Allongée dans son lit moelleux, Sélénia s'était réveillée de bonne heure ce matin-là. Elle avait poussé un léger grognement puis avait ouvert un oeil. 6h30. Un nouveau grognement puis elle referma les yeux. Pourtant, c'était l'heure idéale pour se préparer et se rendre au lycée mais une fois de plus, elle avait choisit la solution de facilité en obtant de rester bien au chaud dans son lit plutôt que d'aller étudier. Elle avait toujours détesté l'école en règle général mais encore plus ces derniers temps où il était plus courant de trouver sa chaise vide que de la voir débarquer en cours. Retrouvant rapidement le sommeil, elle se réveilla quelques heures plus tard et se décida enfin d’émerger des bras de Morphée et de se motiver à profiter au moins un peu de sa journée. Elle s'assit sur le bord de son lit et bailla longuement, les cheveux en bataille et l'air encore fatigué, il faut dire que la veille, elle était sortie tard, trop tard sans doute. Elle finit par se lever et avança à tâtons dans sa chambre, posant au passage ses pieds sur quelques affaires qui trainaient par terre comme des vêtements ou quelques croquis posés sur des feuilles blanches. Elle alluma la lumière, grimaça légèrement puis passa de longues minutes à trouver une tenue potable pour la journée. Malgré le froid de dehors, elle opta pour une petite robe (à laquelle elle ajouta tout de même des collants assez chauds pour affronter la température quasi hivernale). Elle se dirigea dans la salle de bain et en ressortit un peu plus fraîche qu’auparavant. Elle descendit les escaliers qui menaient au salon et à la cuisine et malheureusement, y croisa son père qui la regarda les sourcils légèrement froncés. " Sélénia ? Tu n'as pas cours aujourd'hui ? " Pour toute réponse, elle haussa les épaules et s'empressa de se diriger dans la cuisine. Elle n'était pas d'humeur à ce qu'on lui fasse la morale une fois de plus, surtout pas avant qu'elle ait enfin quelque chose dans le ventre.

Elle commença donc à fouiller frénétiquement dans les placards mais rien, pas la trace d'une sucrerie à se mettre sous la dent. D'une voix forte elle lança : " Ya plus de gâteaux, c'est une blague ou quoi ? " Elle entendit alors la voix de Prue, comme sortie de nul part lui répondre, alors que cette dernière était en train de la rejoindre dans la cuisine. " Non, je crois que c'est Naya qui les a fini..." L'adolescente soupira. " Mais... Comment je vais faire moi, je vais mourir de faim ! " Oui bon, elle avait toujours eu cette légère tendance à en rajouter des tonnes, ce qui fit sourire Prudence qui semblait amusée par la situation. " Le magasin est à quelques pas de la maison, ça te fera prendre l'air en plus ! " " Mouais..." Elle afficha une mine boudeuse puis, sachant que se serait le seul moyen pour elle se remplir son estomac, elle enfila une veste et se dirigea à pieds vers le magasin le plus proche, l'air renfrogné.
Directement, elle se dirigea vers le rayon des biscuits et se mit pour attraper le premier paquet de ses gâteaux préférés. A cet instant, un jeune homme, qu'elle ne reconnut pas tout de suite, l’attrapa en même temps qu'elle. Il se mit à lui balancer que c'était SON paquet et qu'il l'avait attrapé avant elle... Balivernes ! Sans le lâcher pour autant, Sélénia répondait, d'un air légèrement agacé. " Non je ne crois pas non... Je l'ai pris juste avant vous... Et puis vous êtes plus grand, vous pouvez en attraper un autre. " Il est vrai que du haut de ses 1m52, elle était loin de la taille mannequin. Quelle idée aussi de mettre ses délices chocolatées tout en haut du rayon ! Tout a coup, il la dévisagea en lui demandant si il ne l'avait pas croisé quelque part. Étant de nature plutôt distraite et reconnaissant rarement les personnes qu'elle connaissait dans la rue, elle regarda en détail son visage cette fois-ci et esquissa un sourire, le reconnaissant immédiatement. " Si, vous êtes le soldat qui a fait fantasmer toutes les filles de ma classe... et qui accessoirement m'a évité de me retrouver une nouvelle fois dans le bureau du directeur. Ezra.. Phillips, c'est bien ça ? Je vous doit une fière chandelle en tout cas ! " Lança-t-elle tout en lâchant enfin le paquet de biscuits, tout le surveillant tout de même du coin de l’œil, sait-on jamais...