débardeur entre ses mains, tout comme lui avait gardé son tee-shirt dans les siennes, mais elle ne cachait plus son corps derrière son petit bout de tissu. C’était déjà une bonne chose, pensa-t-il. « Dire que ça fait treize ans, maintenant. », murmura-t-elle une fois sortie de sa rêverie. Alex se mit à sourire. Oui, déjà treize ans. Et il se rappelait tellement bien de cette journée et de tous les anniversaires qui avaient suivi. Le temps passait vite aux côtés d’Amy.

« On était des gamins et aujourd’hui regarde nous : On se cache du FBI comme deux repris de justice en fuite ! » Il se mit à rire avec elle. Ils avaient toujours eu l’habitude de faire des trucs un peu dingues mais c’est vrai qu’aujourd’hui, ils y étaient allés fort… ! Il regarda brièvement autour de lui, ils étaient en sécurité ici mais il savait que s’ils le voulaient vraiment, le FBI pourrait facilement la retrouver. C’était ce que lui avait enseigné les nombreuses redif’ de 24 et Homeland : ces mecs avaient des moyens que la plupart des citoyens de ce pays étaient loin de s’imaginer. Il regarda Amy qui scrutait avec attention ce qui se passait sur les écrans de surveillance. Elle semblait nerveuse et il avait du mal à comprendre pourquoi. Qu’est-ce que le FBI lui faisait vivre exactement pour qu’elle ait aussi peur qu’on la retrouve ?

« Je risque bien plus qu’une semaine de punition, cette fois. Mais je crois que pour toi, je serais prête à faire à peu près n’importe quoi. » Alex fronça les sourcils. « Bien plus qu’une semaine de punition… » ? Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Depuis qu’elle lui avait parlé du FBI et de leur obsession avec sa sécurité, il n’arrivait pas à enlever de sa tête l’idée qu’elle était encore plus surveillée que les deux gaillards qui avaient osé la poignarder. Pourquoi la surveiller autant ? Que risquait-elle alors que ces deux fous dormaient déjà entre les quatre murs d’une prison en attendant la fin du procès ? Cela faisait trois années qu’Amy n’était plus libre de ses mouvements et elle lui donnait l’impression d’être un oiseau blessé ayant peur de reprendre son envol.

« Amy… » fit-il d’une voix grave. Il passa une main dans les cheveux de la jeune femme pour capter à nouveau son attention. « Qu’est-ce que tu risques à rester avec moi, dis-moi… ? Pourquoi est-ce qu’ils t’empêchent toute liberté de mouvement ? Pourquoi ils agissent avec toi comme si tu étais la criminelle, je ne comprends pas… Ok, tu avais besoin d’une protection quand ces mecs couraient encore les rues mais la police a fini par les attraper… Je sens ta peur quand tu m’en parles… Et ça m’intrigue… Je veux juste savoir à quoi m’attendre quand ils vont débarquer ici… » Mais il était trop tard pour avoir la réponse. La porte d’entrée se mit à sonner. En même temps ils se mirent à regarder à l’autre bout de la pièce l’écran géant qui diffusait les images de la porte d’entrée. Lorsqu’Alexander sentit Amy trembler dans ses bras, il sut qu’il allait avoir la réponse à ses questions… mais pas par la jeune femme. Amy eut un mouvement de recul, se blottissant contre lui. Ce simple geste eut le don de lui faire comprendre une chose : Le FBI était chez lui.

Alex jeta un nouveau regard vers l’écran, il n’y avait apparemment qu’un seul homme. Plutôt jeune, brun, les mains dans les poches de son jean, il regardait autour de lui puis en l’air, faisant face à la caméra. Plutôt doué le gaillard : il avait déjà trouvé la caméra miniature qu’Alex avait installée au-dessus de sa porte… Sans un regard pour Amy, il embarqua avec lui la bague que la jeune femme portait à son arrivée chez lui et qu’elle avait balancée sur la table basse. Avant de sortir de la pièce, il murmura un « Ne quitte surtout pas cette pièce... » à sa meilleure amie puis remonta les marches de l’escalier menant au rez-de-chaussée quatre à quatre.

Il enfila vite fait son tee-shirt et ouvrit la porte d’entrée.

« C’est pourquoi ? » fit-il à l’homme qui se tenait sur le perron de sa propriété.

C’était parti pour la confrontation.


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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyVen 20 Sep - 0:12


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
Amy n’avait réellement pensé à l’avenir. Enfin si, parfois. Mais jamais avec sérieux. Elle savait que tout était revenu à sa petite sœur et qu’une fois qu’elle aurait l’autorisation de quitter le programme de protection des témoins, elle serait la principale héritière…Du moins le temps que les choses reviennent dans l’ordre. Le fait est qu’Amy ne sait pas si elle veut encore de sa maison. Pourtant, elle l’aime toujours, bien que le drame ce soit passé la bas, tout simplement parce que malgré tout, elle y a vécu toute sa vie et y a été très heureuse. Et ses parents avaient fait tellement d’efforts et de sacrifices pour se l’offrir…Quitter ces murs lui paraissait souvent impossible, jusqu’à ce qu’elle y remette les pieds pour aller chercher ses dernières affaires, il y a quelques jours. Toute la chaleur de cette maison avait disparu et son sentiment de sécurité s’était envolé : Si Keith n’avait pas été là, elle se serait sûrement roulée en boule dans un coin ou aurait pris ses jambes à son cou. Tout avait une odeur de mort et de souffrance, qui passait au dessus de ses souvenirs si précieux. Oui, Amy aime sa maison et elle aime le fait d’être encore voisine d’Alexander aux yeux de la loi : Pourtant, elle se sent incapable d’y remettre les pieds et encore moins d’y vivre. Ce serait trop. En arpentant le couloir pour aller jusqu’à sa chambre, elle se reverrait à coup sur être agressée et poignardée. Devant la porte du salon, elle verrait le corps sans vie de sa mère et imaginerait celui de son père dans la cuisine. Non, ce serait trop douloureux, trop lourd à porter : Même pour elle. Et ça, son mal-être, elle sait qu’Alex le ressent aujourd’hui. Il sait parfaitement qu’elle n’aurait pas le cran d’y retourner. Pourtant il la surprend en lui demandant presque littéralement d’emménager avec lui. Son cœur eut comme un loupé et ses joues chauffèrent tellement qu’elle avait l’impression d’avoir attrapé un énorme coup de soleil. Bon, Alex et elle avait déjà fait énormément ensembles étant petits et même ados : Ils avaient dormis l’un avec l’autre, l’un chez l’autre…Mais jamais il n’avait été question de colocation ou de quelque chose s’en rapprochant. Et même si cette proposition était carrément surprenante, le fait qu’Alexander paraisse soudainement timide et gêné détendit l’atmosphère et Amy ne put que sourire face à ça.

« Oooooh, t’es trop mignon ! », gazouilla-t-elle en battant exagérément des paupières. « Tu hébergerais une pauvre petite orpheline ? Dis moi, où sont passées ton armure et ton cheval blanc ? »

Devant l’air interdit d’Alexander, Amy éclata de rire et lui donna une pichenette sur le bout du nez.

« Je plaisante !...Merci », murmura-t-elle une fois calmée, d’une voix douce et posée. « Je ne doutais pas une seconde de toi, Alex et c’est gentil de me proposer tout ça…Mais je tiens à te prévenir que tu n’auras plus aucune vie sociale ! Et je ne sais pas si tu as oublié, mais je suis bavarde, envahissante et particulièrement chiante des fois ! Je vais te coller comme une mouche colle au cul d’une vache et surtout, surtout : tu ne pourras pas ramener de filles ici, même si c’est ta baraque ! Alors réfléchis bien avant de vouloir me voir envahir ton espace vital, d’accord ?! »

Malgré tout ce qu’elle dit, Amy sait qu’Alexander est sérieux, elle le voit à son visage et à son expression. Ca, peut importe combien de mois ou d’années passe, ça ne changera pas : Elle arrivera à lire en Alex comme dans un livre ouvert, et inversement. Si Alex a vraiment envie de l’avoir auprès de lui, elle ne dira certainement pas non, aimant déjà l’idée de le trouver lorsqu’elle se réveillera le matin, de lui ordonner de lui servir un café et de le voir l’engueuler quand elle laissera des fringues trainer un peu partout dans la maison. Oui, ce serait définitivement quelque chose qu’elle aimerait voir arriver une fois toute cette connerie de procès passé. Mais en attendant, l’étape la plus dure est à venir et ça ne risque pas d’être très sympa à vivre, évidemment !

« En tout cas, ce ne sera plus très long : Le procès est bientôt terminé. Merci mon dieu. »

Oui, merci. Et encore, elle sent qu’Alexander brûlerait certainement d’envie d’y assister, du moins pour les quelques sessions qu’il reste encore avant le jugement définitif. Mais là, Amy va devoir être très claire : Jamais il ne devra mettre un pied au tribunal, que les fédéraux soient au courant qu’il sait qu’Amy est vivante ou non. En réalité, elle ne veut pas qu’il voit ces hommes qui ont osé tout détruire. Le jour où elle a revu leurs visages, Amy a fondu en larmes : Elle s’est écroulée complètement face à eux, paraissant faible et sans défenses. Ca l’avait dévastée, détruite. Et même si elle connait Alex et ses réaction d’habitude, jamais elle ne pourrait prévoir comment il pourrait agir à ce moment là. C’est un risque qu’elle n’est pas prête à courir et surtout, elle veut préserver Alex, le protéger non seulement de ces types, mais de lui-même et de ses propres réactions.
Puis elle ne pense plus à tout ça lorsqu’Alex lui montre son tatouage, ce qui a le don de mettre l’esprit d’Amy totalement à l’envers. Ce geste la touche et au fond d’elle, elle aime l’idée d’être encrée sur la peau d’Alexander, tout comme elle adore le fait de l’avoir près de son cœur, à vie. Après avoir longuement regardé et touché au passage, les signes de leur date anniversaire, Amy était retournée près des écrans. Elle ne sait pas réellement combien de temps ça fait qu’elle est dans cette maison, mais a un mauvais pressentiment. Tout passe trop vite quand son meilleur ami est près d’elle et ni l’un  ni l’autre n’ont plus le sens des réalités. Keith allait être furieux, sans aucun doute et là, il l’emmènerait loin d’Alex. Même s’il en est hors de question, même si Alexander est très riche…Ca ne ferait jamais le poids. Il ne pourrait rien contre le FBI. Pas plus qu’elle en tout cas. C’est ça qui la fait flipper à mort, qui lui donne des sueurs froides. Alors qu’elle vient à peine d’accepter le vivre avec Alexander, platoniquement parlant-à sa plus grande déception, en passant-, Amy se voit déjà être entrainée par le bras, embarquée dans un van aux vitres teintées et conduite loin de Pearl Trees. Comme dans les films, en gros. Mais comment annoncer ça à Alexander, exactement ? Qu’elle devra partir d’elle-même avant qu’on ne la retrouve…
Ses yeux bleus ne quittent pas les écrans, comme si elle s’attendait à voir des agents encercler complètement la maison d’un moment à un autre, armés jusqu’aux dents. Seul Alexander arrive à la sortir de sa rêverie en passant une main dans ses cheveux, ce qui la fait frissonner légèrement. Là elle se tourne vers lui et sourit avant d’hausser les épaules.

« Ecoute, c’est assez compliqué, mais… »

Alors qu’elle allait répondre aux nombreuses questions d’Alex, une sonnerie la fit sursauter. Ca venait d’en haut, sûrement de l’entrée. Instinctivement, son regard suivi celui d’Alex qui se braqua sur les écrans et là, Amy se figea. Keith. Plaquant une main contre ses lèvres, lâchant par la même occasion son débardeur qui s’échoua lentement sur le sol, les yeux écarquillés, elle ne sut quoi dire, ni quoi faire. Et le regard de son faux mari se braquant sur la caméra et lui donnant l’impression de la fixer lui fit encore plus froid dans le dos ! Comment est-ce qu’il a pu la retrouver aussi vite, celui là ?! Il n’est tout de même pas Superman et elle n’a pas son portable, ni aucune autre objet doté d’un gps qui pourrait éventuellement le mener à elle ! Alexander la serra contre lui quelques secondes, puis la lâcha d’un coup. Si soudainement qu’Amy sursauta à nouveau et elle se retourna pour le voir s’approcher de la table basse afin d’y prendre quelque chose. Quelque chose de petit et de brillant : Son alliance.

« Alex ?! Mais qu’est-ce que tu…Attends! »

Il la coupa en lui demandant calmement de ne pas bouger de là. Puis il sortit et disparut du champ de vision d’Amy. Ce fut si soudain qu’elle ne réagit pas tout de suite, trop surprise pour comprendre ce qu’il se passait. Et en quelques secondes, le puzzle s’emboîta. Si Alex ouvrait la porte, Keith allait forcément le reconnaitre et ainsi découvrir qu’elle se cachait chez lui, volontairement ! Et il allait se produire tout ce qu’elle redoutait, au final ! Alors sans perdre plus de temps, Amy attrapa le bout de tissu à ses pieds et se rua vers la sortie. Elle n’a jamais écouté les ordres de ses parents, ni ceux d’Alex par le passé : Alors pourquoi est-ce qu’elle devrait commencer maintenant ?! En cherchant l’entrée, elle manqua de se perdre dans les couloirs et l’aurait sûrement fait si elle n’avait pas entendu la voix d’Alexander, quelques mètres plus loin. Elle se mit à courir tout en enfilant son haut et le vit enfin. Juste en face de lui, se tenait Keith. Un Keith apparemment surpris et très, très en colère qui avait l’air bien décidé à passer ses nerfs sur son meilleur ami. Un Keith dont le regard se posa sur elle dès qu’elle arriva. Elle se stoppa net, plus près d’Alexander que de lui et soupira.

« Keith, arrête ! C’est ma faute, d’accord ?! Il n’y est pour rien, c’est moi qui suis rentrée dans cette maison et il m’a trouvée avant que je ne puisse sortir. J’suis la seule fautive, alors s’il te plait, n’en fait pas toute une montagne ! »

Mmmh…A voir le visage de Keith devenir tout rouge et la veine palpitant sur son cou, il allait effectivement en faire toute une montagne. Oui, l’heure qui suit promet d’être aussi géniale qu’intéressante !
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyJeu 3 Oct - 23:14

I have died everyday waiting for you
feat. Amy & Alexander (& Keith...malheureusement (a))



Il avait toujours adoré Noël, son ambiance, les cadeaux, les mêmes chansons qui passaient en boucle dans les enceintes des rues du centre-ville de Woodburgh. Même s’il avait passé quelques Noël seul durant sa petite enfance, tout avait changé après le dixième anniversaire d’Alex : son père restait désormais à la maison et prenait enfin du temps pour s’occuper de sa femme et de ses enfants. Et Noël ressemblait enfin à ce que partageait tout foyer américain : une bonne journée passée en famille. Tous les Noël d’Alexander à partir de cet âge étaient devenus magiques et c’était une fête qu’il attendait chaque année avec impatience. Même encore plus que son anniversaire. Quelques années après, vers son douzième ou treizième anniversaire, un autre rituel s’était installé. Tous les matins du 25 décembre, après avoir ouvert leurs cadeaux, Alex passait la matinée avec Amy jusqu’à ce que les douze coups de midi sonnent et que chacun de leur côté aille partager le déjeuner en famille. Mais les quelques heures qu’ils passaient ensemble ces matins-là, enfermés dans la chambre d’Alex, étaient un moment qu’il attendait impatiemment et qu’il aurait voulu voir s’éterniser des journées durant. Ils prenaient toujours soin d’offrir à l’autre un cadeau qui leur tenait particulièrement à cœur. Généralement, pour leurs anniversaires, ils s’offraient mutuellement des conneries, des strings en bonbons, des coussins péteurs et autres bêtises du genre histoire de faire rire les copains à l’école, mais quand ils se retrouvaient seuls tous les deux – loin du regard des autres -  ils s’offraient un cadeau offert avec le cœur. Et ils ne plaisantaient jamais avec le cadeau de Noël. Lorsqu’ils s’enfermaient chaque vingt-cinq décembre au matin entre les quatre murs de sa chambre, Alex savait qu’il allait passer l’un des meilleurs moments de l’année. Un bonnet de Père Noël vissé sur le haut de leur crâne, ils ouvraient toujours en même temps le cadeau que l’autre leur avait offert. Et c’était toujours avec cette même synchronisation qu’on pouvait entendre des cris de joie s’élever dans la chambre du blondinet. Pas une année ils n’étaient pas tombés dans le mille, ils avaient toujours offert à l’autre le cadeau qu’il espérait. Amy le surprenait toujours malgré les années qui passaient et cette année, l’année de leurs 19 ans, elle avait encore visé juste.

« Deux places pour le concert des All Time Low ? T’es sérieuse ?! » Les précieux sésames dans ses mains, Alexander n’en croyait pas ses yeux : il avait essayé d’en obtenir par tous les moyens possibles mais tout avait été vendu en une quinzaine de minutes ! C’était un groupe que lui et Amy écoutaient depuis quelques années et ils étaient complètement fans. Alex avait été déçu de ne pas avoir pu obtenir des places pour l’unique concert qu’ils allaient effectuer à Woodburgh, mais apparemment Amy avait été capable d’obtenir ces deux billets durant le petit quart d’heure où tout s’était arraché comme des petits pains !

« J’suis la meilleure, hein ! » lui répondit Amy, fière d’elle, la tête relevée et le sourire aux coins des lèvres. Alex se mit à sourire à son tour. Bon sang, elle avait vraiment fait fort sur ce coup là…! Et ces billets valaient une petite fortune, elle avait dû avoir économisé pendant des mois pour se permettre de lui acheter ce cadeau de Noël… !

« J’me demande bien avec qui je vais pouvoir y aller… » fit Alex d’une voix taquine, en regardant le plafond. La réaction d’Amy ne se fit pas attendre : « Eeeeh !! » protesta-t-elle en lui donnant un coup sur l’épaule. « Si tu oses inviter quelqu’un d’autre que moi, tu signes ton arrêt de mort Alexander Connor-Ellis ! » Amy se mit à le chatouiller, le faisant tomber à la renverse sur le lit. Il en avait mal aux côtes tellement il riait et pour une fois, il ne fit rien pour se défendre. Après quelques dizaines de secondes de cette torture, Amy finit par s’allonger à côté de lui, regardant le plafond au-dessus d’eux qui changeait de couleur au gré des guirlandes de Noël qu’Alex avait disposé un peu partout dans sa chambre.

« C’est moi que tu vas emmener, hein ? » lui demanda Amy d’une toute petite voix, la voix adorable qu’elle prenait toujours pour arriver à ses fins. S’il tournait la tête, il savait exactement ce qu’il allait voir : Amy utilisait toujours cette voix avec ce regard de chat potté, ce regard à qui il ne pouvait jamais rien refuser (clic :P). Il la laissa mariner quelques instants et il sentit sa meilleure amie tirer sur la manche de sa chemise.

« Hein, diiiis… Aleeeexeuuuh… ! » Alex se mit à sourire au plafond, incapable de se retenir. Elle était vraiment trop adorable quand elle utilisait cette voix. Il tendit son bras qu’il passa derrière la tête d’Amy et se rapprocha d’elle, l’embrassant sur la tempe, les poils du bonnet de père noël d’Amy lui chatouillant le haut du nez.

« J’ai pas envie de mourir alors…bien sûr que c’est toi que j’emmène, p’tit bout… » Amy se tourna légèrement et vint l’enlacer, calant sa tête au creux de son cou. Elle ne lui avait rien répondu mais il savait que c’était ce qu’elle avait voulu entendre : qu’il arrête de la taquiner et lui promette de l’emmener au concert. Elle savait qu’il ne faisait que la charrier – comme il en avait toujours l’habitude – et qu’il n’avait de toute façon jamais eu l’idée d’inviter une autre personne qu’elle. Ils iraient à ce concert ensemble et ce serait encore un souvenir qu’ils ne partageraient que tous les deux. Encore un. Ils restèrent silencieux quelques minutes, dans les bras l’un de l’autre, avant qu’Amy ne rompe le silence d’une voix calme, à peine plus élevée qu’un murmure : « Tu sais, je me dis que c’est dommage qu’on habite Woodburgh… »

Fixant toujours le plafond qui clignotait au-dessus d’eux, Alex pencha légèrement la tête, collant sa joue contre le haut du bonnet rouge et blanc de sa meilleure amie. « Pourquoi ça ? Je trouve qu’on est bien ici, la ville est sympa. »

« C’est pas ça… C’est juste que la fac est ici. J’aurais aimé vivre à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville pour être obligée de me prendre un appart’ pour les études. Quitter la maison, prendre mon envol et avoir un peu d’indépendance, histoire de pas avoir mes parents collés à mes basques 24h/24 tous les jours de la semaine… »

« Pourquoi tu dis ça ? T’as des soucis en ce moment avec tes parents ? » s’enquit Alex. Amy entretenait pourtant de bonnes relations avec sa famille et il ne lui semblait pas que dernièrement les relations étaient tendues entre elle et eux.

« Nan, c’est juste que je vois les copines à la fac qui ont toutes leur studio et ça me donne envie. J’aimerais bien pouvoir rentrer à l’heure que je veux sans avoir le regard désapprobateur de mon père qui me dit « Oh mon dieu, ma fille, tu es rentrée après minuit ! » J’ai l’impression d’être constamment surveillée. Et puis j’ai dix-neuf ans, le besoin de s’émanciper se fait plus fort. Ça te le fait pas à toi ? »

« Si, bien sûr. Moi aussi j’aimerais bien avoir un appart’ et y faire ce que je veux. Mais j’ai pas vraiment l’impression d’étouffer, mes parents sont plutôt cool sur mes horaires de sortie. Je pense que c’est différent parce que je suis un garçon et toi une fille, tes vieux te laissent moins de liberté parce qu’ils ont peur pour toi, que tu fasses une mauvaise rencontre tard le soir, je sais pas… »

« Faire une mauvaise rencontre ? » ironisa Amy. « Je suis tout le temps avec toi, qu’est-ce qui pourrait bien m’arriver ? Je comprendrais si je m’amusais à sortir toute seule mais on est constamment ensemble… Enfin bon, tout ça pour dire que j’aurais bien voulu l’avoir ce petit studio près de la fac ! »

« Et avec quel argent, hein ? T’aurais braqué une banque ? Ça coûte bonbon de se louer un appart’ toute seule ‘‘mademoiselle-j’ai-besoin-d’indépendance’’ ! »

« J’aurais pu vivre en colocation avec quelqu’un ! Ça aurait réduit les frais… On aurait partagé le prix des courses et du loyer en deux ! » Amy fit une pause quelques secondes, Alex voyait qu’elle était en train de penser à tout ça, de s’imaginer ce que serait sa vie si elle avait pu avoir cet appart’ s’ils avaient vécu loin de Woodburgh. Puis tout à coup, Amy se releva, s’appuyant sur son coude, et le regarda dans les yeux : « On aurait pu vivre ensemble toi et moi, Alex !! »

Alex écarquilla des yeux. « Hein ? Toi qui es bordélique comme pas possible ? J’te supporte déjà tous les jours, tu crois que j’aurais pu survivre à vivre H24 sous le même toit avec toi ? » Mais Amy ne s’offusqua même pas de ses remarques – toujours taquines – et replongea dans le lit, des étoiles plein les yeux.

« Ça aurait été génial. J’aurais pas eu besoin de traverser deux jardins enneigés l’hiver avant de pouvoir aller te rejoindre dans ta chambre… Tu ne m’aurais jamais dit de baisser ma « musique de sauvage » parce qu’on écoute les mêmes choses… On aurait pu sortir comme bon nous semble sans avoir besoin de demander l’autorisation à nos parents… » Amy se tut, se faisant le film de ce qu’aurait pu être leur vie s’ils avaient eu l’occasion de partager un appart’ ensemble. Alex, lui, perdit son sourire. Lui aussi se faisait un film dans sa tête et il était moins réjouissant que celui de sa meilleure amie. Lui aussi aurait aimé vivre tout cela. Vivre avec Amy. Prendre tous ses repas avec elle, s’endormir avec elle dans le canapé, la voir déambuler en pyjama Winnie l’ourson dans l’appartement… Mais malheureusement, tout cela ne serait que du domaine du rêve. Ils étaient à la fac à Woodburgh et ils vivaient dans cette ville, chez leurs parents. Ils n’avaient ni besoin d’appart’, ni de colocataire. Jamais il ne connaîtrait ce bonheur de vivre avec elle, sa meilleure amie, sa moitié. Avoir un endroit rien que pour eux. S’imaginer tout ça lui faisait plus de mal que de bien.

« Ouais, ça aurait été génial… » murmura-t-il d’une voix triste à l’oreille d’Amy. « T’aurais été la meilleure des colocataires du monde… » Amy faisait pourtant déjà partie intégrante de sa vie mais Alex s’étonnait de vouloir toujours plus. Il avait parfois peur de cette relation fusionnelle qu’ils entretenaient, ce besoin d’être constamment avec elle et uniquement elle. Amy, qui était de très loin beaucoup plus sociable que lui, arrivait à se faire des amis très rapidement –elle avait déjà un solide groupe d’amis avec qui elle traînait à la fac – mais lui, malgré les nombreux efforts qu’il essayait de faire, ne pouvait au final que faire ce simple constat : il n’avait besoin que d’Amy dans sa vie.

xxxxxxxxxxxxxx

Quatre années étaient passées et jamais il n’aurait pensé que cette histoire de colocation reviendrait un jour sur le tapis. C'était un rêve inconcevable que de s'imaginer un jour vivre avec elle et pourtant... elle venait de lui dire qu'elle acceptait. Ils allaient partager un toit -ce toit - ensemble. Elle et lui. Amy et Alex. Il avait bien failli se pincer pour y croire vraiment. Peu importe qu'elle lui colle au cul telle une mouche sur une vache ou qu'il ne puisse plus avoir de vie sociale, comme elle le pensait. De toute façon, la seule vie sociale qu'il avait, c'était elle. Et il ne désirait rien de plus que d'entendre sa voix résonner dans les murs de sa villa : il avait trois ans de vide - un vide d'elle - à combler et il lui tardait déjà de commencer cette vie à deux. Même si tout n'était - malheureusement - que platonique. Il n'avait plus qu'à attendre, patienter quelques jours encore (il avait attendu trois longues années qu'elle lui revienne, il allait bien pouvoir tenir encore un peu, non ?) et enfin, Amy viendrait poser ses valises chez lui.

Malheureusement, cette réjouissante perspective avait vite été éclipsée par l’arrivée de Keith. Ça n’avait pas été son idée initiale que d’aller ouvrir sa porte à ce mec du FBI. Non. Au début, tout ce qu’avait voulu Alex, c’était rester planqué dans la pièce du sous-sol avec Amy et ne plus bouger. Ils avaient de quoi tenir dans la maison pendant plusieurs jours. Avec les volets fermés, quiconque aurait pu penser que le propriétaire de la villa était absent, voire même parti en vacances. Mais quelque chose dans le regard de cet homme, lorsque ce Keith avait fixé la caméra de surveillance, lui avait fait immédiatement penser : « Il sait qu’Amy est ici. » Et tout aussi instinctivement, il s’était dit qu’il allait devoir lui faire face. Parce que le gaillard n’allait pas décamper de chez lui avant d’avoir pu entrer dans la maison et retrouver Amy, il en était certain. Et voilà comment Alex se retrouvait là, la porte d’entrée grande ouverte sur ce Keith de malheur, au visage impassible. Il était légèrement plus grand qu’Alex mais nettement plus musclé. Il faut dire que ce n’était pas difficile de le battre dans ce domaine vu comment le blond détestait tout ce qui avait trait de près ou de loin à la musculation. Même si l’agent du FBI n’avait pas encore dit le moindre mot, Alex sentait cette aura qui émanait de lui, mystérieuse et inquiétante, et cela ne lui plut pas. Mais alors pas du tout.

« Où est-elle ? » demanda le brun sans autre forme de préambule. Il n’avait pas enlevé les mains de ses poches depuis qu’Alex l’avait aperçu sur la caméra de surveillance et il affichait un air presque arrogant, semblant le toiser de haut. Alex laissa s’échapper un petit soupir narquois d’entre ses lèvres.  Si ce mec voulait se la jouer, c’était raté, ça ne marchait pas avec lui. FBI ou non, ce n’était pas ça qui allait impressionner le jeune blond. Bien au contraire. Cette confrontation, il l’attendait de pied ferme et ce Keith n’allait pas être déçu du voyage. Serrant l’alliance d’Amy dans son poing, Alex scruta l’homme face à lui. Ils étaient face à face, se regardant mutuellement, restant tous les deux silencieux  comme dans un véritable duel de cowboys, la main sur la crosse et prêts à dégainer. Mais un troisième élément s’était rajouté dans l’équation. Amy. Merde ! Il lui avait pourtant bien dit de ne pas bouger du sous-sol… ! Et comme d’habitude, sa meilleure amie n’en faisait qu’à sa tête… ! Il aurait dû le prévoir : il la connaissait après tout par cœur et il savait qu’elle ne l’aurait jamais écouté. La voir débouler là, au rez-de-chaussée n’aurait même pas dû l’étonner le moins du monde.
Il avait vu les yeux de l’homme face à lui se durcir, la colère s’emparant de ses prunelles dès que son regard s’était posé sur la nouvelle arrivante dans la pièce. Alex n’aimait vraiment pas du tout la façon avec laquelle il regardait sa meilleure amie et il comprenait pourquoi la jeune femme s’était mise à trembler dans ses bras lorsqu’elle l’avait aperçu sur l’écran : avec un regard comme ça, il aurait pu faire peur à n’importe qui.

« Keith, arrête ! C’est ma faute, d’accord ?! Il n’y est pour rien, c’est moi qui suis rentrée dans cette maison et il m’a trouvée avant que je ne puisse sortir. J’suis la seule fautive, alors s’il te plait, n’en fais pas toute une montagne ! »

Cette peur qu’il sentait dans la voix d’Amy… Qu’est-ce que ça pouvait bien dire ? Amy essayait de mettre toute la faute sur son dos, comme si… oui, comme si elle voulait éviter que Keith ne s’en prenne à lui. Alex fronça les sourcils, passant son regard de l’un à l’autre, scrutant leurs réactions. Ce qu’elle avait dit ne semblait pas avoir calmé le faux-mari d’Amy plus que ça et Alex le vit s’avancer d’un pas et tendre le bras vers elle, prêt à lui attraper le bras avec véhémence. Alex le stoppa net dans son élan, lui enserrant le poignet. D’un geste rapide, doté d’une force qu’il ne se soupçonnait même pas d’avoir, il obligea l’agent du FBI à faire volte-face et visiter le mur du couloir derrière eux, la tête collée contre le béton.

« Tu comptais faire quoi là ? » murmura-t-il avec colère à l’oreille du brun. S’il y a bien une chose qui pouvait faire sortir de ses gonds Alex, c’était qu’on touche à Amy. Il avait vu rouge dès qu’il avait compris que ce gars voulait attraper la jeune femme et il n’avait besoin de rien de plus pour faire ressurgir son instinct protecteur envers elle. « Tu comptais me l’enlever une fois de plus, hein ? C’est une chose que vous savez faire parfaitement au FBI, on dirait… Ça vous a bien amusé de détruire des vies pendant trois années, faire croire à sa sœur et ses amis qu’elle était morte ? L’empêcher de mener une vie normale, enfermée dans votre prison dorée ? Dis-moi, si le FBI avait mis trente ans à retrouver ces serial killers, vous auriez empêché Amy de vivre sa vie pendant trente ans aussi ? » Il resserra un peu plus son emprise sur le poignet du jeune homme et le relâcha d’un coup, s’éloignant de quelques pas de lui. Alex se plaça devant Amy, comme pour la protéger d’une éventuelle autre tentative de l’agent de vouloir l’attraper à nouveau. Oh il ne le laisserait pas faire, ça non. Mais même s’il venait de reculer légèrement et qu’il lui permettait d’être à nouveau libre de ses mouvements, ce n’était pas pour autant qu’il allait lui laisser la parole. Alex en avait trop sur le cœur et avait besoin de déverser toute la haine qu’il avait pour le FBI en lui.

«  T’as idée de ce que c’est que de vivre avec la certitude que la personne qui compte le plus au monde pour toi est morte ? De la voir se faire enterrer ? Votre programme merdique de protection des témoins, il est pas censé protéger la personne normalement ? C’est ce qui est indiqué dans son titre pourtant…  Alors explique-moi pourquoi vous n’avez fait que détruire la vie d’Amy depuis trois ans ? Sa vie, celle de sa petite sœur orpheline, et la mienne ? Et pourquoi elle n’est pas encore sortie de ce programme alors que les connards qui ont tué ses parents croupissent déjà derrière les barreaux et qu’ils vont sûrement y finir leur vie… ? Hein dis-moi, môssieur Keith Lightwood ? La comédie – même si j’appellerai plutôt ça un film d’horreur là – est terminée. Oh ! Oublie surtout pas de rembarquer ça… » Alex jeta avec mépris l’alliance au visage de Keith, alliance qui retomba dans un bruit métallique sur le carrelage du couloir. Il vit Keith baisser la tête et regarder la bague qui tournoyait à ses pieds.

« Je récupère mon Amy, Amy Wheeler. Toi et ta putain d’organisation, vous pouvez aller brûler en enfer avec Amy Lightwood. »

Alex attrapa à l’aveugle la main d’Amy derrière lui et enlaça ses doigts aux siens. Il ne laisserait jamais plus personne leur faire du mal.

Jamais.


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(Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] Empty
MessageSujet: Re: (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] (Alex & Amy) I have died everyday waiting for you. [HOT] [terminé] EmptyJeu 10 Oct - 0:18


I have died everyday waiting for you.
ft Alex & Amy
En voyant Alex quitter précipitamment la pièce, sa fausse alliance à la main, Amy se demanda ce qu’il comptait faire. Parler à Keith ou l’envoyer paître? La deuxième option lui parut plus logique, et c’est pour cela qu’elle se lança à sa poursuite sans attendre une minute de plus. Mais Alex a toujours été le plus rapide des deux, avec ses grandes jambes: Alors Amy arriva trop tard, évidemment. Son meilleur ami avait déjà ouvert la porte et faisait face à Keith. Les muscles crispés et le cœur battant violemment à cause de la peur d’être séparée d’Alex, elle essaya de se justifier, de tout mettre sur son dos: Parce qu’après tout, c’est réellement de sa faute. Elle s’est introduit dans la maison, s’est montrée -presque- volontairement à Alex et a fichu trois ans de mission en l’air. Juste pour lui. Par pur égoïsme, il faut l’avouer. Soudain, Keith s’avance et tend le bras, essayant d’attraper Amy, qui par réflexe, recula légèrement. Et là se produisit quelque chose qu’elle n’aurai jamais cru possible: Alexander s’énerva. Genre, pour de vrai. Amy a déjà vu Alex râler, bouder et faire la tête juste pour la forme…Mais non, elle ne l’a jamais vu agresser quelqu’un de cette manière: Et surtout pas un agent fédéral! Les yeux écarquillés et une main plaquée contre sa bouche, Amy regarda Alex plaquer Keith contre un mur tout en lui tordant le bras dans le dos. Bras qu’il avait tendu vers elle quelques secondes auparavant. Et elle se rendit compte qu’elle pleurait lorsqu’elle entendit Alexander dire toutes ces choses bouleversantes et vraies. Ces mots la touchèrent encore une fois en plein cœur et Amy attendit que son ami ait lâché son mari pour l’enlacer. Son visage rencontra le dos d’Alex et elle passa doucement ses bras fins autour de sa taille, ce qui le fit légèrement sursauter, signe qu’il ne s’attendait pas du tout à ça, trop concentré sur sa colère et sur Keith. Puis elle croisa ses mains sur son ventre avant de le serrer fort. Petite, elle n’atteignait sans doute même pas le tatouage représentant leur date anniversaire, mais, le front plaqué contre le tissu du t-shirt d’Alex, Amy inspira profondément et essaya de lui transmettre son calme, les yeux clos et les larmes roulant le long de ses joues pâles. Elle eut la soudaine envie de tout déballer, de lui dire qu’elle l’aimait. Et elle faillit le faire, si seulement ça ne lui avait pas fait remonter un souvenir en tête:

*** ***

Amy est électrisée, de la tête aux pieds. Elle sent une violente poussée d’adrénaline parcourir ses veines et sur sa peau, la chaire de poule apparait. Elle se sent incroyablement légère, même si une certaine tension semble également habiter son corps et, les yeux désespérément clos, elle s’accroche au cou du garçon qui est en train de l’embrasser si passionnément. Et quel baiser! Très franchement, Amy n’a jamais été transportée comme ça, au point de réellement sentir son cœur s’emballer, son sang bouillonner et son esprit s’embrumer au point de perdre pieds. L’une de ses mains se décolle de la nuque de son partenaire et elle la passe dans ses cheveux, tandis que l’autre part voyager sous son t-shirt pour y toucher la peau cachée: Elle est douce est chaude, mais se couvre de frissons sous le passage aérien de ses doigts, ce qui la fait sourire. Soudain, les choses s’accélèrent et Amy va jusqu’à rire comme une gamine quand il la porte violemment dans ses bras, la forçant à enrouler ses jambes autour de ses hanches pour ne pas tomber. Sauf que son rire s’arrête net lorsqu’il l’embrasse à nouveau et encore une fois, il y a comme un lâché de papillons dans son ventre: C’est agréable et Amy aimerait tellement que ça dure encore, et encore, et encore. Le noir total régnant dans la pièce l’empêche de voir quoi que ce soit, mais l’oblige alors à se concentrer sur le toucher, aiguisant ses autres sens de la meilleure des manières. Amy n’a jamais autant aimé la nuit autant qu’en cet instant, en réalité. Elle est essoufflée et respire vite, fort, comme si elle allait manquer d’air: Pourtant c’est loin d’être le cas. Lui la serre fort, refusant de la lâcher , alors que pour une fois, elle est plus grande et le domine niveau taille. Il maîtrise, mais elle a le dessus et l’angle est totalement différent. Amy se sent différente, comme libérée d’un poids immense. Il n’existe plus aucune tension, plus aucun tabou ni aucun secret. Son cœur est complet et elle se sent comblée, comme si elle venait d’accomplir une chose qu’elle rêvait de faire depuis longtemps et qui avait fini par presque l’étouffer. Aujourd’hui, elle revit et s’en rend compte seulement maintenant.
Puis elle se sentit soudainement partir en arrière. Son premier réflexe fut de s’accrocher encore plus fort, mais Amy se détendit tout de suite en sentant son dos rencontrer une surface place, molle et confortable: Apparemment ils avaient traversé rapidement la pièce et avaient atteint le lit, même dans l’obscurité. Elle tremble, non pas de froid ni de peur, mais à cause du trop plein d’amour et d’adoration, d’émotions, qu’elle ressent en ce moment. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’Amy se retrouve dans ce genre de situation: Mais pourtant elle a la nette impression de se sentir fragile et perdue. Elle se sent étrange, mais protégée et aimée. Et elle adore ça, ça l’apaise. Transportée par ses sentiments et son instinct, Amy ne peut s’empêcher de le toucher, encore et toujours, comme pour l’empêcher de s’en aller loin d’elle, comme pour le prier de ne pas s’arrêter et d’au contraire, continuer. Comme si son besoin était vital et que sans lui elle mourrait littéralement. Compliqué à expliquer et dur à ressentir, Amy se laissa submerger et renversa la vapeur en basculant leurs deux corps, de manière à se retrouver à califourchon sur lui. Elle attrape ensuite son t-shirt et pose son front contre le sien en souriant. Cette scène lui est familière et c’est sans doute pour ça qu’elle la reproduit. Lui pose ses mains sur les joues d’Amy et les caressent tendrement de ses pouces alors qu’elle se penche pour l’embrasser encore une fois. Mais elle s’arrêta alors que leurs lèvres se frôlaient et murmura:

« Je t’aime, Alex. »

Là, Amy se réveille en sursaut. Emmêlée dans ses draps, elle se redresse précipitamment, les yeux écarquillés. Le jour s’est déjà levé et son réveil affiche 7h06 du matin. Pourtant elle s’en fiche et passe une main sur ses lèvres qui la brûlent. Elle respire fort, un peu comme si elle avait couru un marathon et ses cheveux sont aussi emmêlés que les branches d’un nid d’oiseau. Son regard s’attarde sur la fenêtre et elle repousse les draps avant de se lever. Une fois qu’elle a rejoint l’endroit éclairé par les rayons du soleil, Amy fixe l’extérieur et regarde quelques voitures passer dans la rue, les gens qui promènent leur chiens…avant de se reporter sur la maison face à elle. Et plus précisément à la chambre en face de la sienne. Plongée dans l’obscurité, il n’y a pas signe de vie: Pourtant Amy imagine très bien Alexander, encore en train de dormir, ne se doutant pas le moins du monde que sa meilleure amie vient de faire un rêve carrément bizarre. Bizarre c’est le mot. Leur relation l’est depuis toujours, mais ça à l’air encore plus flagrant depuis qu’ils ont manqué de s’embrasser, la veille. Apparemment, ça l’a beaucoup travaillée, au point qu’elle en rêve la nuit! Fichu subconscient!
Perturbée et perdue, elle prend une grande inspiration et ferme d’un coup sec ses rideaux pour se cacher de la vue des autres. En réalité, elle ne sait pas quoi faire ni comment prendre tout ça: Est-ce que ce serait tellement mal s’ils allaient plus loin, Alex et elle? Est-ce qu’elle se sentirait si bien en le sachant tellement plus proche d’elle qu’il ne l’avait encore jamais été? Ou est-ce que cette sensation de plénitude n’était que due au rêve et non pas à ce qu’elle ressentait vraiment? Amy passa une main dans ses cheveux et sortit de sa chambre, comme pour s’éloigner à la fois de son souvenir et du lit où Alex et elle avait failli s’embrasser, à la fois dans la réalité et dans son sommeil! Dans le couloir, elle croisa Jane, qui venait elle aussi de se réveiller apparemment. Sa petite sœur lui adressa un sourire en coin, sûrement dans le but de lui rappeler justement qu’elle avait surpris Alex et Amy dans une situation gênante et son aînée lui envoya un gros coup de coude avant de rentrer dans la salle de bain et de s’y enfermer après avoir claqué la porte. Puis, une fois sous le jet d’eau brûlant de la douche, Amy frotta vivement ses joues, son cou et ses lèvres, partout où Alexander l’avait touchée-réellement et pas réellement-, mais elle ne se sentit pas mieux pour autant. Ce qui la perturbe le plus, ce n’est pas d’avoir envie d’embrasser Alexander, au contraire: Ca fait un petit moment déjà que cette idée lui court dans la tête, même si Amy n’a jamais vraiment osé s’y attarder. Mais c’est de lui dire qu’elle l’aime qui lui fiche une trouille bleue: Tout simplement parce qu’elle l’aime pour de vrai. Elle l’aime et ne sait pas si à son âge et surtout dans une situation comme celle-ci, c’est forcément la meilleure des choses.

Mais elle l’aime, c’est un fait. Et c’est parce qu’elle l’aime qu’Amy décida à la fois de le protéger de ses sentiments et aussi, de protéger son cœur qu’il risque bel et bien de briser si jamais son amour est à sens unique. Même si ça lui coute beaucoup, même si elle sait qu’elle va souffrir et également faire du mal à Alex, Amy sait ce qu’elle doit faire: Se détacher. Au moins un peu. Passer moins de temps avec lui. Etre moins dépendante et ainsi le rendre moins dépendant également. Ainsi, peut-être que leur relation deviendrait moins malsaine, moins compliquée et qu’ils pourraient être enfin des amis normaux…si seulement à l’époque, Amy avait su que ça allait être en fait tout le contraire et que ce vide soudain entre eux allait plus créer de problèmes qu’en résoudre.

*** ***

Si elle avait pu changer le passé, Amy sait maintenant ce qu’elle aurait fait: Elle serait sortie de la maison vêtue de son pyjama, pas coiffée ni même maquillée et aurait déboulé chez Alex comme une fusée. Ensuite elle serait allée le réveiller et lui aurait dit qu’elle l’aimait, parce qu’aujourd’hui elle sait à quel point ça l’aurait libérée. Et qu’il ne l’aurait jamais faite souffrir, qu’il l’aime en retour ou pas. En voyant Alex prendre sa défense comme ça, ça parait aujourd’hui impossible qu’il lui fasse le moindre mal, volontairement ou non. Et Amy l’aime encore plus, regrette également de ne pas avoir osé faire face à ce qu’elle ressentait. Elle s’en veut de ne pas avoir accordé le bénéfice du doute à Alex à l’époque et décidé qu’elle lui avouera tout. Vraiment. Les yeux dans les yeux, Amy lui dira ce qu’elle ressent, le plus vite possible: Peu importe les conséquences. Alexander mérite d’être aimé et de savoir qu’il l’est.

De son côté, Keith grimaça et massa son épaule douloureuse, fixant tour à tour Alexander et Amy. Enfin, il pris la parole pour dire d’une voix ferme et catégorique:

« Je ne vais pas l’arrêter parce que je sais ce qu’il représente pour toi, Amy. Et je ne le mentionnerais pas non plus dans mon rapport, parce que je n’ai pas envie de perdre mon boulot: surtout pas à cause de toi, Amy Wheeler. »

Le nom de famille d’Amy fut prononcé avec tellement de ressentiment qu’elle ouvrit précipitamment les yeux et leva la tête vers lui, lâchant Alex mais refusant de bouger d’un pouce.

« Mais tu sais que tant que le procès n’est pas terminé, tu dois rester avec moi, à la maison. », poursuivit Keith.
« Ce n’est pas ma maison, Keith », répondit Amy en séchant ses larmes à l’aide d’un morceau de son débardeur.
« Et ce n’est pas la mienne non plus, qu’est-ce tu crois?! Que ça me fait plaisir de rester H/24 avec une femme qui ne peut pas rester en place et qui est malheureuse comme les pierres?! Crois moi, ça n’a rien d’une partie de rigolade de te supporter et de te voir errer comme une âme en peine toute la sainte journée! »

Malgré elle, Amy rit, plus perturbée qu’amusée. Jamais, en trois ans, elle n’avait pensé à ce que Keith pouvait bien ressentir. Oh, évidemment elle s’était déjà posé des questions sur lui et sur sa vie, mais jamais elle n’avait cherché à lui faciliter la tâche. Pas une fois. Et aujourd’hui encore, elle est incapable de se sentir coupable de se conduire de la sorte. Puis elle vit Keith se tourner vers Alexander: Outch, ça allait certainement être reparti pour un tour!

« Et pour répondre à ta question: Oui, je sais ce que ça fait de perdre quelqu’un de très proche, parce que c’est pour ça que je fais ce boulot. Ce n’est pas uniquement pas passion, mais par devoir envers ma famille et ceux qui ont donné leurs vies pour leur Pays. Sauf que moi, contrairement à toi, je n’aurais pas la chance de les revoir lorsque leurs meurtriers seront en taule. Mon frère est vraiment mort et il le restera pour toujours: Il ne réapparaitra pas un beau jour dans ma maison pour me dire que tout ça n‘était qu‘une vaste comédie. »

Bon, là Amy commença à se sentir carrément mal. Comment avait-elle fait pour être aveugle à ce point? Lui ne s’était jamais plaint, n’avait jamais rien dit ni même mentionné l’existence de son frère!

« Amy sera à nouveau une Wheeler dans peu de temps, lorsque le dossier sera classé et que le FBI aura confirmé le fait qu’elle est libérée de ses engagement: Pas avant. Et pour info, ce n’est pas moi qui établit les règles ou les lois, je ne fais que les appliquer! »

Un ange passa et instinctivement, Amy serra plus fort la main d’Alex, qu’il lui avait tendue après avoir jeté l’alliance aux pieds de Keith.

« Je n’ai pas envie de te causer de problèmes, Keith. Mais comprends moi: Je ne peux pas partir. En fait, je veux rester ici. On peut bien trouver une solution, non?! Un arrangement, peu importe, je ne sais pas! »
« Tu as signé, Amy, est-ce que je dois te le rappeler?! », la coupa Keith, l’air de s’énerver à nouveau.  « Tu avais le choix et tu as signé pour cette pseudo vie là!! »
« Tu parles d’un choix! J’étais déjà morte aux yeux des autres quand vous m’avez fait signer ce papier! »
« Je n’ai pas eu mon mot à dire la dessus, Amy! Je ne te connaissais même pas quand on m’as demandé de veiller sur toi! »

Amy souffla et haussa les épaules, hors de portée de Keith. Puis elle secoua la tête.

« Désolée, mais je refuse de sortir de cette maison. On ne m’enlèvera pas Alexander encore une fois: que ce soit toi ou ton patron, peu importe. Je reste. »
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