Et voilà la vie de mon personnage...

15 avril 1988 : Clara, tu n’hésites surtout pas à me joindre lorsque tu n’es pas bien . Autant dire que la prévention était au rendez-vous chez Jamie Redbird. Prêt à partir de la maison, il avait jeté un dernier regard à son épouse et au magnifique ventre arrondi qu’elle arborait. Leur premier enfant, la magie d’une vie, voilà ce qui les attendait, et lui qui côtoyait les crimes en tout genre, il voyait cette future naissance comme une réelle chance, une lueur d’espoir dans un monde qui semblait plus que noirci par tout ce qui arrivait au quotidien. Enfilant sa veste, il avait alors senti la main de son épouse se poser sur son bras, et il comprit. Je pense que tu vas pouvoir poser ton jour, parce que ta fille a décidé que son papa ne partirait pas aujourd’hui . Clara souriait malgré les premières contractions qui avaient fait leur apparition. Lui restait incrédule, ne sachant pas s’il devait en rire ou en pleurer mademoiselle a déjà décidé de faire des siennes ? Encore pire que si on avait eu un petit gars . Certes, il était content que leur enfant soit en bonne santé, et s’il avait voulu un garçon afin de perpétrer le nom des Redbird, et avec lequel il pourrait jouer un foot et faire tout ce qui se fait entre papa et fiston. Embrassant amoureusement sa femme qui avait renchéri qu’est ce que tu veux ? Les deux femmes de ta vie te veulent rien que pour elles, plutôt que de devoir te voir partir et se ronger les ongles à savoir si tu reviendras blessé ou pire…. Clara avait laissé parler toutes ses craintes, et voilà que le couple était parti direction l’hôpital, où quelques heures plus tard, les premiers cris de cette petite puce avaient retentis. « Alors, quel prénom allez-vous lui donner ? ». Les deux parents s’étaient regardés et Jamie avait alors prononcé Tamara Redbird. . Clara avait alors regardé le médecin avant de reprendre l’homme qu’elle aimait Tamara Calista Redbird. Une partie d’elle voulait que sa fille et elle partagent les mêmes initiales, pour que ce bout de chou soit à jamais lié à elle..

Papa, s’il te plait . Jamie regarda sa fille, avec un air de désapprobation.   Tamara, je t’ai dit non. Tu restes à la maison, ta mère et moi devons aller en quelque part, mais nous revenons te chercher pour sortir par la suite . La jeune fille avait beau avoir 10 ans, elle se doutait que quelque chose n’allait pas, sa mère était en pleurs depuis quelques temps, alors qu’ils avaient appris il y a à peine une semaine que la famille allait s’agrandir. Alors pourquoi semblait-elle triste alors qu’elle était revenue de son rendez-vous médical. tu me fliques, c’est ça ? j’en ai marre, je ne suis pas une criminelle Papa, il faudrait peut-être que tu ouvres les yeux, alors dis moi ce qu’il y a... Le regard furibond de son père lui avait vite fait poursuivre s’il te plait...  Jamie l’avait alors prise dans ses bras, alors que Clara venait de faire son apparition. Il y a quelques complications, ta mère doit passer des examens supplémentaires, et il se pourrait que... Sa voix s’était tue, et Tamara avait levé les yeux vers eux deux, et était allée se blottir contre sa mère je suis là, et j’ai compris. Mais je…. Elle avait préféré aller s’enfermer dans sa chambre, sentant les larmes affluer. Elle ne verrait pas ce petit frère ou cette petite sœur qu’elle avait tant attendu et pour lequel elle se faisait déjà une joie. Quelques heures plus tard, lorsque ses parents revinrent, il ne lui avait fallu qu’un seul regard de son père pour comprendre que la cruelle réalité avait eu raison des quelques espoirs qu’elle avait eus encore. Laissant ses parents, elle s’était réfugiée dans ce cocon, cette pièce qu’elle n’avait plus envie de quitter, tant la vie lui semblait injuste…

Ma chérie, on part ce week-end. On te laisse seule, parce qu’on te fait confiance. Tamara avait souri, en imaginant ce qu’elle allait faire, et une petite idée lui était apparue en tête. Ce que personne ou du moins ses parents ignoraient était qu’elle avait un petit ami, Avery. Après toutes les épreuves, elle s’était rapprochée de ce beau jeune homme, au point qu’ils s’étaient mis en couple tout naturellement, et des étoiles étaient apparues dans le regard de la brune. Aussitôt partis, la demoiselle avait pris son téléphone pour envoyer un message à son sublime petit ami, qui était rapidement venu la rejoindre. Autant dire que la soirée avait été parfaite, voire même idyllique, eux qui devaient limite se cacher en permanence afin de ne pas avoir l’inspecteur Redbird sur le dos, vu qu’il la cocoonait de trop et était à la limite d’enfermer sa fille dans une tour. Alors quand le chat n’était pas là, les souris dansaient, et ce proverbe n’avait jamais été aussi vrai, et c’était tout naturellement qu’ils avaient dormi ensemble, où la brunette ne s’était jamais aussi vivante, bercée dans la chaleur de celui qu’elle aimait.  Et alors qu’elle s’était éveillée doucement et qu’elle était venue poser la tête sur le torse d’Avery, elle avait glissé à nouveau dans les bras de Morphée. Mais voilà, le réveil avait été brutal, vu que les parents Redbird étaient revenus plus tôt que prévu et qu’ils étaient directement montés réveillés « leur petite princesse », sauf que cette dernière n’était plus si innocente que cela. Et comme elle l’avait prévu, son père prenait mal tout ceci, et avait plaqué Avery contre le mur, comme un vulgaire suspect. Elle n’avait jamais vu son père agir de la sorte, et tentant tant bien que mal de le calmer, elle avait alors clairement exprimé à quel point elle tenait à lui, et quel homme bien il était. Après tout, elle le connaissait assez pour pouvoir affirmer cela. Leur relation avait alors continué, essayant de minimiser les contacts entre les deux hommes, même si elle les aimait tous les deux, ils étaient les deux hommes de sa vie. Tamara, il a juste peur de voir sa fille unique le délaisser et ne plus être ton héros. La brunette avait ri, parce qu’elle avait bien fini de croire aux contes de fées depuis un moment Papa devrait bien comprendre qu’il le restera toujours, c’est mon petit Papounet, Avery, c’est, c’est un peu un prince charmant sur son beau cheval . Elle en avait baissé les yeux et Clara était venue la prendre dans ses bras, en lui caressant les cheveux, comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’elle était petite. Un simple contact qui leur rappelait que malgré les années, elles resteraient toujours aussi unies…

La fin du lycée était arrivée, et le départ à l’université était prévu. Mais pour cela il fallait partir, les deux amoureux avaient tout prévu, Tamara avait décidé de faire une fac de médecine, vu que c’était tout ce qui l’intéressait, enfin en dehors de son sublime petit ami. Un appartement, des projets pour l’avenir, et même l’éventualité de fiançailles, autant dire que c’était le grand jeu qui avait été sorti. Les bagages enregistrés, les billets à la main, la brune attendait impatiemment son petit ami, et dès qu’elle l’avait vu arriver, elle avait compris que quelque chose clochait. Où étaient ses valises ? Autant dire que les explications avaient été de rigueur. Ainsi il ne l’accompagnerait pas, et elle devrait vivre à Los Angeles seule, sans celui qu’elle aimait, celui qui privilégiait sa famille aux projets qu’ils avaient fait ensemble. La colère et la déception avaient parlé pour elle à travers un « Je te déteste. » alors que les larmes coulaient sans retenue sur ses joues. Son cœur était brisé, et elle n’avait pas pu se retourner une nouvelle fois ni venir l’embrasser une dernière fois. Non, cela s’était arrêté net, c’était sans doute le plus blessant, au moins ils ne se leurraient pas, avec une pseudo relation à distance qui aurait fait ressortir les inlassables questions qu’est ce qu’il fait ? Est ce qu’il est avec une autre ? . Dans l’avion, elle n’avait pu que refermer leur livre, en sachant pertinemment qu’il resterait le seul homme de sa vie, celui qu’elle ne pourrait jamais oublier. Une fois arrivée à L.A, elle avait du expliquer à ses parents pourquoi elle était seule, et les cours à la fac de médecine n’étaient pas ce qu’elle avait imaginé, ou du moins tout la ramenait inlassablement aux conversations qu’ils avaient eue, leur jeu du Hum, estime toi heureux, tu auras ton docteur rien que pour toi et aux réponses d’Avery tant que je ne t’ai que pour moi, je ne m’en plaindrai jamais, tu le sais . A chaque fois, les larmes coulaient, et elle n’était pas bien. Au point qu’elle avait pris la décision de quitter ces études et elle avait eu le déclic. Tamara avait toujours eu une passion, la photographie. Et c’était dans ce domaine qu’elle avait décidé de poursuivre, suivant les cours et peaufinant sa technique. Si bien qu’au bout de deux ans, elle avait obtenu son diplôme et avait commencé à se faire une réputation autant dire que tout allait pour le mieux, jusqu’au moment où elle était revenue pour urgence familiale. Revenir ici était comme retrouver tout son passé, mais elle avait décidé de ne pas faire signe à Avery, en raison de la blessure non cicatrisée.

Laissez-moi vous raconter un événement marquant de ma vie...

Tamara, c’est papa . La brunette n’avait pu que sourire en se demandant si son père ne vivait pas au temps de la préhistoire, après tout son numéro s’affichait. Elle arrêta ce qu’elle était en train de faire, à savoir une séance photos en pleine nature. oui, je sais Papa. Tu sais que je vois qui m’appelle, il y a même écrit super héros . Tamara plaisantait, parce qu’il la charriait tout le temps, avec toujours les mêmes questions : est ce que sa petite fille allait bien ? Est ce qu’elle avait un nouveau chéri . Et dans l’ordre d’apparition les réponses étaient oui et non. Mais au son de la voix de Jamie Redbird, elle eut soudain peur Qu’est ce qui se passe ? . Le silence l’inquiétait, et elle entendit son père sangloter, ce qui la ramena à l’époque où ils avaient du stopper la grossesse. Je.. Je ne voulais pas te l’annoncer au téléphone mais Clara, enfin ta mère est malade.. Elle a un cancer, Tamara, je suis désolé, je ne voulais pas te l’annoncer comme ça ma puce, c’est… . La brune en avait presque lâché le combiné, tant elle ne s’y attendait pas. En même temps, comment aurait-elle pu s’en douter ? Essuyant les larmes qui coulaient, elle ne put que murmurer à quel stade ça en est … ? je rentre Papa, je ne peux que rentrer…. Oui, c’était la meilleure chose à faire, à quoi bon rester ici alors que sa mère avait réellement besoin d’elle. et alors qu’elle croyait que son père allait dire quelque chose, elle entendit un début de discussion entre ses parents, vu que Jamie aimait mis le haut-parleur. tu peux parler Tamie . Cela faisait depuis bien longtemps qu’il ne l’avait pas appelée ainsi Jamie, ne me dis pas que tu as appelé notre fille quand même ? est ce que tu lui as …. Elle sourit, c’était de sa mère tout craché Maman, n’en veux pas à papa, s’il te plait. Prépare-toi à voir revenir ton bébé à la maison, je prends mon billet d’avion, et mes affaires me rejoindront après. Et tu n’as pas le droit de protester. Rappelle toi, notre C. nous lie. Tu es ma mère et il est hors de question que je te laisse traverser cette épreuve toute seule . Les mots étaient assez violents, mais c’était pour son bien, surtout qu’elle pleurait à nouveau. ma chérie, je ne veux pas que tu me vois ainsi…. Elle n’avait pas le droit de lui dire cela Maman. Je rentre, tu n’as pas le choix. Et ne me dis plus jamais ça, je t’aime... La jeune femme avait raccroché, se dépêchant de rentrer chez elle, où elle put laisser libre court à la tristesse qui l’avait envahie. Autant dire que ses valises furent vite faites, les cartons remplis, son préavis donné, et elle était rentrée, là où elle se sentait chez elle, avec ceux qui lui avaient donné la vie….