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(Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé]

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MessageSujet: (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] EmptyMer 24 Juil - 17:22




Trois accords de guitare qu’il griffonna à la va vite sur sa feuille avant de remettre son crayon derrière l’oreille. Il reprit l’instrument en main et continua la nouvelle mélodie qu’il était en train de composer.  Alexander s’était installé dans la véranda de sa villa, il aimait beaucoup la lumière qu’il y avait dans cette pièce le matin. Toujours en pyjama, il s’était senti inspiré dès son lever et avait embarqué avec lui sa fidèle amie la guitare. En passant, il avait allumé le poste de tv dans le salon. C’était la première chose qu’il faisait le matin : il avait besoin d’entendre quelque chose pour briser le silence pesant de l’habitation. Il vivait seul et cette solitude lui pesait de plus en plus, chaque jour qui passait.
La nouvelle mélodie prenait forme. Encore un air triste mais il était habitué : son cerveau n’arrivait à sortir que ça depuis qu’il avait commencé à jouer de la musique.

« … depuis le tribunal où se déroule le onzième jour du procès des tueurs fous de Woodburgh. Retrouvons tout de suite notre journaliste présent sur place, Alfred Youngstone. Oui, Alicia, je suis en direct de Woodburgh où dans quelques minutes à peine va se dérouler le… »

On n’entendait plus le moindre son de la guitare dans la pièce. Alexander s’était soudainement arrêté de jouer. Il était comme paralysé par ce qu’il venait d’entendre derrière lui. Clignant plusieurs fois des paupières, il posa lentement l’instrument de musique sur la table et prit la direction du salon où l’écran géant diffusait des images de l’entrée du tribunal où attendait une foule immense. Il avait l’impression de vivre une scène surréaliste, était une hallucination de son esprit ? Il chercha sur le rebord de la table basse son téléphone dernier cri et navigua rapidement dans les menus avant d’appuyer sur le bouton « Appeler ».

« Alexander ? Enfin !! Ca fait plus d’un mois que tu n’as pas appelé ! Ton père et moi on commençait sérieusement à s’inquiéter, on avait même prévu de passer chez toi cet après-... »

« Je sais, m’man, je sais » la coupa-t-il, les yeux fermés, l’air passablement énervé. « M’man, c’est vrai ce que je viens de voir à la télé ? Ils ont retrouvé les assassins des Wheeler ? »

« Mais enfin, Alexander ! Sur quelle planète tu habites ! Tous les journaux ne parlent que de ça depuis des semaines ! »

« Pourquoi tu m’as pas prévenu !! » hurla-t-il dans le combiné.

« Alexander Deangelo Connor-Ellis », s’énerva sa mère à son tour « ça fait plus d’un mois que j’essaye de te joindre tous les jours et tu ne réponds jamais à mes appels. Je t’ai laissé une quantité innombrable de messages, tu n’as jamais rappelé ! Qu’est-ce que tu peux bien fabriquer chez toi pour ne pas être au courant que la police a retrouvé les assassins d’Amy et de ses parents ? Ça fait les titres des journaux depuis leur capture il y a un mois ! »

Alexander, complètement sous le choc, recula de quelques pas avant de s’effondrer dans son canapé. Il posa sa main sur ses yeux, complètement retourné par ce qu’il venait d’apprendre. Les assassins d’Amy se trouvaient à à peine quinze minutes de chez lui.

« Il faut que j’y aille. »

« Alexander, non. Je sais ce que tu penses. Tu veux voir de visu les assassins de ton amie mais ce n’est pas une bonne idée. Tu vas te faire du mal pour rien. »

« Il faut que j’y aille » répéta-t-il telle une litanie. « Je veux savoir à quoi ressemble ces ordures. » Il n’attendit pas la réponse de sa mère pour raccrocher. Trente secondes plus tard, il était déjà en train de s’habiller dans la salle de bains.

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« Pardon… Excusez-moi… Pardon. » fit-il tout en jouant des coudes dans la foule plus que compacte à l’entrée du tribunal. Arrivé devant le cordon de sécurité, Alexander interpella l’un des policiers.

« Je voudrais assister au procès. »

« Les entrées sont réservées exclusivement aux familles, proches parents et amis des victimes, Monsieur, je suis désolé. Décision de la juge. »

« Ma meilleure amie a été tuée par ces deux pourritures, je crois que j’ai tous les droits d’y assister. »

Le policier fronça les sourcils. Il n’avait jamais vu cet homme auparavant, ils étaient tout de même au onzième jour du procès et ce n’était que maintenant que cet individu voulait y assister ? Sceptique, il lui demanda ses papiers d’identité et se dirigea vers la porte principale du tribunal où deux membres du FBI sécurisaient l’entrée. Alexander vit l’un d’eux consulter une liste avant de parler brièvement au policier qui le montra du doigt dans la foule. L’homme du FBI quitta alors son poste pour se diriger vers lui, lui tendant sa carte d’identité.

« Monsieur Connor-Ellis, je suis désolé, vous ne pourrez pas entrer. »

« Et pourquoi ça ? Ma meilleure amie et ses parents se sont fait tuer par ces mecs ! Le flic m’a dit que les amis étaient autorisés à assister au procès alors pourquoi je pourrais pas ? »

« Vous n’êtes pas dans notre liste, tout simplement. Désolé. Vous ne pourrez pas entrer au tribunal sans autorisation. »

« De qui ? Je dois demander l’autorisation à qui ? Hééé, revenez ! Je dois demander l’autorisation à qui bordel pour pouvoir entrer ? » Mais l’homme du FBI semblait faire la sourde oreille, il avait dégainé son téléphone portable et commençait à parler à son interlocuteur, ignorant totalement Alexander à l’entrée qui lui faisait de grands signes.

« Circulez, monsieur. Vous avez entendu ce qu’il vous a dit, non ? Vous ne pourrez pas entrer sans autorisation. » lui fit le policier de retour à son poste.

« Mais à qui je dois demander, putain !! » s’énerva le jeune homme.

« Je n’en sais rien, monsieur, ce n’est pas mon boulot. Mais si j'étais vous, j'essaierais de contacter des membres de la famille ou des proches de la victime, peut-être pourront-ils vous faire entrer. »

Jane, se mit-il à penser tout de suite. Elle était la seule personne selon lui qui devait être présente au procès. Il sortit immédiatement son téléphone de sa poche et composa son numéro, s’éloignant de la foule de journalistes et de badauds amassée à l’entrée.

« Allô ? »

« Jane ? C’est Alexander. »

Silence. Ça faisait des mois qu’ils ne s’étaient pas parlé. Et c’était entièrement de sa faute, il le savait. Pourtant Jane avait été là pour l’aider, c’était même elle qui avait réussi à ce qu’il arrête alcool et drogue. Mais pour avancer, il s’était rendu compte qu’il avait aussi eu besoin de couper les ponts avec elle. Elle lui rappelait trop Amy et penser à Amy lui faisait trop de mal. Alors il avait fini par ne plus répondre aux appels de la jeune femme. Au bout de quelques semaines, elle avait fini par abandonner et ne l’avait plus du tout appelé.

« Je suis au tribunal. Les flics veulent pas me laisser entrer. Je suis pas dans la liste. Tu veux pas venir et leur dire de me laisser passer ? »

Il y eut un long silence durant lequel Alexander se demanda même s’ils n’avaient pas été coupé. Mais après avoir regardé son écran, il se rendit compte que ce n’était pas le cas.

«  Jane ? »

« Je peux rien faire pour toi Alex. Je suis désolée. »

« Je… Quoi ?! Jane, je sais que j’ai déconné. J’aurais dû répondre à tes appels, te donner des nouvelles. Mais c’était trop dur, tu comprends ? C’est toi-même qui m’as dit que je devais effacer tout ce qui me rappelait Amy. Et… t’es sa sœur, Jane. Je… Il fallait que je coupe les ponts pendant quelques temps. J’avais besoin de me reconstruire et… »

« Je ne te parle pas de ça, Alex. Ce que je veux te dire c’est que je ne peux rien faire pour toi, je ne peux pas te faire entrer. »

« Hein ? Mais… Attends, t’es dans le tribunal, il suffit que tu viennes à l’entrée et que tu dises à ce mec du FBI un peu trop zélé que je suis un ami de la famille et qu’il me laisse entrer. »

« Je peux pas, Alex. Je suis pas au tribunal. Le FBI m’a interdit d’assister au procès. »

Il en aurait presque lâché son téléphone.

« Qu… Quoi !!! Comment ça ils t’ont interdit d’y assister ? Mais tes parents et ta sœur se sont fait tuer par ces types ! Pourquoi ils ont refusé que tu viennes ? »

« Je ne sais pas, ils ne m’ont donné aucune explication. Quand je suis arrivée le premier jour, deux gars du FBI m’ont informé que pour des raisons de sécurité, la juge refusait que j’assiste au procès… »

« Pour des raisons de sécurité ? Ils avaient peur de quoi ? Que tu entres dans le tribunal et que tu descendes ces deux malades à coup de kalachnikov ? C’est quoi ce délire ! J’y crois pas ! Pourquoi il refuserait que toi tu entres alors qu’ils laissent les familles des autres victimes y assister, ça n’a pas de sens !»

« Je ne sais pas Alex, j’ai arrêté de me poser la question depuis plusieurs jours. J’attends juste la fin de ce procès pour pouvoir vivre à nouveau. Dans quelques jours, tout sera terminé et on pourra tourner la page. Je dois te laisser… J’espère que tout va bien pour toi. Et… Je ne t’en veux pas, tu sais. Je comprends… Bye… »

Alexander resta muet, incapable de répondre quoi que ce soit à la jeune femme. Il entendit les petits bips significatifs dans son téléphone lui signalant qu’elle avait raccroché mais il n’avait toujours pas décollé l’appareil de son oreille.  
C’était une histoire de fous. Tout d’abord, il n’avait même pas entendu parler du fait que les deux tueurs avaient été arrêtés. Il avait vécu si reclus depuis plus d’un mois ? Pourtant il était sorti (pour faire la fête chez un petit peu n’importe qui), il allait souvent dans le centre de Pearl Trees pour aller chanter, mais il n’avait jamais entendu quelqu’un parler de cette affaire. C’était tout bonnement incroyable. Il avait l’impression d’être Rick Grimes en train de se réveiller après un coma depuis plusieurs mois tout cela pour voir que le monde a été envahi par des zombies. Ouais, ça lui faisait exactement cet effet. Et puis Jane à qui le FBI avait refusé qu’elle assiste au procès. Il y a quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette histoire.
Il rangea son téléphone dans la poche de son jean et prit la direction de la maison de ses parents, qui étaient juste à côté. Arrivé dans la petite rue tranquille et pavillonnaire, Alexander fit tout son possible pour ne pas regarder la maison en face de la sienne. Mais ça avait été plus fort que lui, ses yeux se posèrent un millième de seconde sur l’habitation et il ne put décrocher son regard. Son allure diminua et il finit par s’arrêter, contemplant l’ancienne demeure des Wheeler. La maison était inhabitée depuis le drame, voilà maintenant trois ans, et cela se voyait : l’herbe dans le jardin était à une hauteur astronomique, les couleurs étaient passées et avaient un aspect maintenant terne, La boîte aux lettres était posée contre le mur, prête à se casser la figure. Il eut un pincement au cœur en voyant ce spectacle. Parce qu’il avait l’impression d’être dans le même état que la maison des Wheeler.

« Alexander ? » l’appela une voix depuis le perron de sa maison.

Il se retourna et croisa le regard inquiet de sa mère. « J’arrive m’man… » Il jeta un dernier coup d’œil à la maison d’Amy puis se retourna, se dirigeant vers l’entrée de la villa des Connor-Ellis. Il fit une bise sur la joue de sa mère et entra dans la maison. Il avait besoin de parler tout de suite à son père. Il aurait sûrement des réponses à lui apporter aux innombrables questions qu’il se posait depuis ce matin.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] EmptyMer 24 Juil - 20:31

... ... ...
Alexander & Amy




∞ I do.  I do still love you.
« Veuillez vous lever. »

Les mains d’Amy tremblent alors qu’elle essaie de se tenir bien droite. Debout, Keith posté à sa gauche et son avocat à sa droite, en réalité, la jeune femme s’efforce de ne pas s’effondrer. Son regard est rivé sur un point imaginaire alors qu’elle tente de tempérer les battements de son cœur : Elle sait que si elle lève les yeux, elle sera tentée de regarder plus loin, sur sa droite. Là où se trouve précisément l’assassin de ses parents. Déjà en rentrant dans le tribunal, Amy a fait tout son possible pour ne pas le regarder, pour ne pas craquer. Une grande haine bouillonne en elle et l’envie de se jeter sur celui qui l’a poignardée est plus qu’imposante. Mais Amy est intelligente et sait qu’elle aurait plus à perdre qu’à gagner si jamais elle réagissait. Cela fait maintenant plusieurs jours qu’elle passe des heures ici, dans ce bâtiment. Le FBI a mis à sa disposition une salle privée où elle pouvait attendre le moment de passer, de témoigner. Et aujourd’hui, elle sait que devra passer à la barre, faire face aux jurés. Parce que oui, aujourd’hui, la séance sera centrée uniquement sur elle et sur ce qui est arrivé à sa famille. Pour les autres qui ont été décimées, il n’y avait pas de témoins et ça avait été difficile de se baser uniquement sur des preuves. Dans le cas des Wheeler, il restait Amy. Elle allait s’en donner à cœur joie, sachant tout de même qu’elle allait sûrement souffrir : Au moins, elle ne risquait pas la peine capitale, contrairement à ces enflures !...Amy tremble, parce qu’elle aimerait tellement que tout soit terminé ! Pourtant seule la moitié du chemin est faite et il y a encore quelques points à éclaircir avant que le jugement final ne soit rendu. Amy a hâte. Elle veut retrouver sa petite sœur. Retrouver Alexander. Retrouver sa vie…Mais en même temps, Amy a peur de leur réaction lorsqu’ils sauraient. Parce que oui, ses proches sauraient forcément la vérité un jour où l’autre, lorsqu’elle réapparaitrait. Est-ce qu’ils lui en voudraient de s’être fait passer pour morte durant trois ans ?!

« Amy ? »

Elle sursaute et regarde Keith. Il parait sérieux, encore plus que d’habitude. Et inquiet. Elle se force à sourire pour le rassurer : Aujourd’hui, lui est son seul point de repère dans ce monde où elle a du se reconstruire. Après la mort de ses parents, après avoir emménagé à New York, il a été là alors qu’elle était seule au monde, privée de sa sœur et surtout, d’Alexander. Obligé par son boulot, certes, mais Keith a été là : Il a mis sa propre vie entre parenthèses pour sa mission, pour la protéger. Amy lui en sera éternellement reconnaissante, c’est clair.

« Je vais bien. », dit-elle simplement en regardant la juge prendre place dans son siège, avant de s’assoir à nouveau.

Dehors, elle devine que les journalistes sont encore là, à attendre, alors que la séance n’a même pas encore commencé. A son arrivée, plus d’une heure avant, ils étaient déjà sur place : Devant l’immeuble et devant la salle. Heureusement, le FBI avait tout prévu et Amy avait pris des chemins opposés, là où elle ne risquerait pas de tomber sur un photographe ou une caméra. Le procès n’étant pas encore terminé, elle ne pouvait pas se permettre de sortir au grand jour. Pas tout de suite.  

« Nous appelons notre premier témoin à la barre : Mademoiselle Amy Cassandra Wheeler. »

Cela fit bizarre à Amy d’être à nouveau appelée par son ancien nom. Wheeler était son passé et Lightwood faisait partie d’elle aujourd’hui. Pourtant elle se lève maladroitement. Ses jambes tremblent autant que ses mains mais elle s’en fiche. Keith serre son poignet une seconde pour l’encourager, son avocat lui glisse un mot à l’oreille et Amy s’avance. Elle entend quelques murmures mais garde la tête haute, le regard fixé sur l’endroit où elle doit aller. Puis, après avoir prêté serment et pris place, son avocat la rejoint pour commencer sa série de questions :

« Mademoiselle Wheeler. Au moment des meurtres, où vous trouviez vous ? »

Amy déglutit, ses paupières papillonnent et elle se demande si elle sera capable de n’articuler ne serais-ce qu’un seul mot. Pourtant, ses yeux se posent sur un homme. Lui. L’ordure qui l’a presque étouffée avec sa main avant de lui planter par deux fois un couteau dans le ventre. Le même couteau qui avait servi pour assassiner ses parents. Il la fixe avec froideur, comme s’il revivait ce jour, tout comme elle. Et si Amy se sent incroyablement en colère, lui parait…frustré. Là, son courage revient et elle se tourne vers son avocat :

« J’étais dans ma chambre. J’avais mis le son de la musique à fond et j’allais me préparer pour sortir. Mais je suis sortie pour aller dans la salle de bain et c’est là que j’ai vu cette…cette marre de sang. »

L’avocat hoche doucement la tête et sort une photo de son dossier, qu’il tient toujours entre les mains. Amy la voit avant qu’il ne la fasse passer aux membres du jury : La fameuse flaque de sang, rouge vif, prise sur la scène de crime. Elle frissonne désagréablement et détourne le regard.
« Ensuite, que s’est-il passé, Amy ? »

Lassée de répéter cent fois cette histoire, elle raconta de manière presque mécanique la manière dont tout s’était déroulé. Puis il lui posa la question qui pourrait tout changer.

« Amy, avez-vous vu vos agresseurs ? »
« Oui. Ils ne se cachaient pas, sûrement parce qu’ils pensaient que j’allais mourir. »
« …Qui, Amy ? Qui vous a poignardé ? »

La jeune femme prend une profonde inspiration et plonge ses yeux dans ceux de l’un des hommes sur le banc des accusés : Celui qu’elle dévisageait déjà tout à l’heure. Même dans le noir, même parmi des centaines d’autres personnes, elle le reconnaîtrait. Lui et son tatouage sur le bras.

« C’était lui. », articule-t-elle en le montrant du doigt. « C’est lui qui m’as poignardée. »
« Objection ! Les délires d’une enfant ne prouvent rien, votre honneur ! Elle était choquée et avait peur ! N’importe quel homme aurait pu avoir fait ça ! », s’écria l’avocat des meurtriers en se levant.

Hors d’elle, étonnée par ce qu’il venait de lancer, Amy l’imita. Et, devant toute la salle, elle déchira le haut de sa robe, qu’elle avait acheté pour l’occasion. Là, sous les murmures choqués des personnes présentes, elle hurla :

« Et ça ? C’est le délire d’une gamine ?! » Les larmes roulant sur ses joues, Amy montra les deux larges cicatrices présentes sur son ventre et sa poitrines. Celles qui lui rappelaient tous les jours ce qu’elle avait vécu. Le soutien-gorge qu’elle porte ne les cache absolument pas et paraissent, aux yeux d’Amy, absolument repoussantes. « Cet homme à tué mes parents et a voulu me faire subir le même sort qu’aux autres ! Je me souviendrais toujours de ses mains qui m’ont bâillonnée et de son putain de tatouage, parce que c’est la dernière chose que j’ai vu avant de sombrer ! »
« Mademoiselle Wheeler, s’il vous plait ! », tonne la juge en frappant avec son marteau. « Qu’on lui amène de quoi se couvrir. La séance est levée pour une demie heure, le temps que tout le monde se calme. »

Lorsque Keith arriva près d’elle et lui mis sa propre veste sur les épaules, Amy se débatit faiblement, mais accepta de le suivre.
« Pardon », murmure-t-elle alors qu’il la conduit vers la sortie, loin de tous, son avocat les suivant de près. « Je ne voulais pas... »

Keith la serra contre lui et déposa un baiser sur le sommet de son crâne.

« Ce n’est rien. C’est le boulot de ce genre d’avocat, de déstabiliser. C’est un con fini, mais tu ne dois pas l’écouter. »
« …Est-ce que j’ai tout fait foirer ? », demande-t-elle une fois à l’abri dans la salle privée, loin des yeux et des oreilles de tout le monde.
« Bien sûr que non », répondit doucement son avocat. « Mais le fait d’hurler ne va pas jouer en votre faveur. »
« Génial. »

*** ***


Ca dura encore plus de deux heures trente. En sortant du tribunal, Amy était épuisée. Son avocat, en professionnel, avait réussi à récupérer l’espère ce bourde qu’elle avait fait et dans le fond, tout le monde comprenait sa réaction. Mais bon, se déshabiller devant des inconnus pour prouver ses dires n’était sûrement pas la plus grande des idées, c’est certain !

« Veux-tu rentrer ? », lui demande Keith en mettant ses lunettes de soleil sur son nez, clés de voiture en main.

Amy réfléchit un instant. Puis elle sourit.

« Oui, rentrons. Et si on allait chez moi ? »

Keith la dévisagea sans comprendre et elle lui prit les clés des mains avant de monter côté conducteur. Surpris, il grimpa à ses côtés.

« Comment ça, chez toi ? »
«…Ne te fais pas plus débile que tu ne l’es en réalité, s’il te plait ! »

La jeune femme démarra et se lança sur la route. Keith, affolé, venait de comprendre.

« Pas question ! C’est interdit et tu le sais ! »

Amy, tout sourire, leva les yeux au ciel.

« Sérieux, qu’est-ce que tu crois qu’il va nous arriver ? Les grands méchants tueurs sont en prison à l’heure qu’il est et attendent le verdict, comme nous. On ne risque rien alors met ton instinct de flic de côté cinq minutes, d’accord ? »

Un ange passa alors qu’Amy s’engageait dans les rues qu’elle connaissait comme sa poche, mais qu’elle n’avait pas arpentées depuis plus de trois ans.

« Je ne dis pas ça pour ça, Amy. Mais retourner sur les lieux du…Enfin, je ne veux pas que tu souffre. Regarde comment tu as réagi tout à l’heure, pendant l’audience. »
« Cet homme me traitait de menteuse, Keith. Là ce n’est pas pareil. Ce n’est pas uniquement pour voir ma maison que je veux y retourner. J’ai besoin de retrouver mon quartier, mes souvenirs. »
« Mmmh. Et Alexander, n’est-ce pas ? Parce que c’est toujours à propos de lui. »

Amy le fusille du regard et s’arrête à un feu rouge, perturbée.

« Si tu veux tout savoir, eh bien oui. J’ai besoin de voir l’endroit où Alexander vivait autant que j’ai besoin de voir ma propre baraque. Tu ne peux pas comprendre. Personne ne peut comprendre ce qu’il y avait entre nous. »
« J’ai déjà été amoureux, tu sais…Ecoute Amy, ce n’est pas une bonne idée. »

Elle soupire et le feu passe au vert.

« Ce que tu pense je m’en fiche, Keith. J’en ai besoin, tu comprends ?! Et puis ce n’est pas une question d’amour ou je ne sais quoi. Mais je serais discrète : je ne compte pas prendre la grande porte. »

Manquerait plus que les voisins la voient et la prennent pour un foutu fantôme ! Non, elle n’était pas si idiote. Son plan, elle l’avait depuis qu’elle était revenue de New York et avait attendu le bon moment, voilà tout.

*** ***

« Merde. Je n’arrive pas à croire ce que je vois. Ils ont vraiment laissé les choses empirer ici. Il est temps que je reprenne les choses en mains, c’est clair. »

Amy arpente les couloirs de son ancienne maison, beaucoup plus petite que la villa où elle vit aujourd’hui. Mais elle s’y sent bien, bizarrement. Comme avant. Finalement, elle se sent heureuse que ses mauvais souvenirs ne la hantent pas. Ce n’est pas que l’endroit où elle a tout perdu : C’est également là qu’elle a tout vécu. Rien ne pourra lui enlever ça. La maison, depuis leur départ, à été laissée à l’abandon. La poussière s’est déposée partout, de même que l’humidité et la saleté. Mais ce sont les mêmes pièces, rien n’a changé. Keith la suit de près et elle lui tend sa veste, pénétrant lentement dans le salon. Tout est rangé. Il n’y a plus une trace de sang, ni de lutte. Ni de meurtre. Amy sent son cœur se serrer mais ne pleure bizarrement pas. Elle a assez versé de larmes pour ça et ça ne changerait rien au fait que sa vie a été foutue en l’air. Puis elle s’approche de la fenêtre où s’est déposée une petite couche de poussière. Grimaçant, elle frotte à l’aide se son poignet gauche et là, la maison d’en face apparait. Celle d’Alexander.

« Ne reste pas là. », lui murmure Keith. « On pourrait te voir. »
« Pitié, laisse-moi seule une minute ! Prends plutôt le couloir et va dans ma chambre, première porte à droite. Certaines de mes affaires doivent être encore là et je les veux. »
« Impossible, Amy. Ils ont vidé la maison quand-«
« Regarde dans le dressing. Il y a un faux fond où j’ai mis quelques cartons. Des trucs que je ne voulais pas que ma morveuse de sœur voit et pique. Je suis à cent pour cent sûre que personne n’est allé fouiner là bas. »

Amy entend Keith soupirer, puis quitter la pièce, la laissant seule. Elle, n’a pas quitté des yeux la grande maison d’Alexander, bien mieux entretenue que la sienne. Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs d’ailleurs ! Bon sang, qu’est-ce qu’Alexander lui manque… Doucement, Amy pose ses doigts sur le pendentif qu’elle porte, seul vestige de sa vie en tant que Wheeler. Elle l’ouvre et découvre deux petites photos, prises il y a longtemps : l’une représente sa famille et l’autre Alexander et elle. Il le lui avait offert pour ses seize ans : « C’est ridiculement tarte, je sais. Mais je tiens simplement à ce que tu te souviennes qu’on t’aime. » Voilà ce qu’il avait dit en le lui nouant autour du cou. Et si ça n’avait pas été Alexander, elle se serait sans doute moquée. Non, là ça venait de lui et Amy savait qu’il le pensait.
Dans un geste rageur, elle tapa du poing sur le mur près d’elle et colla son front contre la fenêtre. Bientôt, tout serait terminé et elle pourrait le retrouver.

« Moi aussi, je t’aime. »

Et elle ferma le pendentif, le serrant dans sa paume.

© .JENAA
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] EmptyJeu 25 Juil - 1:17




Il savait exactement où serait son père à cette heure-ci : dans son bureau, assis dans son fauteuil préféré, sirotant un verre de whisky. L’avantage d’avoir un père réglé comme une horloge suisse. Il traversa une bonne partie de la maison et entra sans frapper dans le bureau de son père. Celui-ci, à la vue de la porte qui s’ouvrait, releva lentement la tête. Seuls ses yeux, d’un bleu transperçant, dépassaient du haut du journal.

« Regardez ce que le vent nous amène… » fit James Connor-Ellis tout en repliant le journal du jour. Il le déposa sur son bureau en chêne et quitta le confort de son fauteuil pour saluer son fils cadet. « Te voilà enfin, j’ai cru que ta mère allait user le plancher à force de faire les cent pas autour du téléphone. Ca va, fils ? Pourquoi tu as mis si longtemps à venir nous voir ? »

Alex, comme à son habitude, fit le tour du bureau de son père, regardant les diverses toiles accrochées au mur. Il connaissait cet endroit par cœur, rien n’avait changé ici depuis qu’il était tout petit. C’était une pièce où il aimait passer du temps étant jeune car c’était l’endroit où se trouvait constamment son père quand il était à la maison.

« J’ai pas vraiment vu le temps passer pour être honnête. Je me suis pas rendu compte qu’un mois entier était passé sans que je vous appelle… »

« Ne recommence plus ça, tu n’as aucune idée de l’enfer que me fait vivre ta mère quand elle s’inquiète pour ses petits. »

Le père d’Alex reprit sa place dans son fauteuil et ouvrit à nouveau son journal. Alex regarda les gros titres et vit en une le procès des tueurs fous de Woodburgh. Il se râcla la gorge et demanda à son  père : « P’pa… J’ai voulu aller au tribunal ce matin. » Son père releva immédiatement la tête. En voyant ses sourcils se froncer, Alex sut qu’il venait de piquer sa curiosité. « J’avais beau leur dire que j’étais un ami de la famille Wheeler, le FBI ne m’a pas laissé entrer… »

« Et bien, sûrement que seuls la famille et les proches parents peuvent y assister, c’est tout à fait courant durant ce genre de… »

« Non, non… Le flic à l’entrée m’a dit que les amis de la famille pouvaient y assister également. Mais le type du FBI a refusé que j’entre, je n’étais pas sur leur liste apparemment. J’ai essayé d’appeler Jane, je me suis dit qu’elle serait là et qu’elle pourrait me faire rentrer mais… C’est un truc de fou… Elle m’a dit que le FBI lui avait interdit l’accès dès le premier jour de procès pour raisons de sécurité. T’y comprends quelque chose toi ? »

James Connor-Ellis posa son journal sur ses genoux, l’air intrigué. De par son passé de journaliste, il avait beaucoup couvert les procès se déroulant au tribunal de Woodburgh et rares étaient les cas où la famille et amis n’avaient pas le droit d’assister à un procès. Il essaya de chercher dans sa mémoire un procès où cela avait été le cas mais il n’en trouvait pas.

« C’est vraiment étrange ce que tu me dis, cela arrive très rarement. Le procès se déroule donc à huis-clos ? Ni la famille ni les amis ne sont autorisés ? »

« Et bien non, c’est justement ça qui est étrange, figure-toi. D’après ce que j’en sais, les familles des autres victimes sont présentes au tribunal. Seule la famille Wheeler n’est pas représentée… Je ne comprends pas pourquoi ils ont refusé l’accès à Jane…»

Son père ne dit rien mais Alex voyait qu’il était profondément intrigué par ce qu’il venait de dire. Cela confirmait ce qu’il pensait déjà : tout cela était plus qu’étrange, il y avait un truc de louche là-dessous.

« Vous venez manger ? » demanda sa mère en passant sa tête dans l’entrebâillement de la porte. « Alex, tu ne sortiras pas d’ici sans avoir mangé un morceau. Voire même deux, vu comment tu es maigre ! Tu es sûr de manger assez mon fils ? Tu sais que tu peux manger à la maison quand tu le souhaites ! Je peux demander à Maggie de te préparer quelques Tupperware, tu pourras les mettre au congélateur… ! »

« Ca va m’man ! » répondit Alex avec un grand sourire, sa mère était une vraie mère poule avec lui et cela s’accentuait quand il n’était pas venu à la maison depuis quelques temps.

Ils passèrent le repas à parler du procès de Woodburgh, son père annonça à Alex qu’il allait se renseigner sur cette histoire d’accès refusé. Ses journalistes sur le terrain mèneraient l’enquête. Elena Connor-Ellis semblait, elle, soulagée que son fils n’ait pas pu entrer dans le tribunal. Elle ne voulait pas que son fils soit face à face avec les assassins d’Amy. Dieu sait ce qu’il aurait été capable de faire…

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Une fois le dessert avalé, Alex annonça à sa mère qu’il allait prendre l’air quelques instants dehors. Elle n’était pas dupe et savait très bien que son fils allait s’asseoir durant un bon moment dans le jardin devant la maison. Il le faisait systématiquement dès qu’il venait passer un peu de temps à la maison. Parfois elle se demandait s’il venait pour voir ses parents ou si c’était pour regarder avec tristesse la maison d’Amy. Mais elle le laissait faire. De toute façon qu’aurait-elle bien pu faire pour l’en empêcher ? Raser la maison des Wheeler ?
Alex descendit les quelques marches menant au jardin et prit place dans l’herbe, assis en tailleur. Il leva les yeux, fixant la maison située en face de la sienne. Les premiers instants étaient toujours difficiles, il sentait comme une pointe lui piquer le cœur. Tout cela lui rappelait de mauvais souvenirs. Des bons aussi. Mais depuis qu’Amy était partie, seuls les mauvais souvenirs semblaient rester dans son esprit. Les dizaines de voitures de la police scientifique qui était restée pendant des jours pour analyser la scène de crime. Le fait de savoir que c’était ici que le drame s’était déroulé. Alex eut du mal à avaler sa salive. Peut-être que la psy avait raison après tout. Peut-être qu’aller parler à Amy au cimetière allait pouvoir l’aider à faire le deuil. Il se dit qu’il s’y rendrait avant de retourner à Pearl-Trees. Il passerait chez la fleuriste acheter un bouquet d’immortelles avant et il prendrait un long moment pour déverser tout ce qu’il avait sur le cœur. En attendant, il allait rester là. Le soleil était doux en ce début d’après-midi et il en profita pour enlever sa veste, laissant les rayons du soleil caresser sa peau. Il n’était pas un grand fan du soleil mais aujourd’hui, il était tout à fait supportable. Le vent qui soufflait actuellement sur Woodburgh y était sûrement pour beaucoup. Alex releva à nouveau la tête et contempla la maison abandonnée face à lui. Jane avait refusé d’y vivre après le drame et il comprenait très bien ce choix. Mais la jeune femme avait aussi refusé de vendre et la maison était délaissée depuis de nombreux mois maintenant. Si Alex s’était écouté, il serait déjà en train de tondre la pelouse et de refaire les peintures. Il détestait voir la maison dans cet état, c’était comme une preuve que tout ceci était bien réel. Ce n’était pas un simple cauchemar duquel il se réveillerait un jour.
Il sortit de sous son tee-shirt la chaîne qu’il portait autour du cou et embrassa la partie métallique au bout. C’était la gourmette d’Amy, une gourmette toute fine en or qu’elle-même avait l’habitude de porter autour du cou. C’était sa gourmette de bébé et Amy n’avait jamais voulu la mettre à sa taille. Jane l’avait offert à Alex quelques semaines après le drame. La plus jeune des sœurs Wheeler avait pensé qu’il valait mieux que ce soit lui qui l’ait plutôt qu’elle. Et Alex chérissait cet objet comme la prunelle de ses yeux. Cela faisait trois ans que la gourmette n’avait pas quitté son cou. Il ne l’avait jamais enlevée… Et la première pensée qui lui traversa l’esprit lui glaça le sang. S’il devait tourner la page « Amy », il allait devoir se débarrasser de cette gourmette. Vu comment il était en train de s’accrocher à elle en cet instant, il se dit qu’il n’était peut-être pas encore prêt à effacer Amy de sa vie. Du moins pas totalement. Arrêter de penser à Amy allait être plus difficile qu’arrêter la drogue et l’alcool, jamais il n’arriverait à tout arrêter du jour au lendemain. Pour Amy, il allait devoir faire ça par étapes. Et dans sa tête, il se disait déjà qu’enlever cette gourmette autour du cou serait la dernière des étapes. Il la prit entre ses doigts et la retourna, contemplant la date de naissance de la jeune femme : le huit juin mille neuf cent quatre-vingt-dix. Amy aurait eu vingt-trois ans… Qu’aurait-été sa vie si elle avait toujours été là ? Est-ce qu’elle aurait été en train d’étudier à la fac ? Travaillerait-elle déjà ? Et lui, qu’aurait été sa vie ? Aurait-il continué ses études au lieu de tout abandonner du jour au lendemain ? Aurait-il été en sa compagnie en cet instant même ? Alex se rabroua mentalement. Ça lui arrivait bien trop souvent de s’imaginer comment serait la vie si Amy était toujours là. C’était l’un de ses gros défauts qu’il devait corriger. Il se dit que ça ferait une très bonne étape numéro un dans sa quête d’ « oublier Amy » : 1) Ne plus penser à ce qu’aurait été la vie si Amy n’était pas morte. Contrat accepté. Il allait s’atteler du mieux possible à cette tâche. Il se félicita mentalement de faire enfin un pas pour améliorer les choses. Si sa psy avait été là, elle aurait été plus que fière de lui. Si jamais un jour il y retournait, il lui parlerait de tout ça.

Il embrassa une nouvelle fois la gourmette avant de la remettre sous son tee-shirt. Relevant les yeux vers la maison d’Amy, une chose l’intrigua tout à coup. Il cligna plusieurs fois des paupières car il était persuadé d’avoir mal vu. Ce qu’il avait vu n’était tout simplement pas possible. Ou alors il commençait à avoir de sérieux troubles psychiatriques. Finalement, il allait peut-être devoir prendre un rendez-vous plus tôt que prévu chez sa psy… Durant de longues secondes, il resta immobile, ayant même peur de respirer et de cligner des yeux. Et le phénomène se répéta une nouvelle fois. Le rideau du rez-de-chaussée –il se souvenait que c’était là où se trouvait le salon des Wheeler – avait bougé. D’un bond Alex se leva et marcha d’un pas rapide jusqu’au trottoir bordant l’ancienne maison d’Amy. Il se fraya un passage parmi les herbes hautes et arriva jusqu’à la fenêtre où il avait vu le fameux rideau bouger. Il eut un mouvement de recul en regardant la vitre poussiéreuse: celle-ci semblait avoir été frottée à un endroit et cela semblait tout récent. Il essaya de regarder à travers mais il ne voyait strictement rien à cause du rideau qui couvrait son champ de vision. Ce n’était pas du tout normal… Le rideau qui bouge, la vitre partiellement frottée. Il se passait quelque chose d’étrange dans la maison des Wheeler. Bien trop terre à terre pour croire en une quelconque théorie de maison hantée, Alex prit la direction de la porte d’entrée et essaya de tourner la poignée de la porte. S’il y avait quelqu’un, il serait vite fixé. Mais la porte était bel et bien fermée à clef. Alex recula de quelques pas, scrutant les fenêtres de l’étage pour apercevoir un quelconque mouvement. Mais rien ne semblait bouger. Il fit le tour de la maison et essaya d’ouvrir la porte située derrière mais toujours le même résultat, celle-ci semblait fermée à double tour. Alex laissa tomber, l’air dépité. Peut-être y avait-il là une explication rationnelle à donner à ces évènements et il s’emportait pour rien. Peut-être y avait-il un endroit où le vent arrivait à passer au rez-de-chaussée et faisait bouger le rideau ?  Il devait arrêter de se méfier de tout. C’était impossible que quelqu’un soit dans la maison d’Amy, point.
Sur cette pensée, Alex prit la direction de la maison de ses parents, non sans jeter quelques regards derrière lui.

Malgré le vent qui se levait de plus en plus sur Woodburgh, le rideau ne semblait plus bouger.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] EmptyJeu 25 Juil - 13:17

... ... ...
Alexander & Amy




∞ I do.  I do still love you.
Amy ne sait pas combien de minutes elle est restée face à cette fenêtre, à fixer la maison des voisins. Leur voiture est garée dans l’allée, signe que les parents d’Alexander sont à l’intérieur : Eux aussi lui manquent. Après tout, elle connaissait les connor-ellis depuis l’âge de dix ans et avait tellement traîné chez Alexander qu’au bout d’un moment, elle faisait comme partie de la famille : Tout comme Alexander avait fait partie de la sienne avant…Avant tout ça.

« Je crois que j’ai trouvé. »

Amy sursaute et se retourne : Keith entre dans la pièce, les bras encombrés par un carton. Il s’approche d’elle et dépose son précieux chargement sur le sol. Nostalgique, la jeune femme se penche, l’ouvre et son cœur loupe un battement. La première chose qu’elle voit, c’est un petit livre. Son journal intime, qu’elle avait pris l’habitude de remplir tous les jours et qu’elle cachait le soir, avant d’aller se coucher. Les sourcils froncés, Amy l’ouvrit, le feuilleta rapidement et s’arrêta sur la dernière page.

«…J’ai écris ça la veille des meurtres. », dit-elle lentement, lisant le message qu’elle a laissé.

Apparemment, elle racontait sa journée à la Fac et parlait de faire une année sabbatique une fois le semestre terminé. Le grand rêve d’Amy était de voyager, de découvrir le monde, des cultures différentes. Voir par elle-même les paysages qu’on montrait dans les livres ou dans les albums. Elle parlait également de la soirée ou elle pensait qu’elle allait s’éclater avec Alexander. Et finalement, absolument rien de ce qu’elle n’avait écrit ne s’est réalisé. La jeune femme soupire et pose le journal, avant de retourner farfouiller à l’intérieur du carton. Elle y trouve quelques peluches gagnées dans des fêtes foraines, des photos, des petits objets qui n’ont aucune valeur si ce n’est sentimental.
Puis ses yeux s’écarquillent lorsqu’elle tombe sur quelques albums : Ceux du collège et du lycée.

« Oh, mon dieu. », souffle-t-elle en empêchant Keith de le lui prendre
des mains. « Non, ne regarde pas ça ! »

Amy n’a jamais aimé poser pour ce genre de photo. Ca n’avait rien de personnel ni de spontané. Pourtant, ses parents la forçaient à le faire chaque années, disant que ça lui ferait d’excellents souvenirs au final. Elle ouvrit pourtant celui de sa dernière année de lycée. Sur la dernière page, il y avait une immense photo de tous ceux qui venaient de recevoir leurs diplômes : leurs tuniques étaient absolument hideuses, mais elle ne peut s’empêcher de rire en voyant l’immense sourire qu’elle arborait, aux côtés d’Alexander.

«…C’était lui ? », demande doucement Keith, regardant lui aussi la photo.
« Hun hun. On était à la remise des diplômes et seulement quelques heures après ça, on est parti faire la fête. C’était énorme ! Je crois que je ne m’étais jamais sentie aussi heureuse que ce jour là… »

Allez savoir pourquoi, mais c’est vrai. Elle avait passé la journée entourée de sa famille, de ses amis. Et même si elle n’avait pas eu l’occasion de voir Alexander durant la journée, sauf lors de la remise des diplômes, Amy s’était bien rattrapée le soir, alors qu’ils avaient fait la fête toute la nuit. Après avoir bu de nombreux verres et célébré leur entrée dans l’âge adulte, ils étaient rentrés et s’étaient installés sur les balançoires, dans le jardin d’Amy. Là, ils avaient attendu que le soleil se lève, juste comme ça.
Elle regarda longuement le visage d’Alexander qui souriait sur la photo, avant de refermer l’album d’un coup sec, ses paupières papillonnant légèrement. Keith remarqua son trouble et soupira.

« Tu devrais arrêter, Amy. »

Intriguée et surprise, elle lève les yeux vers lui.

« Arrêter quoi ? »

Keith passe une main dans ses cheveux, l’air soudainement mal à l’aise, comme s’il s’apprêtait à lui annoncer une mauvaise nouvelle.

« De penser à lui. Tu te fais du mal toute seule et ce n’est pas bon. »

Amy rit jaune et le fusille du regard. Comme lorsqu’elle était adolescente, elle déteste qu’on lui dise quoi aire, quoi ressentir : Et surtout, surtout, elle déteste qu’on essaie de la séparer d’Alexander. Déjà qu’elle n’a pas le droit de le voir ou de lui parler, on ne va pas en plus lui interdire de penser à lui !

« Je me fais du mal si je veux ! Il me manque, c’est tout. »

Keith s’avance légèrement et lui prend l’album des mains, le déposant ensuite à nouveau dans le carton.

« Ecoute Amy, je comprends. Il était ton meilleur ami, mais tu dois lâcher prise, te concentrer sur le procès, sur ta victoire et sur le futur. »
« Mais je sais déjà ce que je vais faire quand tout sera fini. », répond simplement Amy en arquant un sourcil. « Je vais retrouver ce que j’ai perdu et tout redeviendra comme avant. »

Et là, Keith explose. Jamais elle ne l’a vu se mettre en colère ou même hausser le ton. C’est pour cela que lorsqu’il se met à légèrement crier, Amy sursaute, choquée.

« Justement, non ! Amy regarde les choses en face ! Cela fait trois ans que tu es morte et enterrée six pieds sous terre pour eux ! Ta sœur, ton Alexander…ils ont forcément continué leurs vies ! Désolé de te dire ça, Amy, mais tu ne pourras pas tout avoir. »
« Que…Comment est-ce que tu oses dire ça ?! Qu’est-ce que je suis supposée faire alors ?! M’en aller ? Garder ma fausse identité et laisser ma propre petite sœur croire que je suis morte alors que ce n’est pas le cas ?! Mais t’es cinglé ! »

Keith pose soudainement ses mains sur les épaules d’Amy pour la regarder droit dans les yeux.

« Tu pourrais leur avouer la vérité, évidemment. Mais est-ce que tu sais comment ils vont réagir ? »

Amy ouvre la bouche pour répondre que tout le monde serait heureux de sa savoir vivante, parce que ce serait le plus logique. Sauf que voilà, finalement, avec le recul, elle n’en sait absolument rien. Parce qu’on lui en voudrait forcément d’avoir osé laisser le FBI inventer quelque chose d’aussi gros, d’avoir fait croire à tous ses proches qu’elle avait péri avec ses parents. Et si jamais on la repoussait, qu’est-ce qu’il lui resterait ?...Rien. Absolument rien.

« Regarde Alexander : Il a déménagé. Il est parti et a continué à vivre sans toi. Que crois-tu qu’il ressentira s’il te voit réapparaitre d’un coup ? », demande Keith, très sérieusement.

Les lèvres d’Amy se pincent alors qu’elle lutte pour ne pas pleurer. Puis elle secoue la tête et s’écarte de Keith d’un coup sec, vexée.

« Pourquoi est-ce que tu me balance ça d’un coup, hein ?! Pourquoi est-ce que tu essaie de me faire changer d’avis alors que tu sais très bien que quoi que tu dises, j’irais le retrouver ! »
« Et pourquoi ?! »
« Parce qu’il a besoin de moi ! », hurle Amy, les larmes roulant enfin sur ses joues. « Il a besoin de moi et j’ai besoin de lui. J’ai vécu l’enfer durant trois foutues années et je ne compte pas continuer ! Sans Alex, je n’existe pas. »

Un ange passe. Keith et Amu se défient du regard sans bouger durant de longues secondes.

« …Et à part ça, il ne s’est jamais rien passé entre vous ! », raille Keith en croisant les bras et en penchant sa tête sur le côté, comme s’il venait de faire la découverte du siècle.
« Tu sais quoi, Keith : Merde ! Je n’ai pas à me justifier auprès de toi. On n’est pas réellement mariés, à ce que je sache ! D’ailleurs, vivement le divorce ! »

Il lève les yeux au ciel.

« Comme tu le dis ! Mon dieu, je me demande comment ton pauvre Alexander à fait pour te supporter pendant dix ans ! Moi je n’en ai passé que trois à tes côtés et je suis frôle déjà la dépression ! »

D’une manière très enfantine, Amy lui tira la langue. La dispute est déjà presque oubliée. C’est toujours comme ça entre eux : Ils se cherchent, mais forment une espèce d’équipe. Ils sons soudés, quoi qu’ils disent ou fassent, c’est comme ça. Et en un sens, elle sait qu’il cherche simplement à la protéger, qu’il a peur qu’elle tombe de haut en se faisant rejeter si jamais elle cherche à revoir Jane ou Alex. Seulement Keith ne les connait pas comme Amy les connait. Elle s’attend bien évidemment à être rejetée ou boudée pendant un temps : Mais la famille étant la famille…Tout le monde reviendrait vers elle un jour ou l’autre, c’est certain.
Finalement, Amy retourne près de la fenêtre, seul endroit de la maison où elle se sent réellement en paix pour le moment.

« Nous devrions y aller. Nous préparer pour la suite. », dit Keith après quelques secondes.
« …Quoi, tu n’aimes pas la maison ? », répond-elle avec une légère pointe d’humour.

Keith est en effet tout pâle et ne parait absolument pas à l’aise en ces lieux.

« Dans le sens où c’est ici que tout s’est passé : Non. Désolé. »

Amy rit. La franchise est un côté de Keith qu’elle à toujours adoré. Il ne l’a jamais traité comme une pauvre petite fille perdue et déprimée. Il l’a progressivement aidée à se relever de la mort de ses parents et de la séparation avec ses proches en étant plutôt dur parfois. Keith lui a fait regarder les choses en face et dans le fond, c’est certainement ce qui l’as sauvée, sinon ça fait bien longtemps qu’elle se serait logé une balle dans le crâne !

« Oh, pitié ! Tu ne va pas me dire que tout ça te met mal à l’aise ! Après tout, il me semble que tu as déjà vu bien pi… »

Amy se fige, n’arrive pas à terminer sa phrase. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que là, de l’autre côté de la route, quelqu’un vient de sortir de la maison des Connor-Ellis. Pas n’importe qui : Alex. Il reste simplement là, devant la maison, laissant les rayons du soleil l’illuminer. Et il est encore plus beau que dans ses souvenirs ou que sur les photos qu’elle vient de voir. La jeune femme plaque une main contre sa bouche, surprise et résiste à l’envie de frapper au carreau pour lui faire savoir qu’elle est là. Pourtant, elle a tellement envie de sortir, de courir vers lui ! Incapable de détacher son regard d’Alex, Amy le voit embrasser quelque chose, noué autour de son cou : Malheureusement, il est trop loin pour qu’elle n’arrive à d’instiguer l’objet auquel il tient apparemment beaucoup. Intriguée, elle se penche pour essayer de mieux voir et écarte le rideau très légèrement, parce que celui-ci l’handicape grandement. Erreur.
Ce seul mouvement semble attirer le regard d’Alexander et il se met à fixer la maison d’Amy. Elle recule précipitamment, surprise et lâche le rideau.

« Merde », murmure-t-elle.
« Quoi ? », demande Keith qui n’avait rien remarqué, toujours occupé à fouiller dans le carton, l’inspectant silencieusement.
« …Rien. C’était rien. »

Prudemment, Amy revient vers la fenêtre et regarde à travers le petit morceau de vitre qu’elle a nettoyé avec son bras quelques minutes avant. Elle regarde ainsi Alexander arriver, traverser la rue. Elle ne bouge pas un muscle, le laissant venir à elle.
Soudain, une main se pose sur sa bouche et on la force à reculer. Amy retient un hurlement et se débat de toutes ses forces, ses ongles s’agrippant au poignet de son agresseur. Keith pousse un léger grognement et la lâche avant de se masser la main. Le cœur battant à tout rompre, à deux doigts de s’évanouir, Amy le fusille du regard.

« Ne refais jamais ça, t’entends ?! », murmure-t-elle dangereusement.

Ce geste lui rappelle beaucoup trop ce qu’elle a vécu et il le sait. Keith lève donc ses deux mains, paumes tendues, comme pour lui présenter silencieusement ses excuses. Ca avait été un geste automatique, qu’il n’avait pas pu contrôler. Amy inspira profondément puis sursauta en entendant du mouvement près de la porte d’entrée. La poignée tournait sur elle-même sans pour autant ouvrir la porte : Oui, c’était toujours fermé à clés, étant donné qu’Amy et Keith avaient empruntés la porte située de l’autre côté de la maison. Alexander essayait d’entrer. Respirant vite et fort, comme si elle venait de courir un marathon, Amy réfléchit à toute vitesse : Puis elle craqua. Profitant de l’effet de surprise, elle tourna les talons et se rua vers l’entrée, le bras tendu, bien décidée à défoncer cette fichue porte s’il le fallait. Mais elle n’était pas arrivée que déjà, deux bras encerclent sa taille et l’arrêtent d’un coup sec, lui coupant le souffle. Et la poignée arrêta de tourner.
Amy se débâtit.

« Laisse-moi Keith ! Lâche moi ou je te juste que je… »
« Arrête. Tu dois te contrôler ! »

Elle secoue la tête, les bras toujours tendus, frôlant le bois lisse et surtout, la fameuse poignée. Mais Keith la força à reculant, l’enserrant. Et finalement, ça se transforma en simple étreinte.

« Je t’en supplie Keith. Il est juste là… »
« Personne ne doit encore savoir que tu es en vie, Amy. Même pas lui. »
« Je te déteste!! »
« Je sais. »

Amy se sépare soudainement de Keith, encore très en colère et peinée. Elle est fatiguée de tout ça et n’a envie que d’une chose : Traverser la rue et se réfugier chez les Connor-Ellis jusqu’à ce que tout soit fini.

« Partons, Amy. »
« Laisse-moi tranquille. », dit-elle en posant son front contre la porte. « J’ai besoin de cinq minutes. »

Mais elle se tourne tout de même vers lui, sa main venant frôler le pendentif accroché autour de son cou.

« Il a vu, Keith. Il est loin d’être idiot et il va se poser des questions. »

La mâchoire de l’agent se crispa et il passa une main dans ses cheveux, perdu.

« Merde, Amy ! Je t’avais prévenue ! On n’aurait pas du venir ici. »
« Ouais et maintenant c’est fait. Alors un peu plus ou un peu moins. »

Rapide et d’un mouvement vif, elle sortit le double de la clé de sa poche, la glissa dans la serrure et tourna la poignée.

« Amy, non ! », s’écrie Keith.

Il amorce un mouvement pour aller vers elle, mais c’est trop tard. Elle a déjà ouvert la porte en grand.

© .JENAA
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] EmptyJeu 25 Juil - 22:55




Alex était perdu dans ses pensées lorsqu’il referma derrière lui la porte d’entrée de la maison de ses parents. Il resta quelques instants la main toujours posée sur la poignée. Plus il y réfléchissait et plus il trouvait cette journée… irréelle. Il y avait tout d’abord cette histoire d’accès refusé au tribunal. Lui, ça passait encore mais il ne comprenait pas pourquoi Jane, la petite sœur d’Amy, n’avait pas eu le droit d’assister au procès des meurtriers de sa famille. Il avait hâte que son père demande aux journalistes – sous la responsabilité de son grand frère – de mener leur petite enquête à ce sujet. Et puis… Ce qui venait de se passer à l’instant. Ce rideau qui bouge… Cette vitre qui avait été frottée. Il avait les neurones en ébullition pour essayer de trouver une explication logique mais pour la vitre, il ne comprenait vraiment pas. Quelqu’un avait frotté la vitre de l’intérieur, il en était persuadé étant donné la poussière qui était restée sur le côté extérieur… Mais la question était « Qui ? » Qui avait bien pu pénétrer chez Amy et frotter cette satanée vitre ? Alexander lâcha la poignée de la porte et s’y adossa. Ce n’était pas demain la veille qu’il allait arrêter de penser à la jeune femme, même avec la meilleure volonté du monde, il n’arriverait pas à effacer Amy de son esprit, surtout après ce qui venait de se passer aujourd’hui.

Lorsque sa mère sortit de la cuisine et le vit ainsi, elle se mit à s’inquiéter tout de suite. Il était sorti quelques minutes à peine, lui qui d’habitude restait parfois une heure dans le jardin avant de revenir à nouveau. Mais ce n’était pas vraiment la durée de sa sortie qui l’inquiéta mais l’air sérieux qui était peint sur le visage de son fils. Que s’était-il passé dehors pour qu’il fasse une telle tête ?

« Ça va mon chéri ? Tu as l’air tout pâle… ! Tu ne te sens pas bien ? » Alexander sursauta quand il entendit la voix de sa mère. Il avait été tellement perdu dans le fil de ses pensées qu’il ne l’avait même pas entendue arriver.

« Non, non, ça va… » lui répondit-il en se décollant le dos de la porte. « Dis m’man… Tu n’as pas remarqué quelque chose de bizarre chez les Wheeler récemment ? »

Sa mère regarda le plafond essayant de se rappeler si elle avait remarqué quelque chose d’inhabituel dernièrement concernant la maison d’Amy. « Non… Je ne crois pas, pourquoi ? » lui répondit-elle avec une certaine curiosité dans la voix.

« Jane ne serait pas venue pour récupérer des affaires ou, je ne sais pas, peut-être un agent immobilier qui serait venu voir le terrain au cas où Jane se serait décidée à vendre… ? » Il voyait à la tête que faisait sa mère qu’elle essayait de chercher dans ses souvenirs pour se rappeler de quelque chose, même d’anodin. Lorsqu’il vit la petite moue qu’elle faisait, il sut de suite que sa réponse serait négative.

« Et bien non, je ne me souviens pas avoir vu quelqu’un aller chez eux… Mais pourquoi tu me demandes ça, Alexander ? Tu crois que quelqu’un est entré chez les Wheeler ? »

« Non », répondit-il du tac au tac. « Non… Enfin, je sais pas… On dirait que quelqu’un est passé récemment, je me demande simplement qui ça pourrait être… »

Sa mère ne répondit rien mais elle se demandait si cela ne pouvait pas être l’œuvre de cambrioleurs, le quartier avait été victime de nombreux vols ces dernières semaines ; peut-être qu’une bande de cambrioleurs avaient remarqué l’état d’abandon de la villa en face de chez eux et en avaient profité pour la piller. Cette pensée lui glaça le sang, aussi décida-t-elle de changer de sujet.

« Tiens, tu savais que Mme Gringberg, la vieille folle acariâtre du bout de la rue, a passé une nuit en cellule de dégrisement le week-end dernier ? Apparemment elle aurait un peu trop abusé du ponch lors du bal-musette… » Alex se força à sourire pour faire plaisir à sa mère mais ses pensées étaient complètement ailleurs, fixées sur Amy, Amy et encore Amy.

« Je vais y aller. » annonça-t-il de but en blanc. Il savait qu’il ne serait pas de bonne compagnie s’il restait à la maison cet après-midi. Il préférait retourner à Pearl Trees. Sans passer par la case cimetière. Il ne se voyait pas le courage d’aller parler à Amy maintenant.

« Déjà ? » s’exclama sa mère. « Mais tu es resté si peu de temps… ! Ton père va être déçu de ne pas te voir quand il va se réveiller de sa sieste…. ! »

« Désolé, il faut que je file. Tu l’embrasseras de ma part. » Sur ces mots, il embrassa sa mère et ouvrit à nouveau la porte d’entrée. Le vent qui lui balaya le visage lui fit le plus grand bien. Il adorait sa mère mais elle se montrait souvent trop étouffante, trop mère poule. Et ce n’était pas de ça dont il avait besoin en ce moment.

Alex descendit les quelques marches du perron. Il ne se retourna pas même s’il savait pertinemment que sa mère serait en train de le regarder par la fenêtre. Il sortit ses clefs de voiture de la poche de son jean et prit place au volant. Il mit le contact et enclencha la marche arrière pour sortir de l’allée. Passant sa main droite derrière l’appui-tête passager, il se retourna légèrement afin d’éviter tout obstacle et de sortir son véhicule. Mais à peine eut-il regardé derrière lui qu’il se figea, incapable d’appuyer sur l’accélérateur.

« Qu’est-ce que… » A une trentaine de mètres derrière lui, il vit la maison des Wheeler. Et surtout la porte d’entrée. Grande ouverte. Il enleva à la hâte sa ceinture de sécurité et sortit en trombe de sa voiture. A peine fut-il dehors qu’il entendit des pneus crisser et une voiture qui démarrait en trombe. Il piqua un sprint jusqu’à la route et vit un gros 4x4 noir tourner au coin de la rue, à une centaine de mètres de là.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? » murmura-t-il alors que le véhicule avait définitivement quitté son champ de vision. Sur le sol, il voyait les traces de gomme laissés par les pneus. Il releva la tête et fixa la porte d’entrée grande ouverte. Des milliards de pensées se bousculaient en cet instant dans l’esprit d’Alexander. Il n’avait donc pas rêvé, quelqu’un avait bel et bien été présent dans la maison d’Amy quelques minutes auparavant. Ce qui expliquait le rideau qui avait bougé et cette vitre qui avait grossièrement été frottée.

« Merde… ! » s’énerva-t-il contre lui-même. Il aurait dû faire quelque chose tout à l’heure, forcer la porte, casser une fenêtre, n’importe quoi ! Il aurait dû écouter son instinct qui lui criait qu’il y avait quelqu’un dans la maison. Au lieu de tout ça, il était rentré chez lui sans avoir fait quoi que ce soit, rempli de doutes et de questions. Là, il venait de louper complètement le coche. Et cette personne avait finalement pris la fuite. « Fait chier… ! » maugréa-t-il en frappant du pied le muret en pierres. Il se prit la tête entre les deux mains, en colère contre lui-même.

Son regard se détourna à nouveau vers la maison d’Amy et lentement, comme au ralenti, il fit les quelques mètres qui le séparaient de l’entrée. Trois ans. Trois ans qu’il n’était pas entré dans cette maison. Fébrile, il resta de longues secondes sur le paillasson. Une vague d’émotion le submergea alors qu’il regardait le hall d’entrée devant lui. Il avait tellement de souvenirs dans cette maison. Mais il avait peur de ce qu’il allait y trouver. C’était ici qu’Amy et sa famille avaient perdu la vie… Y aurait-il encore des traces de leur assassinat ? Il s’imaginait déjà les taches de sang sur le sol et les dessins à la craie de la police autour des corps… Il n’était pas sûr que d’entrer dans la maison d’Amy ait été une chose que lui aurait conseillé de faire sa psy. Mais il ressentait le besoin viscéral d’entrer. Et puis il n’avait jamais été du genre à écouter les conseils de ses psys, alors…
Le cœur battant à tout rompre, il entra dans la maison, regardant partout à la fois. Le haut des cadres des tableaux étaient remplis de poussière, les photos accrochées à l’entrée où il ne voyait qu’Amy même si le reste de sa famille était présente également. Il prit l’une des photos entre ses mains et son doigt vint caresser le contour du visage souriant de la jeune femme. Alors qu’il sentait les larmes lui monter aux yeux, Alex reposa immédiatement la photo sur la console située près de la porte d’entrée. Avant de se laisser envahir par toutes ces émotions plus violentes les unes que les autres, il devait vérifier que les lieux étaient sûrs. Il devait trouver pourquoi quelqu’un s’était introduit dans la maison des Wheeler. Respirant un bon coup, il se dirigea vers le couloir, essayant de faire abstraction de tous ces flashs qui lui envahissaient l’esprit. Amy qui lui disait bonjour alors qu’il venait de sonner à la porte, Amy qui pleurait, recroquevillée sur le sol, parce que son chien venait de mourir, le sourire d’Amy, sublime dans sa robe de bal de promo, qu’il était venue chercher pour passer l’une des plus belles soirées de sa vie. Chaque centimètre carré de cette maison lui rappelait un moment passé avec elle. Il balaya mentalement toute image de la jeune femme et se concentra sur sa tâche. Il ouvrit à la va-vite chacune des portes et jeta un coup d’œil pour vérifier s’il y avait quelqu’un. Soulagé de n’avoir trouvé aucune trace de l’assassinat des Wheeler et constatant que la maison était vide de toute présence, Alex se rendit au salon pour analyser la fameuse vitre que la personne avait frottée. Arrivé dans la pièce, le regard d’Alex fut vite attiré par un énorme carton posé sur la table où Amy et sa famille avaient l’habitude de manger lors des grands repas. Approchant lentement, il vit trois gros albums photos posés sur le coin de la table dont l’un était ouvert. Sous le coup de l’émotion, il chercha à tâtons derrière lui une chaise et s’y assit mollement. Il ne s’était pas préparé à ressentir tout ça. Etre à nouveau dans cette maison l’avait rendu complètement fébrile mais là, voir un album photo ouvert sur une page où il n’y avait que des photos de eux deux, c’était trop pour ses nerfs mis à rude épreuve depuis ce matin. Il se passa nerveusement une main sur le visage. Les larmes étaient en train de revenir et il sentait que cette fois-ci elles seraient plus fortes que lui. Il ne savait plus trop où il en était, se demandant pourquoi ces albums photos étaient là sur cette table alors que tout avait été rangé dans la maison après le drame. Est-ce que la personne qui était entrée ici les avait regardés ? Alex se remit debout et fouilla le contenu du carton. Au fur et à mesure de ses découvertes, il comprit vite que tout ce qui se trouvait à l’intérieur avait appartenu à Amy. Des peluches, des cahiers de cours, des mots qu’ils s’écrivaient en cours, un tee-shirt qu’il lui avait prêté et qu’elle ne lui avait jamais rendu… Et puis son regard stoppa sur un cahier épais qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il était ouvert et Alex reconnut immédiatement l’écriture de sa meilleure amie. Il lut quelques lignes en diagonale et réalisa soudainement ce qu’il tenait dans ses mains : c’était le journal intime d’Amy. Son cœur rata un battement lorsqu’il vit la date de l’entrée qu’il avait brièvement parcourue : le 04 novembre. La veille du drame. Il sentit ses lèvres se mettre à trembler.

Les larmes avaient gagné.

Elles coulaient maintenant abondamment sur ses joues.
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] EmptyVen 26 Juil - 12:59

... ... ...
Alexander & Amy




∞ I do.  I do still love you.
« Amy, non ! »

Mais Amy n’écoute pas Keith, loin de là. Au contraire, elle ouvre la porte en grand, d’un coup sec. La lumière pénètre dans la maison et la poussière qui s’était déposée là au fil des mois vole dans tous les sens. Et elle sort, sans se poser de questions, cherchant désespérément Alexander du regard : Mais il n’y a personne. Strictement personne. Perdue, elle pivote à gauche, puis à droite, le cœur battant à tout rompre, soudainement guidée par une légère poussée d’adrénaline. Aucune trace d’Alexander et Amy devine tout de suite qu’il est parti. Qu’elle l’a loupé. Frustrée, elle serre les poings et aurait même pu hurler si une main n’avait pas agrippé son poignet.

« Mais t’es folle ou quoi ?! Viens vite, on doit partir ! »
« Hors de question ! Il faut que je voie Alexander ! »
« Il n’est plus là et c’est une chance, alors maintenant arrête ! »

Keith la tire sans ménagement jusqu’au 4x4 noir garé quelques mètres plus loin, pour éviter les soupçons. Au début elle se débat, se tortille et essaie de lui échapper, sans grand résultat. Après tout, Keith est un agent entraîné, fat pour se battre dans des situations pires que celle-là…Donc oui, elle ne fait vraiment pas le poids ! Elle tente alors le tout pour le tout et se laisse tomber comme un poids mort, assise sur le bitume chauffé par le soleil. Keith se stoppe, se retourne, tenant toujours le bras d’Amy et lui lance un regard menaçant.

« Ah tu le prends comme ça ?! Désolé, mais tu as assez fait de conneries pour la journée. »

Il se penche, attrape Amy par la taille et la hisse sur son épaule comme si elle n’était rien de plus qu’un sac de pommes de terre.

« Lâche-moi ! », dit-elle en se débâtant. « Tu n’as pas le droit de m’empêcher de le voir ! »

Keith ne répond rien et se contente de marcher, ignorant les coups de poings et de pieds qu’elle lui envoie dans le dos et les jambes. Finalement, il ouvre la portière de la voiture côté passager et l’installe sans ménagement à l’intérieur du véhicule avant de fermer la porte à clés, le temps pour lui de faire le tour et de rejoindre le côté conducteur : S’il n’avait pas verrouillé, elle se serait certainement enfuie…Et d’ailleurs c’est ce qu’elle essaya de faire, poussant sur la poignée comme une dingue avant de se résigner en soupirant bruyamment, des larmes brulantes roulant le long de ses joues pâles.

« …T’es fier de toi, hein ? », demande-t-elle une fois que Keith a pris place derrière le volant, amère. « J’étais à deux doigts de pouvoir parler à Alexander et il a fallu que tu m’en empêche ! »
« Pour ton bien, Amy. »

La voix de Keith est redevenue normale : mesurée, calme, tranquille. Et ça a le don d’énerver encore plus la jolie blonde qui se crispe dans son siège.

« C’est ça. Tu ne connais rien de moi alors comment peux-tu prétendre savoir ce qui est bon ou non pour moi ? »

Il ne la regarda pas, mais elle su par son expression qu’il avait été blessé par ses mots. D’ordinaire, Amy se sentirait coupable et s’excuserait, disant que tout ce qu’elle venait de dire avait dépassé sa pensée. Mais pas aujourd’hui. Pas alors qu’elle avait failli voir, parler avec Alexander plusieurs fois. C’était trop, en plus du procès de ce matin. Plus qu’elle ne pouvait endurer. Secouant la tête, dégoutée, Amy passa une main dans ses boucles dorées et fronça soudainement les sourcils. Son regard s’était fixé sur le rétroviseur et ce qu’elle y vit la regonfla d’espoir : Alexander, arpentant la rue et grimpant dans sa voiture, située à seulement quelques mètres de la sienne. Ce serait si facile d’ouvrir la vitre et de hurler son prénom !
Mais Keith, en bon agent/ange gardien/garde du corps, suivit son regard et démarra en trombe. Il dépassa même les limites de vitesse, ne voulant apparemment qu’une seule chose : S’éloigner d’ici. Amy n’eut même pas la force de protester, trop surprise pour cela.

« Tu fais chier, Keith. »

Il soupire et met ses lunettes de soleil tout en tournant à gauche. Maintenant, la rue où elle a passé la moitié de sa vie n’est plus visible et Amy sent son cœur se briser.

« Mon boulot, c’est de te protéger et de protéger les citoyens, Amy. Tant qu’on n’est pas fixés sur le sort des deux tueurs en série, tu garderas ta fausse identité : ne serait-ce que pour garantir non seulement ta sécurité, mais celle d’Alexander aussi. »
« Je ne risque plus rien : Pas plus qu’Alex. Tu es simplement jaloux parce que je pense à lui avant même de penser à moi ou aux autres, c’est tout. T’es comme les autres : Ceux qui ne sont pas en mesure de comprendre. »
« Je vis avec toi vingt quatre heures sur vingt quatre depuis trois ans, Amy. Je sais comment tu fonctionne et je sais exactement quand est-ce que tu penses à lui ou non. Ton visage change et ton regard s’illumine. Crois-moi, j’aurais voulu que tu puisses lui parler, mais c’est encore trop risqué. Et je ne peux pas aller à l’encontre de la procédure, sinon je risque de perdre mon boulot. »

Bon là, Amy commença à se sentir réellement coupable. Son habitude de faire passer son meilleur ami avant tout le reste n’avait jamais blessé ou fait du tort à quelqu’un avant…Mais là, il est vrai que Keith avait risqué sa place en la suivant dans cette maison, en prenant ce carton rempli d’affaires et en la laissant se balader dans la rue à découvert alors que les voisins auraient pu aisément la reconnaitre. Elle s’était montrée égoïste et le regrettait. Alors elle sécha ses larmes, croisa les bras et fixa obstinément la route.

« La procédure, c’est de la merde. Et ton boulot craint. »

Contre toute attente, Keith éclata de rire.

« Je sais, je sais…Mais tu n’avais pas complètement tord, néanmoins : Je suis jaloux. »

Amy se retourna si vivement vers son faux mari que sa nuque craqua. Elle ignora néanmoins la douleur.

« Qu-quoi ?! »

Keith sourit, l’air soudainement mystérieux.

« J’espère vraiment qu’un jour je rencontrerais une femme comme toi : Qui ne pense qu’à moi et qui serait prête à tout sacrifier pour ceux qu’elle aime. Qui serait incroyablement chiante, têtue et hargneuse, mais qui aurait un cœur énorme et le sens du devoir. »
« …Oh mon dieu, t’es quand même pas tombé amoureux de moi, pas vrai ?! »

Il la regarda comme si une seconde paire de seins venait de lui pousser sur la tête.

« Beurk », dit-il. « Arrête de me mettre ce genre d’images dans la tête, tu vas me donner des cauchemars ! »

Amy lève les yeux au ciel et lui donne un coup de coude, reprenant son sérieux. En réalité elle se sent flattée qu’il pense ça d’elle et espère réellement qu’il trouvera ce qu’il cherche : Parce qu’il est exactement comme elle dans le fond. Tout aussi têtu, capricieux, chiant…
Finalement le silence s’installe et Amy ferme les yeux, se laissant emporter par le sommeil.

*** ***

« Tu crois qu’elles ressembleront à quoi nos vies, dans dix ans ? »

Amy, seize ans, ouvre les yeux et tourne la tête. Alexander et elle sont allongés sur le lit de celle-ci, en diagonale, si bien que leurs pieds dépassent et frôlent presque le sol. Elle a posé sa tête sur le ventre d’Alex, habituée à faire ça depuis des années.

« Dans dix ans…T’en as d’autres des questions géniales comme celles-là ?! », demande-t-elle en riant.

Puis elle redevient sérieuse et prend la main gauche de son meilleur ami pour jouer avec ses doigts distraitement.

« Je suppose que ce sera génial. On aura passé nos diplômes et peut-être même fait des études…Mais bon, je me vois bien faire le tour du monde. Tu sais, visiter d’autres Pays, découvrir d’autres endroits. »
« Un tour du monde, rien que ça ? »
« Hun hun ! Et je te prendrais dans mes valises ! »

Alexander éclate de rire et elle ne peut s’empêcher de sourire. Amy a toujours adoré voir Alexander rire, allez savoir pourquoi : Sûrement parce que le fait de voir son meilleur ami heureux la rend elle-même heureuse. En réalité, parfois elle-même a du mal à comprendre le lien qui les unit.

« Quoi ? », raille-t-elle en roulant sur le ventre pour pouvoir le regarder sans avoir à se tordre le cou. « Tu crois vraiment que je serais capable de partir des mois entiers sans toi ? »

Ce serait grandement la surestimer ! Elle n’a pas passé une journée entière depuis dix ans sans parler au moins une fois à Alexander. Il fait partie d’elle et Amy ne se sentirait jamais capable d’être séparée d’Alex.

« Et toi ? », demande-t-elle doucement en posant sa joue sur l’épaule d’Alexander, se blottissant contre lui alors qu’il passe un bras autour de ses épaules pour la rapprocher. « Tu crois qu’on sera toujours ensembles dans dix ans ? »
« Bien sûr. Tour du monde ou pas, il est hors de question que je te laisse ou que je te laisse me laisser ! »

Amy pouffe de rire et vient déposer un baiser sur la joue d’Alex. Il est le seul avec qui elle sait qu’elle peut se conduire comme ça. Le seul avec qui elle en serait capable, même. Ils sont tellement fusionnels que ça parait normal, naturel. Elle l’aime, elle le sait et c’est tellement puissant que le fait de penser que même dans longtemps ils pourraient ne plus se voir lui brise le cœur en un millier de morceaux.

«…Je crois que je vais larguer Ethan. », avoue-t-elle finalement, après quelques secondes de silence.

Alexander la regarde, surpris.

« Sérieux ? Pourquoi ?! »

Elle hausse les épaules distraitement.

« Entre nous, ça ne colle pas. »

La vérité c’est qu’Ethan lui met la pression depuis quelques jours. Comme de nombreuses personnes autour d’eux, le petit ami actuel d’Amy est jaloux de la relation qu’elle a avec Alexander. Et elle sait que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne lui demande d’arrêter de le voir ou au moins de prendre ses distances. Hors, elle ne fera jamais ça. Même pas en rêve !

« Je suis désolé », murmure alors Alex. Amy sourit.
« Non, tu ne l’es pas. Tu déteste Ethan. »
« Je plaide coupable. C’est un abruti qui ne te mérite pas. »

La jeune fille lève les yeux au ciel.

« Ah ouais ? Je crois que je vais avoir du mal à me trouver un mari si tu pense qu’aucun homme ne m’arrive à la cheville ! »

Tout comme elle, critiquerait sans cesse les filles que fréquenterait Alexander. Elle leur trouvera tous les défauts du monde, elle le sait d’avance. Selon elle, aucune ne sera digne de son meilleur ami non plus.

« Mmmh, c’est pas faux ! D’ailleurs à propos, ma mère n’arrête pas de me répéter que c’est avec toi que je vais me marier. »

Amy ne peut s’empêcher de rire.

« La mienne aussi ! Je crois que personne au monde sauf nous ne croit en l’amitié filles/garçons, ça craint ! »

Ils n’ont jamais été un couple et ne le seront sûrement jamais. Ce n’est pas comme ça entre eux, parce que c’est bien plus fort : Une amitié pure et sincère, plus forte et solide que n’importe quel amour sans importance.

« Ok. Alors quoi qu’il arrive dans dix, vingt, trente ou quarante ans, qu’on soit mariés ou non, quand on sera tout fripés et à l'âge d'être en maison de retraite, promet qu’on sera toujours ensembles. »

Alexander arque un sourcil, apparemment surpris.

« J’ai réellement besoin de promettre quelque chose de totalement évident ? »

Amy, têtue, brandit son petit doigt.

« Promet, Alex. Toi et moi, c’est pour toujours. »

Il lève les yeux au ciel mais sourit, amusé, et enlace le doigt de son amie avec son propre auriculaire.

*** ***

Amy se réveille en sursaut et ouvre précipitamment les yeux. La voiture s’est arrêtée et Keith la regarde, le bras tendu vers elle.

« Quoi ? », demande-t-elle d’une voix ensommeillée.
« On est arrivés. Ca fait dix minutes que j’essaie de te réveiller, mais impossible. Tu marmonnais des choses et refusais de refaire surface, j’ai flippé. »

Amy passe une main sur son visage en soupirant. Non seulement elle est obligée de vivre avec ses souvenirs au quotidien, mais en plus si ceux là débarquent même pendant son sommeil, elle risque de ne pas tenir le coup ! En plus, le fait d’avoir revu Alexander rend tout ça plus puissant, plus réel. Et elle se rend compte que ces moments là lui manque sans doute beaucoup trop : Le fait de traîner avec lui, de s’allonger là et de parler durant des heures de tout et de rien. De faire des projets.
Lasse, elle sort de la voiture, claque la porte derrière elle et prend la direction de l’entrée de son immense villa. Cadeau du FBI. Tel un zombie, Amy suit Keith et entre. Elle va directement dans le salon et se laisse tomber sur le grand canapé en cuir couleur chocolat, lasse.

« Quelle journée, hein. », murmure Keith quelques minutes plus tard en la rejoignant, deux verres à la main. « Tiens, je crois que tu as bien mérité ça. »

Amy, plongée dans ses pensée, attrape machinalement le verre qu’il lui tend et avale une gorgée : Elle grimace légèrement en reconnaissait le gout familier de la vodka.

« On est en plein milieu de l’après-midi et tu me fais boire ?! »
« Tu as besoin d’un remontant. »
« Ce n’est pas d’alcool dont j’ai besoin. »

Keith soupire et vient s’assoir près d’elle.

« Tu as attendu trois ans. Tout sera bientôt fini, alors si après ça tu tiens vraiment à reprendre contact avec les personnes de ton passé…Tu pourras. Il faut juste que tu patiente un peu plus. »
«…Il était là. A seulement quelques mètres. »

Amy déteste pleurer, elle déteste se sentir aussi frustrée et au fond du trou. Pourtant, elle a l’impression que c’est sans fin, que ça ne va jamais se terminer.

© .JENAA
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MessageSujet: Re: (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] (Alex & Amy) And I thought I'd kill the men who killed you. [terminé] EmptyVen 26 Juil - 22:44




Alexander n’était pas le genre de mecs à pleurer. Si vous lui aviez posé la question, il vous aurait répondu qu’il était désormais incapable de verser la moindre larme. Tout simplement parce qu’il était persuadé d’avoir pleuré pour toute une vie. D’avoir pleuré pour sa vie envolée. Aussi lorsqu’il sentit les larmes couler avec tant d’abondance sur ses joues, il fut plus que surpris. Seule Amy avait un tel pouvoir sur lui. Depuis trois ans il s’était forgé une carapace presque indestructible. Certaines personnes, qui ne l’avaient rencontré qu’après le drame, disaient qu’il était un homme froid, dépourvu d’émotions. Ses yeux étaient comme éteints. Il se refusait de pleurer pour quoi que ce soit. Les scènes tristes au cinéma ne lui faisaient plus le moindre effet, il n’avait pas versé la moindre larme ni montré la moindre émotion lors de l’enterrement de sa grand-mère l’année dernière. Ses parents se sont inquiétés de ce changement chez leur fils, lui qui d’habitude était si enjoué, souriant aux joies que la vie pouvait lui offrir. Depuis qu’Amy était partie, c’était un peu comme si leur fils était parti avec elle. Ils avaient tellement de mal à le reconnaître désormais, c’était comme le jour et la nuit. Deux versions totalement différentes.

Alex essuya ses larmes d’un revers de la main. Il n’arrivait pas à croire qu’il tenait entre ses mains le journal intime d’Amy. Il le referma doucement, conscient qu’il lui était interdit de lire la moindre page. Même si elle n’était plus là, il n’avait aucun droit de pénétrer ainsi son intimité. Il reposa lentement le journal dans le carton et se leva de sa chaise. Regardant le plafond, il prit de profondes inspirations pour calmer ses yeux qui n’avaient pas l’air de vouloir s’arrêter de pleurer. Après quelques dizaines de secondes son cœur semblait s’être calmé. Il fallait qu’il se concentre sur autre chose que les souvenirs d’Amy éparpillés sur la table. Il se dirigea alors vers la fenêtre et scruta la trace de frottement. Regardant tout autour de lui, il ne trouva malheureusement aucun indice qui lui aurait permis de découvrir l’identité de la personne qui s’était trouvée là quelques minutes auparavant. Il observa les alentours, le salon ne semblait pas avoir été dérangé, rien ne semblait avoir été dérobé, même s’il n’y avait plus grand-chose à dérober dans la maison des Wheeler… La plupart des objets avaient été enlevés, il n’y avait plus de vaisselle ou de bibelots sur les meubles. La pièce semblait bien nue à Alexander qui l’avait toujours connue remplie d’un merveilleux bazar. Il prit la direction de l’autre endroit où il était certain que l’ « inconnu » s’était rendu dans la maison : l’entrée. Il scruta le sol à la recherche de la moindre trace. Si cette personne avait marché dans la terre, peut-être y verrait-il une trace de chaussures, quelque chose qui pourrait l’aider. Mais rien, absolument rien. Il avança lentement vers la porte d’entrée, regardant au passage les murs, les meubles, en quête d’un quelconque indice. Toujours rien. Alex poussa légèrement la porte afin de la refermer mais son geste s’arrêta net lorsque ses yeux stoppèrent sur son premier réel indice. Une clef était présente dans la serrure. Et… merde… Il en mettrait sa main à couper que… Non, ce n’était pas possible. Lentement, son index et son pouce retirèrent l’objet métallique. Une fois sortie de la serrure, Alex mit la clef au creux de sa paume.

La porte d’entrée s’ouvrit à nouveau, laissant apparaître les parents d’Alexander, tous deux l’air inquiet. Ils le furent encore plus quand ils virent leur fils le regard perdu dans le vague. C’était la première fois que les parents d’Alexander mettaient les pieds dans la maison des Wheeler depuis le triple assassinat et ils ne se sentaient pas particulièrement à l’aise de se retrouver dans une maison où un tel drame avait pu se dérouler. Et s’il se sentait si mal à l’aise d’être ici, son père n’osait même pas imaginer comment devait se sentir son fils pour qui cet endroit était quasiment sa deuxième maison vu le temps considérable qu’il avait passé chez Amy.


« Alexander ? Je t’ai vu sortir de ta voiture et courir vers la maison d’Amy. Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda sa mère d’une voix calme, ne voulant pas brusquer son fils qui paraissait complètement perturbé.

« Alexander ? » réitéra son père en voyant que son fils ne répondait toujours pas.

Relevant lentement la tête vers ses parents, Alexander mit quelques secondes à trouver les mots. « Je… Euh… Tout à l’heure, quand je suis sorti, j’ai été persuadé d’avoir vu le rideau du salon des Wheeler bouger. Je pensais avoir halluciné au début mais ça s’est répété alors… Je me suis approché, j’ai tenté d’ouvrir la porte d’entrée mais elle était fermée. Et puis il y avait cette trace bizarre sur la vitre, comme si quelqu’un l’avait frottée… J’étais sûr qu’il y avait quelqu’un dans la maison. Mais j’ai essayé d’ouvrir toutes les portes et rien, elles étaient toutes bloquées. Du coup j’ai mis ça sur le compte de mon imagination… Après je suis rentré à la maison pour te dire au revoir m’man et à peine arrivé dans la voiture, quand j’ai voulu faire marche arrière, j’ai vu la porte d’entrée grande ouverte. Quand je suis sorti de la voiture, j’ai entendu un véhicule démarrer en trombe, un gros 4x4 noir qui était garé pas loin. Je n’ai pas eu le temps de voir qui était au volant.... Je suis rentré dans la maison, j’ai essayé de voir s’il y avait encore quelqu’un mais personne… Et puis je suis arrivé dans le salon et il y avait un carton posé sur la table. Ce sont des affaires qui appartiennent à Amy… Je comprends pas comment et pourquoi ce carton s’est retrouvé là… J’ai essayé de trouver quelque chose qui m’aurait permis de savoir qui était entré ici mais je n’ai rien trouvé… Enfin jusqu’à maintenant. »

Alexander leva la main dans laquelle se trouvait la clef et la montra à ses parents dont les sourcils s’étaient mis à froncer au fur et à mesure de l’histoire de leur fils. Ils observèrent la clef puis s’échangèrent un regard, essayant de savoir si l’autre comprenait de quoi Alexander pouvait bien parler. Leur fils vit cet échange silencieux entre ses parents et d’une voix cassée il leur annonça :

« C’est la clef d’Amy. »

Les yeux de sa mère se firent aussi ronds que des soucoupes. « Mais enfin… Voyons, Alexander… Ce n’est pas possible, tu dois faire erreur. Comment la clef de maison d’Amy pourrait se trouver ici ? »

« Je ne fais pas erreur m’man. C’est à Amy. C’est sa clef. Je le sais. Je l’ai assez souvent utilisée pour savoir que c’est sa clef. »

« Mais enfin, toutes les clefs se ressemblent, tu dois te tromper… ! »

« Tu vois ça ? » fit Alexander en montrant un endroit bien précis de la clef avec son doigt. « Amy avait l’habitude d’ouvrir son casier au lycée avec le dos de sa clef, il est tout usé. C’est sa clef, j’en suis sûr et certain. » Un certain malaise se mit à flotter dans l’entrée de la maison des Wheeler. Elena Connor-Ellis eut du mal à croire ce que venait de dire son fils. « Amy est morte depuis trois ans, mon chéri… » fit-elle d’une voix douce. « Comment cela pourrait-il être possible que… »

« Et même, m’man !! » coupa Alexander. « Et même si ce n’était pas la clef d’Amy… Il y a bien eu quelqu’un qui s’est trouvé ici il y a quelques minutes à peine et qui avait une clef de l’entrée !! Comment tu expliques ça ? Et pourquoi cette personne est venue ici ? Et pourquoi elle s’est enfuie ? J’ai tellement de questions dans ma tête que j’ai l’impression que je vais exploser ! Depuis ce matin il se passe des choses tellement bizarres ! Je comprends pas ce qui se passe ! Ça me rend complètement malade !!» Alex se retourna vivement et balança son poing dans le mur. Sa mère posa une main sur son cœur et recula d’un pas en voyant toute la violence et la colère qui émanaient de son fils. C’était la première fois de sa vie qu’elle le voyait s’emporter ainsi. Le poing toujours enfoncé dans le mur qu’il avait percuté, Alex se rabroua mentalement d’avoir gardé la clef dans sa main. Sous le choc le métal lui avait transpercé la peau et de petites gouttes de sang s’échappaient désormais de son poing fermé, tombant lentement sur le parquet de l’entrée des Wheeler.

« Fils… » murmura son père en posant une main réconfortante sur l’épaule du jeune homme. « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée pour toi que de te retrouver ici. Tu y as trop de souvenirs, tu n’as pas encore réussi à faire le deuil de ton amie. Allons à la maison pour discuter de tout ça. »

Alexander laissa s’échapper un rire nerveux. « J’ai l’impression d’entendre ma psy là… Je veux pas aller à la maison p’pa. Je veux des réponses. Savoir ce qui se passe depuis ce matin. Et je veux être ici. J’ai besoin d’être ici. J’en ai marre de faire semblant et de vous dire que je vais bien. C’est faux. Je vais pas bien. Elle n’est plus là… Elle n’est plus là…. Et elle était tout pour moi… » finit-il dans un murmure.

Sa mère sentit immédiatement les larmes lui monter aux yeux. En trois ans, c’était la première fois qu’Alexander admettait qu’il n’allait pas bien. Ils le savaient – ils le voyaient – mais leur fils avait toujours revêtu un masque d’indifférence depuis la mort de sa meilleure amie, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Et aujourd’hui ils voyaient que la douleur l’avait atteint plus profondément qu’il ne l’avait jamais laissé paraître. La gorge nouée par l’émotion, Elena Connor-Ellis lança un regard plein de détresse à son mari. Celui-ci baissa la tête quelques instants, ne sachant pas comment atténuer le chagrin de son fils. Il caressa lentement l’épaule d’Alexander pour lui montrer son soutien. Dieu qu’il n’aurait pas voulu être à sa place. Souffrir ainsi depuis plus de trois ans… Il avait toujours personnellement aimé Amy. C’était une jeune fille intelligente et toujours pleine de vie. Il l’avait toujours considérée comme un cadeau du ciel pour son fils, elle l’avait tout simplement métamorphosé. Alexander avait été un enfant trop calme mais surtout trop seul. Il savait qu’il y était pour beaucoup dans le fait qu’Alexander n’ait jamais eu le moindre ami étant petit mais, à l’époque, il pensait sincèrement avoir fait ça pour son bien. Il voulait que son fils réussisse dans ses études et qu’il ne s’encombre pas de sentiments inutiles. Alexander était un Connor-Ellis et son père voulait l’éduquer comme l’avait éduqué son propre père. L’attaque cardiaque qu’il avait faite il y a de cela plus de dix ans lui avait permis d’ouvrir les yeux. A force d’être trop strict avec ses fils, il les perdait petit à petit, tout comme lui s’était progressivement éloigné de son père. Il ne voulait pas que ses fils aient la même rancœur pour lui cependant. Alors il avait changé du tout au tout, en commençant par quitter progressivement son poste d’éditeur en chef des journaux Connor & Ellis. Il était temps qu’il s’occupe un peu plus de lui-même et de sa famille. Lui faisant entièrement confiance, il avait confié les rênes à son fils aîné, qui n’était né que pour suivre cette destinée. Et il avait adouci très nettement sa façon d’éduquer son cadet. Alexander avait toujours été un enfant en quête d’amour et il ne lui en avait presque jamais donné. Mais ce changement d’attitude chez son père avait braqué le jeune Alexander. Il avait eu du mal à accepter ce retournement de situation et se réfugiait souvent auprès de sa mère. Aussi lorsqu’Amy entra dans la vie de son fils, James Connor-Ellis laissa cette petite fille prendre la place qu’il aurait dû occuper. Amy était une enfant très expansive, aimant montrer son affection. Il se souvenait avec tendresse du jour où la jeune demoiselle Wheeler avait recouvert son fils de bisous sur la joue parce qu’il lui avait offert pour son anniversaire le livre qu’elle réclamait tant. Jamais il n’avait vu les joues de son fils devenir aussi rouge alors qu’Amy continuait de l’enlacer. Les semaines, les mois et les années passèrent. Amy était toujours aux côtés d’Alexander et inversement. Il avait fini par apprendre à recevoir de l’amour et ne piquait plus un fard dès qu’Amy l’embrassait sur la joue. Au contraire, Alexander était parfois même le premier à prendre dans ses bras la jeune blonde. James Connor-Ellis avait souvent pensé qu’il y avait bien plus que de l’amitié entre ces deux là – oh seigneur il se souvenait encore de la nuit où il avait surpris Amy, âgée de seize ans, endormie dans les bras de son fils. Il avait vraiment cru sur l’instant qu’ils avaient… enfin vous voyez… - mais les deux continuaient de crier en chœur que « non, ils ne sortaient pas ensemble et que ça n’arriverait jamais ». Et effectivement, malgré leur relation fusionnelle, il semblait qu’ils n’aient jamais franchi ce cap. Au grand dam de sa femme qui répétait souvent à Alexander qu’Amy était faite pour lui et qu’il ne trouverait jamais ailleurs une telle complicité avec quelqu’un. Leur fils avait parfois ramené des petites amies à la maison mais elles ne duraient jamais longtemps. Oh, en tant que père et ancien adolescent, il comprenait très bien pourquoi. Son fils était amoureux depuis bien longtemps et se voilait la face. Mais ça il devait le laisser le découvrir seul. Et puis jamais de la vie il ne serait intervenu dans sa relation avec Amy, il avait bien trop peur qu’Alexander ne montre les crocs comme il en avait pris l’habitude dès qu’on parlait de sa relation… disons étrange… avec elle…

Il en était là de ses pensées lorsqu’il vit sa femme, Elena, prendre Alexander par la manche de sa veste. « Viens, on va aller te soigner tout ça » fit-elle en faisant référence à la vilaine blessure de sa main. Le poing d’Alexander retomba mollement le long de son flanc et avant de suivre sa mère, il se retourna et demanda à son père : « Tu peux embarquer le carton posé sur la table du salon P’pa ? » Celui-ci lui répondit d’un signe de tête et prit la direction du salon duquel il sortit quelques instants plus tard, le carton dans les bras. Les Connor-Ellis quittèrent alors la maison, Alexander fermant la porte à double-tour et glissant la clef dans la poche de son jean. Arrivé à sa voiture, il ouvrit le coffre et indiqua à son père d’y déposer l’imposant carton.

Quelques dizaines de minutes plus tard, la main bandée, Alexander sortit de la villa de ses parents. Sa mère avait bien tenté de le faire parler mais il s’était braqué, conscient de leur en avoir trop dit chez les Wheeler. Il avait craqué et avait fini par leur avouer qu’il n’allait pas bien depuis la mort de la jeune femme. Et il s’en voulait d’avoir laissé échapper une telle information, surtout connaissant sa mère. Il était persuadé qu’elle allait l’appeler tous les quarts d’heure pour vérifier qu’il allait bien. Il soupira et prit place derrière le volant de sa voiture. Jetant un dernier coup d’œil à la maison d’Amy, il s’engagea dans la petite rue et accéléra. Il avait hâte de rentrer chez lui. Hâte d’être seul pour réfléchir aux événements de la journée et de découvrir tous les trésors contenus dans le carton posé dans le coffre.

Oui, il avait hâte d’être un peu seul avec Amy. Et il appuya à nouveau sur l'accélérateur.
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