I want you all to myself ◄ Lee-Lou, la charmeuse d'oiseaux légendaires

Lee-Lou&Phoenix

« Why is it something so good, just can't function no more ?. »

Il se noyait, allant tenir compagnie à ce pauvre fond solitaire. Quelques fluctuations rebelles, ultimes signes d’un passage éphémère, animaient la surface du liquide. Soudain, plus rien. Ce fut comme s’il n’avait jamais existé. D’un ample coup de cuillère, Phoenix éparpilla le carré de sucre devenu poudre dans sa tasse de café. Le tic-tac de l’horloge l’assommait, semblant lui rappeler à grands coups de marteau contre ses tempes, qu’il était temps qu’il cesse de passer ses nuits à jouer à la console. L’hispanique pencha la tête, glissant la main dans sa nuque pour la caresser dans un geste purement dicté par son stress. Pearl Trees, une bourgade adorable qui vous bouffe en un grand claquement de dents. En débarquant, jamais il n’aurait imaginé être aussi vite happé par ce trou noir appelé routine. Aujourd’hui, il expérimentait ce désagréable sentiment d’être enlisé dans des sables mouvants. D’entre ses lèvres s’évada un soupir, souffle frais sur les vapeurs brûlantes du café. Déjà, son esprit vagabondait.

Ce jour-là, ses doigts s’étaient posés sur la rampe dans l’aéroport. Première agression, sa paume en contact avec le fer avait ressenti une onde électrique la traverser. Un râle s’était échappé de sa bouche, déclenchant l’hilarité de Lee-Lou. Lee-Lou la belle, la magnifique. Il faisait chaud, ils s’étaient acclimatés aux caresses du soleil sur leur peau et aux coups de langue du vent, trop rares, dans leur cou. Elle portait l’une de ces petites robes légères qui faisaient d’elle une créature échappée d’un conte pour enfant. Ses cheveux blonds, son air malicieux, ses yeux clairs, tout chez elle semblait hurler à Phoenix qu’elle n’était que la progéniture de son imagination fertile. Créatif, il l’avait toujours été. Enfant, il s’imaginait tout un monde à l’intérieur d’une simple pomme. À l’instar d’une ruche, il voyait dans ce fruit rouge sang les palpitations de la vie. Lee-Lou aurait pu n’être qu’une nymphe évadée de ses songes, un seau d’eau glacée aurait pu l’arracher à ses draps et le ramener sur la Isla del Sol !

Et là, tout à coup, elle lui plantait un baiser sur les lèvres. Pas du genre prolongé, simple compensation pour avoir été électrocuté à peine le pied posé en Amérique. Phoenix était alors foudroyé de réalité, cette enchanteresse qu’il avait capturé par il ne savait quel miracle, n’avait rien d’une nuée d’argent mortelle face à la sonnerie d’un réveil. Ces belles lèvres pleines, rouges, douces, lui rappelaient qu’elle était là. Elle était bien plus que là, elle était partout avec lui. La main sournoise de la demoiselle s’empara de la sienne, chacun agrippant ses bagages. Ils coururent dans l’aéroport, pourfendant ces files indiennes de fourmis ouvrières attendant impatiemment leur billet. Ils avaient un taxi pour une nouvelle vie à attraper, une voiture pour le virage serré qu’ils venaient d’effectuer. Pour Phoenix, à présent, c’était Lee-Lou et plus personne. L’ombre de la Isla del Sol s’était dissoute dans la brume nocturne sous les ailes de l’avion depuis plusieurs heures déjà.

L’hispanique secoua la tête, l’aéroport n’était plus d’actualité. Assis à une table, ce café refroidissant de minute en minute sous les yeux, Phoenix ne pouvait s’empêcher de sourire. L’adrénaline l’avait submergé quand il avait repoussé les fantômes de son passé et à présent, c’était l’esquisse du bonheur qui se formait tout autour de lui. Pearl Trees était une prison dorée, le genre de cellule qu’on ne voudrait jamais quitter car le monde au-dehors est bien trop répugnant. Un carillon trahit subitement l’invasion de son monde par une soucoupe extraterrestre. Elle entrait dans son atmosphère, dégageant tout sur son passage et se frayant un chemin parmi la galaxie. Explosions des mondes. Ses lèvres venaient de percuter les siennes, arrachant un sourire à Phoenix qui l’emprisonna dans ses bras avant de la relâcher. Lee-Lou venait de débarquer, le soleil était son captif, l’accompagnant partout où elle allait et réchauffant les humeurs sombres du jeune homme.

- Alors cette journée ?

Elle avait redécouvert l’univers, déterré des squelettes et côtoyé ses ancêtres ou des fossiles préhistoriques. Lee-Lou respirait la passion, l’aventure. Il l’aimait pour ça, et pour tout le reste. Pour le grain de folie et d’irréalisme qu’elle avait imposé de force dans sa vie. Car oui, Phoenix ne l’attendait plus. Depuis tout gamin, il n’était qu’une paire d’yeux tournée vers le ciel, priant son Dieu pour que celui-ci lui offre une perspective nouvelle. Phoe n’avait tout simplement pas compris que le temps fait des miracles, qu’il lui arrive parfois de feindre vous avoir oublié pour mieux vous surprendre, vous retourner les tripes pour lire l’avenir dedans. Son opportunité, cette chance qu’il avait espérée toute son existence durant, c’était Lee-Lou. Elle avait déboulé, pareille au plus somptueux des bulldozers, s’imposant telle une évidence dans son esprit. Depuis, elle avait piraté son système, s’implantant dans toutes ses données. Phoenix ne reculerait pour rien au monde, toutes les machines à remonter le temps auraient été des sacrilèges à ses yeux. Le présent et surtout l’avenir, semblaient tellement plus prometteurs que ce passé aride.

- J’ai demandé un café avec de la crème mais ... on m’a servi autre chose.

Il haussa les épaules, souriant et plus amusé que résigné. L’Amérique avait encore du mal à l’avaler, cet hispanique qui baragouinait de l’anglais amélioré. Ses doigts cherchèrent ceux de Lee-Lou, les trouvant pour mieux s’y réfugier. De son autre main, il porta la tasse à ses lèvres et en goûta une gorgée. Aujourd’hui, Phoenix avait des plans. Quelques changements se profilaient mais toujours, les jours prochains le réjouissaient.

fiche par century sex.

Phoenix & Lee-Lou

« All I need is you. You're my everything. »

À bonne distance de la devanture du café où l'attend celui qui fait battre son cœur depuis déjà plusieurs mois, Lee-Lou l'observe discrètement, un sourire heureux collé aux lèvres. En le regardant, assis là, tourner lentement sa petite cuillère dans son café, elle repense à ce qu'il lui apporte au quotidien, ce qu'il est à présent pour elle, c'est-à-dire à peu près tout. Bien sûr, elle aime toujours autant son travail, mais pour la première fois de sa vie, elle a trouvé une personne qui a réussi ce tour de force que de le faire passer au second plan, après lui, une personne qui la comprend, une personne comme elle. Elle repense à cette première rencontre, ce simple regard, un sourire, ce que bon nombre de personnes appellent tout simplement un coup de foudre.

Ça, oui, ça était foudroyant. Leur histoire à démarrer sur les chapeaux de roues et à tout emportée sur son passage, aussi bien d'un côté que de l'autre. Une histoire à leur image, un tourbillon, une tornade. Souvent, comme aujourd'hui, quand ils se retrouvent en rendez-vous hors de chez eux et qu'elle le regarde avant de le rejoindre, elle repense à leur toute première rencontre, qui date d'il n'y a pas si longtemps. Elle avait pris contre l'avis de bien des gens, une année sabbatique, afin de faire un tour du monde, visitant majoritairement les lieux où ses parents étaient allés quand elle était enfant et dont ils lui comptaient les merveilles. Elle n'était partie que depuis quelques mois quand elle posa le pied sur l'Isla del Sol, petite île où d'après ses parents, elle aurait été conçue. Lee-Lou vêtue légèrement d'un short beige en lin et d'un débardeur vert, cheveux lâches, joues rosies par la chaleur, était à la recherche d'un endroit spécifique de l'ile. Mais avec le peu d'espagnol qu'elle était capable de parler, elle avait grand mal à se faire comprendre des habitants, qui semblaient tous, ne pas parler sa langue. Elle n'était pas du genre à se démoraliser pour si peu, et comptait bien sur un peu de chance pour trouver ce petit coin de paradis qu'elle tenait tant à voir. Chance qui arriva plus rapidement qu'elle ne le crût. Un homme, grand, musclé, les cheveux bruns en batailles, la peau hâlée, s'avança vers elle, lui souriant et ô miracle, s'adressa à elle dans un anglais plutôt correct. Lee-Lou était aux anges et déjà sous le charme de son sauveur. Le feeling passa tellement rapidement entre eux, qu'elle n'eut pas vraiment le temps de prendre conscience de ce qui était en train de se passer. Ils partageaient le même goût de l'aventure, semblaient avoir la même conception de la vie, et d'une simple discussion entre deux inconnus pour avoir son chemin, ils passèrent à un duo presque fusionnel et improbable. Si différents et tellement pareils pourtant.

Une bousculade la sort de ses pensées. Un garçon de six ou sept ans, courant derrière un frère, un copain, il n'a pas fait attention et est entré en collision avec la blondinette. Loin d'être furieuse, envahie par la bonne humeur que ses souvenirs lui confèrent, elle adresse un sourire poli à la maman du bambin qui se confond en excuse. « Ne vous en faites pas, il n'y a aucun souci, c'est un enfant plein d'énergie, voilà tout. » La jeune mère souffla un merci silencieux vers Lee-Lou, et se remit en chemin à la poursuite de l'enfant. La blondinette l'observa un instant, souriant en voyant le garçon sauter partout et se prendre pour un super héros. Il lui faisait étrangement pensé à elle, enfant, alors comment aurait-elle pu lui en vouloir pour une petite bousculade qui ne prête à aucune conséquence ? Impossible.

Il est temps pour la jeune femme d'aller retrouver son homme. Elle adore le regarder comme cela, mais elle aime encore plus être près de lui, dans ses bras. Elle entre dans le café, faisant résonner au passage le tintement du carillon. Pas besoin de coup d'œil pour le trouver, elle sait déjà où il se trouve et fonce tout droit vers lui, ne se préoccupant même pas du barman qui lui souhaite bonjour. Quand Phoenix est dans ses parages, plus grand monde autour ne compte, au grand damne de ses proches, dont la rapidité de cette relation avec Phoenix laisse sceptique, Ava, sa meilleure amie la première. Sans un mot, c'est par un baiser furtif, mais fougueux qu'elle lui dit bonjour à sa manière, un peu comme la première fois qu'elle embrassa, quelques jours à peine après leur rencontre. En réponse, Lee-Lou se retrouve délicieusement emprisonnée dans les bras forts de son chéri, elle lui sourit à son tour lorsqu'il lui rend sa liberté de mouvement. « Ca été. Aujourd'hui c'était beaucoup de paperasse, mais il faut bien aussi passer par là, y'a pas que le côté fun du boulot. Et ta journée ? » La demoiselle sourit toujours, presse légèrement ses lèvres roses contre celles, charnues de Phoenix, avant de s'asseoir face à lui. Elle l'écoute lui dire qu'il n'a pas réussi à se faire comprendre correctement en passant sa commande, elle en rit, mais de ce rire moqueur non, c'est juste que ça lui rappelait que c'était exactement ce genre de circonstance, mais inversé, qui les avait mis sur la route l'un de l'autre. En plus, elle sait qu'il parle anglais mieux qu'il ne le pense, il n'a juste pas suffisamment confiance en lui sur ça, et elle compte bien le lui prouver. « Tu te débrouilles, très bien tu sais, bien mieux que tu ne le crois, et tu as fait déjà d'énormes progrès depuis que tu es là. » Lee-Lou resserre ses doigts sur les siens qu'il avait glissés dans sa main peu de temps avant. Elle le regarde avec tendresse, douceur et compassion. Elle voulait vraiment le rassurer. « Tu sais ce que tu vas faire, une nouvelle tentative. Tu vas aller nous commander deux cafés crème pour toi et moi. Je te laisse faire, je ne t'aiderais pas. Tu sauras te faire comprendre, j'ai confiance en toi, tu dois avec confiance en toi aussi. » Elle posa sa main sur sa joue, la fait glisser en une caresse d'encouragement silencieux, lui libère la main et l'invite de son regard bleu pétillant à aller s'exercer.

©CeL aka Bittersweet

Lee-Lou&Phoenix

« Why is it something so good, just can't function no more ?. »

Les mèches blondes envahissaient son champ de vision, le noyant dans un océan doré. Le parfum de la jeune femme l’assaillait, fines lamelles délicates s’entassant de son esprit et y restant imprégnées, comme une fragrance transformée en mélodie. De la sorte, il aurait pu la reconnaître les yeux fermés, en se laissant uniquement guider par ce sens unique de l’odorat. Phoenix sentait ce petit monstre – de ceux que l’on chérit toute notre vie durant, pas de ceux qu’on fuit – se réveiller dans son ventre. Il ronronnait, griffant chaudement son for intérieur quand la jeune femme était à ses côtés. Comme toujours, elle réveillait en lui quelque chose d’autrefois éteint. Lee-Lou l’avait emmené à Pearl Trees et en agissant de la sorte, elle l’avait sauvé d’une vie de regrets éternels et de lassitude extrême. Phoenix se plaisait à croire que quelque part, ils étaient voués à tomber l’un sur l’autre. Sur son île, la religion n’était pas prise à la légère. Cependant, cela mis à part, l’hispanique se disait que peut-être Lee-Lou et lui étaient des astéroïdes voués à entrer en collision. Cette pensée l’amusait, lui plaisait.

Elle s’évade de son emprise, rayon solaire incandescent et inaccessible. L’archéologue s’installe, écrase le poids de sa présence sur toute la pièce. Phoenix se sent englobé dans cette bulle, l’espace réservé aux couples, au bonheur. Durant toute son enfance, ses parents lui avaient montré une image froide et mécanique du couple. Aujourd’hui, il apprenait ce qu’était l’amour. Apprentissage parfois chaotique, dans son esprit un brin déstructuré et désordonné. Phoenix était une toile sur laquelle on avait peint un peu de tout, jetant vulgairement de la peinture dans tous les sens sans chercher de signification. Le résultat était une œuvre étrange, paradoxale, hésitante. Lee-Lou posait les finitions, achevant de son toucher délicat l’accomplissement de sa croissance.

- Ça a été ! J’aime vraiment Pearl Trees.

La bouche de Lee-Lou contre la sienne, l’espace d’un instant, puis le retour à la réalité. Phoenix fronça imperceptiblement les sourcils, cherchant dans l’expression de cette belle jeune femme face à lui, l’éclair mesquin qui trahira la vérité. Certes, les mots se bousculaient de façon bien plus fluide qu’auparavant entre ses lèvres mais l’hispanique continuait à trébucher, s’éraflant sur quelques mots et s’humiliant de par ses lacunes. La blonde est une aventurière, sans doute dans un univers parallèle aurait-elle été une amazone sans aucun souci. Rien ne peut ébranler ce bout de femme, animée de fierté et d’ambition. Elle dépose une mission entre les mains de Phoenix, une broutille, rien qui ne puisse recréer la catastrophe du Vésuve. Cependant, intérieurement, c’est tout Pompéi qui vient d’être enseveli sous les roches et les eaux. Le jeune homme lâche les mains de sa copine, sentant la bulle exploser autour de lui. De la confiance ? Confiance en quoi ?

Ses jambes le soulèvent, le portent difficilement, hasardeusement, jusqu’au comptoir. Son visage se fend d’un sourire honteux, ultime trace de cette gêne qui lui endolorit la gorge à force d’avaler. La vendeuse le fixe, de cet air avenant. Phoenix balbutie quelques mots, dans un anglais correct mais basique. Elle acquiesce, s’éloigne. Pompéi n’a peut-être finalement pas coulé en lui. Son regard se porta sur Lee-Lou, fier mais apeuré dans le même temps. Quand la commerçante apporte la commande, c’est l’effervescence. Il a réussi, creuser un tunnel entre les deux mondes dans lequel il vit n’est pas évident. D’un côté, l’univers anglophone et de l’autre, l’univers hispanique. Les deux, pas franchement entiché l’un de l’autre. Phoenix revient et posa les tasses sur la table, souriant. Quand il s’installe, son visage perd ce sourire et reprend un air plus neutre, presque strié de lueurs dépitées.

- Tu ne dois pas avoir confiance en moi. Personne ne m’a jamais fait confiance, on m’a toujours dit ce que je devais faire, on m’a montré ce que j’avais à répéter. Je n’ai jamais rien fait de moi-même. Je ne veux pas te décevoir alors ... ne place pas trop d’espérances sur moi, un jour, je finirais par rater.

Phoenix adressa un petit sourire à la jeune femme, ses pensées se faisaient la guerre. D’une part, il s’en voulait de gâcher quelque peu cet instant très privilégié. D’autre part, Lee-Lou était tellement importante à ses yeux, qu’il refusait de lui cacher cette vérité. Il avait toujours vécu par procuration, agissant sous les ordres ou la tutelle de telle ou telle personne. À présent, son combat pour l’autonomie avait payé mais il lui faudrait du temps, de la pratique, avant de parvenir à être efficace de par ses propres moyens. Arriverait un jour où il ferait des erreurs, bien plus importantes qu’un peu de lait en moins dans le café. Phoenix était comme un spécimen emprisonné depuis toujours et libéré du jour au lendemain. Une bombe à retardement lâchée dans la nature. Et si quelque chose pouvait l’inquiéter plus que tout, c’était de décevoir Lee-Lou ! Elle, elle était cultivée, intelligente, autonome. Lui, il mettrait du temps à combler ses lacunes.

- Je commence à avoir faim !

Un grand cri de protestation avait jailli de ses entrailles, peut-être que ce n’était pas plus mal ! Cela lui permettait de revenir sur un terrain moins sombre. Phoenix était très imparfait mais après tout, Lee-Lou le connaissait probablement mieux que personne et sans doute, avait-elle trouvé chez lui ce que lui-même ne décelait pas.

fiche par century sex.

Phoenix & Lee-Lou

« All I need is you. You're my everything. »

Voilà un exploit de taille qu’a accompli l’Hispanique, celui de réussir à faire passer le travail de Lee-Lou en second plan. Même s’il arrive à la jeune femme d’accorder encore énormément de temps à celui-ci, désormais, Phoenix et leur couple passe avant. Jamais, jusqu’à sa rencontre avec lui, elle n’avait accordé autant de temps et d’importance à un homme qui a partagé l’espace d’un court instant sa vie. La tornade blonde, comme la surnomme la plupart des ses amis et connaissances, est une jeune femme bien dans son temps, active, possédant un caractère bien trempé, indépendante, ambitieuse. Pour elle, mener une carrière tambour battant, une carrière dans un métier qu’elle a choisi, désiré et voulu, il n’y avait rien de plus important. À vrai dire, les attaches, très peu pour elle, son métier d’ailleurs ne s’y prête que moyennement. Loin de la jeune fille fleure bleue, qui depuis son enfance s’imagine trouver le prince charmant, et pouvoir fonder une famille avec ce dernier, Lee-Lou elle, était déjà enfant, à s’imaginer parcourir le monde, vivre de grandes aventures, rêves d’aventures qui n’incluaient pas l’aventure de l’amour, du mariage et des enfants. Mais comme il y a toujours un mais, sa rencontre avec Phoenix, justement lors d’une de ses aventures, est venue un peu chambouler son point de vue sur ce que peut être son avenir. L’Hispanique a su, probablement sans le vouloir, sans même en avoir conscience, lui montrer qu’une vie à deux, cela peut-être aussi agréable et intéressant que son travail, il suffit de savoir garder la flamme, savoir se surprendre sans cesse. Ce que son compagnon arrive pour le moment très bien à faire. « Je suis ravie que la ville te plaise, tu sais. J’avoue que j’ai beau aimer vadrouiller le monde, je ne me sens nulle part aussi bien et autant chez moi qu’ici. C’est important pour moi que tu t’y sentes bien également. » La jeune femme est sincèrement attachée à Phoenix, malgré la rapidité à laquelle les choses se sont faites entre eux, c’est ce qui agace sans doute sa meilleure amie, ce que déplore Lee-Lou, qui ne sait pas comment faire pour que les deux personnes les plus importantes de sa vie finissent par s’entendre.

Lee-Lou l’aime vraiment, elle ne veut que son bien-être, s’inquiète sans cesse qu’il se sente bien, elle n’oublie pas le sacrifice qu’il a fait en la suivant si loin de chez lui, dans un pays étranger dont il maitrise encore pas totalement la langue. Elle ne sait pas si elle aurait été capable, aussi impulsive et en quête d’aventures qu’elle est, de faire de même dans l’autre sens, si la question avait dû se poser. Au fond, elle n’y pense pas vraiment, et est bien contente que la décision se soit prise si facilement, finalement, peut-être est-ce le signe que leur relation est naturelle, ça coule de source entre eux, peut-être sont-ils vraiment destinés à être ensemble. Une chose est certaine, mademoiselle Winstons soutient et supporte de tout son cœur et surtout du mieux qu’elle peut son homme dans son intégration. « Je préférais le sourire que tu arborais il y a quelques secondes » La jeune femme fait mine de bouder un peu, puis éclate de rire. Elle ne se moque pas, loin de là, mais elle est comme ça. « Tu vois que tu as réussi, tu dois avoir confiance en toi comme j’ai confiance en toi. Ne pense pas aux autres, ils ont eu tort. Je ne veux pas me permettre de les juger, je ne les connais pas, ils l’ont probablement fait en pensant faire bien. Mais aujourd’hui, tu es ici, avec moi, et je ne veux pas diriger ta vie. Tu es un adulte, tu dois te prendre en main, apprendre à faire selon tes envies. Tu as déjà commencé... tu as tout quitté pour venir avec moi. C’est donc que tu en es parfaitement capable. Pense de façon positive Phoenix, bats-toi pour ce que tu veux, ne baisse pas les bras au moindre obstacle, et tu verras que tu vaux beaucoup plus et surtout que tu es capable de beaucoup plus que tu ne le penses. Je t’aime, et ce n’est pas pour rien. » Long discours, certes, mais tellement sincère, elle n’a pas réfléchi à ce qu’elle allait lui dire, c’est venu tout seul. Lee-Lou a tellement envie de le voir s’épanouir, auprès d’elle, mais pas seulement. Elle sait pertinemment qu’il doit d’abord se sentir bien dans ses propres baskets avant toutes choses. L’Hispanique est comme elle, il est son double masculin, elle le sait, c’est ce qui les a rapprochés d’emblée à la Isla Del Sol, il doit juste en prendre conscience et accepter qu’il puisse être maître de son propre destin.

Pour le réconforter et appuyer ses mots par des gestes, d’une main, elle s’empare de celle de Phoenix qui lui fait face, et fait glisser lentement ses longs doigts fins entre ceux de son compagnon, puis délicatement, elle pose la seconde sur sa joue. « Tu ne me déçois pas, tu ne me décevras pas. Le seul que tu déçois, c’est toi. » Elle se lève légèrement de sa chaise, et se penche vers lui pour l’embrasser tendrement sur le front, puis se remet assise sans lâcher sa main. Elle sourit malicieusement au son qui émane du ventre de son compagnon. « J’entends ça oui. Tu veux rentrer ou tu préfères qu’on mange à l’extérieur ? » La jolie blonde lui laisse le choix, mais le rictus qui se dessine sur ses lèvres laisse entendre qu’elle aimerait bien qu’il opte pour la seconde proposition afin de pratiquer encore un peu. Bien sûr, un dîner en tête à tête chez eux, cela lui convient aussi, Lee-Lou adore le confort de leur maison, le calme et la sérénité, n’être rien que tous les deux. Mais il y a des chances qu’une fois chez eux, ils ne mangent pas grand-chose, elle est d’humeur taquine, d’humeur coquine, dans tous les sens du terme. Au moins, en dînant au restaurant, ils auront un quelque chose dans l’estomac, avant de passer à une tout autre pratique de cours de langue. Avant même la réponse de Phoenix, la tornade blonde est debout, enfile sa veste, le prend par la main et l’entraine dehors tout sourire, excitée comme une puce et visiblement de très bonne humeur. Elle a une confiance totale en son chéri, et est confiante pour la suite, pour leur avenir. « Alors, tu as fait ton choix ? Nous allons où ? » Se plante, le regard déterminé à ce qu’il prenne lui la décision, face à lui, puis l’enlace avant de lui voler un baiser qui dans un premier temps se veut furtif, puis qu’elle prolonge avec engouement. Elle n’a jamais été aussi bien en compagnie d’un homme. Avec lui, elle envisage plus, elle voit plus loin que le jour même ou même le lendemain. Est-il celui fait pour elle ? Elle n’a pas la réponse, mais c’est comme ça qu’elle le perçoit.

©CeL aka Bittersweet

Lee-Lou&Phoenix

« Why is it something so good, just can't function no more ?. »

La tornade avait totalement dévasté le village, l’île, la terre entière même. C’était dingue comme un monde peut s’écrouler et partir en petits morceaux sous les vents violents d’une tempête de cette ampleur. C’est dur, c’est un peu effrayant et quelque part, excitant. Et pourtant, restait un secret bien caché, ce fameux calme après la tempête. Ce moment de plénitude, de silence total. Phoenix, lui, n’avait pas eu le privilège de cette période au calme ! Lui, il était constamment dans l’œil du cyclone et paradoxalement, il n’aurait jamais pu espérer mieux ! Son cyclone à lui portait le nom de Lee-Lou et jamais plus il ne souhaitait quitter ses bourrasques violentes. Elle avait tout emmené sur son passage : sa raison, son cœur, son passé, son présent et son futur. Phoenix avait rêvé de ça, de cette folie réduite à son état le plus pur. Combien de chances avait un petit bouseux du fin fond du monde de tomber nez-à-nez avec son destin ? De prendre l’avion pour la première fois pour quitter son île natale, ses proches, toute sa vie. C’était inouï et honnêtement, un pur délice.

Aujourd’hui, il se tenait tranquillement assis sur une chaise, en face de son cyclone qui continuait à tout balayer sur son passage. Elle était sa force attractrice, Phoenix ne serait jamais aussi heureux qu’en sa présence. Elle avait métamorphosé cette petite bourgade en un lieu idyllique ! L’hispanique adorait cette ville à présent, comment ne pas l’aimer ? Ils s’y sentaient bien tous les deux et leur cocon se créait ici-même. Il acquiesça, attentif aux paroles de la jeune femme. Pearl Trees comptait pour elle, il le savait très bien ! Tout comme son île comptait pour lui, tout en étant son plus lourd fardeau. Lee-Lou avait la chance de pouvoir considérer sa ville comme une maison et un point d’encrage tandis que lui, voyait son village comme une demeure et une prison dans laquelle on l’enchaînait de force.

À une autre époque, à coups sûrs, on aurait soupçonné cette sublime jeune femme de sorcellerie ! Parfois, Phoenix restait surpris de la façon dont elle parvenait à cerner son caractère, ses pensées. Elle venait, à cet instant précis, de lui redonner confiance en lui et de le pousser à continuer à lutter contre cette langue méconnue. Lee-Lou le boostait, elle jouait tous les rôles dans la comédie qu’était sa vie : amante, amie, confidente, fantasme, mentor, spectatrice, coéquipière. Phoenix hallucinait de la façon dont une seule personne avait pu prendre toute la place dans sa tête, chassant tout le reste comme d’un simple soupir. Une ensorceleuse, certes, mais de celles dont on est heureux de tomber sous le charme !

- Moi aussi, je t’aime !

Il n’avait pas autant de mots à disposition et sans doute, pas autant d’idées à exprimer ! Mais les sentiments étaient les mêmes. Les doigts de la jolie blonde contre les siens, ses phalanges sur sa joue. Phoenix l’observe, souriant et confiant. S’il lui arrive de se décevoir lui-même ? Souvent ! Pour ne pas dire toujours. Arrivera un moment où sa Lee-Lou apprendrait toute la vérité, dans ses plus infimes travers. Le jeune homme redoutait cet instant, quand il lira l’horreur et peut-être le dégout à la place de cet amour chaud et frais dans les yeux de la jeune femme. Pour la suivre, il avait abandonné un mariage et plus encore. Cela lui valait de la culpabilité mais surtout, de l’appréhension. La réaction de sa petite-amie restait une zone d’ombre, un terrain pentu qu’il n’était pas impatient de découvrir.

Pour l’heure, Lee-Lou avait bien entendu l’estomac de Phoenix crier famine et elle l’emmena avec elle au dehors. Il avait bien compris qu’elle voulait aller manger quelque part, ailleurs que chez eux et pour une fois, ils étaient totalement sur la même longueur d’onde ! Autant l’hispanique adorait avoir Lee-Lou pour lui tout seul autant, il avait envie de manger dans un endroit sympathique, rien que tous les deux. Passer une bonne soirée et rentrer tard, bien que peut-être pas trop tard ... Lee-Lou travaillait sûrement le lendemain.

- Allons manger quelque part ! J’ai envie de pâtes !

Elle s’enroule autour de lui, Phoenix adore sentir ses bras contre son torse, ses lèvres sur les siennes. La blonde est magnifique, même quand ses yeux se plissent sous les coups du vent et qu’elle semble luter pour ne pas fermer les yeux totalement, il la trouve parfaite. L’hispanique avance, entrelaçant ses doigts à ceux de la belle et l’emmenant avec lui dans les rues de la bourgade. Ce n’est pas bien grand par ici ! Mais c’est toujours mieux qu’à Pearl Trees même ! Ici au moins, ils sont sûrs de trouver un endroit sympa où ils pourront se poser et manger dans une ambiance chaleureuse. Phoenix attire Lee-Lou un peu plus contre lui, l’hiver est tout proche maintenant et il commence à faire de plus en plus froid. Pour lui, originaire d’un endroit où on ne connait ni le froid ni le vent glacial, ce changement de température était l’un des seuls désavantages du coin.

- Je crois que là, ça pourrait être pas mal !

Un petit restaurant intimiste, pas trop dans le cliché romantique mais loin du fast-food. Phoenix tourna la tête vers Lee-Lou comme pour lui demander son avis par un simple regard. Malheureusement, quand on fixe la sirène dans le fond des yeux, on est automatiquement enlisé dans les profondeurs de l’océan. Le pauvre pirate se laissa totalement submerger, déposant un baiser prolongé sur les lèvres rougies par le froid de la belle blonde. Phoenix glisse les mains dans le dos de la demoiselle et la serre un peu plus fort contre lui, son parfum s’enroulant tout autour de l’hispanique et le rendant dingue. Une sorte de toux les fit prendre conscience qu’ils étaient toujours en pleine rue, peut-être un peu trop emballés, ils s’étaient laissé emporter et avaient écopé des regards curieux et mécontents des passants.

- Jamais contents les gens de par ici !

Phoenix esquissa un sourire malicieux et emmena Lee-Lou vers le petit restaurant.

fiche par century sex.

Phoenix & Lee-Lou

« All I need is you. You're my everything. »

Depuis qu’elle est toute petite, celle que l’on compare très souvent à un évènement climatique dévastateur et que l’on surnomme de ce fait très affectueusement la tornade blonde a rencontré son propre cyclone. Jamais elle n’aurait pensé que ce voyage bouleverserait sa vie et encore moins qu’elle y rencontrerait un homme qui lui ferait voir les choses autrement, sous un autre angle et ainsi lui ferait sans le vouloir revoir l’ordre de ses priorités. Pour elle aussi, même si Phoenix est celui qui a tout quitté pour elle, c’est un grand changement dans son quotidien, lui qui ne jurait que par son travail et ne passait que peu de temps chez elle. Elle a dû apprendre à lâcher du leste, à consacrer du temps libre à son homme, à elle, à eux et... elle apprécie énormément ce nouveau elle, ce qu’il lui apporte. Lee-Lou était vraiment loin de penser être capable d’aimer comme ça.

Là dans les bras de son chéri, elle se laisse aller, elle se laisse emporter par le tsunami nommé Phoenix, elle perd le contrôle d’elle-même, des évènements. C’est un raclement de gorge non loin derrière qui la ramène à la réalité, à sa réalité, ils sont toujours dans la rue. La jeune femme regarde autour d’elle, croise les regards gênés, elle leur sourit, pas gênée pour un rond, puis elle regarde son homme et pouffe de rire. Tout ceci l’amuse et elle se fiche bien de ce que les gens peuvent penser. Lee-Lou n’a jamais été du genre à se préoccuper de ce que les autres pensent d’elle, non, la blondinette préfère de loin vivre pour elle-même. Si cela ne plait pas, tant pis, qu’ils passent leur chemin, elle n’a pas besoin d’eux pour vivre et avance dans sa vie. Bien sûr, elle prend quand même en compte les remarques, avis et conseils de ses proches, de ceux qui comptent pour elle, mais les parfaits inconnus, ils peuvent la juger s’ils le désirent, elle s’en contre fiche. Lee-Lou regarde son homme avec amour, bien calée dans le confort de ses bras et hoche légèrement le visage en souriant. « Ici ça me va parfaitement. Peu importe le lieu, l’important ce sont les personnes avec qui on y est, en l’occurrence, toi. » Son sourire s’élargit un peu plus encore. L’archéologue est une jeune femme qui est et a toujours été très souriante, prenant la vie du bon côté, cherchant sans cesse le meilleur dans tout. Elle n’est pas parfaite, personne ne l’est, mais elle préfère juste voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, en clair, prendre la vie du bon côté. C’est pourquoi elle n’a pas hésité une seconde de s’engager dans cette relation avec l’Hispanique.

Sur la pointe des pieds pour se grandir un peu, évitant à son homme de se courber encore, elle dépose cette fois délicatement ses lèvres roses et fraiches contre celle de Phoenix. Un baiser doux, tendre, léger et furtif, avant de se défaire de l’emprise de ses bras autour d’elle. Lee-Lou y était bien, mais il fait froid, il a faim et elle aussi commence à sentir que son estomac est sur le point de protester contre cette attente, alors qu’une succulente odeur émane du restaurant. La blondinette glisse sa main dans celle de Phoenix et l’entraine à l’intérieur du restaurant qu’il a choisi. Rien de sophistiqué dans la décoration, mais rien de négligé non plus, simple, sobre, mais tout y rappel l’Italie. Lee-Lou ferme un instant les yeux, le cadre du lieu et l’odeur des plats préparés en cuisine la fait voyager dans ses souvenirs. Ah l’Italie, elle avait adoré ce pays. Quand elle rouvre les yeux, elle revient à la réalité, à Woodburgh, mais elle a déjà en tête une idée pour de futures vacances avec son homme. « Et si on partait à Venise ? » Elle lâcha ça comme une bombe, pressant sa main un peu plus fort dans celle de Phoenix, alors qu’un serveur s’avance vers eux pour les conduire à une table pour deux. Elle se dévêtit de son long manteau beige et s’assoit face à Phoenix, lui souriant encore. « Ce soir, je te laisse te charger d’absolument tout et je sais que tu vas te débrouiller comme un chef. Je le sais, parce que tu es bien plus doué que tu ne le penses. » Lee-Lou s’empare à nouveau de la main de l’Hispanique, entremêlant leurs doigts, le fixant droit dans les yeux. Son regard est pétillant, joyeux et rempli d’admiration. Elle a confiance en lui, et ses grands yeux azur parlent pour elle.